Nouveauté | Le Yeti ASR est de retour

Chez Yeti, l’ASR est plus qu’un simple nom : la première génération de ce vélo est née en 2000 et fut le premier modèle à naître après que Yeti se soit éloigné de Schwinn pour prendre son indépendance. Plus qu’un simple vélo, c’est une pierre angulaire de l’histoire de la marque, devenue au fil des années l’un de ses best-sellers.

ASR SL allégé en 2003, passage au carbone en 2009 avec l’ASR C et sa spectaculaire tige de selle intégrée, augmentation du débattement l’année suivante pour l’ASR 5 (comme 5″ de débattement, soit 127 mm)… L’ASR a bien évolué depuis son lancement mais depuis sa dernière évolution en 2015, on n’en entendait plus parler. Le Switch Infinity est passé par là, et chez Yeti le XC était devenu l’apanage du SB100… qui en avait une interprétation bien à lui (lire Test | Yeti SB100 : un XC en terre inconnue). Le SB115 avait pris la relève quelques années plus tard (Test | Yeti SB115 : plus de débattement pour viser juste) mais là encore, on était loin de l’esprit pur XC porté par l’ASR.

Ces 9 dernières années, les vélos de XC ont toutefois bien évolué, en termes de géométrie notamment, et on peut presque considérer révolu le temps où ces machines n’étaient bonnes qu’à rouler vite, sans notion de fun ou de plaisir de pilotage. Est-ce ceci qui a décidé Yeti à revenir dans la danse ? Quoi qu’il en soit, la marque dévoile aujourd’hui un nouvel ASR, qui reprend l’héritage de ses ancêtres et tous les codes modernes de la catégorie pour une proposition très alléchante sur le papier.

Côté suspension, le Yeti ASR version 2024 développe 115 mm de débattement à l’arrière pour 120 mm à l’avant. Pas de surprise pour l’architecture, le vélo utilise un monopivot + biellettes et haubans flexibles omniprésent en XC. Ceci dit, pour l’ASR ce choix n’a rien de nouveau : en 2003, le vélo utilisait déjà ce système !

Si ce concept n’offre pas toujours les meilleures performances en comportement pur de la suspension, ses caractéristiques en termes de simplicité, de rigidité et de légèreté sont difficiles à battre et c’est ce qui explique qu’il soit toujours aussi populaire aujourd’hui, en XC notamment. Toutefois, l’architecture n’est qu’une base : charge ensuite aux marques de travailler sur le placement du point de pivot ou la taille et la position de la biellette pour en faire varier les paramètres.

A cet égard, Yeti a opté pour une approche assez particulière : la suspension travaille sur des ratios élevés et se veut très peu progressive (début à 3 et fin vers 2,7). En revanche, malgré son débattement relativement important pour un XC l’ASR est équipé d’un tout petit amortisseur, avec une course de 40 mm seulement. La pression augmente donc rapidement dans la chambre d’air, ce qui donne un ressort très progressif même si la suspension ne l’est pas intrinsèquement. Résultat, Yeti recommande de régler le vélo avec un sag de 30 %, une valeur assez rare dans la catégorie.

On imagine que l’idée est de proposer une suspension à la fois très sensible sur les petits chocs tout en offrant suffisamment de support par la suite mais il faudra le vérifier sur le terrain. Avec ce petit volume, on se demande également ce que donnera la résistance à la chauffe sur les longues descentes comme on peut en avoir en marathon par exemple… et ce d’autant plus que la géométrie a de quoi mettre en confiance !

En effet, de ce côté le Yeti ASR se veut tout ce qu’il y a de plus moderne : angle de direction à 66,5°, reach « race » de 445 mm en taille M ou 465 mm en taille L associé à une potence courte (pour du XC) de 55 mm, bases qui s’adaptent à la taille du vélo (quoique de façon assez discrète) et angle de tube de selle à 75,5°.

Côté standards, l’ASR devrait faire plaisir à beaucoup de monde. Malgré son orientation XC performance, le vélo n’a pas cédé aux sirènes des passages de gaines dans le jeu de direction, ni même au boîtier de pédalier pressfit. Yeti a en effet opté pour des passages tout à fait classiques et un boîtier fileté, ce qui a l’avantage de rendre toutes les options de maintenance relativement faciles.

Les gaines ne sont pas guidées dans le cadre mais on trouve sous le tube diagonal une trappe de taille respectable pour gérer facilement leur passage autour de la zone critique du boîtier de pédalier. Bien vu !

Le cadre accepte des plateaux de 28 à 36 dents, voire 38 dents à partir de la taille Medium. Vous noterez d’ailleurs sur ces photos que le vélo est équipé de série d’un petit guide-chaîne, réglable pour s’adapter à la couronne choisie. De manière générale, ce Yeti ASR est bien protégé pour un vélo de XC : protège-base très complet, petit « garde-boue » au-dessus du passage des gaines entres les bases et le triangle avant…

Le cadre se décline en 3 versions : le ticket d’entrée C-Series, le haut de gamme T-Series affiché à 1830 g avec amortisseur et le très exclusif T-Series Ultimate, uniquement compatible avec les transmissions sans fil (il n’y a pas de passage pour les câbles de dérailleur et de tige de selle) afin de gagner une centaine de gramme sur le cadre nu.

Sur son catalogue, Yeti propose 2 vélos en C-Series, 2 en T-Series et l’Ultimate mais en France, seul le cadre en T-Series (et des montages à la carte sur cette base) sera proposé par Tribe Sport Group, le distributeur dans nos contrées. Comptez 4489 € pour le kit cadre, disponible en 3 coloris, et « environ 5999 € » pour les premiers montages à la carte.

Nous avons reçu le vélo il y a quelques jours à la réaction et s’il a déjà eu son baptême du feu, il est encore trop tôt pour vous faire part de nos impressions. Rendez-vous dans les prochaines semaines pour un test complet !

Plus d’informations : yeticycles.com

Le distributeur : tribesportgroup.com