Nouveauté : avec ses roues, pneus et textile Allroad, Mavic se lance dans le gravel
Par Elodie Lantelme -
4 modèles de roues jusqu’au 650b, 3 tailles de pneus, 2 profils différents, une tenue complète… Mavic se lance dans le segment gravel avec sa gamme baptisée Allroad. Elle vient de nous être présentée sur les routes, chemins et sentiers pyrénéens en compagnie de la marque de vélos Caminade, qui innove elle aussi avec la sortie d’un vélo titane/carbone à moins de 3000 euros. On fait les présentations ?
« Gravel »… appelez-le plutôt « allroad », « toutes routes ». Ça tombe bien, c’est le nom de cette nouvelle gamme de roues, pneus et textile que vient de lancer la marque au sang jaune. Destinée à la route autant qu’aux chemins, tant à l’environnement urbain qu’aux singles, elle nous a été présentée dans les Pyrénées-Orientales en compagnie des artisans de vélos Caminade.
Ensuite viennent, par ordre de prix décroissant, les Allroad Elite UST (mêmes caractéristiques mais sans les rayons Zicral, d’où un poids plus élevé de 1720 g pour 749 euros, roues et pneus compris), et les Allroad UST, les plus simples, avec un système de rayonnage classique (1890 g annoncés pour 250 euros).
Ce qui nous a interpellés ? L’arrivée sur le marché du gravel des Allroad Elite Road+, un modèle en 650b, pour une taille de pneus de 45 mm (des pneus encore en développement à ce jour, mais leur sortie est prévue pour la saison prochaine). Désormais standard dans le VTT, le 27,5 signe donc son entrée dans ce segment afin d’en élargir l’horizon et, pour les avoir roulées, ces roues font une belle différence sur le terrain dans les sections les plus techniques de nos itinéraires. Bien sûr, lorsqu’il s’est agi d’avaler du dénivelé sur les petites routes pyrénéennes, le rendement en a logiquement souffert, mais ce qu’on sacrifie de ce côté s’appréciait largement en confort et confiance.
On comprend bien la logique : des roues plus larges, pour plus de sécurité et de polyvalence – quitte à sacrifier un peu en rendement – , afin d’espérer toucher davantage de pratiquants. Le pari est risqué. Si le gravel (aussi appelé « dirt » en Amérique du Nord) est largement installé outre-Atlantique, il balbutie sur le Vieux Continent.
Elles s’agrémentent de deux profils de pneus, les Yksion Allroad XL UST (à la découpe plus adaptée aux terrains gras, en taille 40 mm, 450 g et 59 €) et les Allroad UST (plus roulants, proposés en 30 mm et 35 mm, 59 €).
Pour permettre même aux néophytes de s’y retrouver, Mavic lançait aussi (sorte de feu d’artifice du lancement) son application MyMavic (gratuite sur AppleStore et GooglePlay), dans laquelle on rentre tout un tas d’informations (poids, météo, terrain, profil de pneus, roues, etc.) et vous disposez ensuite de la préconisation de pression adaptée (bon à savoir, Mavic inclut d’ailleurs un sag du pneu, c’est-à-dire la prise en compte de l’affaissement du pneu sous le poids du pilote en statique, dans sa mesure).
Si l’organe crée la fonction, alors il faut admettre qu’avec ses Allroad, Mavic donne une chance à ceux qui ont envie de s’ouvrir de nouveaux terrains de jeu, de la route au single.
Une gamme textile dédiée
Autre pièce de cette stratégie, le textile Allroad, qui vient créer un pont avec la gamme Performance du fabricant. Ce croisement des codes est intéressant, car on se verrait bien aussi rouler avec pour une sortie trail au guidon d’un hardtail ou d’un tout-suspendu léger. Pour tout dire, à peine revenus de cette expérience Allroad sur laquelle nous reviendrons bientôt, nous avons réenfilé short et veste Allroad sur nos sentiers des Alpes (après les avoir lavés!).
Petit aperçu en bref de cette nouvelle gamme vraiment bien conçue. Non parce que, on l’avoue, on est sensibles aux produits qui donnent l’impression d’avoir été testés et éprouvés avant d’être mis sur le marché. Ce qu’on a aimé chez le tee-shirt manches courtes Allroad (150 €) ? La matière supérieure qui sèche vite, la petite poche dans laquelle on peut glisser la carte bleue, la laine mérino sur la partie inférieure, qui tient chaud, les trois poches arrière (+ 1 zippée) dans lesquelles on a apprécié de glisser le téléphone, une chambre à air, un coupe-vent et la doudoune Allroad sans manches (160 €).
Celle-ci, à dire vrai, on ne la quitte plus depuis une semaine. Ce qu’on aime chez elle ? Elle est réversible, avec un côté orange gravement flashy qui concurrence les chasseurs mais bien pratique quand on s’aventure dans les chemins.
Elle abrite une poche poitrine (pour la carte bleue, toujours), on a aussi apprécié sa patte magnétique qui ferme le col et permet d’ouvrir en dessous tout en gardant le cou au chaud (on a notre petit confort, et sous le vent pyrénéen, ça n’était pas dommage de pouvoir tout combiner), sa légèreté et sa chaleur due à la bien connue fibre Primaloft utilisée et sa bande couvrante de la fermeture Éclair qui préserve du vent.
En revanche, on s’est un peu agacé les doigts à la replier dans sa poche arrière pour la compacter et fermer la glissière jusqu’au bout et on a vraiment déploré de ne pas avoir une poche arrière quand elle est en gris, on aurait aimé y mettre le téléphone, râpé.
Du coup, le téléphone, on l’a glissé dans la poche du short Allroad Baggy (120 €). En regardant les photos de nos deux journées de roulage, au cours desquelles on a utilisé un short Deemax le premier jour et le nouvel Allroad le deuxième, il faut bien avouer qu’on a trouvé notre silhouette plus avantageuse avec le second… Mais on ne pourra bien sûr pas glisser de genouillères en dessous, donc à réserver aux rides pour sortir du dresscode “cuissard moulant” quand on en a envie.
Dernière pièce de la gamme, la veste manches longues Allroad Thermo (190 €). On a vraiment aimé sa structure en laine mérino anti-odeurs (on n’est pas en sucre non plus, donc on transpire et là, rien n’a filtré, c’est sympa pour les voisins aussi), la forme du col boutonné à 2 pressions, qu’on a trouvée vraiment très smart et confortable mais qui peinait à sécher une fois mouillée par la transpiration ou la pluie qui s’infiltrait. On attend bien sûr de voir comment tout ça va vieillir et conserver sa forme au fil des lavages (évitez de mettre le mérino à 40°C, c’est de la laine).
Une étonnante paire de chaussures Allroad (270 €), à sortir en septembre, a également été aperçue sur cette présentation. Pourquoi étonnante ? Parce qu’elle était vraiment légère (280 g annoncés en taille US 8,5) et que sa structure recourt au Matryx, une technologie textile made in France qui mêle Kevlar et polyamide.
Le discours de la marque vous expliquera que les lignes de cette gamme ont été travaillées pour un effet bicolore horizontal plus chic et citadin, etc., etc. Nous, on a juste trouvé ça sympa de pouvoir parfois descendre de son vélo, se poser en terrasse sans avoir forcément l’air de sortir d’un raid multisport, ça fait peut-être un peu hipster, mais c’est affaire de goûts.
Au final, on a déploré le prix un peu élevé du tee-shirt manches courtes, surtout, qui laisse à penser que cette nouvelle pratique se dédie plutôt à une cible aisée. Mais il est hélas dans les gammes des prix des concurrents. C’est dommage, ça ferme un brin les horizons de toutes ces nouvelles routes ouvertes.
D’autant que parmi nos montures, on a eu la possibilité de croiser une nouvelle réalisation signée Caminade. La marque pyrénéenne, qui conçoit fabrique, soude, assemble, monte dans son atelier à Ille-sur-Têt, présentait en effet pour l’occasion son nouveau cadre de vélo, lui aussi baptisé AllRoad. Nous n’avons pas eu la possibilité de rouler dessus faute d’exemplaires suffisants, mais ce modèle est réalisé sur mesure en tubes titane assemblés via des éléments en carbone issus de la fabrication additive (en 3D).
Une petite prouesse technologique (que les deux associés de Caminade ont fait passer au banc d’essai pour l’homologation) mais aussi tarifaire, puisque, grâce à ce procédé, le vélo complet sort à moins de 3000 euros. Et ça, ça peut contribuer à rouvrir les portes de la clé des champs, des singles, des chemins… et des routes.
Photos © Jérémie Reuiller
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