Pilotage : un week-end en stage avec Greg Noce
Par Olivier Béart -
21 mars, c’est le printemps. Pourtant, il ne fait que 3°c à Durbuy, dans les Ardennes belges. Le physique encore un peu groggy de la veille (le stage commence par un petit apéro…), on monte les vélos, on vérifie les pressions, un petit check des équipements et c’est parti pour un peu de roulage en guise d’échauffement avant le premier atelier. Bienvenue sur un stage de pilotage de Greg Noce, auquel VojoMag s’est invité pour un petit reportage…
Des bois légèrement humides, un sol bien gras sous les feuilles avec de la terre glaise glissante à souhait et des dalles de schiste : les ingrédients semblent réunis pour faire de ce week-end une belle réussite. Dès les premiers enchainements, les pneus bourrent rapidement et maîtriser les glissades est parfois très difficile. Bref, il va bien falloir quelques conseils de pro pour s’en sortir. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, voici quelques mots pour présenter Greg Noce : pilote Specialized, Greg a côtoyé des gars comme Vouilloz sur les podiums de DH dans les 90’s. Séduit très tôt par la mouvance enduro, il s’investit aujourd’hui beaucoup dans l’organisation d’épreuves comme les raids Bivouac, l’Epic Enduro ou encore l’Open Enduro du Beaufortain. Sans oublier bien sûr les cours de pilotage, comme ceux donnés ici. Mais au fait, Greg, qu’est-ce qui t’a amené ici ? « Chaque année j’essaie de renouveler certaines dates « phares » de mes stages, comme à Paris par exemple, mais j’essaie aussi d’aller découvrir d’autres beaux coins et répondre à la demande. Pour moi c’était une première en Belgique. J’ai eu beaucoup de sollicitations de mes amis belges depuis au moins 2 ans, et il fallait donc vraiment que je fasse un Enduro Training Camp en Belgique. Grace à Specialized et Evobike Havelange, on a pu monter ce beau projet du côté de Durbuy, petite ville magnifique en plein milieu de la forêt. » On imagine que rouler en terrain inconnu comme cela demande une certaine préparation, et c’est le cas : « C’est Jean-Pierre, le boss du shop Evobikes, qui m’a orienté vers Durbuy où l’un de mes stagiaires, John, connaissait bien le terrain. Sur des nouveaux spots, je viens généralement le jeudi pour prévoir 2 jours de recos. J’aime savoir précisément ce que je vais faire durant les deux jours. Je prévois pas mal d’ateliers (souvent trop) mais ensuite je les façonne selon le niveau du groupe. Et ici, j’ai vraiment trouvé tout ce qu’il fallait : virages, dévers, petits drops, cailloux,… Il y a aussi un peu de boulot après chaque atelier, puisque tout est évidemment dévalisé et le milieu remis dans son état d’origine. » De l’avis unanime des participants, la simplicité et la spontanéité de Greg ont mis tout le monde en confiance durant le stage. Mais c’est aussi son adaptation au niveau des stagiaires et son attention lors de chaque passage qui ont permis à chacun de recevoir des conseils personnalisés. On est loin du pilote star qui ne pense qu’à rouler devant et à montrer ses talents, sans réellement prendre le temps de s’intéresser à ses stagiaires. Si, si, ça existe… Pour cela, la taille du groupe doit rester raisonnable. « Nous étions 7 le samedi et 8 le dimanche. C’est la moyenne que j’ai sur mes stages. J’ai refusé pas loin de 15 personnes. Je n’aime pas trop dire non, mais je reste fidèle à mon concept. J’essaie de travailler vraiment avec chacun et cela permet d’individualiser au maximum les conseils. Les stagiaires peuvent enchaîner un plus grand nombre de rotations sur les ateliers et du coup progressent plus vite et ne se refroidissent pas. Avant de valider une inscription, le niveau, la pratique, le matériel du stagiaire. Cela permet déjà d’avoir un groupe un peu plus homogène. Ensuite, avec un effectif réduit, j’essaie de faire évoluer l’atelier selon le niveau de chacun : plus de vitesse, moins de vitesse, techniques différentes, etc. » Le « prof » commence par quelques explications et par montrer en pratique la façon optimale de négocier l’obstacle. Ici une épingle grasse en dévers précédée d’un petit jump (rien que ça)… Ensuite, c’est évidemment au tour des stagiaires de se lancer, sous le regard de Greg qui n’est jamais loin. Regard, placement des épaules et du corps en général, dosage du freinage : tout est analysé, décortiqué et travaillé. Au fil de la journée et des passages, on voit que le niveau évolue, comme on le voit ci-dessous avec Loïc qui négocie avec de plus en plus de facilité un drop rocailleux… … ce qui n’empêche pas qu’il y ait encore quelques chutes, heureusement sans gravité grâce à un sol plutôt mou. Alex Marchal, la seule bikeuse du stage, nous raconte son expérience sur ce week-end : « c’était vraiment top ! La première journée comportait pas mal d’ateliers où on a vraiment pu évoluer avec plein de variantes pour s’adapter aux niveaux différents. Dimanche c’était un peu plus ludique avec plus de roulage, des spéciales à vue, etc. Là, on a plus dû s’adapter au terrain que Greg nous proposait et nous exercer pour trouver les lignes, les alternatives disponibles. Souvent le premier passage était franchement moyen, puis on sent qu’en observant un petit peu on parvenait à passer mieux. On a aussi pu mettre en pratique les techniques apprises la veille. » « Ce qui est sympa c’est qu’on avait tout le temps des conseils, des petites corrections, des critiques de Greg. Comme le groupe est petit, c’est facile de discuter. On n’a pas peur du regard des autres et on s’est tous bien marrés grâce à Greg qui met aussi une très bonne ambiance. Il y a aussi l’aspect convivial avec le petit diner, une bonne bouffe, un petit verre après,… » On dirait donc que les stagiaires reviendraient sans souci, mais est-ce que le Greg aura aussi envie de revenir chez les Belges ? « Clairement oui ! C’était vraiment une ambiance terrible sur et à côté du vélo. On entend souvent les stars de la chanson dire que le public belge est top, mais je l’ai vérifié ici aussi. Je pense d’ailleurs revenir faire une date en 2015. Car pour progresser, il faut s’amuser et ici je crois qu’on s’est bien marrés ! » Retrouvez Greg Noce sur Facebook : www.facebook.com/pages/Greg-Noce
Texte : Yves Delhalle et Olivier Béart – Images : Yves Delhalle