Porte-bidons : à chaque problème, sa solution

Par Adrien Protano -

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Porte-bidons : à chaque problème, sa solution

Grand, petit, lourd, voire bizarre… Des porte-bidons, il en existe de toutes les formes et de toutes les couleurs. Au-delà d’une histoire de goûts, certains modèles se destinent davantage à des usages spécifiques, tandis que d’autres peuvent convenir à une plus grande majorité. Mais quelle solution conviendrait-elle le mieux à mon usage personnel ? Cela peut sembler simple et évident, mais il nous a semblé utile de (re)faire un tour d’horizon : 

Un temps en perte de vitesse face aux sacs à dos et poches à eau, le porte-bidon est aujourd’hui revenu en grâce aux yeux de beaucoup de pratiquants. Nous ne nous prononcerons pas ici sur l’éternel débat du poids sur le dos ou sur le vélo, et nous allons nous concentrer sur les solutions à installer sur son vélo. Il existe beaucoup de modèles différents de porte-bidons pour un usage finalement assez similaire, et chacun est coupable d’en avoir un (ou plusieurs) qui traîne(nt) quelque part chez soi, au fond d’un tiroir. Mais il y a porte-bidon et porte-bidon. Et même si cet accessoire peut paraître basique, il se décline aujourd’hui en tellement de modèles et de formes qu’il nous a semblé utile de refaire un petit panorama. Cela étant dit, précisons que cet article n’a pas pour but de recenser l’entièreté des modèles existants sur le marché, mais plutôt d’en présenter un échantillon représentatif. Pour cela, nous nous sommes appuyés sur la gamme de la marque française Zéfal, qui compte un des catalogues les plus larges du marché en la matière et qui a embrayé directement quand nous avons évoqué cette thématique.

Pour aborder le sujet, nous allons chaque fois partir d’une thématique pour évoquer les solutions les plus adaptées :

Je manque de place sur mon cadre

Même si elles sont parfois le résultat d’un look très réussi, les lignes des cadres de nos VTT actuels peuvent également être responsables de réels casse-têtes lorsqu’il s’agit d’y placer un porte-bidon. Pensez aussi aux tout-suspendus à grand débattement avec leurs gros amortisseurs ou aux e-bikes. Partant de ce constat, les fabricants ont simplement imaginé des porte-bidons dont le tirage se fait non plus vers le haut comme sur les modèles classiques, mais sur le côté. Si l’idée peut paraître simpliste, il fallait tout de même la réaliser et ce n’est pas si simple que cela, quand on garde en tête que ce genre d’ouverture rend nettement plus précaire le maintien du bidon (surtout sur un VTT)… alors que c’est tout de même la fonction première d’un porte-bidon !

Concrètement, on voit bien sur l’Orbea Rallon de notre exemple ci-dessus que sans tirage latéral, point de salut ! Pour assurer un bon maintien du bidon, ces modèles sont souvent un peu plus lourds et complexes que ceux à tirage classique. Si vous optez pour cette solution, faites aussi confiance à des spécialistes reconnus et éviter les premiers prix car c’est la perte du bidon quasi assurée à la première descente. Evitez aussi de mettre de trop gros bidons avec cette solution. 500ml, voire 600 maximum. Et si vous le pouvez, sur un vélo de cross-country dont l’architecture laisse de la place dans le triangle avant, un porte-bidon plus classique sera toujours plus efficace, même s’il existe aujourd’hui d’excellents modèles à tirage latéral sur le marché.

Petit point d’attention lors du choix du modèle : il vous faudra choisir le côté duquel vous souhaitez sortir bidon (gauche ou droite)… sauf si vous optez pour un modèle réversible, à l’image du Zefal Pulse Z2 que vous pouvez apercevoir sur les photos ci-dessus. Clairement, à l’usage, cette solution est bien pratique et plus modulaire/polyvalente. Deuxième point d’attention auquel on ne pense pas souvent : le sens de sortie s’inverse pour un même porte-bidon quand on le place sur le tube diagonal ou sur le tube de selle (quand on a un 2e porte-bidon). Encore une raison de plus de choisir un modèle réversible pour éviter les erreurs et les prises de tête !

Évidemment, il est aussi simplement possible d’opter pour un bidon plus petit, comme le 300ml de notre image, qui sera donc plus facile à stocker sur un vélo. Mais il ne faut pas avoir de grande soif ni aimer les longues sorties…

Je chasse les grammes (sur le vélo)

Réel dogme pour certains, la chasse aux grammes doit se faire partout pour réellement porter ses fruits, et donc aussi sur des détails comme le porte-bidon. De nombreuses solutions en carbone existent et présentent un poids plume. À titre d’exemple, le Zefal Pulse L2 que l’on peut apercevoir sur la photo ci-dessus affiche un score de 18 g sur la balance (avec les vis en aluminium fournies). S’il est vrai qu’il s’agit du porte-bidon le plus cher de ce tour d’horizon, il n’est pourtant commercialisé qu’au tarif contenu de 19,95€.

Au-delà d’être plus léger, le carbone permet également aux fabricants de jouer, plus encore qu’avec l’acier ou le plastique, sur le compromis souplesse/rigidité lors de la conception afin d’obtenir un porte-bidon au plus proche des besoins de l’usage auquel il se destine (plus souple afin de permettre une utilisation plus aisée, ou au contraire plus serrée afin de sécuriser davantage le bidon).

Cette solution semble donc tout indiquée pour un usage sportif, en cross-country ou encore en marathon, de par son poids évidemment, mais également de par sa facilité d’utilisation dans le feu de l’action sans compromettre le parfait maintien du bidon.

J’ai une affection particulière pour le vintage et le classique

Si tout ce qui est vieux vintage vous attire, cette catégorie est faite pour vous. Au-delà du simple argument esthétique, ces porte-bidons en acier présentent généralement l’avantage d’être plus résistants et durables que ceux faits de plastique, et aussi de rester bien moins chers que les modèles en carbone. L’alliage permet également « d’ajuster » légèrement le serrage à la main afin qu’il s’adapte parfaitement au bidon en question et aux envies du pilote.

Mais comme toujours, il y a un « mais » : cette résistance dans le temps de l’acier se paye sur la balance puisque cette solution est généralement plus lourde que ses congénères faits des matériaux précités. À titre d’exemple, le Zefal Vintage qui illustre cette catégorie est le plus lourd de ce tour d’horizon avec 80 g sur la balance.

J’ai un budget serré

Que ce soit en raison d’un budget serré ou simplement par manque d’envie d’investir des sommes importantes dans un porte-bidon, de nombreuses solutions abordables existent sur le marché.

S’ils sont sans doute plus lourds que leurs concurrents en matériaux nobles (carbone, titane, etc), ou s’ils ont des finitions moins détaillées que les modèles les plus aboutis, ces différents porte-bidons financièrement plus accessibles peuvent cependant offrir un usage à la hauteur de nos espérances. Preuve qu’il ne faut pas toujours viser le nec le plus ultra pour obtenir quelque chose qui fonctionne, le Pulse A2 photographié ici est commercialisé à 8,95€.

Je n’ai pas de force… help !

Bien sûr, on sait qu’aucun porte-bidon digne de ce nom ne présente de difficultés d’emploi par un adulte. Avec ce chapitre, on pense plutôt à une utilisation par un enfant. Outre les modèles à tirage latéral qui, en plus, conviendront bien aux cadres de petite taille, sachez qu’il existe certains modèles plus souples que la moyenne, à l’image du Zéfal Spring sur l’image du dessus, qui est donc plus facile à utiliser. En effet, ce type de porte-bidon à base de résine thermoplastique se montre plus flexible en raison du matériau utilisé et de sa forme. Bien sûr, il est à réserver aux petits bidons, mais moyennant cette précaution, il offrira un maintien très convaincant.

Porte-bidon et stockage, une cohabitation réinventée

Mettre son nécessaire de réparation dans un porte-bidon réservé à cet usage n’est pas une pratique neuve, loin de là. Mais ces dernières années, la tendance a été de libérer le pilote du sac à dos afin de stocker un maximum de choses sur directement le vélo. On pense bien sûr au liquide qu’on emporte avec soi sur la sortie, mais aussi au petit matériel de réparation. Dans cette optique, un porte-bidon intégrant un espace de stockage ou un multi-outil prend tout son sens.

Du très minimaliste au plus complet, de nombreux modèles existent et proposent des solutions diverses et variées. Par exemple, le Zefal Z2i illustrant cette partie de l’article dispose d’une fixation permettant d’y glisser une cartouche de CO2 ainsi qu’un second support latéral universel (destiné à accueillir une mini-pompe, une seconde cartouche …). De nombreuses marques proposent d’autres solutions, et certaines y intègrent notamment un ou plusieurs multi-outils à l’image du Syncros MB Tailor Cage testé par le passé.

Dans la même idée, certains fabricants proposent toujours des bidons servant au stockage. Souvent plus petits, dotés d’un bouchon sans tétine pour boire, parfois capitonnés à l’intérieur pour éviter les bruits parasites, ils sont une alternative dédiée aux bidons classiques détournés de leur usage et aux solutions de stockage sur le vélo type sangle ou porte-bidon adapté. Sur un vélo acceptant un double porte-bidon, il sera alors facile d’emporter de quoi s’hydrater ainsi que friandises, outils, papiers d’identité.

Si certaines disposent d’une fermeture éclair et de rangement en son sein, d’autres sont plus sommaires et proposent uniquement un espace de stockage réduit à son plus simple appareil, à l’image de cette Z Box de chez Zefal.

Je n’en ai jamais assez !

Si certains vélos dédiés au voyage et aux très longues sorties offrent trois montes pour porte-bidons, voire même plus, il arrive parfois qu’on ait besoin d’emporter plus d’eau sur un vélo plus classique. En cas d’urgence, brisez la glace : il existe des solutions afin de placer encore plus de porte-bidons sur le cadre, que ce soit devant le cintre ou sur la tige de selle. Pour l’esthétique, on repassera, mais ces modèles à serrage par collier, comme le Zefal Bottle Cage Mount, peuvent être installés à beaucoup d’endroits. Attention toutefois au diamètre et à la forme de la pièce sur laquelle vous voulez le monter. Il y a un peu de marge, à l’image de notre montage réalisé sur une tige de selle Syncros en forme de D (preuve que cela fonctionne également en dehors des tiges de selle classiques), mais mieux vaut rester le plus près possible d’une forme ronde. A noter aussi que l’orientation des fixations du porte-bidon sont réglables sur le modèle présenté ici, ce qui permet un montage sur une base verticale (tige de selle) ou horizontal (cintre, etc).

Nous ne l’avons pas reçu en test, mais le catalogue de Zefal propose également un système de fixation pour porte-bidon dit universelle : comprenez là qu’il est composé de colliers réglables permettant de remplacer les fixations manquantes ou d’en créer de nouvelles…  Cadre, guidon, tige de selle… Il ne vous reste plu qu’à décider où ce système universel, dénommé Gizmo par la marque française, pourra vous être utile.

Solutions alternatives

Impossible de boucler ce dossier sans parler des solutions alternatives à tous les porte-bidons présentés ci-dessus, qui gardent tout de même tous une base classique. Certaines entreprises sont arrivées avec des idées originales, à l’image de Fidlock. Le principe est simple : supprimer le porte-bidon… ou du moins le réduire à sa plus simple expression. Le système prend alors la forme d’une petite patte avec deux inserts magnétiques ronds venant simplement remplacer le porte-bidon classique. Par contre, comme le bidon est maintenu au moyen d’aimants, il faut cette fois un bidon spécifique, lui aussi aimanté.

Séduisante sur papier, cette solution (comme celles du même style, puisque Fidlock n’est aujourd’hui plus complètement seul sur ce segment, même s’il demeure le plus gros) a des avantages et des inconvénients. Côté avantages, il y a bien sûr la discrétion du porte-bidon et le fait que le tirage est encore plus latéral que sur un porte-bidon classique à tirage par le côté. Par contre, selon nous, cette alternative n’est pas à conseiller pour toutes les pratiques : s’il est vrai que le système aimanté est facile à prendre en main et qu’il est agréable à utiliser à l’arrêt ou à faible vitesse (enduro par exemple, où on ne boit pas en spéciale dans le feu de l’action), il reste pourtant moins pratique qu’un porte-bidon « classique » dans un usage typé cross-country, où on va boire tout en continuant à devoir être concentré et à rouler (parfois vite). Bref, si vous ne buvez que dans des moments calmes, ok, mais sinon, une solution classique reste selon nous plus adaptée.

En espérant que ces quelques conseils vous ont été utiles, il ne nous reste plus qu’à vous dire « à la vôtre, santé » !

ParAdrien Protano