Nouveauté | Orbea Oiz 2019 : modernisation à deux saveurs !

Par Olivier Béart -

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Nouveauté | Orbea Oiz 2019 : modernisation à deux saveurs !

L’Orbea Oiz est le fer de lance de la marque espagnole en XC depuis… 12 ans déjà ! Apparu en 26 pouces, puis en 29 et 27,5, il n’avait cependant jamais connu de véritable refonte complète depuis sa naissance. Voici venu son remplaçant, qui s’appelle toujours Oiz, mais à part le nom, tout change ! Géométrie, construction, petites astuces et ses deux versions en 100 ou 120mm : Vojo vous explique tout avec des images exclusives, réalisées lors de notre récent passage à l’usine Orbea de Mallabia :

D’apparence, les lignes du petit nouveau gardent un air de famille évident avec le précédent Orbea Oiz, dont on voit ici à gauche un des premiers prototypes utilisés en son temps par Catharine Pendrel, le fer de lance du team Luna sponsorisé par Orbea. Mais quand on les voit côte à côte, on mesure le travail accompli et on perçoit des changements majeurs au niveau de la géométrie et de la suspension.

A noter aussi que l’Oiz actuel restera au catalogue encore au moins une saison, dans deux montages d’entrée de gamme, un peu à la manière d’Apple qui ne fait jamais disparaître ses anciens modèles à l’apparition d’un nouvel iPhone, mais qui en profite pour en faire des versions plus accessibles.

Suspension

Sur papier, le principe de suspension reste inchangé, avec une cinématique de type mono-pivot à biellette, qui joue sur la déformation des haubans pour se passer de point de pivot sur roulements. Quand on a l’occasion d’avoir les deux cadres sans amortisseur en mains, on se rend compte combien le précédent cadre avait tendance à avoir un point dur en milieu de course et un retour très rapide qui devait être contrôlé par l’amortisseur, mais qui se sentait néanmoins assez distinctement sur le terrain.

Orbea a donc retravaillé en profondeur à la fois son cadre, avec des haubans plus fins et dotés de fibres de carbone plus actuelles, mais aussi toute la cinématique. Le résultat, c’est une suspension plus libre, qui passe de 90 à 100mm de débattement, mais qui devrait donner l’impression d’en avoir bien plus et d’avoir aussi un arrière plus actif dans les descentes et autres portions saccadées, sans pour autant compromettre le rendement.

On le voit sur ces courbes, Le ratio de levier augmente pendant les premiers 3/4 de la course de l’amortisseur, puis baisse pour surmonter la nature progressive de l’amortisseur à air, ceci afin d’utiliser le débattement complet en cas d’impact important. Le SAG peut aussi être moins important pour une sensation de pédalage plus ferme en tout début de course (15% recommandés, ce qui est très peu), tout en conservant une suspension très active ensuite. La valeur d’anti-squat augmente aussi et peut être optimisée dans la mesure où le nouvel Orbea Oiz est prévu uniquement pour transmission mono-plateau et plus double/triple comme c’était le cas pour le précédent qui devait faire des compromis.

Un amortisseur Fox « I-Line » custom

Pour ce nouvel Orbea Oiz 2019, la marque a travaillé avec Fox et développé pour la première fois un amortisseur spécifique pour un de ses vélos. On ne parle pas juste du setting, mais d’un amortisseur Fox Float disposant d’une tête spécifique.

L’objectif est double : tout d’abord, Orbea a voulu gagner de la place sur son Oiz pour pouvoir placer deux porte-bidons dans le cadre ; une demande d’une écrasante majorité des bikers qui ont été consultés en amont du développement. Avec le Specialized Epic et le Cannondale Scalpel, l’Oiz devient donc un des rares XC modernes sur lequel c’est possible.

Mais si on veut garder un cadre compact, le moindre centimètre gagné à l’intérieur du triangle avant compte. C’est ainsi que tout le système de blocage par câble s’est retrouvé caché dans le cadre, alors que la mollette de rebond reste accessible en bas. Habituellement, les deux vont de pair, du même côté.

Autre avantage de ce système, le mécanisme de blocage se retrouve bien protégé des intempéries et le routage du câble est tout à fait direct, ce qui rend la manipulation de la commande au guidon bien plus souple que s’il y avait de nombreux coudes.

Construction

Au niveau de la construction du cadre, les dernières techniques et les fibres les plus avancées du moment sont utilisées. Le gain de poids n’est pas énorme par rapport à la génération précédente, qui était déjà très légère, mais Orbea annonce un poids de moins de 1600g pour le cadre nu, et moins de 1900g avec amortisseur. D’après les mesures effectuées sur des cadres de production des autres marques, le nouvel Oiz serait juste un peu plus léger que le Scott Spark RC, souvent présenté comme la référence en matière de poids plume.

La nouvelle biellette Fiberlink mérite un petit coup de projecteur. Entièrement en carbone moulé/injecté, elle ne pèse que 59g tout en étant particulièrement rigide et en laissant de la place pour de gros roulements Enduro Bearings mettant l’accent sur la fiabilité.

A titre de comparaison, la même pièce en aluminium, comme celle utilisée lors du développement, pèse plus du double du poids (on ne parle même pas du premier proto en… acier à gauche, qui pèse une tonne). Orbea en est tellement fier qu’elle ne sera pas peinte sur les vélos de série… mais il y a aussi un obstacle technique, puisque la résine utilisée, plus légère, se peint très mal.

Quand on regarde le cadre par le bas, on se rend compte aussi qu’il y a de grands trous. Et pour cause : ces parties sont usinées 3D après construction du cadre ! Un procédé complexe qui permet de réaliser le logement pour l’amortisseur et aussi de gratter un paquet de grammes.

Enfin, le passage des câbles et de la Durit de frein arrière se fait entièrement en interne, avec une petite sortie au niveau du tube diagonal pour passer le boîtier de pédalier et rendre ainsi la maintenance plus facile. On note aussi qu’il n’y a plus de pièces d’interface en alu au niveau des roulements de direction, grâce aux derniers procédés de moulage qui permettent d’obtenir la précision et la robustesse nécessaires à ces endroits sensibles.

Géométrie

Les changements à ce niveau sont radicaux et s’inscrivent dans la tendance actuelle sur de nombreux points. Pour faire bref : le reach s’allonge, l’angle de direction est plus couché, les bases sont rétrécies et la fourche adopte un déport court en 44mm.

Avec 435mm de reach en M, on n’est pas sur des valeurs extrêmes, mais l’allongement est bien marqué. Idem sur les bases en 435mm, pas un record mais c’est bien court, et avec 69° d’angle de direction, on est aussi sur une valeur sage mais bien dans l’air du temps.

Le nouvel Orbea Oiz est proposé en 4 tailles, S, M, L et XL, et on note que la taille S est disponible tant en 27,5 qu’en 29 pouces !

Orbea Oiz TR, la surprise du chef en 120mm !

C’est une petite surprise : outre la version purement XC vue ci-dessus, l’Orbea Oiz arrive aussi dans une version TR body-buildée avec 120mm de débattement à l’avant, comme à l’arrière. Il joue le rôle de pont entre l’Oiz purement XC et l’Occam qui, depuis sa sortie, a eu tendance à se radicaliser un peu (et notre petit doigt nous dit que ce n’est pas fini).

Le montage change et fait la part belle à des pièces plus adaptées à un usage trail/polyvalent. Pneus plus cramponnés, jantes plus larges, tige de selle télescopique et fourche Fox F34 StepCast sont au programme, histoire de séduire des gars qui veulent un vélo léger avec un gros rendement, mais qui roulent dans des régions avec gros dénivelé et descentes bien cassantes.

La géométrie évolue en conséquence, simplement du fait de la présence d’une fourche plus haute.

A noter que le cadre des versions XC et TR est en tous points identique. Seul l’amortisseur change et, grâce au métrique, la longueur entre les points de fixation est identique (190mm) mais la course du piston change (de 40 à 45mm) pour offrir 2cm de débattement en plus. Il sera donc possible de passer d’une version à l’autre par la suite si on en a l’envie, sans rien changer d’autre que l’amortisseur. On peut aussi avoir en option (+129€) n’importe quel modèle de la gamme en 120mm.

Orbea Oiz 2019, la gamme

Tous les Orbea Oiz 2019 sont équipés du même cadre et tous ont aussi des suspensions Fox Kashima Factory, soit le plus haut de gamme chez Fox. On est sur un modèle clairement positionné dans le haut du panier, mais Orbea a tout de même voulu garder des tarifs très bien placés par rapport à la concurrence et n’a pas voulu partir non plus dans des versions hyper haut de gamme à des tarifs de plus de 10000€, puisque le modèle le plus cher plafonne à 7499€. On l’a évoqué plus haut, mais l’Oiz actuel restera au catalogue avec deux montages plus accessibles et un premier prix qui tournera autour de 2500€.

L’Orbea Oiz M10 ouvre le bal avec un montage en Sram GX/XO1 Eagle, composants FSA carboneSL-K et roues Mavic CrossMax Elite. Il est à 4499€

A ses côtés, on trouve l’Orbea Oiz TR M10, en 120mm de débattement et qui est affiché à 4799€ avec sa tige de selle télescopique et sa fourche F34 SC.

Vient ensuite l’Orbea Oiz M-Team en Shimano XTR M9100 12 vitesses, roues DT Swiss X-1200 en carbone et composants FSA K-Force Light. Il est affiché à 6999€.

Enfin l’Orbea Oiz M-Team est monté en Sram XX1 Eagle et roues Mavic CrossMax Pro Carbon pour 7499€.

Comme pour le Rallon, on pourra s’amuser avec le configurateur MyO pour se concocter la peinture custom de ses rêves et disposer d’un Oiz unique. Et cela sans le moindre supplément de prix.

Le vélo sera disponible dès la rentrée et vous pouvez retrouver nos premières impressions à son guidon ainsi qu’un comparatif entre les deux versions, XC et TR, dans cet article :

www.vojomag.com/test-nouveaute-orbea-oiz-2019-xc-100mm-ou-tr-120mm-lequel-choisir

Plus d’infos : www.orbea.com

ParOlivier Béart