Prise en main | Le nouveau Marin Alpine Trail en compagnie de Morgane Such

Basée aux portes du comté de Marin en Californie, considéré comme le berceau de l’histoire du VTT, Marin est l’une de ces historiques marques américaines de VTT. Pour 2024, c’est son modèle enduro que la marque a tenu à faire évoluer en lui offrant une refonte complète.

« Il ne s’agit pas d’une simple mise à jour de notre précédent modèle, mais bien d’un tout nouveau châssis ! Il s’agit là de l’Alpine Trail le plus performant, le plus audacieux et le plus ajustable possible que nous ayons proposé jusqu’à ce jour », explique d’entrée de jeu Matt Cipes, Product Manager au sein de chez Marin.

Châssis : de l’aluminium haut de gamme

Pour cette nouvelle génération d’Alpine Trail, l’aluminium est à l’honneur puisque les trois modèles proposés à ce stade bénéficient du même cadre en aluminium de série 4, à savoir le plus haut de gamme de la marque et bénéficiant du plus haut niveau de finition et de développement de la marque.

Ce cadre, en aluminium, est conçu autour d’un montage mulet avec une roue arrière en 27,5″ pour maximiser l’agilité du vélo et une roue avant en 29″ pour faciliter les franchissements. Le montage d’une roue en 29″ à l’arrière est tout à fait possible, un flip-chip étant prévu à cet effet.

Ce Marin Alpine Trail 2024 inaugure également la boîte à gant au sein du cadre chez Marin. Populaire ces dernières années chez plusieurs marques, cet espace de stockage dans le tube diagonal permet de ranger le nécessaire pour sa sortie. Celui-ci est doté d’une chaussette en nylon étanche. « Le couvercle est une conception exclusive de Marin. On a voulu que ce soit parfaitement étanche, on a donc été attentifs au joint étanche et au loquet de fermeture. C’est du détail, mais cela nous tenait à coeur d’avoir quelque chose d’abouti », explique Matt Cipes. On remarquera que ce couvercle est doté d’inserts pour accueillir un porte-bidon, tout comme le dessous du tube supérieur.

Avec une certaine attention des détails, Marin a également doté son châssis de diverses protections (bases, casquette au niveau du pivot inférieur, bas du tube diagonal) en caoutchouc afin de minimiser les bruits parasites et de protéger le cadre.

Le Marin Alpine Trail est doté d’un passage interne des gaines dont l’entrée s’effectue au niveau du haut du tube diagonal. « C’est également un point sur lequel nous avons mis de l’attention. Ces entrées pour les câbles bénéficient d’une nouvelle conception qui permet d’assurer l’étanchéité avec une membrane en caoutchouc. Ceux-ci seront également disponibles à la revente », détaille le Product Manager.

Suspensions : MultiTrac 2 LT

Le Marin Alpine Trail se muscle pour cette nouvelle génération avec un débattement augmenté de 10 mm par rapport à la précédente génération, pour afficher 160 mm à l’arrière et 170 mm à l’avant. RockShox est aux commandes des suspensions avec une fourche ZEB Ultimate et un amortisseur SuperDeluxe Ultimate à ressort.

Cette augmentation du débattement s’accompagne d’un changement dans l’architecture de suspension, baptisée par la marque MultiTrac 2 LT. Les pivots auparavant situés sur les haubans ont déménagé sur les bases. « En augmentant le débattement à 160 mm, nos objectifs de performances n’étaient pas réalisables avec les pivots sur les haubans. En déplaçant ceux-ci sur les bases, cela réduit l’anti-rise, ce qui signifie un meilleur contrôle lors du freinage ainsi qu’un meilleur soutien à mi-course », développe Matt Cipes.

Ce passage des points de pivots sur les bases permet également de régler la longueur des bases ainsi que la hauteur du boîtier de pédalier. Pour ce faire, l’Alpine Trail est doté d’un flip-chip permettant de varier entre une position haute (352 mm et 435 mm) et une position basse (345mm et 442 mm).

Géométrie du Marin Alpine Trail 2024

La géométrie évolue également ! Si le reach n’est que peu modifié sur le cadre en taille M (-1mm), la taille S voit son reach diminuer de 7 mm tandis que la taille L le voit augmenter de 4 mm. L’angle de selle perd un demi-degré (63°) par rapport à la précédente génération, tandis que l’angle de tube de selle gagne un demi-degré (78,5°) en taille M. Le triangle arrière s’allonge considérablement avec des bases de 442 mm dans toutes les tailles (+12 mm).

Cette géométrie est ajustable au moyen d’un flip-chip permettant de varier entre une position haute et une position basse, ainsi qu’entre un montage dit mulet ou en roues de 29″ avant/arrière. Il est également possible de faire varier l’angle de direction de +- 0,75° aux moyens de coupelles au niveau du jeu de direction.

Équipements du Marin Alpine Trail 2024

C’est la version « XR », modèle milieu de gamme, que Marin a mis à notre disposition le temps de cette prise en main. Comme on vous l’expliquait quelques lignes plus haut, c’est une fourche RockShox ZEB Ultimate et un amortisseur Super Deluxe Ultimate à ressort qui équipent cette version.

La transmission est une Sram GX Eagle, tandis que les freins viennent également de chez Sram avec une paire de DB8 Stealth à 4 pistons associés à des disques de 200 mm avant/arrière.

Le train roulant en aluminium est maison, sur lequel on retrouve des Maxxis Assegai en carcasse EXO+ à l’avant (2.5, Maxxgrip) et carcasse DoubleDown à l’arrière (2.5, Maxxgrip). La tige de selle télescopique est en provenance de chez TransX tandis que le poste de pilotage est maison.

Versions et tarifs :

En plus d’une offre kit-cadre (incluant l’amortisseur RockShox Super Deluxe Ultimate à ressort) à 1899€, trois montages, tous doté d’un cadre en aluminium, sont au catalogue de la marque :

Marin Alpine Trail : le test terrain

C’est sur les bien connus sentiers toscans de Massa Marittima, entretenus par les « Trail Brothers », que nous avons eu l’occasion de grimper sur ce tout nouveau Marin Alpine Trail… et en bonne compagnie !

Pour notre mètre 78, c’est pour un modèle en taille M que nous avons opté afin de découvrir ce nouveau Marin Alpine Trail. Côté réglages, on a trouvé notre bonheur avec 50 psi dans la fourche et -11 clics de détente, ainsi que 30 % de SAG à l’arrière.

Précisons d’entrée de jeu que cette prise en main a été réalisée le temps d’une après-midi seulement, et qu’il ne s’agit donc nullement d’un test en bonne et due forme comme on l’entend habituellement. L’objectif de ce type de prise en main est de vous faire découvrir le vélo en avant-première, découvrir sa philosophie, et cerner la pratique ainsi que le public auquel il se destine.

La première chose qui nous a plu sur cet Alpine Trail est l’accessibilité de son châssis. Si le terrain était relativement peu technique par rapport aux capacités du vélo et au grand débattement qu’il offre, la météo avait rendu les nombreuses racines et roches très piégeuses, ce qui demandait une attention de tous les instants. Pourtant, malgré le fait que nous soyons seulement en train de prendre nos marques sur le vélo, nous nous sommes rapidement sentis à l’aise.

En plus de cette confiance que l’Alpine Trail semble offrir pour affronter les différents franchissements en mettant le pilote dans une position confortable, le vélo se distingue par son côté joueur et facile à faire vivre. S’il n’est pas le plus dynamique à la relance (notamment en raison de son poids, mais également sûrement de par son train de roues), l’Alpine Trail demeure vif une fois mis en mouvement. On prend plaisir à appuyer sur le vélo dans les phases de compressions et dans les appuis pour générer de la vitesse et le vélo nous le rend bien.

Surtout que celui-ci offre une certaine marge en cas d’erreurs de trajectoires ou d’excès de confiance. La suspension encaisse beaucoup avant de sourciller et le cadre en aluminium est tolérant. Voilà qui renforce le caractère sécurisant du vélo !

Sur ce terrain de Massa Marittima, nous ne sommes pas parvenus à aller chercher les limites de ce châssis d’enduro moderne. Le vélo demande un minimum de pente et de vitesse pour réellement dévoiler sa vraie nature, mais impossible de nier que ce vélo plaira aux pilotes à la recherche d’un vélo capable d’enchaîner les pires spéciales tout en conservant au premier plan un facteur d’amusement et de plaisir de pilotage. Il nous faut également pointer que nous avons roulé le vélo avec une roue de 27,5″ à l’arrière, en position haute et avec un angle de direction neutre, jouer avec ces différents réglages peut mener à un vélo offrant un visage sensiblement différent !

Verdict

Si Marin a décidé de complètement revoir son châssis d’enduro avec un tout nouveau cadre, la philosophie de la marque « Made for Fun » continue de transparaître à travers ce vélo. Au-delà d’une prise en main facile, c’est la position et le comportement de l’Alpine Trail qui sont au service du pilote pour le mettre en confiance. Malgré son côté joueur, l’Alpine Trail nécessite une certaine dose de pente et de vitesse pour prendre vie, on est tout de même face à un châssis d’enduro moderne… Par contre, une fois mis en mouvement, le vélo est une vraie machine à spéciales offrant une tolérance (de par le cadre, mais aussi les suspensions) très confortable et un caractère vif et joueur plaçant le plaisir de pilotage au premier plan. Impossible de cerner davantage ce nouveau Alpine Trail dans ces conditions (très) pluvieuses et sur ce terrain, mais une chose est sûr : l’Alpine Trail a réussi à piquer notre curiosité et nous ne manquerons pas de nous y intéresser prochainement ! 

Pour plus d’informations : https://www.marinbikes.com/fr/bikes/family/alpine-trail