Rise – À travers les cendres canadiennes
Par Paul Humbert -
Pour assurer la promotion de son Mega 27,5 C, Nukeproof a fait confiance au photographe et vidéaste Laurence Crossman-Emms. Sa mission? Raconter une histoire qui mettrait en scène le dernier modèle d’enduro de la marque. La vidéo est belle, la story n’est pas inintéressante et pourrait rappeler certaines choses aux habitants du sud de la France… on vous la partage :
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« De l’air toxique, une visibilité limitée, des événements annulés, des sentiers fermés : voilà à quoi a ressemblé l’été autour de Whistler en 2017. À l’occasion d’un voyage post-Crankworx, j’ai mis les pieds au coeur de ce qui était un véritable brasier. Ce n’est que sur place que j’ai pris conscience de la catastrophe que représente un tel évènement, et ça allait bien au-delà de ce que j’avais pu imaginer.
C’est un des effets négatifs du plus grand accès à la forêt : en y faisant entrer davantage d’humains, les risques de départs de feu s’accroissent. Sterling Christenson et moi-même, Laurence CE, souhaitions, à notre manière, mettre en lumière l’impact d’un tel incendie sur la forêt. Sterling est l’un de ces chanceux qui sont nés et ont grandi en Colombie Britannique. Local de Whistler, il occupe son temps en travaillant comme mécanicien en forêt et en partant à l’aventure à vélo. Il connaît l’impact des feux de forêt dans sa région et a bien conscience des risques en cas de départ d’incendie. Ce n’est probablement pas le cas de la vaste majorité des touristes qui visitent la région chaque année. Sterling est un pur produit de la Colombie Britannique, le talent à vélo est presque inscrit dans son patrimoine génétique. Il était donc heureux d’en faire usage pour ce projet. Dans l’épaisse couche de cendres, des milliers de carcasses d’animaux se désintégraient au moindre contact. Un réseau de tunnels et de cavernes créés lors de la combustion des racines des arbres s’écroule dès qu’on s’en approche. Les troncs, dépouillés de toute feuille, se dressent comme des poteaux téléphoniques. Le silence a remplacé le bruit de la nature et tout est noir, gris et blanc. Ce cimetière se trouve juste derrière Cache Creek, très proche de Whistler, et il est responsable de la mauvaise qualité de l’air ressentie jusque sur nos vélos. Le feu s’est déclaré en juin et on estime qu’il a touché 191,865 hectares de terrain, soit plus que toute l’agglomération de Londres et sa banlieue. Tous les sentiers qui ont un jour existé ne sont plus là, et il a fallu qu’on sculpte notre chemin. Le premier jour, nous avons fait notre repérage avant de construire quelques éléments de relief. Pour présenter le paysage dans toute sa désolation, nous avons minimisé le nombre de constructions humaines et toutes ces dernières ont été montées à l’aide de ce que nous trouvions sur place. Pelleter pour trouver de la bonne terre était particulièrement difficile. Tout ce que nous touchions se transformait en poussière… La couche de cendre a aujourd’hui quitté nos vêtements, mais dès que je regarde ces images, je retrouve son odeur. On dit que pour prendre conscience d’une situation, les gens ont besoin de la vivre. Aujourd’hui, j’ai fait mon expérience: c’est terrifiant de se dire que tout peut partir d’une simple étincelle. » Texte original : Laurence CE & Sterling Christenson. Photos et vidéo : Laurence CE