Portfolio | 3 ans et 25 photos par JB Liautard
Par Paul Humbert -
La marque andorrane Commencal s’est constitué un département « media » de haut vol au cours des dernières années. Vidéastes et photographes voyagent pour mettre en lumière les athlètes, pour assurer la promotion des vélos et tous les besoins d’image de la marque. Cette dernière oriente à son tour cette lumière sur ces hommes de l’ombre et commence avec JB Liautard, photographe et vidéaste pour la marque. Il nous présente ses 25 images favorites, prises au cours de ces 3 dernières années.
Rémi Thirion – La Palma
« J’ai pris cette photo lors de ma première mission pour Commencal sur l’île de La Palma en 2016. Nous avions passé notre première journée à explorer l’île car nous ne connaissions rien des lieux. Heureusement, nous avions un guide qui nous a indiqué qu’il y avait eu un grand incendie de forêt dans la région quelques mois auparavant et que la zone était encore en cendres.
Nous avons décidé d’aller là-bas et d’explorer la zone pour voir à quoi elle ressemblait. La forêt était pour sa majorité brûlée et noire mais certaines zones étaient couvertes de ces aiguilles orange. Une sorte de paysage inattendu et surréaliste, juste devant nous ! Il n’y avait pas de piste dans la forêt, nous avons donc dû trouver nos propres lignes pour shooter. Je me souviens m’être tellement mis de pression parce que je savais que je devais prendre une bonne photo dans ce paysage unique et éphémère, mais je n’avais aucune idée de comment le faire. Je pense que Rémi a fait toute la magie quand il a commencé à monter sur ce ravin et à raser ce petit dôme. Je voulais conserver le contraste des couleurs naturelles de la zone, donc je n’ai pas utilisé de lumière artificielle et nous avons juste attendu que le soleil disparaisse derrière les nuages pour shooter. »
Louis Hamilton – Coronet Peak
« Coronet Peak est certainement l’un des plus beaux endroits où j’ai pu me rendre. Nous sommes allés en Nouvelle-Zélande pour tourner la vidéo du nouveau Furious en 2017. C’était la première fois que je me rendais là-bas. La première chose que nous voulions shooter était ce hip, caché quelque part aux abords du célèbre sentier de Coronet Peak près de Queenstown. Louis venait de l’île du nord et n’avait encore jamais essayé ce saut. L’objectif était de commencer le tournage au lever du soleil. Nous nous sommes réveillés très tôt et avons commencé à errer dans la région avec nos lampes frontales pour enfin trouver ce hip. Nous pensions que le plus dur était fait, mais après quelques jumps, Louis s’est crashé et a cassé sa selle juste avant que le soleil n’atteigne les montagnes. Ce n’était certainement pas idéal. Après 5 minutes de réflexion, nous sommes retournés à la voiture en pensant que la journée était terminée. Sur le chemin du retour, nous avons croisés deux autres gars qui venaient également pour ce saut. Ils ont gentiment accepté de nous prêter une selle. Et même si le tube était trop petit, nous l’avons agrandi avec du ruban adhésif. Nous avons pu terminer notre tournage du matin grâce à ces gars. »
Cécile Ravanel – Tasmanie
« Ce fut la pire journée de shoot / ride de tous les temps. En 2017, la deuxième manche des EWS s’est déroulée à Derby, en Tasmanie. Après dix jours de temps parfait, la journée de la finale était certainement la pire depuis longtemps. Une grosse tempête a frappé la région, il pleuvait toute la journée, jusqu’à la toute dernière étape. Pendant que j’essayais de couvrir tout mon équipement avec mon parapluie, j’ai eu l’idée d’utiliser mes flashs sous la pluie pendant la course. J’ai dû construire une installation sous la pluie et j’ai couru vers un arbre au milieu de la piste pour accrocher mes flashs sous un sac en plastique. Heureusement, tout s’est bien passé et il n’y a pas eu de dégât. J’ai attendu Cécile et j’ai pris la photo au moment où elle cachait les flashs en arrière-plan. »
Yoann Barelli – Squamish
« La côte ouest du Canada cache certainement les plus belles forêts que j’ai vues de ma vie. Vous comprenez vite pourquoi tout est si vert si vous y êtes déjà allé en automne, en hiver ou au printemps. Il pleut la plupart du temps. J’ai pris cette photo à Squamish en 2017. Nous revenions d’une journée de shooting en forêt avec Yoann et son chien, Jackson. C’était sur le bord de la route, juste avant de rentrer chez nous. La Colombie-Britannique est vraiment vivante à cette époque de l’année, le saumon remonte la rivière et vous pouvez facilement voir des centaines d’aigles en pêcher. »
Rémi Thirion – La Palma
« Les incendies de forêt sont l’une des pires choses qui puissent arriver à la nature, mais parmi tous leurs mauvais côtés, ils laissent derrière eux une toile vierge. Les couleurs disparaissent et les cendres couvrent tout, rendant la zone vraiment photogénique. J’ai pris cette photo sur l’île de La Palma, en shootant pour le nouveau META V4.2 en 2016, dans la même forêt que la première photo de cet article, à quelques centaines de mètres de là. Le vélo était gris, comme la tenue de Rémi, ce qui donnait l’impression que toute la scène était naturellement en noir et blanc. »
Antoine Clément – Ardèche
« Je passe beaucoup de temps dans ma voiture, pour me rendre sur des shootings, ou pour aller rider et j’ai vu ce rocher lors de l’un de mes trajets. Après être passé plusieurs fois devant, j’ai réalisé que le soleil se couchait dans une position parfaite depuis mon point de vue mais uniquement pendant l’hiver. J’ai donc appelé mon ami et nous avons décidé d’y aller avec nos vélos et de vérifier cela. Je devais être très loin et utiliser un objectif long pour rapprocher l’arrière-plan. Nous avons eu de la chance avec le temps car le soleil se couchait exactement là où je l’imaginais, offrant ce look chaleureux à l’image et ne montrant que des ombres et des couches de montagne. »
Jeremy Berthier – Bourgoin
« Deux choses que j’aime dans la photographie sont les silhouettes et les reflets. Je voulais utiliser les deux dans un seul cadre depuis longtemps. Après beaucoup de dessins, je savais ce que je recherchais mais il m’a fallu six mois pour obtenir les conditions parfaites et les idées finales. Le trail de Jeremy est une œuvre d’art et ce saut est définitivement un moment marquant. Je savais que je voulais le photographier de côté et obtenir ce reflet, mais il faisait vraiment sec à cette époque de l’année. Il n’y avait donc pas d’eau autour.
Quand j’ai vu une brouette autour des sauts, j’ai eu l’idée de la remplir d’eau pour créer un miroir. Nous n’avions pas de tuyau d’eau ce jour-là, alors j’ai dû faire des allers-retours avec des bidons dans un petit fossé près de la route. Après avoir passé pas mal de temps à ajuster la brouette et à nettoyer l’eau dans l’après-midi, mon miroir était enfin prêt pour le shooting du soir.
Ce soir-là, nous avions la chance d’avoir quelques amis qui nous ont aidés avec le feu et à ajuster la fumée. Le travail le plus difficile était celui de Jeremy car il a dû parcourir la piste pratiquement à l’aveugle. Faire du vélo la nuit est tellement effrayant et je ne remercierai jamais assez les pilotes quand ils sont dans ce genre de conditions. Après quelques tentatives, nous avons eu cette image, tout juste comme je l’avais imaginé au début. C’était un sentiment génial de voir enfin l’image que j’avais dans la tête depuis des mois, affichée sur l’écran de mon appareil photo. »
William Robert – Green River
« L’Utah est probablement l’un des endroits les plus emblématiques de l’histoire du Freeride. Lorsque vous conduisez sur l’autoroute à travers cet état, le paysage semble toujours être le même, même si le désert change, si la couleur de la terre est différente et si la météo évolue après chaque kilomètre parcouru. J’ai vu passer tellement d’images de Green River au fil des années et en tant que photographe, cet endroit a évidemment toujours été sur ma liste. Nous avons eu la chance de voyager là-bas au printemps dernier avec William Robert et nous avons été impressionnés par ces roches brunes posées sur des tas de terre noire. Celui sur cette image était peut-être le plus beau car il ressemblait à un météore. Il n’y avait rien de vraiment roulable, ni rien d’intéressant pour ajuster le cadrage que je voulais autour de lui. Donc la seule façon était de shooter depuis un point bas avec un objectif très long. Et William a ridé cette crête à quelques dizaines de mètres du rocher. »
Jéremy Berthier – Lyon
« Quand j’ai trouvé cette forêt pas trop loin de chez moi, j’ai tout de suite voulu y prendre une photo de ride, mais je voulais aussi la préserver car ce n’est pas un paysage habituel en France. C’est pourquoi Jeremy a construit un kicker en bois un peu spécial pour ce plan. Nous n’avons donc pas eu à creuser dans la forêt. C’était vraiment difficile de trouver la course parfaite pour le saut et le timing était serré. Le temps n’était pas de notre côté car il devait être vraiment brumeux le matin. Nous avons attendu sous les nuages pendant peut-être une heure et demie avant que le brouillard n’arrive pour à peine 10 minutes. »
Andreu Lacondeguy – Barcelone
« Je connais Andreu depuis quelques années maintenant, mais c’était la première fois que nous avions la chance de réellement nous rencontrer lorsqu’il a signé chez Commencal plus tôt cette année. En mars, nous sommes allés en Catalogne pour shooter une vidéo de bienvenue et prendre quelques photos. Après avoir passé une journée à Osor au Pure Riding Bike Park, nous sommes allés chez lui, plus près de Barcelone. Cette photo a été prise dans son jardin en fin de journée. J’ai demandé à Andreu s’il pouvait prendre ce saut qui est tout en bas de sa ligne, alors qu’il tournait des vidéos plus haut. Le trick n’a pas été difficile à choisir car Andreu réalise certainement les plus beaux SuperMan du circuit. Il y a généralement des couchers de soleil fous là-bas, mais nous n’avons pas été aussi chanceux avec le temps sur ce voyage. Donc un ciel nuageux a dû faire l’affaire, même si le rendu n’est pas trop mal finalement. »
Kilian Bron – Lipari Island
« Cette image me fait sourire à chaque fois que je la regarde, probablement parce que nous avons tellement ri pendant tout ce trajet vers notre lieu de shooting. Nous étions dans les îles Éoliennes avec Kilian Bron en décembre dernier, et notre seul moyen de transport et hôtel était un voilier. Cela signifiait que nous n’avions aucun moyen pour nous rendre sur les zones de shooting. Nous avons donc dû marcher, appeler des taxis ou, mieux encore, louer des scooters. Le trail que nous étions sur le point de shooter au coucher du soleil était de l’autre côté de l’île. Nous étions en retard, alors la seule manière d’y être à l’heure était de tirer Kilian avec l’un des scooters, qui était pourtant déjà assez lourd avec 2 gars portant chacun un sac photo. Nous n’étions pas aussi rapides qu’il n’y paraît ! »
Jéremy Berthier – Bourgoin
« Il y a des endroits où vous vous êtes rendus tellement de fois que vous pensez ne plus rien avoir à y shooter. C’est ce que je pensais plus ou moins après avoir passé des heures et des heures sur les sauts de Jéremy à chercher de nouvelles idées au cours des 3 dernières années. Je n’avais jamais fait ce saut avant car il est le dernier du trail et n’est pas dans une zone directement touchée par le coucher du soleil. Mais cette fois, il y avait une très grosse flaque d’eau juste à côté. Jéremy avait oublié de fermer l’eau la veille, il a donc rempli ce gros trou fait par la pluie. Cependant, il y avait beaucoup de feuilles mortes à la surface, j’ai donc passé une bonne partie de l’après-midi à retirer chacune d’entre elles. Nous avons commencé à shooter en fin de journée avec un petit groupe de riders. Le ciel n’était pas incroyable juste après le coucher du soleil, alors nous avons attendu un peu et il est soudainement devenu rose. J’ai demandé aux pilotes de faire encore quelques essais malgré l’obscurité. Au final, celle-ci était la meilleure image. »
Daniel Fleury – Vancouver Island
« Je dirais que ma relation avec le brouillard et les flashs est assez forte. J’ai pris cette photo lors d’un voyage sur l’île de Vancouver avec Brendan Howey et Daniel Fleury alors que nous tournions la vidéo du nouveau Furious BC. À la fin de la journée, nous avons décidé de shooter un sentier en clear-cut. Le temps était tellement brumeux que nous ne pouvions même pas voir 15 mètres devant nous. Je me souviens que Brendan et Daniel ont dû retirer leurs lunettes pour le shooting à cause de la pluie. Une fois que nous avions fini de rouler, j’ai vu ces arbres, debout au milieu de nulle part. J’ai alors demandé à Daniel de s’asseoir là une seconde. J’ai utilisé un flash pour éclairer toute la scène, car sans nous n’aurions pas pu voir grand-chose. »
Paul Couderc – Figeac
« Lorsque nous parlons de photographie en VTT, nous voyons généralement des images d’action. Bien que l’action soit géniale à shooter, j’aime aussi photographier ce qui se passe avant et après un ride. Sur cette photo, Paul lavait son vélo sous la pluie devant sa maison. Nous connaissons tous ce sentiment, lorsque vous êtes fatigué de votre journée de ride dans de mauvaises conditions météorologiques et que vous devez quand même nettoyer votre vélo avant même de prendre une douche. J’ai utilisé deux flashs avec des gels orange pour créer cet effet de rétro-éclairage et cette couleur. »
Paul Couderc – Figeac
« J’ai essayé quelques concepts avec Paul au cours de la dernière année et cette image fut l’une des dernières choses que nous avons essayées. Nous avons eu l’idée d’utiliser de la farine sur le kicker pour ajouter plus d’éléments à une photo d’un saut classique. Après quelques essais, nous avons remarqué que la farine sur le kicker ne suffisait pas. Le frère de Paul, Adrien, nous a donc aidé en jetant de la farine en l’air juste avant le saut. Nous avons fait quelques essais et nous avons obtenu cette image lors du dernier essai avec le peu de farine qu’il nous restait. »
Jéremy Berthier – Bougoin
« Les moments avant le lever du soleil sont souvent aussi bons que le lever du soleil lui-même. Nous avons décidé d’essayer un shooting le matin sur les sauts de Jéremy mais nous ne savions pas vraiment à quel temps nous attendre car sa piste est au fond d’une vallée. Je vis à une demi-heure de chez lui et pendant tout le trajet, je n’ai rien vu à cause d’un épais brouillard. Il s’est soudainement éclairci lorsque je suis arrivé sur place, mais il y avait encore quelques bancs de brouillard dans les champs à proximité des sauts. Nous avons donc essayé quelques clichés avant le lever du soleil. »
Myriam Nicole – Morzine
« La saison d’automne est ma préférée. Je n’ai jamais eu la chance de tourner au Chili ou au Colorado à cette époque de l’année, mais les Alpes sont tout aussi bien. Nous avons décidé d’aller à Morzine avec Myriam pendant une semaine en octobre dernier. Avec la saison de coupe du monde, il est vraiment difficile de trouver le temps de shooter avec des pilotes de descente au cours de l’année. C’était seulement la deuxième fois que je shootais avec Myriam. Le bike park était évidemment fermé mais nous avons quand même réussi à obtenir quelques photos sur les pistes principales. Ce ne sont pas les plus faciles à shooter car elles sont généralement assez larges. Mais au moins c’est rapide et nous n’avons rien eu à construire. Les couleurs orange de l’automne ont rendu un trail classique un peu spécial. »
Paul Couderc – Figeac
« Certains sauts sont parfaits pour rouler mais difficiles à shooter. Celui-ci est au fond d’un champs, avec une forêt sur son côté cachant la lumière du coucher du soleil. Il n’y a pas beaucoup de façons d’obtenir un bon éclairage, c’est pourquoi j’ai choisi de le photographier après le coucher du soleil avec quelques flashs. Je voulais à nouveau utiliser de la fumée pour masquer le fond sombre, mais couvrir un si grand cadre de fumée n’est pas facile du tout. Nous avons dû mettre en place un bon nombre de grands flashs tous alignés sur le côté du saut, puis le frère de Paul nous a aidé à créer de la fumée en jetant de l’herbe sur les flashs. »
William Robert – Les 2 Alpes
« Nous avons travaillé sur ce projet pendant 2 ans. J’ai rêvé d’un grand saut dans les montagnes, avec une lumière de fin de journée parfaite. C’est plus ou moins le cadre parfait dont rêve chaque photographe pour faire une photo de VTT, mais ça n’est jamais facile à réaliser. Grâce aux 2 Alpes, nous avons pu creuser une ligne sur un terrain parfaitement exposé. En raison de problèmes techniques et logistiques, William et ses deux amis n’ont eu que 4 jours pour creuser toute la ligne et ils n’ont pas eu le temps de rendre le saut aussi grand que nous l’aurions souhaité. Au final, il faisait quand même largement l’affaire. Quelques jours plus tard, nous y sommes retournés avec William et les autres gars du média team pour une semaine de tournage. Une ligne de rêve, une lumière parfaite et William Robert, tout était en place pour produire du beau contenu. Nous avions toute une ligne pour shooter et rouler mais nous n’étions jamais rassasiés de shooter ce saut, qui était évidemment le point le plus intéressant de la ligne. »
Nicolas Mazzoleni – Grenoble
« Je suis passé tellement souvent par ces grands champs de noix et j’ai toujours pensé qu’ils étaient potentiellement intéressants pour une séance photo. Après avoir passé du temps sur une carte pour dénicher l’endroit parfait, j’ai trouvé cette petite route droite en plein milieu d’un champ. Puis j’ai demandé à un de mes amis de me rejoindre à cet endroit un matin d’hiver pour voir ce qui était possible de réaliser. J’ai apporté un grand miroir avec moi pour obtenir ce reflet au bas du cadre. C’était plus ou moins une photo d’entraînement, mais au final je l’aime bien. Et je ne suis jamais revenu pour y faire des photos d’action. »
Quinn Hanley & William Robert – Kamloops
« En 2018, juste après les Crankworx Whistler, nous avons voyagé 7 jours en Colombie-Britannique entre Spences Bridge et Kamloops. Il y avait beaucoup d’incendies de forêt tout autour de la région, conduisant à une atmosphère enfumée dans une immense zone. Je me souviens avoir atterri à Vancouver sans avoir pu voir le sol depuis l’avion jusqu’à la fin. La fumée était si épaisse qu’elle bloquait la lumière du soleil et la seule chose que nous pouvions voir dans le ciel était une sphère rouge. Au moins, la fumée dans l’air était intéressante pour les photos et c’est pourquoi nous sommes allés au ranch de vélo de Kamloops le dernier soir du voyage pour shooter un peu dans ces conditions. »
Paul Couderc – Figeac
« Il nous a fallu trois soirées pour obtenir cette photo car nous n’avions pas calculé à quel point ce serait difficile. Le timing d’un shooting comme celui-ci doit être vraiment précis car Paul a dû sauter quand il commençait à faire vraiment sombre, même s’il pouvait encore voir un peu. Notre premier problème a été la fumée. Même s’il n’y avait pas de vent, nous avons remarqué que la fumée remontait la colline pendant les dix premières minutes, puis redescendait dans l’autre sens. C’était vraiment difficile à contrôler et la fumée restait trop basse au sol. Le lendemain, nous avons fait de plus grands feux pour que la chaleur pousse la fumée plus haut. Malheureusement, le vent soufflait vers l’appareil photo et il était juste impossible pour Paul de voir quoi que ce soit. Le troisième soir, nous avons eu de la chance et comme nous connaissions les erreurs à ne pas commettre, tout s’est bien passé. »
Jéremy Berthier – Lyon
« Ce que j’aime dans la photographie, c’est l’incertitude. Plus tôt dans l’après-midi, j’avais demandé à Jérémy Berthier et Nicolas Terrier s’ils étaient prêts pour un tournage au coucher du soleil sur leur trail. Nous avons tous pensé que c’était une bonne idée car les couchers de soleil sont souvent magnifiques là-bas. Pendant des heures, le soleil offre une lumière dorée directement face aux sauts. Une fois arrivé sur les lieux, j’ai commencé à chercher une ou deux idées de photos. Au final, aucune d’entre elles n’a fonctionné car des nuages sont arrivés et nous savions que le coucher du soleil que nous attendions n’allait pas se produire. J’étais un peu perdu, mais juste avant la nuit, il a commencé à pleuvoir et nous nous sommes concentrés sur un seul saut. J’adore shooter sous la pluie avec des flashs mais c’est toujours délicat pour mon équipement et les pilotes. Un de mes flashs, celui du côté droit, ne s’est pas déclenché pour la plupart des essais, sans aucune raison. Je n’ai pas voulu perdre de temps à résoudre le problème. J’ai eu de la chance car il soudainement fonctionné à nouveau juste pour cette photo. Ce n’était pas facile, mais les pilotes savent à quel point j’aime travailler dans de mauvaises conditions météorologiques. Je suppose qu’ils sont habitués maintenant. »
Kilian Bron – Lipari Island
« Après un réveil à 5 heures du matin sur notre voilier, nous avons dû atteindre le sommet de cette colline pour le lever du soleil. Monter l’équivalent d’un bac à sable de 100 mètres de haut en pleine nuit et sous la pluie n’était certainement pas la meilleure stratégie pour un shooting de ride, surtout lorsque vous vous attendez à une bonne lumière pour une séance matinale. Une fois que nous avons atteint le sommet de cette carrière de pierre ponce, nous avons eu quelques minutes pour respirer avant que le soleil ne se montre enfin sous les nuages. Il pleuvait toujours et des arcs-en-ciel ont commencé à apparaître. La mer bleue en arrière-plan n’est pas un lagon, mais sa couleur est due au sable de pierre ponce blanche descendant depuis la carrière jusqu’à l’eau. J’ai pris cette photo après la première descente de Kilian en bas de la colline. Il remontait pour une autre, à bout de souffle, sur un sol inégal qui pouvait s’effondrer à tout moment. »
Hugo Frixtalon – Sunshine Coast
« C’est à coup sûr ma journée de shooting préférée de l’année 2019. Nous avons eu la chance d’assister à une journée entière de brouillard épais sur la Sunshine Coast. Il est difficile de sélectionner une seule photo de ce shooting, mais comme celle-ci a remporté le prix Pinkbike Photo of the Year, j’ai pensé qu’elle méritait sa place ici. Nous avons parcouru ce trail toute la journée pendant le shooting et cette photo est prise sur la dernière partie car la lumière s’estompait. Il devenait trop sombre pour filmer, alors j’ai essayé de photographier ce jump avec des flashs et nous sommes arrivés à ce résultat après quelques tentatives. »
Textes et photos : Jb Liautard / @jbliautard