Nouveauté | Nukeproof Giga : le freeride gourmand
Par Léo Kervran -
2021, année du freeride ? Après le Spindrift chez Propain l’été dernier, c’est au tour de Nukeproof de lancer une machine taillée pour s’amuser en bikepark comme sur les traces d’enduro les plus cassantes. Voici le Giga, ou comment une idée vieille de 7 ans peut se concrétiser d’une manière inattendue…
L’idée a refait surface lors du renouvellement du Mega (lire Nukeproof Mega 2021 : arrivée à maturité), alors que la marque était également dans la phase finale du développement du Dissent de descente. Les ingénieurs ont alors mélangé des pièces des deux vélos pour tester le concept et quelques tours de roue plus tard, l’équipe était convaincue et le projet officiellement lancé.
Giga, c’est l’abréviation de Gluttony Is not ASin, « la gourmandise n’est pas un péché » en bon français. Et pour cause ! 63,5° d’angle de direction, 180 mm de débattement devant et 170 mm (29″) ou 180 mm (27,5″) derrière, Nukeproof ne fait pas dans la demi-mesure avec le Giga.
L’architecture de suspension est similaire à celle du Dissent, avec un bras arrière monopivot qui vient comprimer l’amortisseur par l’intermédiaire d’une biellette et d’un basculeur. L’un des points forts de cette architecture est de placer l’amortisseur très bas et très centré sur le vélo, pour offrir un châssis bien équilibré. Sur le point de pivot principal, on dispose d’un petit levier à deux positions (l’axe est posé sur un excentrique) qui permet d’ajuster en une fraction de seconde le comportement de l’ensemble.
Comme on le voit sur le graphique ci-dessus (courbe de ratio de la suspension), la progressivité change légèrement entre les deux positions : on passe de 25,5 % avec le levier en bas (courbe orange) à 29 % avec le levier en haut (courbe grise). On note également que dans la position la plus progressive, la suspension peut se montrer un peu plus sensible sur les premiers millimètres de débattement grâce à un ratio un peu plus important (pour plus d’explications, voir notre lexique des suspensions).
Selon la marque, cette position peut notamment être utilisée dans des conditions difficiles pour profiter de la plus grande sensibilité afin de gagner un peu en adhérence, ou avec un amortisseur à ressort hélicoïdal pour durcir la fin de course de la même façon qu’on ajouterait un token dans un amortisseur à air.
Côté géométrie, l’angle de direction à 63,5° impressionne mais les autres côtes sont dans les standards actuels, sans excès. On a ainsi un reach de 460 mm en taille M et 27,5″ ou 455 mm en 29″, des bases à 435 mm en 27,5″ et 445 mm en 29″ et un angle de selle bien droit, à 77,75° en taille S/M et 78° en L/XL/XXL.
Le tube de selle plus droit sur les grandes tailles, ce n’est pas nouveau chez Nukeproof (on retrouve la même chose sur le Mega), mais c’est toujours aussi important et apprécié à sa juste valeur. En effet, puisque le tube de selle est naturellement incliné vers l’arrière, plus la sortie de selle est importante et plus la selle se retrouve projetée en arrière, ce qui réduit l’angle de selle virtuel (voire notre lexique des géométries pour la différence entre l’angle de selle réel et le virtuel). Cela nuit au confort, à l’efficacité de pédalage et cela oblige parfois à gonfler l’amortisseur au-delà du réglage idéal pour éviter que le tube de selle ne s’affaisse trop au pédalage. On a tous fait un jour l’expérience d’être trop en arrière sur un vélo et ce n’est jamais très agréable…
C’est dans cet esprit que Nukeproof a rajouté une donnée dans son tableau des géométries, le saddle offset. Cette cote, prise entre la verticale du boîtier de pédalier et l’axe du tube de selle à une certaine hauteur de selle, indique à quelle distance du boîtier de pédalier la selle se situe pour une hauteur de selle donnée (indiquée par la cote saddle height). Une information qu’on aimerait voir se généraliser chez les autres marques car elle permet de comparer facilement la position au pédalage entre différents vélos, comme le reach pour la position en descente.
Le côté pratique est toujours travaillé sur les vélos Nukeproof et ce Giga ne fait pas exception : on citera pêle-mêle des passages internes entièrement guidés, un boîtier de pédalier au standard BSA 73 (fileté), des roulements Enduro Max sur tous les pivots de la suspension, un dégagement suffisant pour des pneus en 2,6″ de section même dans les pires conditions (ce que la marque appelle UK-proof), un tube de selle court et droit pour accueillir des tiges de selles télescopique à grand débattement, un garde-boue intégré au cadre ou encore un support d’accessoires sous le tube supérieur. On remarque également la belle intégration du porte-bidon, avec le tube diagonal qui « s’enveloppe » autour comme sur un cadre aéro de route.
Uniquement en carbone dans un premier temps, le cadre du Giga est annoncé à 2,9 kg sans amortisseur. Un poids très honnête pour un vélo de ce calibre, puisque c’est seulement 100 g de plus qu’un cadre de Mega. 3 modèles sont prévus au catalogue :
- Giga Factory, 6 999,99 € : suspensions Fox 38 Grip2 Factory/ Float X2 Factory, transmission et freins (4 pistons) Shimano Deore XT, roues DT Swiss E1700, pneus Michelin Wild Enduro, tige de selle BikeYoke, périphériques Nukeproof Horizon.
- Giga Elite, 5 799,99 € : suspensions Fox 38 Grip2 Perf Elite/ Float X2 Performance, transmission et freins (4 pistons) Shimano SLX, roues DT Swiss E1900, pneus Michelin Wild Enduro, tige de selle BrandX Ascent, périphériques Nukeproof Horizon.
- Giga Comp, 4 699,99 € : suspensions RockShox Zeb/SuperDeluxe Select R, transmission et frein (4 pistons) Shimano Deore, roues SunRingle Duroc SD37, pneus Michelin Wild Enduro, tige de selle BrandX Ascent, périphériques Nukeproof Horizon/Neutron.
Le kit cadre est également disponible, à 3 299,99 € avec jeu de direction et collier de serrage de tige de selle et amortisseur Fox Float X2 Factory. Comme tous les Nukeproof, le Giga est proposé en 27,5″ et en 29″ dans toutes les tailles.
Plus d’informations : nukeproof.com