Présentation | Merida Big Nine 2017 : allègement et raffinement

Aperçu en mode prototype camouflé entre les jambes de José Hermida et Gunn-Rita Dahle, le nouveau Merida Big Nine vient d’être présenté officiellement. C’est presque devenu une tradition : après le 96 l’an dernier, Merida a profité de la manche de Coupe du Monde d’Albstadt pour présenter son nouveau semi-rigide… et quelques autres belles petites choses dont nous vous reparlerons par ailleurs. Vojo a fait le déplacement et nous avons déjà fait quelques tours de roues au guidon de la machine. Présentation :

Est ensuite venu le O.Nine en 2009, un des premiers vélos autour des 900g. Il a aussi été l’un des premiers à prendre en compte le confort comme facteur de performance avec les haubans Flex Stays. Le Big.Nine apparu en 2011 est une évolution 29’’ du O.Nine adapté aux grandes roues, avec quelques technologies en plus comme le Double Chamber, un insert interne sur toute la longueur du tube diagonal pour améliorer la rigidité. Les câbles intégrés ont aussi fait leur apparition. Il a ensuite été décliné en Big.Seven pour offrir l’option 27,5 » aux coureurs. Et nous voilà aujourd’hui avec les nouveaux Big.Nine et Big.Seven, entièrement repensés.

Merida Big Nine 2017 : du poids en moins

Le poids a été un des premiers points travaillés, car cela reste une des grandes préoccupations en XC. Le poids du cadre seul sort à tout juste 900g, comme le O.Nine original, mais en 26’’ alors que le précédent cadre à grandes roues tournait autour de 1100g.

Merida annonce, assez honnêtement, le reste des poids des accessoires présents sur le cadre, comme l’axe arrière (le nouveau DT à levier amovible), collier de selle, etc. Complet, le cadre 29’’ en medium sort alors à 1004g et le Merida Big.Nine Team avec la nouvelle SID et le Sram Eagle XX1, arrive à tout juste 8,5kg !

Pour arriver à ce résultat, Merida a travaillé très finement sur le layup du carbone utilisé. Il y a plus de 400 pièces de carbone dans ce nouveau cadre ! L’assemblage se fait sur une base en EPS qui permet d’améliorer la pression et la façon dont elle est répartie à l’intérieur des tubes lors de la fabrication. Et Merida a fait le choix de le dédier uniquement au mono-plateau.

Le confort en ligne de mire

Le confort a également été une des priorités lors du développement. Les Flex-Stays restent d’actualité, mais ils sont revus en profondeur. Sur le précédent Merida Big.Nine, on trouvait des haubans affinés mais pas les bases car il fallait pouvoir monter du double ou triple plateau (mono uniquement ici) et des pneus jusque 2.3.

Sur le nouveau modèle, bases et haubans sont aplatis comme des lames et l’utilisation du Boost 148 a permis de garder la compatibilité avec des pneus de bonne section ainsi qu’un bon dégagement. Le nouveau Merida Big.Nine utilise aussi des fibres naturelles plus élastiques que les fibres de carbone classiques.

La tige de selle a aussi été incluse dans le travail sur le confort. Merida a fait le choix de ne plus être en 27,2mm mais en 30.9mm pour que le nouveau Big.Nine puisse accueillir une tige de selle télescopique. Par contre, le design de la tige de selle S-Flex a été travaillé pour créer une zone d’absorption des vibrations. Une zone aplatie, en tête de cobra, a été créée juste sous le chariot de selle afin d’avoir une déformation d’une quinzaine de millimètres. Ce placement de la zone de déformation a été choisi pour éviter les mouvements parasites en torsion.

De la nervosité pour performer

Pour la nervosité du vélo, les nouveaux Merida Big.Nine et Big.Seven ont un tube diagonal élargi et utilisent un boîtier PressFit BB92. Comme déjà signalé un peu plus haut, le cadre n’accepte plus le montage d’un dérailleur avant. Pour obtenir une large plage de rapports sur ce cadre, il faudra donc absolument se tourner vers le nouveau Sram Eagle, la nouvelle cassette Shimano XT 11/46 ou des solutions alternatives type OneUp.

En ce qui concerne la géométrie, le Boost 148 a permis de raccourcir les bases à 433mm, tout comme le fait que le cadre est compatible mono-plateau uniquement. C’était une demande claire des coureurs, notamment de José Hermida qui a très largement contribué au développement. Le reach est allongé de 25mm afin que le vélo soit utilisé avec des potences courtes (80mm contre 110mm auparavant), mais on reste dans des valeurs « soft » : 422mm en taille M. La douille de direction a aussi été raccourcie (100mm de haut en taille M).

29 » et 27,5 » toujours au programme

Comme les noms Merida Big.Nine et Big.Seven l’indiquent, deux tailles de roues seront proposées, mais de façon beaucoup plus large que chez la plupart des concurrents et aussi que dans le cas du full suspendu de la marque, le 96 présenté d’an dernier. Le Big.Seven (que nous n’avons pas pu voir lors de la présentation) sera disponible en XS, S, M et L alors que le Big.Nine sera disponible en S (les « petits » amoureux du 29’’ apprécieront !), M, L, XL et XXL (les très grands apprécieront aussi).

Le souci du détail

Le passage interne des câbles a été réfléchi avec soin afin qu’il puisse être facilement entretenu. Comme sur le Merida 96, la Smart Entry est présente au niveau de la douille de direction pour bien maintenir les câbles, qui sont aussi attachés au niveau du boîtier de pédalier et de la sortie afin d’éviter toute vibration. Les gaines cont continues à l’intérieur.

Enfin, dernier détail, l’aérodynamique a été travaillée. La forme du tube diagonal est identique à celle du Scultura Disc de route. En XC, ce n’est peut-être pas très important mais en marathon cela peut le devenir et leurs tests ont montré qu’on peut gagner quelques watts à partir de 30km/h.

Merida Big Nine 2017 : premiers tours de roues

Nous avons eu l’occasion de tester pendant quelques heures le nouveau Merida Big Nine sur le même parcours de test que pour le Ninety Six l’an dernier. On ne va pas vous mentir, ce n’est pas un tracé technique, d’autant que la seule vraie descente du tracé a été cette année recouverte de dolomie et ne présente plus aucun intérêt. Alors, on a cherché à s’échapper un peu plus loin pour trouver des sections intéressantes permettant d’éprouver des sensations. Et c’est avec le magnifique château Burg Hohenzollern en toile de fond que nous avons trouvé notre bonheur.

Avant les portions les plus intéressantes, quelques chemins rapides dans les prairies nous permettent d’entrevoir un excellent confort à haute vitesse. On peut rester assis sur la selle sans être secoué comme un prunier. Le nouveau Merida Big.Nine devient un des semi-rigides les plus confortables du marché dans ces circonstances et on s’imagine sans mal au départ de marathons rapides à son guidon. La tige de selle joue aussi très bien son rôle, sans que sa flexion ne soit ressentie comme gênante ou excessive.

En relances et dans les « pétards », le vélo est très vif. La nervosité est au rendez-vous et on peut sans hésiter qualifier le Merida Big Nine de petite bombe. Les coureurs du Team voulaient du répondant, ils en ont eu ! Son caractère racing s’exprime pleinement et on sent qu’il n’apprécie pas vraiment de rouler lentement. Pour de simples randonnées, passez votre chemin ! Par contre, le grip est préservé et dans les très nombreuses zones de racines de notre boucle de test, la roue arrière reste bien plaquée au sol. On n’est bien sûr pas sur un full (qui aurait été plus adapté par endroits), mais pour un semi-rigide, le comportement est sain et on peut mettre les Watts sans trop d’arrière pensée.

On a un peu dû chercher pour trouver des descentes techniques et intéressantes, mais sur les passages que nous avons fini par trouver, le vélo se montre vif et précis. La roue se place au millimètre et la géométrie bien dans la tendance permet d’avoir un vélo à la fois nerveux mais sans être traître.

Cela dit, par rapport à d’autres vélos XC utilisés en Coupe du Monde et que nous avons eu l’occasion de tester récemment comme le BH Ultimate ou encore le dernier Cannondale Scalpel (bon, ok, c’est un full mais tout de même), le nouveau Merida Big Nine se montre moins fun à piloter. Ca marche bien, très bien même, mais sans excentricité. On est plus dans l’efficacité pure.

Nous aurions aussi aimé tester le Big Nine avec la nouvelle fourche RockShox SID dont il sera équipé de série, mais elles n’étaient pas encore disponibles en quantités suffisantes lors de la présentation. Nous avons donc dû nous contenter d’une SID 2016 qui, si elle reste une bonne fourche, se montre parfois un peu dépassée par les événements tant au niveau de la rigidité que de l’amortissement.

Les roues Fulcrum Red Passion 3 ne nous ont pas non plus semblé être à la hauteur d’un montage Team dont le tarif, qui ne nous a pas encore été confirmé, s’annonce comme élevé. Au final, le nouveau Big Nine nous laisse une très belle impression au niveau du confort et du rendement, mais nous aurons besoin d’un vrai test d’ici quelques mois pour affiner notre jugement au guidon d’un modèle de production. Nous ne manquerons pas également de mettre à jour cet article quand nous aurons eu les informations concernant les tarifs des différents modèles de la gamme ainsi que les disponibilités.

Plus d’infos (à venir) sur le site : www.merida-bikes.com