Nouveauté | Nukeproof Mega 2021 : arrivée à maturité

Par Léo Kervran -

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Nouveauté | Nukeproof Mega 2021 : arrivée à maturité

Pour 2021, Nukeproof lance une toute nouvelle plateforme du légendaire Mega. Né en 2011 comme le vélo ultime pour la Mégavalanche, le vélo a évolué au fil des années avec le développement de l’enduro mais aussi celui de la petite marque irlandaise basée à Belfast, jusqu’à devenir l’arme qui a permis à Sam Hill de conquérir 3 titres EWS d’affilée. Aujourd’hui, le Mega semble être arrivé à maturité et avec cette 4e itération, Nukeproof s’attache plus à peaufiner sa monture et à corriger quelques petits défauts qu’à tout changer. Autre bonne nouvelle : le vélo vient d’arriver à la rédaction et nous pourrons bientôt vous présenter un test complet.

 

 

La dernière version, sortie en 2019 (cf. notre article sur l’histoire du Mega : Développement | Le Nukeproof Mega : l’arme de Sam Hill), disposait néanmoins d’un débattement déjà bien dans l’air du temps (160 mm derrière / 170 mm devant) ainsi que d’une géométrie adaptée au programme et ce n’est pas sur ces points que le Mega évoluera beaucoup pour 2021, même si quelques changements sont tout de même à signaler.

Si Nukeproof a développé une toute nouvelle plateforme, c’est plutôt pour répondre à d’autres problématiques : retravailler la suspension et la rigidité du cadre, revoir l’échelle de tailles ou encore pouvoir y intégrer (enfin !) un porte-bidon.

 

 

La première caractéristique de ce nouveau cadre, c’est qu’il existe désormais en version 100 % carbone là où les anciens étaient au mieux en carbone pour le triangle avant et aluminium pour le triangle arrière. On note également que les lignes ont été épurées (nouveau modèle à gauche), notamment en ce qui concerne le tube supérieur. Nukeproof voulait garder l’identité visuelle du Mega et c’est plutôt réussi, mais il est impossible de confondre le nouveau modèle avec l’ancien.

Sur la balance, ce nouveau cadre affiche 2,8 kg dans sa déclinaison carbone et 29″, sans amortisseur. Très loin des poids plumes de la catégorie qui passent sous la barre des 2,5 kg voire s’approchent des 2 kg comme le dernier Last Tarvo, mais ce n’est pas nouveau chez Nukeproof et la marque ne s’en cache pas : la course au poids ne fait pas partie de ses priorités et elle préfère se concentrer sur d’autres choses, comme la rigidité ou… la fiabilité.

 

 

C’est en effet un des points sur lesquels Steve Jamison, en charge du développement de ce nouveau Mega et Rob Sherratt, le directeur marketing, ont particulièrement insisté dans notre discussion (à distance) pour la présentation du vélo : ce nouveau Mega a été pensé comme un vélo simple et fonctionnel, facile à bricoler à la maison et adapté aux pilotes « privés », qui enchaînent les compétitions sans le soutien logistique, humain et matériel d’un team.

De nombreux choix techniques ont été influencés par cette vision. On citera pêle-mêle des passages internes de gaine guidés sur les cadres carbone, un boîtier de pédalier au standard BSA 73, des roulements de suspensions Enduro Max, du film de protection transparent fourni avec les modèles en carbone ou encore l’adoption de la patte de dérailleur « universelle » Sram, qu’on retrouve sur de plus en plus de vélos et qui devient de ce fait de plus en plus facile à trouver en magasin pour un dépannage de dernière minute.

 

 

A côté de cela, les protections en caoutchouc sur le tube diagonal et le triangle arrière sont généreuses et on note la présence d’un support d’accessoires sous le tube supérieur. Autre nouveauté, de taille, il est maintenant possible de mettre un porte-bidon sur le cadre du Nukeproof Mega ! Le bidon est encore aujourd’hui une solution d’hydratation très présente en enduro mais jusqu’à aujourd’hui, le placement de l’amortisseur sur le Mega empêchait d’opter pour ce système.

Steve Jamison nous confie que ménager un espace pour un bidon tout en gardant un comportement optimal pour la suspension et les lignes caractéristiques du Mega a donné quelques cheveux blancs à l’ingénieur responsable de la suspension, mais une solution a finalement été trouvée et tous les Mega 2021, peu importe la taille, acceptent un bidon en 750 mL. Ce dernier est placé très bas dans le cadre, de façon à descendre au maximum le centre de gravité du vélo.

Puisqu’on parle de suspension, on peut signaler que cette dernière évolue en douceur. Il s’agit plus d’affiner certains traits que de tout changer et elle développe toujours 160 mm de débattement (165 mm en 27,5″). La progressivité diminue un peu (22% sur l’ancien, 17% sur le nouveau) de façon à donner plus d’options de réglage et de customisation, et dans le même temps, la courbe de ratio est revue pour plus de sensibilité sur les premiers centimètres de débattement puis de support à mi-course.

L’anti-squat augmente lui aussi vis-à-vis de l’ancien modèle, principalement en début de course et sur les plus hauts pignons, pour offrir une meilleure efficacité au pédalage ainsi qu’un côté plus dynamique et vivant. Côté anti-rise, c’est l’inverse, Nukeproof a fait le choix de le diminuer pour avoir une suspension plus active au freinage pour coller la roue au sol.

 

 

Si tous ces termes liés au fonctionnement de la suspension arrière, un peu techniques il faut bien le dire, vous ont perdu, n’hésitez pas à aller faire un tour dans notre lexique des suspensions, tout y est expliqué.

Pour finir, un petit point géométrie puisqu’elle évolue elle aussi, par petites touches et dans le même esprit d’affinage que la cinématique. L’échelle a été revue et compte désormais 5 tailles, de S à XXL contre 4 sur l’ancien Mega (S à XL) mais elle ne va pas plus haut : le nouveau XXL dispose du même reach que l’ancien XL. En revanche, elle permet à Nukeproof de réduire les écarts entre chaque taille de façon à avoir des « sauts » plus réguliers. On remarque également que le 29″ est maintenant disponible en taille S, ce qui n’était pas le cas auparavant.

En ce qui concerne les cotes, l’angle de direction perd 0,5° en 29″ (2° en 27,5″) pour atteindre 64° et le reach gagne 5 à 10 mm sur la version 27,5″ tandis que les bases sont raccourcies de 10 mm en 29″ et de 15 mm en 27,5″. Le tube de selle a lui été raccourci jusqu’à 18 mm en taille L et évasé dans sa partie basse pour obtenir une plus grande longueur d’insertion pour les tiges de selles télescopiques et ainsi permettre l’utilisation de modèles à plus grande course.

Enfin, l’angle du tube de selle passe à 77,5° (S et M) voire 78° (L, XL et XXL) contre 76,75° (29″) ou 75,5° (27,5″) sur le Mega 2019. De « droit », le tube passe donc à « très droit », mais on apprécie surtout que Nukeproof ait développé ses cadres les plus grands avec un angle un peu plus important que ses cadres les plus petits : comme le tube de selle est incliné vers l’arrière, plus le pilote est grand et plus sa selle se retrouve projetée loin dans cette direction, ce qui nuit au confort, à l’efficacité de pédalage et oblige parfois à surgonfler son amortisseur pour éviter qu’il ne s’affaisse en pédalant assis sur la selle. Un tube un peu plus droit sur les grandes tailles permet de corriger en partie ce problème, ou plutôt de limiter ses effets.

 

 

Pour bien le visualiser, Nukeproof fait appel à une nouvelle côte, le saddle offset ou décalage de la selle. Pris entre la verticale du boîtier de pédalier et l’axe du tube de selle à une certaine hauteur de selle, elle indique à quelle distance du boîtier de pédalier la selle se situe pour une hauteur de selle donnée (indiquée ici par la cote G, saddle height). C’est une donnée qui pourrait être intéressante pour comparer rapidement la position au pédalage entre différents vélos, à condition que les autres marques l’adoptent également et l’indiquent sur leurs tableaux de géométrie.

5 modèles composent la gamme Nukeproof Mega 2021 (ci-dessus la version custom d’Elliot Heap, du team EWS de la marque). Les 2 plus accessibles sont en cadre aluminium et les 3 autres en cadre carbone. Comme de coutume chez la marque irlandaise, ils sont tous disponibles en 27,5″ (275) ou en 29″ (290), dans toutes les tailles et sans aucune différence sur l’équipement. Quid d’une version « mullet » 27,5/29 ? Nous avons posé la question, mais rien n’est défini pour l’instant. Nukeproof n’y est pas fermée mais la marque veut être certaine que ce montage apportera réellement quelque chose en enduro pour se lancer dans son développement et prendra le temps qu’il faudra pour évaluer, tester et comparer ce format avec les 27,5″ et 29″ classiques.

A 3 149,99 €, le modèle Comp est le plus accessible de tous. Pour ce tarif, on retrouve une fourche RockShox Yari couplée à un amortisseur SuperDeluxe Select, une transmission (12 V) et des freins (4 pistons) Shimano Deore, des roues Sun Ringlé Duroc S37, des pneus Michelin Wild Enduro et des périphériques maison, généralement de bonne qualité chez Nukeproof.

Lui aussi en aluminium, le Mega Pro est quant à lui affiché à 3 999,99 € et équipé en suspensions RockShox (fourche Lyrik Select+, amortisseur SuperDeluxe Select+), transmission Sram GX Eagle, freins Sram Guide RE, roues Nukeproof Neutron V2, pneus Michelin Wild Enduro et périphériques maison.

Le premier modèle en carbone est le Mega Elite, disponible au tarif de 4 699,99 €. Il est monté avec une fourche Fox 36 Grip2 Perf Elite, un amortisseur Fox Float X2 Performance, une transmission et des freins Shimano SLX, des roues DT Swiss E1900, des pneus Michelin Wild Enduro et des périphériques maison.

Au-dessus, on retrouve le Mega Factory. Pour 5 699,99 €, il donne accès à des suspensions Fox Factory (38 Grip2 pour la fourche, Float X2 pour l’amortisseur), une transmission et des freins Shimano Deore XT, des roues DT Swiss E1700 et comme tous les autres modèles, des pneus Michelin Wild Enduro et des périphériques maison.

Le dernier modèle est le Mega RS, affiché à 6 399,99 € et doté de suspensions RockShox Zeb Ultimate / SuperDeluxe Ultimate, d’une transmission Sram X01 Eagle, de freins Sram Code RSC de roues Mavic Deemax Pro Sam Hill chaussées de pneus Michelin Wild Enduro et de périphériques maison.

Les cadres nus sont également disponibles, au tarif de 2 099,99 € pour ceux en aluminium (27,5″ ou 29″) et 2 999,99 € pour ceux en carbone.

Prise en main : le vélo vient d’arriver dans nos bureaux. Nous avons tout juste eu le temps d’aller le baptiser dans la boue avant la publication de cet article. Il est un peu tôt pour tirer les premières conclusions mais gardez un oeil ouvert pour découvrir notre test complet !

Plus d’informations : nukeproof.com

ParLéo Kervran