Trophée des Nations 2019 : notre guide complet
Par Christophe Bortels -
La saison officielle des Enduro World Series s’est terminée ce week-end à Zermatt. Place maintenant au Trophée des Nations, né sur les cendres de l’Enduro des Nations dont la dernière édition remonte à 2013. Oui mais… en quoi ça consiste exactement ? Qui roule ? Comment va se dérouler la course ? Et quels sont les enjeux ? On vous explique tout ça. Suivez le guide !
Le Trophée des Nations, c’est quoi ?
Le trophée des Nations reprend le concept de feu l’Enduro des Nations : une compétition d’enduro qui voit s’affronter des équipes de 3 pilotes de même nationalité. Disputé pour la première fois en 2008 aux 2 Alpes, en France, l’Enduro des Nations s’est tenu six années de suite, dont la dernière fois en 2013 lors d’une manche d’Enduro World Series à Val d’Isère. L’EdN est également passé par Vars, Val d’Allos, Sauze d’Oulx et Valloire. Statistique assez incroyable, l’équipe de France s’est imposée lors de ces 6 éditions et a même quasi systématiquement aligné plusieurs équipes de 3 pilotes ! Précisons toutefois que l’enduro était moins internationalisé à l’époque qu’il ne l’est depuis l’avènement des Enduro World Series en 2013.
Où se déroulera ce Trophée des Nations ?
Après avoir accueilli toutes les manches finales des Enduro World Series, depuis les débuts de la série mondiale en 2013 jusqu’à l’année dernière, Finale Ligure sera cette année le premier hôte de ce Trophée des Nations « nouvelle formule ». Située sur la Riviera italienne, à moins de deux heures de la Côte d’Azur, la station balnéaire est mondialement réputée pour son large réseau de traces enduro, mais aussi pour son climat généralement clément, ses glaces et plus globalement pour sa dolce vita. On sait d’ores et déjà que Finale accueillera également le Trophée des Nations en 2020.
Comment ont été constituées les équipes ?
Les équipes de 3 coureurs + 1 réserviste ont été composées en reprenant les 4 pilotes les mieux placés au Global Ranking EWS. Ce classement est constitué d’après les résultats en Enduro World Series, mais il reprend aussi les points récoltés sur les séries continentales (Europe, Amérique du Nord et Asie/Pacifique) et lors des épreuves Qualifier. Afin que les pilotes puissent confirmer leur présence et que les équipes aient du temps pour s’organiser, les positions ont été figées en août, dans la foulée de la manche de Whistler. On retrouvera 4 catégories dans ce Trophée des Nations : les Hommes et Dames Elites ainsi que les Hommes et Dames U21. Il n’y aura donc pas de catégorie Masters, contrairement à ce qui est pratiqué sur les épreuves EWS. Si une nation ne disposait pas de suffisamment de coureurs classés au Global Ranking pour constituer un team complet, un pilote déjà qualifié pouvait introduire une demande de wildcards afin de compléter son équipe.
Précisons enfin qu’il n’y a pas que les Nations qui s’affronteront par équipes : on retrouvera également lors du même week-end de course un Industry Trophy avec des équipes composées de mécanos, sponsors, etc, ainsi qu’un Rider Trophy regroupant des équipes pouvant être mixtes et composées de « monsieur (ou madame) tout-le-monde ». Il y aura même un Rider Trophy individuel, sans équipes donc, auquel pourront participer les pilotes réservistes (présents pour remplacer au pied levé un pilote blessé ou autre) qui n’auraient pas été repris en équipe nationale au terme des entraînements, le vendredi soir.
Quelles sont les équipes ?
24 nations enverront en tout 47 équipes, mais seuls 3 pays aligneront un team dans chacune des 4 catégories : la France, le Royaume-Uni et les USA. Nous n’allons pas ici détailler toutes les équipes nationales, mais la liste complète est à retrouver ici. Avec ses 4 pilotes dans le top 7 du Global Ranking au terme de la saison EWS, la France fait office de grande favorite à sa propre succession. Après Jérôme Clementz, Fabien Barel et Rémy Absalon en 2013, l’armada tricolore sera cette fois composée de Florian Nicolaï, Kevin Miquel, Dimitri Tordo et Adrien Dailly en réserviste.
Le plus grand danger pourrait venir du Canada, avec Remi Gauvin, Rhys Verner et Jesse Melamed, et de la Nouvelle-Zélande dont l’équipe sera composée de Matt Walker, Cole Lucas et Keegan Wright, initialement réserviste mais qui a profité du forfait d’Ed Masters, blessé. Parmi les équipes à surveiller, on pointera également les USA (Richie Rude, Shawn Neer et Cody Kelley), l’Australie (Sam Hill, Josh Carlson et Connor Fearon) et le Royaume-Uni (Leigh Johnson, Mathew Stuttard et Mark Scott), voire la Suisse (Maxime Chapuis, Gusti Wildhaber et Patrick Luthi) ou encore la Suède (Robin Wallner, Zakarias Johansen et Alexander Kangas). La Belgique, elle, alignera Martin Maes, Bart De Vocht, Julien Soussigne et Tom Maes, le grand frère de Martin, en réserviste.
Chez les Dames, la France part là aussi avec les faveurs des pronostics. Isabeau Courdurier, Morgane Charre et Mélanie Pugin (+ Morgane Jonnier en réserve) seront difficiles à battre, mais le Royaume-Uni (Becky Cook, Bex Baraona et Ella Connoly), le Canada (Andréane-Lanthier Nadeau, Miranda Miller et Jennifer Mchugh), l’Allemagne (Ines Thoma, Sofia Wiedenroth et Sandra Boerner) et la Suisse (Anita Gehrig, Caro Gehrig et Carina Cappellari) seront de sérieux candidats au podium.
Même topo du côté des Hommes U21, où la France alignera également une belle équipe avec Antoine Vidal, Nathan Secondi et Francescu Camoin. Mais elle devra se méfier la Nouvelle-Zélande, où l’on retrouve Brady Stone, Nils Heiniger et John Richardson.
On connaît par contre déjà les nations qui monteront sur le podium des Dames U21, puisqu’il n’y aura que 3 équipes dans cette catégorie : la France, le Royaume-Uni et les USA. Reste à en connaître l’ordre…
Quel est le programme ?
Le Trophée des Nations se déroulera sur trois jours, du 27 au 29 septembre : le vendredi sera consacré aux entraînements pour toutes les catégories, suivis en soirée d’une parade lors de laquelle défileront les équipes nationales, le samedi auront lieu les Rider Trophy – par équipes et individuels -, et le week-end se terminera en apothéose avec l’Industry Trophy et le Trophée des Nations le dimanche.
5 spéciales sont au programme, pour un total de 72km (dont 58km à la pédale et 14km en shuttle pour rallier la SP1), 1370m de dénivelé positif et 2300m de dénivelé négatif. La course débutera par la célèbre Rollercoaster, inédite en EWS, pour se terminer comme d’habitude sur la mythique et iconique DH Men. Kill Bill/Cacciatore, Ivoland et Ruggetta sont également des spéciales qui n’ont jamais été empruntées lors d’une des six manches EWS disputées à Finale Ligure depuis 2013.
Comment se déroulera la course ?
Comme indiqué ci-dessus, le Trophée des Nations se déroulera sur une seule journée et 5 spéciales. L’épreuve proposera un format original : les pilotes d’une même équipe rouleront ensemble sur les spéciales, dans l’ordre de leur choix, une équipe s’élançant toutes les 90 secondes.
Pour déterminer le classement final, les chronos des 3 pilotes sur l’ensemble des spéciales seront additionnés. Il faudra donc être régulier, rapide, mais aussi éviter les pépins pour ne pas compromettre les chances de son équipe !
Quels sont les enjeux ?
Le Trophée des Nations se déroulant hors du championnat EWS conventionnel, il n’y aura donc pas de points à récolter. Mais le rapprochement entre l’Enduro World Series et l’UCI, acté début 2019, a notamment débouché sur une décision étonnante : les membres des équipes nationales victorieuses lors de ce Trophée des nations se verront remettre… un maillot arc-en-ciel ! Jusqu’ici, était récompensé du titre de « champion du monde d’enduro » celui qui remportait le classement général EWS au terme de la saison, mais on imagine que l’UCI préférait s’en tenir à sa logique habituelle qui est d’attribuer ce titre lors des épreuves d’un jour, comme en XC, DH, etc. Mais contrairement à ce que nous avions écrit dans un premier temps, les pilotes ne pourraient a priori pas rouler avec le maillot arc-en-ciel sur les épreuves individuelles, à l’instar de ce qui se fait en XC avec les équipes championnes du monde en relais…