Prise en main | Lapierre Prorace SAT 729 2018
Par Paul Humbert -
La gamme cross-country se renforce chez Lapierre. Après avoir laissé du terrain aux vélos à plus gros débattement, la marque française présente pour la seconde année consécutive, un vélo de xc: le Lapierre Prorace est de retour. Présentation et prise en main du Prorace SAT 729 :
Lapierre présente son Prorace comme le « couteau suisse du XC ». la firme dijonnaise a voulu construire un vélo efficace, léger et confortable permettant de rouler vite sans être élitiste. Sacré programme.
C’est pour maximiser le confort et la motricité sans rien retirer au rendement que Lapierre introduit sa technologie SAT. L’idée est de ne rien perdre en terme de rigidité axiale ou latérale tout en offrant plus de confort, surtout en position de pédalage.
Le Lapierre n’est pas un « soft trail » à proprement parler car tout le confort du vélo ne repose pas sur ses qualités absorbantes. C’est le carbone qui assure le gros du travail ici car les haubans trouvent un point d’attache direct sur le tube de selle, qui est lui même relié au tube supérieur. C’est juste en dessous de ce « noeud » que l’élastomère vient se placer pour accentuer le confort en agissant comme un tampon. Ce dernier isole légèrement le tube de selle et vient absorber les vibrations latérales avant lui.
L’élastomère ne nécessitera pas d’être changé (à moins qu’il soit endommagé par des produits de nettoyage corrosifs), il est collé au cadre, et sa fermeté sera calculé en fonction de la taille du vélo.
Le tube de selle a ainsi pu être conçu plus fin. Il affiche une largeur interne de 27,2mm.
Sur tous les VTT modernes, et encore plus en cross-country, il est important de savoir où placer le curseur qui dictera confort ou rigidité. Sur le Prorace, Lapierre a maximisé la rigidité sur le tube inférieur, le boitier de pédalier et les bases pour assurer le meilleur dynamisme et transfert de puissance. Pour le confort, ce sont les haubans et le tube de selle qui prennent le relai.
Côté géométrie, le vélo affiche un reach de 415mm de long en taille M, pour un stack de 605mm. L’angle de direction est de 69,5 degrés et les bases mesurent 428mm de long.
Le cadre est, assez logiquement, tout en carbone et il est annoncé à 1070 grammes en taille M, dans la version « ultimate » 929 la plus haut de gamme. Le cadre passe sous la barre des 1kg sans peinture et son poids évolue de 20 à 30 grammes en fonction des tailles.
Evidemment, la machine est au standard boost, les câbles et les gaines traversent le cadre en interne.
Du côté des petits détails, Lapierre présente un petit guide chaîne dont l’utilité est dans le nom. Ce dernier permet également de fixer une attache rapide de type « powerlink » et s’adaptera aux transmission Shimano ou Sram.
Le montage d’un dérailleur avant n’est plus possible sur le Prorace, tout comme sur le XR tout suspendu. Pour ceux qui en doutaient, l’avenir appartient au mono-plateau.
Le vélo est équipé de roues de 29 pouces et les pneus ne devront pas excéder 75mm de largeur, soit environ une section 2.4, pour passer dans le cadre.
Une « trap door » a également été conçue juste devant le boitier de pédalier pour insérer une batterie de dérailleur Shimano Di2 (et limiter l’impact de son poids en choisissant cet endroit sur le vélo).
Dans la gamme Lapierre, il y aura trois Prorace SAT et aucun ne proposera de tige de selle télescopique, même si c’est bien l’idée de Lapierre. La marque travaille depuis au moins deux années sur un modèle qui pourra s’adapter aux besoins du cross-country et à la largeur du tube de selle (27,2mm). Un poids restreint, un débattement minimum (75mm), le produit n’était pas prêt au lancement du vélo mais ne devrait plus tarder. Nous en avons d’ailleurs vu un exemplaire sur le vélo de Nicolas Vouilloz.
Il y aura deux niveaux de finition de cadre. La finition « ultimate », plus haut de gamme, offre des fibres plus haut de gamme que la version « classique » qui sera également 30 grammes plus lourde.
Le Prorace 629
C’est l’entrée de gamme de la nouvelle famille Lapierre Prorace. Il est équipé d’une nouvelle Rockshox Reba RL et d’une transmission 11 vitesses Sram NX couplée à un pédalier RaceFace Aeffect ainsi qu’un plateau de 30 dents. Les freins Sram Level équipent la machine.
Le Prorace 729 « ultimate »
Il s’agit du milieu de gamme de la marque et le cadre offre les finitions haut de gamme « ultimate » la plus haut de gamme. Le vélo adopte une transmission Sram XO1 Eagle (avec une cassette GX Eagle) et une Rockshox Sid RL. La fourche propose un montage avec une interface « Torque Cap » mais c’est une interface classique qui équipe les roues Mavic Crossmax Elite. Le vélo sera commercialisé entre 3499 et 3699€ (le prix n’est pas encore complètement arrêté).
Le Prorace 929 « ultimate »
C’est l’élite de la gamme. On retrouve tout ce qu’il y a de plus haut de gamme à son guidon : une Sid worldcup, une transmission XX1 Eagle carbone, les freins Level Ultimate…
Sur le Prorace 929, le fleuron de la gamme Lapierre xc, on repère une paire de jantes en carbone. Après plusieurs étapes franchies, Lapierre lance ses propres roues avec l’assurance, d’après la marque, de proposer des produits au moins aussi bons que ceux présents sur le marché. On comprend la logique économique (qui permet d’économiser jusqu’à 1000 euros sur le prix public) mais nous n’avons pas encore pu voir ces jantes de près. Lapierre nous les annonce avec une largeur de 20mm entre crochets et ces dernières ne seront, dans un premier temps, pas disponibles en « after-market ».
Les vélos siglés « ultimate » seront commercialisés en boutique mais également sur la boutique en ligne Lapierre. Les premiers modèles seront disponibles fin Juillet.
Lapierre Prorace SAT 729 : prise en main
On retrouve une géométrie moderne qui met plutôt en confiance. Dans la roche, le vélo réagit très bien et on est très vite bluffé par la motricité de la machine en montée.
Il est assez facile de grimper, même sur les terrains les plus fuyants. On ne sent pas à proprement parler l’apport de l’élastomère mais le vélo réussit à offrir du rendement et un certain confort, inhérent à la structure du cadre. En danseuse, on ne sent pourtant pas de perte d’énergie et la puissance semble bien transférée au vélo.
Quand on va vite, le vélo est plutôt stable même si le terrain alpin très fuyant n’a pas rendu les choses faciles.
Notre terrain d’essai n’était pas exactement ce qui ressemblait le plus à un circuit de cross-country mais on a la sensation de grimper sur un vélo bien né qui demande à être poussé plus loin vers la performance.
Lapierre n’est plus aujourd’hui la marque la plus légitime sur le segment XC comme elle a pu l’être par le passé, mais on sent qu’elle est sur le retour et qu’elle continue d’investir dans le domaine. Lors d’un test plus longue durée, il faudra réussir à positionner la machine par rapport à la concurrence afin de déterminer si le savoir faire français en la matière est à la hauteur de ses ambitions.
Plus d’infos sur le site de la marque : www.cycles-lapierre.fr
Photos : Jérémy Bernard & Damian McArthur