Nouveauté | Sauvage, le garde-boue en liège !
Par Léo Kervran -
Réinventer un objet aussi simple qu’un garde-boue, voilà qui n’est pas facile. C’est pourtant ce que propose la petite marque pyrénéenne Sauvage, avec un produit à la forme classique mais au matériau inédit : du liège !
Après plusieurs essais, d’abord à base de bois (abandonné car lourd et peu esthétique) puis d’écorce de bouleau (mis de côté car trop fragile), le liège s’est finalement imposé comme le matériau idéal : il est relativement léger, souple, résiste aux chocs et à l’eau et filtre très bien les vibrations, en plus d’avoir un aspect esthétique immédiatement reconnaissable. De plus, sa production ne nécessite pas d’abattre l’arbre puisqu’on ne récupère qu’une partie de l’écorce du chêne-liège, en lui laissant plusieurs années (10 à 15 ans) pour se régénérer avant de recommencer.
Les garde-boue Sauvage sont donc composés de 90 % de liège, issu pour l’essentiel de bouchons récupérés chez une petite fabrique de boissons locale. Les bouchons sont ensuite envoyés dans une usine située sur la côte Atlantique, à une soixantaine de kilomètre de Biarritz, pour y être broyés et transformés en granulats puis en rouleaux de liège, lesquels serviront de base pour la fabrication des garde-boue.
Les 10 % restants correspondent à de la fibre de lin, qui agit comme lien entre les différentes couches de liège et vient renforcer le garde-boue. Après plusieurs mois de test en enduro, y compris en compétition, la marque se dit parfaitement satisfaite de la résistance de son produit. En revanche, Sauvage n’a pas (encore) pu tracer précisément l’origine de ce matériau chez son fournisseur. Impossible donc de parler de garde-boue 100 % recyclé et construit localement, mais Christophe Jarniou ne perd pas espoir de trouver un jour un producteur de fibre de lin proche des Pyrénées.
Sans surprise, le prix (59 €, voire 74 € avec la personnalisation) est plus élevé que pour un équivalent en plastique mais le garde-boue Sauvage est presque du domaine du produit de luxe : un matériau inédit, plus rare et plus cher que ceux utilisés habituellement, un production en faible quantité et entièrement à la main…
Et la suite ? Des déclinaisons Gravel et XC du garde-boue sont déjà en projet, mais la contrainte du poids, plus présente que sur le modèle enduro (annoncé à 92 g, soit presque 3 fois le poids d’un garde-boue similaire en plastique), rend les choses un peu plus complexes. Sauvage ne compte cependant pas se cantonner aux garde-boue puisque la marque réfléchit également à des protections de cadres et même de batterie pour VAE, afin de tirer au maximum parti des propriétés du liège en ce qui concerne l’absorption des chocs et des vibrations.
Plus d’informations : sauvageguard.com
Photos Nathan Birrien Visual / Sauvage