Nouveauté 2022 | Cannondale Scalpel HT : toujours plus affuté
Par Léo Kervran -
Adieu le F-Si ! Cannondale revoit de fond en comble sa plateforme semi-rigide orientée compétition et présente aujourd’hui le Scalpel HT. Avec ce nouveau vélo, qui reprend le nom de l’iconique Scalpel tout-suspendu, la marque veut « revenir aux origine du cross-country, se faire plaisir en toute simplicité avec une sensation de vitesse ». Un programme alléchant, et en attendant notre test complet, voici les premières informations :
D’abord Taurine (le tout premier cadre en carbone de la marque) puis Flash, F-29 et enfin F-Si jusqu’à cette année, il faudra désormais l’appeler Scalpel HT. Au fil des ans, le changement de nom s’est imposé comme le marqueur d’une transformation importante, on pourrait parler de rupture avec le modèle précédent, et cette nouvelle plateforme ne fait pas exception à la règle.
La géométrie est la première concernée. Encore relativement classique sur les dernières évolutions du F-Si (angle de direction à 69°, bases courtes, reach à 420 mm en taille M), elle plonge dans la tendance du long et couché sur ce nouveau Scalpel HT.
L’angle de direction passe à 67° (66,5° avec fourche en 110 mm et 66° en 120 mm), l’angle du tube de selle se redresse pour atteindre 75°, le reach s’allonge de 10 mm sur chaque taille et les bases grandissent elles aussi. Ce dernier point se fait dans le cadre de la Proportional Response, la méthode de design de Cannondale qui veut adapter à chaque taille de cadre certains éléments clés du vélo.
Sur le F-Si, c’était déjà le cas pour la rigidité des tubes et c’est repris sur ce Scalpel HT, mais il faut donc y ajouter la longueur des bases, qui varie suivant chaque taille : de 430 mm en S à 445 mm en XL.
L’autre point qui évolue sensiblement, c’est la construction. Le confort est un axe de travail et de communication de longue date chez Cannondale sur ces semi-rigides et la marque continue dans cette voie pour le Scalpel HT. La plateforme adopte ainsi des haubans « bas », c’est-à-dire qu’ils rejoignent le tube de selle bien en dessous du tube horizontal.
Un choix technique très courant sur route et en gravel mais curieusement plus rare en VTT, qui leur permet de « bouger » plus facilement donc de mieux dissiper l’énergie des chocs et vibrations. De la même façon, les bases sont particulièrement affinées dans leur deuxième moitié.
Ces nouveautés n’affectent pas le vélo sur la balance puisque le cadre du Scalpel HT est annoncé à 895 g en version haut de gamme Hi-Mod, soit 5 g de moins que celui du F-Si. Il reste encore sous la barre du kilogramme dans la version Carbon plus accessible : 988 g. Quant au vélo complet que vous avez sous les yeux, nous l’avons pesé à 9,72kg, porte-bidon compris (taille L).
Côté accessoires et finitions, le capteur polyvalent intégré au moyeu est toujours de la partie. Relié à la Cannondale App pour smartphone, il envoie des données liées à la sortie comme la vitesse ou la distance parcourue mais aussi des informations sur la vie du vélo, telles l’enregistrement auprès de Cannondale ou les intervalles d’entretien.
Autre élément à signaler, les petites butées au niveau des points d’entrée dans le cadre des gaines et Durits. Interchangeables, elles permettent d’utiliser le vélo avec des gaines complètes pour la simplicité et la résistance aux éléments ou avec des gaines interrompues (câble nu dans le cadre et gainé lors des passages à l’extérieur) pour gagner un peu de poids. Plutôt qu’imposer la seconde solution comme sur d’autres vélos orientés compétition, Cannondale nous laisse le choix et on apprécie !
On remarque aussi la patte de roue arrière gauche en demi-lune qui permet de retirer plus facilement la roue et de ne pas avoir à enlever complètement l’axe du moyeu. Tellement simple, pratique et ingénieux qu’on se demande pourquoi d’autres marques n’emboîtent pas le pas, au moins en XC.
Cinq modèles figurent au catalogue, chacun disponible en deux coloris : Scalpel HT Hi-Mod 1 à 6 999 €, Scalpel HT Carbon 2 à 4 499 €, Scalpel HT Carbon 3 à 3 299 € et Scalpel HT Carbon 4 à 2 299 €. Notons que le Hi-Mod est monté avec une Lefty Ocho en 110 mm de débattement (modifiable en 120 mm) tandis que le Carbon 2 est en Lefty Ocho 100 mm et les deux autres modèles en RockShox Sid SL 100 mm (Slect+ pour le Carbon 3 et Select pour le Carbon 4).
Cannondale Scalpel HT : première prise en main
Nous avons reçu le Scalpel HT Hi-Mod 1 quelques jours avant sa présentation officielle. Tout juste de quoi faire une petite séance photo et une première sortie à son guidon. Nous n’avons pas de photos d’action, le timing était trop serré, mais nous vous partageons tout de même ici les premiers mots de notre très expérimenté testeur qui a eu la chance de l’inaugurer.
Tout d’abord au niveau de la finition, la déco marbrée est superbe… de près. De loin, elle donne un effet un peu sale au vélo, mais c’est plus intrigant que vraiment gênant et cela incite à se rapprocher pour voir ce qu’il en est, et à apprécier les détails de finition de la machine. Le vélo taille plutôt petit, et pour un pilote d’environ 180cm, la taille L est indispensable.
Directement, c’est une impression de légèreté qui prévaut dès que l’on enfourche la bête. La mise en action est immédiate, toute la puissance donnée par le pilote est transmise à la roue arrière. Ce vélo a été pensé pour rouler vite, avec notamment un train roulant très dynamique et le tandem de pneus, roulant et polyvalent, fait merveille pour le programme.
Côté géométrie, on retrouve le coté incisif et joueur de son grand frère tout suspendu. On peut descendre très vite à son guidon, mais il vous rappellera à l’ordre si vous devenez trop optimiste. Un trait de caractère déconcertant sur un full, mais nettement plus compréhensible et facile à appréhender sur un semi-rigide comme ici.
Côté filtration des vibrations, le travail sur l’arrière du vélo porte ses fruits : le vélo est stable et on ne se fait pas trop balader dans les descentes chaotiques. La motricité n’ est pas mal du tout non plus pour un semi-rigide. A l’avant, la Lefty Ocho est onctueuse et son blocage fonctionne bien.
Comme d’autres essais récents nous l’ont confirmé (BH Ultimate Evo, Orbea Alma, BMC TwoStroke), le semi-rigide n’est pas mort ! Sa vivacité, son coût à l’usage , sa simplicité, sa personnalité et surtout les sensations ressenties à son guidon font que rouler avec ce vélo devient vite addictif. Vivement la suite du test et rendez-vous dans quelques semaines pour un essai plus complet !
Plus d’informations : cannondale.com