Prise en main | Trek Powerfly 2018 : bien pensé et facile à dompter

La gamme Powerfly existe depuis plusieurs années mais ne cesse d’évoluer, les Trek Powerfly se dévoilent cet été dans de nouvelles moutures. Ces vélos électriques Trek intègrent désormais leurs batteries et les ingénieurs de la marque américaine maximisent « l’expérience » de pilotage. Détails et prise en main de la version tout-suspendu « Long Travel », le Trek Powerfly FS 9 LT : 

Le premier semi-rigide, le Powerfly 9, est équipé d’une fourche de 120mm et de roues de 27,5 pouces sur lesquelles sont montés des pneus de section 2.8. Les Powerfly 7 et 5, plus accessibles, semi-rigides eux aussi, sont équipés de roues de 29 pouces sur les tailles 17,5 pouces et au delà. Pour les tailles inférieures à 15,5 pouces (incluses), des roues de 27,5 pouces sont utilisées. Dans les deux cas, les pneus ont une section 2.4 et la fourche développe 100mm.

Le Powerfly tout suspendu se décline en deux version. La première développe 130mm de débattement, et la version « LT » (long travel) en affiche 150. C’est sur cette dernière que nous avons pu faire quelques tours de roues et on y retrouve la suspension RE:aktiv de la marque.  Ces deux modèles sont armés de pneus de section 2.8.

Le changement le plus marquant est la « semi » intégration de la batterie Bosch dans le cadre du Trek Powerfly. Amovible, elle peut se charger sur le vélo comme à côté. Elle s’installe plus bas dans la construction du cadre pour diminuer l’impact de son poids. Une batterie haut de gamme de 500Wh est installée sur toute la gamme.

Toute la gamme Powerfly reste en aluminium pour le moment.

Côté géométrie, les tout-suspendus affichent des cotes assez modernes, mais pas extrêmes, avec un reach de 466mm en taille 19.5 sur la version tout-suspendu « classique » et 454 sur la version LT. L’angle de direction est de 66 degrés sur la version LT et de 66,9 sur la version classique.

Comme sur presque tous les nouveaux vélos Trek, on retrouve le « mino-link » qui permet de changer la géométrie du vélo entre deux positions, haute ou basse, en basculant une petite pièce assurant le lien entre les haubans et la biellette.

Côté cinématique, la suspension reste active au freinage grâce à ce que Trek a baptisé l’ABP (Active Braking Pivot). L’axe de roue arrière se loge au point de liaison entre les bases et les haubans. Une biellette haute vient ensuite comprimer l’amortisseur qui trouve son point d’ancrage bas sur le haut du moteur. Trek ne propose pas sa suspension « Full Floater » sur cette machine. Les performances des suspensions s’améliorent et une cinématique plus classique permet également de rigidifier le triangle arrière.

On vous le disait, Bosch a été sélectionné pour équiper les vélos de son moteur Performance CX. Eprouvé, testé et approuvé, ce moteur se dote d’une mise à jour et d’un mode E-MTB (il remplace le mode « Sport ») permettant à l’utilisateur de moins se soucier des modes d’assistances puisque ce dernier agit en, presque, totale autonomie. Sa présentation complète est à retrouver ici : www.vojomag.com/bosch-emtb-mode-le-moteur-performance-cx-line-optimise/

C’est la commande Purion qui a été sélectionnée par Trek pour équiper les Powerfly.

On retrouve également le « Knock Block » qui, intégré au jeu de direction, va empêcher le guidon et la fourche de buter, et donc d’endommager, le cadre.

Les cables traversent proprement le vélo en interne et le tube inférieur est protégé par un ouvre bouteille (très opportun).

Côté composants, Trek mise sur sa marque…de composants: Bontrager. Sur les modèles 9 et 8LT, on retrouve des roues équivalentes à celles des modèles de descente. Plus épaisses, elles sont là pour palier les nouvelles contraintes de poids des Ebikes.

Sur les mêmes modèles, on retrouve les fourches Fox E-bike au casting renforcé et aux settings adaptés.

Trek aligne d’autres composants «spécifiques » comme les freins Sram Guide RE sur les modèles 9, ainsi que la transmission EX1 de la même marque. Pour rappel, cette transmission propose une cassette 8 vitesses (11-48) et il n’est possible de changer qu’un rapport à la fois.

Sur le vélo, on repère deux vis qui, comme sur le Scott E-Genius, permettront l’installation d’une béquille. De quoi laisser sourire quand on sait que ce vélo est plutôt destiné à une utilisation sportive.

La croissance du marché du VTT électrique est récente et, parallèlement à cette dernière, nous avons vu grandir le format de pneus « Plus ». D’abord 27,5×3 puis 27,5×2,8, ce format se stabilise entre la section 2,8 et 2,6 pouces et trouve toute sa légitimité sur les VTT électriques. On remarque toutefois que les entrées de gamme et les Powerfly semi-rigides sont encore proposés avec des pneus de section plus traditionnelle.

Les tarifs des tout-suspendus vont de 4999 euros à 6099 euros et ceux des semi-rigides s’étalent de 2999 à 4799 euros.

Trek Powerfly FS 9 LT : prise en main 

Direction Verbier et les Alpes suisses pour découvrir le Trek Powerfly FS 9 LT. Nous avons fait le choix du gros débattement car en montagne, et plus largement en VTT électrique, il y a rarement « trop » de débattement. Nous avons tendance à considérer que les avantages des grosses suspensions (et des équipements qui vont avec) offrent souvent plus de bénéfices qu’une version à plus petit débattement, potentiellement plus légère.

Il faut toutefois prendre un peu de recul et considérer la machine comme un VTT, électrique certes, mais destiné à un public averti.  Notre modèle est le haut de gamme dans la famille Trek Powerfly. La machine se négocie pour 6099 euros avec sa fourche Fox 36 Ebike, son amortisseur Rockshox Deluxe RT3 et ses roues Bontrager Powerline Comp 40 renforcées.

La prise en main se fait très facilement, l’ergonomie est bonne, autant pour la position sur le vélo que pour la navigation entre les modes du moteur. Le vélo n’est radical en aucun point de vue et on se lance sans gène ni arrière pensée dans les sentiers.

On retrouve des pneus « Plus » Schwalbe Nobby Nic de section 2.8 dont on connaît les points forts et les limites. En montée, le nouveau mode E-MTB du moteur est assez appréciable et évolutif, sans toutefois réussir à se faire oublier. Une prise en main plus longue sera nécessaire pour juger sur le long terme de sa pertinence.

La pente s’inverse et on se lance dans un « flow trail » ponctué de petites tables à sauter. L’équilibre du vélo est vraiment bon et on ne se fait pas surprendre alors même qu’on ne connaît pas la machine. Dans les terrains plus techniques qui suivent, on arrive à trouver nos marques en poussant sur un Powerfly qui a effectivement revu la gestion de son centre de gravité.

On retrouve de vraies  caractéristiques dynamiques qui en feront, à coup sur, un bon VTT électrique.

Avec sa nouvelle gamme Powerfly, Trek rejoint la concurrence et propose ce qui nous semble être un bon VTT électrique. Ni trop extrême, ni trop facile, le Powerfly est un bon compromis. La marque n’a toutefois pas opté pour l’intégration totale ou le carbone pour sa construction. L’évolution constante et extrêmement rapide de ces nouveaux types de VTT rendront peut-être ces choix rapidement obsolètes mais quand on quitte des yeux les catalogues et qu’on se concentre sur l’essentiel – le plaisir à VTT – on ne peut que se réjouir de monter au guidon de ces nouveaux Trek Powerfly.

Plus d’infos sur le site de la marque : www.trekbikes.com

Photos : Sterling Laurence & Dan Milner