Une Continental Enduro Series à Bouillon, sans oublier la masse !
Par Olivier Béart -
La bonne nouvelle est tombée il y a quelques semaines : l’enduro du Grand Raid Godefroy à Bouillon sera repris en 2020 au calendrier des Continental Enduro Series… avant d’essayer de viser encore plus haut et d’accueillir pour la première fois de l’histoire de la discipline un Enduro World Series en Belgique ! Pour autant, les organisateurs ne veulent pas oublier les amateurs et la masse des bikers qui ont fait le succès de l’événement depuis sa création. Nous en avons parlé avec Léo Studer, une des chevilles ouvrières de l’organisation.
Après avoir fait rentrer leur épreuve comme EWS Qualifier en 2019, ils ont décidé de passer encore un cap en rentrant leur candidature pour être une des manches du Continental Enduro Series, le championnat européen qui permet, lui aussi, aux pilotes de se qualifier pour les EWS et qui signifie pour l’enduro du GRG qu’il entre dans l’anti-chambre des EWS. L’idée étant de prétendre figurer au calendrier mondial en 2021 ou 2022.
Il s’agit bien évidemment d’une excellente nouvelle et on ne peut que se réjouir que des organisateurs aient de telles ambitions (car cela représente une masse de travail énorme, ainsi qu’un investissement financier conséquent), mais cela a tout de même suscité quelques craintes auprès des bikers amateurs qui, chaque année, aiment participer au très bel enduro du GRG à Bouillon. Léo Studer a tenu à les rassurer, au nom de l’Endur’Ardenne MTB Team.
« Oui, l’enduro du GRG a toujours été une compétition et nous pensons qu’une manche belge a sa place dans le calendrier mondial. Nous avons Martin Maes comme pilote au sommet, nous voulons montrer que notre terrain est aussi digne d’accueillir les meilleurs enduristes du monde. Nous voulons relever ce défi… mais sans oublier la masse, les riders qui nous font confiance depuis des années et qui ont fait de l’enduro du GRG ce qu’il est aujourd’hui. Nous voulons vraiment être très clairs sur ce point et rassurer tout le monde. Les EWS ne vont pas leur « voler » leur enduro du GRG ».
« En 2020, les inscriptions resteront 100% libres, sur le principe du premier arrivé, premier inscrit. Il n’y aura pas de places réservées à des top pilotes. »
Tout d’abord, il est utile de préciser qu’en 2020, malgré l’inscription au calendrier continental européen, l’enduro du GRG restera en mode « open » : « Les inscriptions resteront 100% libres, sur le principe du premier arrivé, premier inscrit. Il n’y aura pas de places réservées à des top pilotes. Nous espérons que cela amènera quelques pilotes en plus, notamment quelques étrangers mais c’est tout. Les traces ne vont pas non plus changer fondamentalement. Donc à part un qualificatif en plus, rien ne va changer l’an prochain. »
Par contre, si d’aventure l’épreuve devenait un EWS, les choses seraient évidemment différentes, mais les organisateurs ont déjà pensé à des solutions : « Là, en effet, c’est réservé aux pilotes pro… pour la partie EWS. Mais nous ferons aussi en parallèle un EWS100 (open, donc) et/ou un endurando car nous ne voulons pas que l’enduro du GRG soit juste une épreuve élitiste. Nous visons aussi plus un « one shot » dans un premier temps, accueillir juste une fois un EWS en Belgique ; pas une épreuve récurrente chaque année. Les EWS aiment d’ailleurs faire des tournantes et proposer un calendrier différent chaque année. »
« Il faut se rendre compte que c’est un formidable levier pour convaincre les pouvoirs publics de l’importance de développer le VTT chez nous. »
Enfin, Léo souhaite aussi attirer l’attention sur un point très important, qu’on retrouve en filigrane de cette ambition d’accueillir un EWS en Belgique : « Il faut se rendre compte que c’est un formidable levier pour convaincre les pouvoirs publics de l’importance de développer le VTT chez nous. Tout reste à faire pour faire connaître le VTT contemporain par les autorités et le faire accepter. Accueillir une épreuve mondiale, c’est aussi l’occasion d’avoir beaucoup plus de visibilité et d’attirer plus facilement l’attention des décideurs. C’est une manière de nous permettre de développer une offre pérenne de traces enduro permanentes, accessibles à tous 365 jours par an, et d’asseoir la légitimité de notre sport dans la région. Actuellement, chaque année, il faut se battre pour avoir les autorisations, et il faut montrer qu’on pèse en matière de tourisme, de nuitées, de retombées pour la région. Nous pensons qu’accueillir une épreuve de cette importance à Bouillon, c’est donner une formidable et nécessaire impulsion à la construction d’un projet réellement pérenne pour l’ensemble des amoureux du VTT enduro. Le prestige de ce genre de compétition aide, cela s’est déjà vu dans d’autres régions qui ont accueilli ce type d’épreuve. »
Voilà pourquoi, selon nous également, ce beau projet mérite d’être soutenu et nous espérons que tous les bikers du « plat pays » se rangeront comme un seul homme derrière cette équipe de passionnés qui n’hésite pas à se mouiller et à donner beaucoup de son temps pour emmener le VTT belge tutoyer les sommets.