Nouveauté | Beringer : un nouvel acteur du VTTAE en France

Par Léo Kervran -

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Nouveauté | Beringer : un nouvel acteur du VTTAE en France

Choisir un VTTAE fabriqué en France comme premier pas dans le monde du vélo, ça paraît ambitieux mais c’est l’aventure dans laquelle s’est lancée Beringer. Spécialiste reconnu du freinage en moto et compétition automobile, l’entreprise française présente aujourd’hui son premier vélo, sobrement nommé BR-01 ou BR-02 suivant le niveau de gamme. Voici ce qu’il y a à savoir :

Si Beringer est aujourd’hui connue pour ses freins, l’histoire retient que la marque est née en fabriquant des… pièces pour side-cars, en 1985. Les freins, ou plutôt les disques de freins à l’époque, sont arrivés cinq ans plus tard, en 1990. Les deux activités ont cohabité pendant quelques années avant que Gilbert Beringer, le fondateur, ne décide en 1993 de vendre la partie side-car pour se concentrer sur les systèmes de freinage complet. Avec un certain succès puisqu’au tournant du millénaire, on trouvait des freins Beringer (en association avec Carbone Industrie) sur les Ferrari et Prost Grand Prix (base Ligier) de Formule 1 !

Aujourd’hui, la marque a un peu évolué puisqu’il n’y a plus un mais deux Beringer : en 2009, Gilbert Beringer a vendu la division auto/moto de Beringer, désormais connue sous le nom de Beringer Brakes, pour se consacrer aux freins d’avions avec Beringer Aero. Beringer Brakes, la marque qui nous intéresse aujourd’hui, a été reprise par un industriel du Rhône, sous-traitant automobile spécialisé dans l’aluminium.

En VTT, certains ou certaines savent peut-être que Beringer a déjà tenté une incursion, par le biais du trial et un partenariat avec Koxx, une marque légendaire de la discipline. C’était en 2005, mais l’histoire n’a pas duré et le projet a été arrêté.

Retour en 2024. Il y a quelques semaines, Beringer a agité le milieu francophone en dévoilant ses freins Br4ve, un modèle tourné vers l’enduro et la DH avec un positionnement très haut de gamme : comptez 999 € pour le modèle de série (2 coloris au choix) ou 1199 € pour la finition personnalisable. On espère qu’on aura l’occasion de vous en reparler plus tard dans l’année mais ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est un vélo complet.

Après la présentation des freins, Beringer est donc passé à l’échelon supérieur. Toutefois, avec l’historique de la marque, on comprend mieux ce choix du VTTAE qui paraissait si ambitieux au premier abord.

Le BR, comme on l’appellera ici (les BR-01 et BR-02 reposent sur le même cadre, seul l’équipement varie), est un e-bike en 29″ qui développe 140 mm de débattement. Jusque-là rien de spécial, mais il se distingue par son cadre en aluminium… monobloc. Enfin, aussi monobloc que peut l’être un tout-suspendu. Le triangle avant est moulé d’une seule pièce tout comme les bases, tandis que les haubans gauche et droit le sont séparément.

Au-delà de l’aspect esthétique très flatteur, puisqu’il n’y a aucune soudure et qu’on croirait voir du carbone tant les formes sont fluides, cette technologie de mise en forme permet selon Beringer d’avoir une meilleure intégration des différents composants. Et cela sans être trop contraignant à la fabrication visiblement, puisque le vélo est proposé en trois tailles (S / M / L).

En parlant de taille, voici le tableau de géométrie. Parmi les valeurs clé, on repère un reach de 450 mm en taille M, des bases de 462 mm, un boîtier de pédalier à – 24 mm, un angle de direction à 66,5° et un angle de tube de selle à 73,5°. Si les distances sont en phase avec les VTTAE moderne, les angles nous laissent beaucoup plus circonspects. Heureusement, nous devrions avoir l’occasion de monter sur le vélo dans les prochaines semaines, ce qui nous permettra de mettre nos théories à l’épreuve et de vous faire part de notre ressenti sur les sentiers.

Côté assistance, on revient sur du classique avec l’EP801 de Shimano. Attention, comme on vous l’expliquait il y a quelques semaines ce système est une évolution considérable du bien connu EP8, malgré le nom presque identique. Vous trouverez plus d’explications dans cette vidéo : Shimano EP 801 : rien ne se voit mais tout se transforme

Elle est couplée à une batterie Shimano en 630 Wh et une transmission Shimano Deore XT LinkGlide Di2 sur tous les modèles, pour bénéficier des technologies « d’automatisation » AutoShift et FreeShift. Là encore on vous en a parlé récemment, tous les détails sont à retrouver ici : Shimano Di2 : le retour !

Ensuite, les montages diffèrent suivant les modèles. Le BR-01 Limited (9 499 €), produit à seulement 50 exemplaires avec une peinture qui évoque la Honda Africa Twin, est doté des freins Br4ve, de suspensions Öhlins RXF36 M.2 et TTX2 Air, de roues assemblées par Asterion et vraisemblablement spécifiques à ce modèle, et de pneus Hutchinson Griffus 2.4 / Wyrm 2.4 (contrairement à l’image ci-dessus, qui affiche deux Wyrm). Sur ce modèle et uniquement celui-ci, le débattement de la fourche peut être porté à 160 mm au moment de la commande, moyennant un surcoût de 178 €.

Un échelon en dessous, le BR-01 de série (8 499 €) arbore des couleurs plus classiques. Il garde les mêmes suspensions que le Limited, mais troque les freins Beringer Br4ve pour des Shimano Deore XT 4 pistons et les roues Asterion pour des Mavic e-Deemax S30 (encore un test : Mavic E-Deemax & E-Deemax S : des roues e-bike indestructibles, vraiment ?).

Enfin, le BR-02 se veut (un peu) plus accessible que les deux autres mais le tarif reste élevé dans l’absolu : 6 999 €. Ici, on a une fourche Formula Selva S, un amortisseur RockShox Deluxe Select, des freins Formula Cura 4 et des roues Mavic e-Deemax 30.

BR-01 Limited Edition : le test terrain

Nous avons eu la chance dans le cadre de la prise en main des freins Beringer Br4ve de pouvoir rouler le BR-01 en édition limitée.

Equipé d’un duo de suspensions Öhlins avec 140 mm de débattement à l’avant comme à l’arrière (possibilité de choisir un montage avec une fourche de 160 mm lors de l’achat), le VTTAE Beringer nous a agréablement surpris. Comparé à d’autres vélos à assistance avec plus de débattement, le BR-01 nécessite un peu moins de pente pour se montrer convaincant. Plutôt confortable et facile à prendre en main, il s’agit là d’un très bon trail bike.

Attention, même si le BR-01 est bien posé au sol, il n’est pas pour autant un chasseur de chrono, ni un enduro ! Il ne faudra pas s’engager sur des sections trop cassantes ou hors programme, auquel cas la suspension arrière (140 mm seulement, rappelons-le), l’angle de direction à 65,5° (bien plus droit que sur un enduro) et la souplesse de l’ensemble dans les gros appuis vous feront vite sentir les limites du vélo.

On notera un petit point noir avec le choix d’une tige de selle RockShox Reverb à la fiabilité discutable en plus d’être montée avec l’ancienne commande hydraulique difficile à coupler sur le poste de pilotage avec la commande d’assistance.

Au final, une belle première ?

Rappelons-le, il s’agit du premier vélo de Beringer et ce que l’on peut dire, c’est qu’il nous a agréablement surpris lors de cette prise en main ! Si ce BR-01 n’est pas un gros enduro électrique comme on a l’habitude d’en voir, cela joue plutôt en sa faveur. Vous n’aurez pas besoin de beaucoup de pente pour prendre du plaisir à son guidon, mais gare à ne pas l’emmener à un rythme trop rapide, auquel cas vous sentirez vite les limites de son débattement et d’un ensemble certes très confortable, mais relativement souple.

Plus d’informations : ride-beringer.com

ParLéo Kervran