Nouveauté | Bucefal Cycles : du carbone haut de gamme fait en France
Par Léo Kervran -
Concurrencer Yeti avec des cadres en carbone fabriqués en France et devenir un Hermès ou un Louis Vuitton du vélo à la française, un projet fou ? C’est en tout cas l’ambition de Bucefal Cycles, une toute nouvelle marque basée au pied des Pyrénées qui se lance avec un modèle à grand débattement à la croisée des pratiques. Voici toutes les informations :
Bucefal, c’est avant tout le projet d’un homme, Dominique Luce. Ingénieur passé par le militaire, l’aéronautique, le médical et l’automobile, l’homme est aussi vététiste de longue date et comme bien d’autres, l’idée de concevoir et fabriquer son propre vélo lui a un jour traversé l’esprit. Le projet, toutefois, est peut-être un peu plus ambitieux que certains : il ne s’agit rien de moins que de « réaliser le meilleur enduro au monde et de tutoyer Yeti ou Santa Cruz sur le segment » tout en produisant « le maximum en France et à défaut en Europe ».
Pour cela, exit l’acier ou même l’aluminium, les cadres Bucefal sont faits en carbone. Habituellement, les vélos conçus dans ce matériau sont fabriqués en Asie et notamment à Taïwan, qui dispose d’un véritable savoir-faire dans ce domaine, mais pas ici : la matière première vient d’Allemagne et les cadres prennent forme directement au siège de l’entreprise à Ponlat, en Haute-Garonne. Avec son empilage de 7 couches de carbone et un processus de fabrication qui se passe de baudruche ou de vessie, la marque annonce un cadre « deux fois plus résistant à l’impact qu’un Santa Cruz ».
Côté suspension, le cadre reprend une solution très simple et connue mais l’adapte de façon originale. Il s’agit donc d’un monopivot en prise directe mais avec un point de pivot placé très loin vers l’avant, une bonne quinzaine de centimètre devant l’axe du pédalier. Pour rejoindre le pédalier, la chaîne traverse littéralement la base qui fait donc office de guide-chaîne.
Baptisée Holistic Pivot System, cette architecture a été imaginée pour répondre à trois objectifs : une trajectoire de roue qui recule à l’impact, pas de kickback et de la simplicité. Le fondateur souhaitait en effet se passer de biellettes et de basculeurs dans la mesure du possible, des pièces jugées peu fiables et sources de problèmes avec leurs nombreux axes. Selon la marque, cette suspension développe 183 mm de débattement. Sur les vélos, elle est associée à une fourche en 170 mm. Par ailleurs, toutes les articulations équipés d’un roulement (point de pivot principal, jeu de direction…) sont équipés de graisseurs pour faciliter l’entretien.
Face à autant de débattement, la géométrie reste relativement sage : reach de 444,5 mm en taille M ou 464,5 mm en taille L, angle de direction de 65° et angle de tube de selle de 77°. On remarque en revanche des bases longues (457 mm), un choix rendu obligatoire par la présence du grand débattement en monopivot et dont nous sommes curieux de voir l’effet sur l’équilibre général du vélo. On note aussi que le vélo est équipé d’une roue de 29″ à l’avant et d’une 27,5″ à l’arrière, un format pour lequel Dominique Luce préfère le nom « d’hybride » plutôt que de « mulet ».
Trois montages sont proposés pour l’instant, qui se veulent tous haut de gamme. Malgré leurs noms différents, ils sont bien basés sur le même cadre et il n’y a que les composants qui diffèrent :
- le War Horse à 8465 € avec un groupe complet Shimano Deore XT, des suspensions Öhlins RXF 36m.2 et TTX22M, des roues montées par Asterion sur base DT Swiss et Aivee et des pneus Hutchinson Griffus 29×2.5 / 27,5×2.4 Race Lab
- le Race Horse à 10 840 € avec un groupe complet Shimano XTR, des suspensions Öhlins RXF 36m.2 et TTX22M, des roues Asterion en carbone et des pneus Hutchinson Griffus 29×2.5 / 27,5×2.4 Race Lab
- l’Epona à 12 495 € avec un groupe complet Shimano XTR, des suspensions Öhlins RXF 36m.2 et TTX22 Air, des roues Enve M630 (avant) et M730 (arrière) et des pneus Hutchinson Griffus 29×2.5 / 27,5×2.4 Race Lab
Plus d’informations : bucefal-cycles.com