Nouveauté | E*Thirteen Sidekick : le moyeu anti-kickback ?
Par Léo Kervran -
Supprimer le kickback à sa source, avant même qu’il n’atteigne les pédales ? C’est la promesse d’E*Thirteen avec son nouveau moyeu Sidekick, qui promet ainsi d’améliorer « la vitesse, le confort, le grip et le contrôle du vélo ». Rien que ça ! Voici comment cela fonctionne :
Le kickback, cette rotation en sens inverse des pédales due au recul de la roue arrière sur les chocs, est un sujet de travail bien connu sur les vélos à grand débattement (> 150 mm). Si en avoir un peu est souvent inévitable lorsqu’on souhaite offrir un vélo dynamique (le kickback dépend de l’anti-squat), trop de kickback a un effet délétère : verrouillage de la suspension donc perte de grip et de contrôle, inconfort pour le ou la pilote…
Cela fait longtemps que les marques essayent d’y trouver des parades, en particulier sur les vélos à grand débattement où le phénomène est plus sensible. En 2017, Canyon présentait par exemple un Sender (son DH) avec une roue libre débrayable sur le salon Eurobike. Plus récemment, l’étoile de pédalier Ochain a conquis les paddocks d’enduro et de DH (plus d’explications sur son fonctionnement dans notre article Ochain : au coeur de « l’étoile magique »).
Déjà couronné de succès au plus haut niveau cette année (victoires de Ronan Dunne en coupe du monde de DH à Bielsko-Biala et sur la Redbull Hardline, victoire d’Eleonora Farina aux Gets…), le moyeu Sidekick d’E*Thirteen se penche sur le même problème mais la marque américaine adopte une autre approche : avec l’Ochain, le phénomène de kickback se met en place au niveau de la roue arrière puis le système le neutralise avant qu’il n’atteigne les pédales. Avec le Sidekick, l’idée est d’agir directement au niveau de la roue libre pour empêcher tout kickback dès le départ.
Le moyeu Sidekick
Pour comprendre le principe, imaginez une roue libre… dans une roue libre. Le système est composé de trois pièces principales : le corps de roue libre habituel avec ici trois cliquets, l’anneau cranté classique et un « pousseur de cliquets » inédit, pièce flottante entre les deux autres.
Contrairement à des cliquets classiques, ceux du corps de roue libre sont ici maintenus en position repliée par défaut et ne peuvent pas s’engager dans l’anneau cranté sans aide extérieure. La transmission est donc « découplée » de la roue et de la suspension.
La vidéo ci-dessus illustre le fonctionnement du système. Lorsqu’on pédale, on entraîne ces cliquets vers l’avant et ils glissent alors sur les rampes du pousseur de cliquets, venant ainsi s’engager avec l’anneau cranté pour transmettre la force qui vient de la cassette au moyeu et au reste de la roue. En montant sur les rampes, les cliquets exercent aussi un effort qui permet de bloquer le pousseur en place (grâce au cliquet installé sur celui-ci) , assurant ainsi un engagement fiable et franc.
Quand on arrête de pédaler, les cliquets du corps de roue libre reviennent en position initiale. Seul le pousseur de cliquet reste engagé mais comme il n’est pas fixé sur le corps de roue libre, ce dernier peut tourner librement autour dans les deux sens et dans une certaine limite.
Cette limite, on peut la choisir ! Le pousseur de cliquets peut être positionné de trois façons différentes, donnant 12°, 15° ou 18° de liberté à choisir selon ses préférences, le terrain et les caractéristiques de la suspension du vélo. E*Thirteen précise par ailleurs que le changement ne nécessite aucun outil donc on devine qu’il suffit de dévisser à la main l’embout du moyeu pour retirer le corps de roue libre (en laissant la cassette dessus) et accéder à la pièce.
Selon E*Thirteen, les avantages sont multiples :
- Aide à maintenir une position neutre dans les descentes.
- En pédales plates, moins de kickback au niveau des pédales ce qui procure une sensation de stabilité, plus de confort et de contrôle
- Élimine les cliquetis de la transmission et les vibrations de la chaîne dans les descentes
- Permet des changements de vitesse plus souples et plus silencieux
- Réduction de la traînée en roue libre (moins de cliquets qui frottent sur l’anneau cranté) donc plus de vitesse
- Silence absolu en roue libre
- Élimine le kickback dans presque toutes les situations, ce qui donne une sensation d’absence de chaîne en descente.
- Aucun changement n’est nécessaire dans le réglage de la compression et de la détente de l’amortisseur arrière.
- Simplifie la fenêtre de réglage de la suspension en permettant un mouvement libre de la suspension
- Suspension plus active au freinage
- Sensation d’avoir plus de débattement disponible
Si vous souhaitez vérifier cela sur le terrain, voici les données techniques du moyeu arrière E*Thirteen Sidekick :
- rayons coudés
- 28 ou 32 rayons
- axe acier 148×12 mm (Boost), 157×12 mm (Super Boost), 148 mm DH
- corps de roue libre XD, Microspline, HG, mini-HG ou cassette intégrée 7 pignons
- 450 g en Boost et corps XD
- 499,95 € ou 589,95 € avec la cassette 7 pignons intégrée
Un moyeu avant est également disponible pour compléter l’offre, au prix de 169,95 € (28 ou 32 rayons coudés, axe 110×15 ou 20 mm).
De nouvelles roues et jantes
Pour accompagner ce nouveau moyeu, la marque lance un nouveau modèle de jante. Destinée aux pratiques engagées, la Grappler Flux se décline en versions enduro et DH, et en aluminium ou en carbone dans les deux cas. E*Thirteen promet plus de filtration des vibrations, plus de stabilité du pneu grâce au nouveau profil et plus de précision que les Grappler Race qui figuraient au catalogue jusque-là.
La largeur interne est la même (30 mm) sur tous les modèles tout comme le nombre de rayons (28 ou 32), mais la hauteur diffère : 17,5 mm sur les versions alu ainsi que sur l’enduro carbone, 20 mm sur la DH carbone. En conséquence, les poids évoluent entre 586 et 609 g pour les versions alu tandis que pour le carbone, c’est entre 560 et 600 g. Comptez 129,95 € pour une jante en aluminium, 539,95 € pour la version enduro carbone et 569,95 € pour la déclinaison DH carbone.
En roues complètes et avec les moyeux Sidekick, cela donne (en 29″ Boost) 2,1 kg la paire pour les versions enduro avec 28 rayons Sapim D-Light (1029,9 € pour l’alu et 1999,9 € pour la version carbone) tandis que les versions DH pointent à 2,2 kg en Super Boost, 28 rayons Sapim D-Light à l’avant et 32 à l’arrière (1039,9 € en alu et 2199,9 € en carbone). Le programme de crash replacement de E*Thirteen permet par ailleurs un remplacement gratuit à vie des jantes en carbone ou pendant 5 ans pour celles en aluminium.
Déjà au catalogue, les Sylvan d’all-mountain se mettent à la page en adoptant elles aussi les moyeux Sidekick. Ici, les montages sont affichés à 2100 g et 1009,9 € pour les Sylvan Race Alloy ou 1860 g et 1899,9 € pour les Sylvan Race Carbon, toujours en version 29″ (mulet également disponible).
Plus d’informations : ethirteen.eu