Partager la montagne à VTT : pour quoi faire ? Les enjeux du pastoralisme
Par Romain Viret -
La montagne est tellement belle qu’il serait complètement égoïste de vouloir la garder pour soi. Si l’on apprécie (quasi) toujours nos escapades sur les singletracks montagnards, il ne faut pas oublier que nous, les pratiquants de vélo, nous ne sommes pas les seuls à en profiter. Même si l’on a tendance à ne plus les remarquer tellement ils font partie du paysage, les troupeaux et les bergers qui les accompagnent sont ceux qui passent certainement le plus de temps sur les sentiers que l’on roule en été. Partageons quelques bonnes pratiques :
Dans la lignée de l’article qui vous présentait les chiens de protection et les comportements à adopter avec eux quand on est à VTT, on s’attarde maintenant sur le pastoralisme et les bonnes pratiques de cohabitation en montagne.
Lorsque vous êtes en montagne, gardez en tête que vous êtes toujours chez quelqu’un ! Eh oui, comme la plupart des endroits où vous posez vos roues, vous n’êtes pas le propriétaire des lieux (dans le cas contraire, vous êtes bien chanceux d’avoir votre petit paradis personnel).
Généralement, les propriétaires fonciers (qu’il s’agisse d’un particulier ou d’une collectivité publique) louent les pâturages aux éleveurs, aux groupements pastoraux ou aux associations foncières pastorales, tout en laissant la possibilité à tout le monde de profiter de cet espace. Mais avant de s’occuper de qui loue quoi, à qui, il faut déjà comprendre ce qu’est le pastoralisme et pourquoi on s’embête à monter tout un troupeau en altitude.
Rester sur les sentiers
C’est plutôt simple, pour faire de bons produits du terroir (bien appréciés pendant nos ravitos), il faut que les animaux soient bien nourris. Pour être bien nourris rien de mieux que ce que la nature a à offrir. Le secret pour en profiter, c’est d’être là au bon moment.
Ainsi, en été, les bergers vont monter en alpage au fur et à mesure du rythme de la pousse des pâtures et guider les animaux en posant des clôtures (ou simplement par lui-même) pour les orienter vers les endroits où ils pourront profiter pleinement de la pousse. Pour ne pas écraser l’herbe ou déranger les troupeaux, la règle qui en découle est donc toute simple : restez sur les sentiers.
Respecter les parcs
Malheureusement, oui, il est donc possible que pendant votre tentative de record (sur la descente des trois bouquetins, du dahu dorée ou nous ne savons quel autre nom poétique), vous rencontriez une clôture. À ce moment-là, il faudra accepter les règles de cohabitation, tout comme les bergers qui placent des portiques ou poignées pour nous faciliter le passage, nous nous devons de nous arrêter pour passer la clôture, tout en refermant simplement derrière nous.
C’est un petit effort à faire qui dans le cas contraire, s’il n’est pas fait, peut réduire le travail de longues journées à néant. La cohabitation, ça va dans les deux sens, et on est parfois surpris de se retrouver face à des parcs sans poignées ou ouvertures, ou des câbles presque invisibles au milieu des chemins. Il ne faudra ainsi pas hésiter à discuter avec le responsable du parc.
Rester propre
Une fois que l’on sait que les animaux sont ici pour profiter d’une bonne herbe, il devient naturel de respecter leur assiette et donc de rester sur les chemins (on vous voit les coquins qui tentent de doubler par le « raccourci »). Il en va de même pour les points d’eau ou les abreuvoirs qu’il faut garder propre, imaginez un peu si quelqu’un venait se laver les mains pleines de liquide tubeless dans votre verre, vous n’auriez peut-être plus vraiment envie de boire dedans…
Toutes les cabanes ne sont pas des refuges
Vous voilà arrivé tout en haut de la montée et vous apercevez un beau petit refuge au loin, tout ce qu’il faut pour se ravitailler dans de bonnes conditions, mais une fois au pied, personne… C’est que vous n’êtes probablement pas devant un refuge, mais bien devant une cabane pastorale.
Pour faire simple, il s’agit tout simplement de la maison du berger. À ce moment-là, il est donc très important de respecter sa vie privée et de vous comporter comme s’il s’agissait de son domicile. De la même façon qu’on n’entre pas chez vous sans votre autorisation, on n’entre pas dans un chalet sans y être invité !
Si le berger est là, on se salue et avec un peu de chance, il saura peut-être vous indiquer ses petits spots préférés. Car oui, être berger est certes un travail de passion qui demande beaucoup de temps, mais peut-être qu’il/elle est aussi vététiste !
Pour plus d’informations, rendez vous sur le site Pasto Kezako qui sensibilise aux enjeux de la cohabitation en montagne et du pastoralisme