Présentation | Oquo : quand Orbea se lance dans la roue
Par Olivier Béart -
Après OC, sa marque de composants, et Hiru pour les vêtements, Orbea poursuit sa diversification en créant une toute nouvelle structure dédiée à la construction de roues : Oquo. Et si vous verrez d’abord ces cercles sur des vélos de la marque basque, l’ambition est de séduire un public plus large, puisque les roues seront aussi disponibles à la vente au détail. Nous avons eu l’occasion de les voir avant leur présentation, et même de les essayer :
Les bases
L’ambition d’Orbea est de proposer des roues moyen et haut de gamme très performantes sur le terrain, mais aussi et surtout particulièrement fiables. Pour cela, la marque a joué sur deux tableaux.
Tout d’abord, elle s’est dotée d’un laboratoire d’analyse où une grande partie des roues existantes sur le marché ont été torturées afin de voir les forces et faiblesses de chacune ; puis de tester les productions maison avec pour but de faire mieux que la concurrence.
Ensuite, Oquo s’est dotée d’un atelier de montage où se côtoient les mains humaines et les machines, dans le but d’avoir la finesse et la subtilité de l’assemblage manuel, avec l’assistance des machines pour garder une parfaite constance de production. Très clairement, le recrutement et la formation des monteurs a constitué le plus gros investissement de la jeune marque depuis son lancement « en off » il y a déjà deux ans.
Si les roues Oquo sont présentées aujourd’hui, l’atelier de montage a été constitué petit à petit depuis deux saisons, avec une équipe qui compte aujourd’hui un peu plus de 20 monteurs et qui est vouée à s’agrandir. Cette période de deux ans a été destinée à la formation active du personnel, via le montage de pas moins de… 500 000 roues entrée et moyen de gamme qui équipent d’origine des vélos Orbea ces dernières saisons. Ce processus permet aujourd’hui de lancer Oquo sur des bases techniques très solides.
La gamme
La première gamme de roues Oquo se divise en deux familles : Mountain Performance (MP) pour le XC et le trail, avec une recherche de légèreté et de performances ; et Mountain Control (MC) pour le trail plus engagé, l’enduro, et les VTT à assistance électrique. Pour ces dernières, c’est avant tout la qualité des sensations sur terrain technique qui sera recherchée, de même que la robustesse.
Dans chaque famille, on retrouvera des jantes en alu et en carbone de conception propre à Oquo, montées sur différents types de moyeux DT Swiss et avec des rayons Sapim (coudés). A part les jantes qui sont fabriquées en Asie (du moins pour le moment), la volonté d’Oquo était d’avoir le plus possible recours à des composants européens.
Au niveau des jantes, celles-ci sont asymétriques sur toute la gamme, avec des perçages orientés dans le sens des rayons pour éviter les points de contrainte. Chaque trou est renforcé de l’intérieur sur les jantes carbone pour supporter des tensions élevées. Les flancs ont aussi été travaillés, avec des bords sans crochets et très larges pour apporter une protection contre les pincements, en évitant de se montrer tranchants comme des lames.
Au niveau des roues de la série MC, destinées au trail/enduro, Oquo a voulu différencier assez nettement l’avant et l’arrière : l’arrière se veut plus dynamique et plus orienté sur la robustesse avec une jante de 30mm et 32 rayons, alors que l’avant est plus orienté sur la précision et une certaine tolérance pour mieux coller aux reliefs du terrain avec une jante en 32mm et 28 rayons. Un modèle alu (MC32 Pro) et un carbone (MC32 Team) sont au programme, tous les deux avec des moyeux DT350. Les prix sont de 699 et 1599€.
Au niveau de la série MP, on démarre avec une paire en alu (MP28 Pro) équipée de jantes en 28mm de large et 28 rayons à l’avant comme à l’arrière (une largeur de compromis qui permet de garder un poids contenu sur de l’alu), proposée à 599€ avec des moyeux DT350.
Viennent ensuite les modèles en carbone, avec des jantes de 30mm. La MP30 Team est équipée de moyeux DT350 et de 28 rayons ronds en 2.0/1.7/2.0 pour un tarif de 1299€, alors que la version LTD part sur les mêmes jantes, mais est montée en moyeux DT240S et 24/28 rayons plats pour un tarif de 1999€. Les poids annoncés pour ces deux dernières sont de 1480g et 1300g.
A noter que la filiation avec Orbea ouvre des possibilités, notamment au niveau de la personnalisation. Fort de l’expérience du programme MyO d’Orbea, Oquo proposera (sans supplément) la personnalisation de la couleur de la jante sur un quart de sa surface. Attention, toutes les teintes ne seront pas disponibles car, sur un composant aussi exposé qu’une jante, Oquo a choisi de se focaliser sur un panel d’une petite dizaine de teintes plutôt sombres.
Roues Oquo MP30 Team : premier test terrain
Nous avons déjà eu la possibilité de rouler avec le modèle cross-country MP30 Team sur un Orbea Oiz. Nous aurons bientôt l’occasion de vous en dire plus, mais on peut dire que, sans révolutionner le segment, Oquo rentre sur le marché de la roue par la grande porte. Si les moyeux DT 350 sont connus et si le rayonnage est classique, on sent que le montage est bien exécuté et surtout que la jante a fait l’objet d’un développement important qui lui donne un comportement très équilibré.
La largeur de 30mm, la forme courbe, le choix des fibres, la hauteur assez faible : voilà quelques ingrédients qui donnent une jante qui a de la tenue, de la précision et de la rigidité, mais sans excès. Ce sont des roues qui épousent bien le terrain, qui donnent confiance et qui inspirent la robustesse sans se montrer difficiles à vivre. Côté dynamique pure et sensation de légèreté, on a connu des roues plus expressives, mais il faut rappeler que ce n’est pas le modèle haut de gamme que nous avons essayé ici, mais la version Team dont le prix est plutôt très bien placé pour un modèle en carbone. Bref, nous avons hâte de poursuivre l’essai car cette mise en bouche s’est montrée très prometteuse.
Plus d’infos : https://www.oquowheels.com/fr-fr/