Nouveauté | Unno Boös : plus rebelle que jamais
Par Léo Kervran -
Un e-bike chez Unno ? Oui, ce n’est pas une blague ! Après avoir imaginé et construit une gamme complète de VTT classiques, du semi-rigide au DH, César Rojo et son équipe se sont attaqués au challenge représenté par la conception d’un VTT à assistance électrique. Le résultat, à mi-chemin entre véritable vélo et concept bike, détonne, mais il est aussi plus fidèle que jamais à l’esprit de « vitrine » qui anime la marque. Voici le Unno Boös :
Dans son discours, Unno se décrit comme une marque « née d’une rébellion et d’un désir de changement, [qui] n’a pas peur des conceptions déstabilisantes et révolutionnaires », et si ces phrases prêtent souvent à sourire, difficile de ne pas être pour une fois d’accord quand on découvre le Boös. Les formes sont folles, avec ce tube supérieur qui plonge, ou tombe, vers le train arrière et ce tube de selle qui semble surgir de nulle part, parfaitement mis en valeur par les choix de couleurs.
Commençons par des choses simples : le Boös, dont le nom fait écho aux Montagnes de Boösaule (Boösaule Montes), la plus haute chaîne de montagnes de la lune Io de Jupiter (point culminant à plus de 18 000 m d’altitude), est un e-bike au format mulet qui offre 160 mm de débattement à l’arrière et 170 mm à l’avant.
La marque confie d’ailleurs que c’est seulement après 5 prototypes que le choix du mulet, c’est-à-dire une roue de 29″ à l’avant et une roue de 27,5″ à l’arrière, a été définitivement entériné. Chez Unno, s’il faut prendre son temps pour faire quelque chose de bien, on le prend !
Côté géométrie, le Boös se décline en 3 tailles (S1/S2/S3) et affiche des valeurs connues, qui inspirent confiance : reach de 435, 470 ou 510 mm selon la taille, bases de 450 mm, angle de tube de selle à 77° et de direction à 64°. En résumé, de quoi faire un vélo moderne et bien dans son ère, mais ce n’est pas ici que des risques ont été pris.
Pour la construction en revanche… On a rarement vu une marque pousser l’intégration aussi loin. Cela commence dès la suspension arrière, avant même de parler d’assistance ou de périphériques. L’amortisseur, toujours actionné par une cinématique à point de pivot virtuel, change de position par rapport aux autres tout-suspendus Unno et vient ici se loger littéralement dans (sous ? à travers ?) le tube de selle, positionné en diagonale et en partie masqué par deux bras qui œuvrent à la rigidification du triangle avant.
L’assistance se fait également plus discrète que jamais : l’écran Kiox 300 du Bosch Smart System est intégré dans le tube supérieur, une première depuis le lancement l’an passé de ce nouvel ensemble, tandis que la longue batterie de 750 Wh se glisse dans un tube diagonal aux forme travaillées. Enfin, le moteur a été pivoté pour s’inscrire dans le prolongement de ces éléments, ce qui libère de la place visuellement autour du pédalier et améliore, dans une certaine mesure, les capacités de franchissement.
On remarque au passage que la protection du moteur et du tube diagonal fait un détour exprès pour venir masquer le logo Bosch, comme pour redonner toute sa place et son importance au cadre face à la motorisation. Pas sûr que le fabricant allemand apprécie et d’ailleurs, à notre connaissance, Unno est la seule marque à avoir osé le faire… Désir de rébellion, vous avez dit ?
Enfin, les Durits sont bien sûr intégrées dès le jeu de direction pour ne pas casser la ligne du vélo (d’habitude ça nous agace mais pour cette fois, on veut bien faire une exception). C’est également le cas du serrage de tige de selle et, plus impressionnant encore, de celui du poste de pilotage, en une pièce bien évidemment. Regardez bien, vous ne verrez aucune vis pour serrer la « potence » sur le pivot de fourche.
Signé Deux, la nouvelle marque de composants d’Unno (visiblement pas avare en auto-dérision), ce cockpit monobloc en carbone offre l’équivalent d’une potence de 40 mm, pour 800 mm de large et 20 mm de rise. Le serrage se fait vraisemblablement par devant et en dessous, au niveau de la pièce en plastique qui permet l’entrée des câbles dans la douille de direction.
En parlant de plastique, on notera que Unno insiste sur le fait que toutes les pièces en plastique et caoutchouc (entrées de Durits, contour du Kiox 300, protections…) sont fabriquées à partir de matériaux recyclés, grâce à un partenariat avec la société Oceanworks qui collecte des déchets plastiques dans les océans.
Seule la version Race, le montage idéal selon Unno, figure au catalogue pour l’instant. Affichée à 9 995€, elle offre des suspensions Fox 38 / Float X2 Factory, des freins Formula Cura 4 (220 / 203 mm), des roues en carbone Crankbrothers Synthesis E, des pneus Maxxis Assegai 2.5WT Exo+ / DHR II 2.4WT DoubleDown et une transmission Sram GX AXS.
Quelques modèles en taille S2 sont déjà disponibles, livraison prévue dans 4 à 5 cinq semaines. Pour les S1 et S3 il faudra attendre quelques semaines de plus et encore plusieurs mois pour les montages Elite (plus accessible) et Factory (très haut de gamme), prévus respectivement pour fin 2022 et début de 2023.
La marque profite par ailleurs de ce lancement pour signaler que « les vélos Unno seront disponibles en ligne et dans des magasins sélectionnés dans le monde entier. La marque affirme qu’elle s’efforcera de multiplier les points de vente dans les années à venir. Pour Unno, les magasins jouent un rôle très important en termes de communauté VTT, de service et de commerce. »
Plus d’informations : unno.com