Paris 2024 | Les Jeux olympiques en France : au-delà de toutes nos attentes !

Par Adrien Protano -

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Paris 2024 | Les Jeux olympiques en France : au-delà de toutes nos attentes !

Exactement 100 ans après la dernière venue des Jeux olympiques d’été en France (1924, Paris), les jeux sont de retour dans la capitale française. À l’occasion des (historiques) courses VTT XCO, nous nous sommes mêlés à la foule pour vivre l’évènement de l’intérieur, avec vous tous ! Voici ce que l’on a retenu de cet incroyable épopée : 

Après une nouvelle olympiade, les jeux sont de retour et cette fois chez nous (ou juste à côté), en France ! Après Tokyo en 2021, bienvenue à Élancourt pour les épreuves VTT des Jeux de Paris 2024.

Impossible de passer à côté des résultats de ce week-end d’épreuve olympique VTT tant ils auront marqué l’histoire : Pauline Ferrand-Prévot s’est offert le dernier titre qui manquait à son palmarès devant son public et renforce un peu plus encore son statut de reine contemporaine du VTT. Chez les Hommes, la course a offert au public une excitante bataille entre le favori Tom Pidcock et le Français Victor Koretzky, soldée par une seconde victoire consécutive du champion olympique en titre. Tout cela, on vous le racontait en détail dans des articles dédiés :

Cette victoire de Pauline Ferrand-Prévot sur les Jeux olympiques, nous la mettions également en contexte dans un portait de la pilote française, retraçant l’incroyable carrière de celle qui aura raflé tous les maillots arc-en-ciel et titres internationaux : Portrait | Pauline Ferrand-Prévot : l’or sinon rien !

Pour cet article, c’est de l’autre côté de la rubalise que l’on a décidé de vivre ces historiques courses VTT, mêlés à la foule pour vivre l’évènement directement de l’intérieur et à la rencontre de vous tous.

En totale immersion, nous vous avons également concocté un podcast enregistré directement lors de ce week-end de compétition, sur les abords du circuit. Anciens champions olympiques, bénévoles, supporters, photographes… Revivez ces Jeux olympiques de Paris sous le prisme de personnes toutes très différentes, mais partageant la même passion !

Le parcours : d’une décharge à un parcours olympique

Pour faire la course, il faut inévitablement un circuit, et c’est la colline d’Élancourt qui a été choisie par le Comité olympique pour accueillir les épreuves VTT. À proximité directe des épreuves de BMX Racing (Stade BMX de Saint-Quentin-en-Yvelines) et de cyclisme sur piste (Vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines), la colline d’Élancourt est une ancienne carrière de grès qui s’avère être le point culminant d’Île-de-France (231m), et qui a été aménagée pour l’occasion.

Cette piste, nous l’avions découverte l’année dernière lors du test-event, à savoir un test grandeur nature pour le circuit avec une course « pour du beurre » en présence des meilleurs pilotes mondiaux, mais véritable répétition générale pour l’organisation (logistique, transports, billetterie, flux…). Une session de roulage confidentielle a également été organisée en début d’été pour peaufiner les derniers réglages.

« Il y avait déjà des sentiers VTT par ici, mais rien de tel ! », explique ce supporter, local d’Élancourt et pratiquant VTT. « C’est incroyable le travail qu’ils ont fait ici, c’est impressionnant à voir. Et puis, se dire que l’on va pouvoir rouler sur la même piste que des champions olympiques, c’est dingue ! », continue-t-il.

Cette piste Olympique sera conservée après les Jeux et ouverte au public.

En effet, cette piste olympique sera conservée après les Jeux et ouverte au public. Celle-ci fera l’objet d’aménagements afin d’être sécurisée pour tous, et cohabitera avec de nouvelles pistes tous niveaux et d’autres installations (espaces de repos, détente, promenades, jeux pour enfants…). Le libre accès au public est prévu pour le premier trimestre 2025.

Cette piste VTT d’Élancourt a fait couler beaucoup d’encre en amont de la course. « C’est du gravel », « ils auraient au moins pu aller sur une vraie piste VTT » ou encore « c’est du VTT des années 90 » pouvait-on lire sur les réseaux sociaux… à tort !

Truffé de nombreux obstacles artificiels, le tracé de 4,3 km est une piste n’offrant que peu de répit et nécessitant un pilotage précis en raison des nombreux pièges. Si évidemment cela peut paraître plus « lisse » que les parcours de certaines manches de coupe du monde, on est bien face à une piste olympique, toujours très particulière, mais pas moins VTT pour autant ! D’autant plus que celle-ci offrait un très beau spectacle pour les spectateurs, que ce soit sur le petit écran ou en live.

Comparée aux manches de coupe du monde où il est possible de découvrir les paddocks des différentes équipes et d’approcher aux plus près des vélos et de ses pilotes favoris, l’accès au stand et la proximité avec les athlètes est bien plus réduite (pour ne pas dire inexistante) sur une épreuve olympique. Par contre, il est possible d’apercevoir la zone technique dans laquelle les pilotes se ravitaillent au fur et à mesure de la course (comme sur la photo de gauche où Pauline Ferrand-Prévot saisit un gel énergisant tendu par son équipe, ou sur la photo de droite où Chiara Teocchi s’asperge d’eau pour combattre la chaleur), et où les mécaniciens attendent les pilotes en cas de souci mécanique.

Situation atypique, terrain particulier, accueil du public, visibilité télé, de nombreux éléments viennent parfois s’opposer aux exigences sportives… Si toute l’histoire de la création de cette piste vous intéresse (re)découvrez notre podcast en compagnie du concepteur de ce parcours XCO : Lunch Ride | Yohann Vachette : concevoir la piste XCO de Paris 2024.

Ambiance et supporters : moment hors du temps

Avec 15 000 spectateurs attendus sur la colline d’Élancourt, l’ambiance s’annonçait électrique au sein du stade VTT.

Plongez directement dans l’ambiance avec cet enregistrement audio de la course du dimanche, et la victoire de Pauline Ferrand-Prévot !

Si vous avez déjà vécu une course internationale de VTT dans nos contrées, vous savez à quel point le public bleu-blanc-rouge peut prendre son rôle à cœur… surtout quand un athlète français est aux avant-postes ! Impossible de ne pas songer à la foule française lors des championnats du monde de descente aux Gets en 2022, ou à l’occasion des manches de coupe du monde en France.

Et force est de constater que le public français a été fidèle à sa réputation ! Venu en masse encourager les différents athlètes, nombreux ont laissé trahir leurs petites préférences au moyen de grimages, drapeaux, perruques… On est en France et le public espère de tout coeur voir un athlète français s’imposer !

Là pour le coup, les pilotes favoris de ce supporter sont peu dissimulés !

Certains ont traversé plusieurs départements pour assister à cette course. C’est notamment le cas de ce duo venu tout droit de Bretagne spécialement pour l’occasion : « Les longues heures de route valent le coup, quel spectacle ! », nous glissent-ils.

Tandis que d’autres sont venus à pied ou en bus, habitant à proximité directe du circuit, comme pour cette petite famille venue supporter Pauline et Loana, idoles de ces deux petites pilotes hautes comme trois pommes.

Sur le bord du circuit, le t-shirt a trahi Kevin Allemand, responsable des suspensions de Pauline Ferrand-Prévot et de Tom Pidcock chez SR Suntour. « J’ai évidemment envie de voir Pauline et Tom gagner ce week-end, ce serait un joli aboutissement de tout le travail effectué ces dernières années. Il n’y a pas véritablement eu d’ajustements de dernière minute. Les pilotes étaient déjà venus rouler le circuit lors du test-event et l’on avait recueilli des données, mais on a des réglages qui ne sont pas comme pour les autres pistes, ça, c’est sûr », détaille Kevin.

Oh un maillot aux couleurs de la Belgique ! C’est Brice Scholtes, manager du team BH Wallonie, qui est venu supporter Pierre de Froidmont et Emeline Detilleux. « Cela fait dix ans qu’on a monté un projet pour amener des pilotes belges sur les JO. C’est juste miraculeux d’avoir les deux ici ! On profite à fond du moment », exprime avec émotion le Belge.

Dans cette foule française, certains supporters étrangers pointent le bout de leur nez.

Évidemment, le champion olympique en titre, Tom Pidcock, a son petit fan club !

Mais toute une série d’autres nationalités sont également représentées, avec des supporters parfois venus de loin.

« On a fait le déplacement avec Simone (NDLR. Avondetto, pilote italien du Wilier- Vittoria Factory Team XCO) pour l’encourager. Ce n’est pas tous les jours que l’on participe à ses premiers Jeux olympiques », explique ce proche du pilote italien. Mention spéciale pour le t-shirt !

Dans le genre t-shirt personnalisé, les fans de Puck Pieterse n’ont pas à rougir non plus !

Un peu plus loin, c’est la soeur d’une certaine Evie Richard (coureuse britannique au sein du Trek Factory Racing Team) que l’on croise. « On est venus voir Evie en famille, nos parents sont juste là. Elle va gagner j’en suis sûre (rires) », nous lance-t-elle.

C’est aussi la particularité des Jeux olympiques : les proches des athlètes et leur staff se trouvent au sein même du public. Coucou Stéphane Tempier et Théo Mougenel du Decathlon Ford Racing Team venus encourager Emeline Detilleux, Samara Maxwell et Savilia Blunk.

En parlant de Samara Maxwell, la championne du monde U23 en titre était présente au lendemain de sa très bonne performance (8e) pour encourager ses compatriotes masculins. Très disponible pour le public, la pilote néo-zélandaise s’est prêtée au jeu des selfies et dédicaces avec un sourire toujours présent.

Les bénévoles : quantité et qualité !

Tout cela ne pourrait pas être envisageable sans toute l’équipe de bénévoles présents sur le site, véritable cheville ouvrière. En tout et pour tout, c’est près de 600 personnes qui ont accepté de donner de leur temps pour permettre l’organisation d’un tel évènement et dans de si bonnes conditions.

En plus d’occuper des postes indispensables, les bénévoles le font avec une sympathie et une motivation débordantes. Ça fait plaisir à voir, et ça joue pour beaucoup dans l’expérience des spectateurs qui sont guidés et/ou renseignés avec le sourire.

« Je suis un pratiquant de VTT. Ce qui m’a motivé, c’est de réellement prendre part à l’évènement, de vivre le truc de l’intérieur. C’est un peu comme si j’avais mis ma petite pierre à l’édifice », explique ce premier bénévole que l’on rencontre aux abords du circuit.

À un autre point de traversée du circuit, Yan avoue que « ça prend un peu de temps quand même. On a participé au test-event de l’année dernière, et puis là, on est sur le site depuis mardi. Heureusement, on a été gâtés (rires) ! On a reçu un pack de vêtements avec plusieurs t-shirts, un pantalon technique, des chaussettes, une paire de chaussures, une veste et même une montre », continue le bénévole.

Pour Séverine par contre, être bénévole sur l’épreuve VTT lui a permis de découvrir cette discipline et son ambiance si spéciale, elle qui est passionnée de tennis de table à la base. D’autant plus que locale d’Élancourt était affectée au niveau de la ligne d’arrivée lors du sacre de la Française Pauline Ferrand-Prévot.

Guillaume, lui, est venu de bien plus loin pour ce poste de bénévole… puisque le Français a fait le déplacement depuis Tarbes pour vivre cet évènement de l’intérieur. « Pour moi, les JO, c’est inégalable comme événement, quel que soit le sport », exprime Guillaume.

« Je pense que Pidcock a un peu fermé la porte, mais c’était vraiment rapide en live », nous raconte Pauline, seule personne à avoir vu en live le fameux dépassement de Tom Pidcock sur Victor Koretzky dans le dernier tour de la course Hommes. « Être bénévole, c’était un rêve depuis l’annonce des Jeux à Paris et c’est devenu réalité. C’était une expérience ouf », détaille Pauline.

L’émotion olympique : frissons.

Entre explosion de joie, suspense et déception, ces Jeux 2024 nous auront tous fait vibrer avec une certaine intensité !

Impossible de rester de marbre face à la conquête du titre olympique de Pauline Ferrand-Prévot, le seul qui manquait à son palmarès.

Quelques tours avant le passage de la ligne, c’était par contre un mélange de stress et d’excitation que laissaient transparaître les proches de la championne olympique. « Elle va le faire, elle va le faire », répète sa maman comme un mantra.

Une fois la ligne franchie et le titre conquis, la pression retombe et la joie envahit la Française, sa famille, mais aussi plus largement tout le public qui vibre en communion avec cette grande championne.

« Merci, merci beaucoup à tous », s’exclame le père de Pauline Ferrand-Prévot à destination de la foule.

Cette pression et ce suspense précédant l’arrivée n’ont été que plus intenses encore lors de la course Hommes du lendemain, avec un titre olympique disputé jusque dans les derniers virages entre le champion olympique en titre Tom Pidcock et le Français Victor Koretzky.

Il reste moins d’un demi-tour, mais celui-ci semble durer une éternité, tout le monde retient son souffle !

Les proches des trois pilotes en tête sont au plus proche de la ligne d’arrivée, scrutant l’arrivée sans pouvoir rester en place.

Malheureusement pour le Français, vous connaissez la suite de l’histoire : le scénario d’une médaille en or à domicile ne s’est pas répété comme la veille avec Pauline Ferrand-Prévot et Victor Koretzky franchit la ligne en deuxième position. Au-delà de la déception évidente, le pilote français est porté par le public qui entame une Marseillaise en coeur pour célébrer sa très belle course.

S’il s’en est fallu de peu pour aller chercher l’or, une médaille olympique d’argent devant sa famille et son public restera sans aucun doute un souvenir impérissable pour le pilote français.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres, Tom Pidcock fond en larme au moment de célébrer discrètement son second titre olympique consécutif… sous les sifflets d’une partie du public irrespectueux. Si la déception du clan français est légitime, celle-ci peut s’exprimer de manière positive en acclamant son pilote favori, et non en manquant de respect envers ses concurrents. Cela ne concerne qu’une partie du public présent, qui même si elle était minoritaire, ne devrait même pas exister au sein des épreuves sportives.

Comme protestation envers le fait d’être hué de la sorte, la mère du champion olympique tend simplement son drapeau britannique face au public français. Une réponse symbolique, forte de sens.

Une fois l’émotion vive passée, chacun célèbre cette magnifique course à laquelle il a pu assister et félicite l’ensemble des participants au moment de la cérémonie protocolaire. Quel week-end !

Merci Paris 2024 pour ce moment hors du temps, merci aux pilotes pour ces courses excitantes, merci aux bénévoles pour l’accueil et merci à vous tous, supporters, lecteurs et passionnées de vélo qui offrez une vraie dimension humaine irremplaçable à ce sport !

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ParAdrien Protano