Mavic placé en redressement judiciaire : une sauvegarde pour l’avenir ?
Par Paul Humbert -
Elle fait partie de l’histoire du cyclisme et du VTT : la marque Mavic a été déclarée le 7 Mai 2020 en redressement judiciaire par le tribunal de Grenoble. La mesure vise à observer l’entreprise pour préserver son activité, et c’est tout ce qu’on souhaite à Mavic, qui n’a pas souhaité commenter la mesure.
Une mesure de redressement judiciaire, à ne pas confondre avec une liquidation judiciaire, a pour but de remettre l’entreprise « sur les rails ». Le fonctionnement de la société va être « observé » par des experts du tribunal, et pourra s’ensuivre un plan de redressement, une cession partielle d’actifs de l’entreprise, ou une procédure de licenciement. La durée maximale de ce redressement est de 6 mois, renouvelable une seule fois (sauf cas exceptionnel).
Cette mesure de précaution vise à rétablir la viabilité financière de l’entreprise. L’activité de l’entreprise ne s’arrête pas. La mesure intervient dans un climat défavorable pour les entreprises du secteur, principalement en raison de la pandémie de Covid-19. Toutefois, pour Mavic, d’autres causes entrent en considération. La marque, séparée du groupe Amer Sport (Salomon, Atomic, Suunto…racheté depuis) en 2018, a été rachetée par le fond d’investissement californien Regent Sport.
Nos confrères de France 3 rapportent les propos du communiqué de l’intersyndicale CFDT et CFE-CGT et du CSE à propos de la vente : « Amer Sports voulait nous vendre, on nous a dit avoir trouvé Regent LP. Des gens de Regent sont venus à Annecy en juillet 2019 nous dire qu’on était un joyau endormi, qu’ils croyaient en Mavic. Et depuis, plus rien. Pas un investissement, pas une réponse. »
Par la suite, coup de théatre : « Il y a quelques jours, les représentants du personnel apprenaient que, contrairement à ce qui avait été publiquement annoncé, Salomon n’avait pas cédé leur entreprise à Regent LP mais à une société M Sports, basée au Delaware (USA), sans lien capitalistique avec Regent ! »
L’entreprise compte 250 salariés sur deux sites (Annecy et de Saint-Triviers-sur-Moignans) et on espère que cette mesure de redressement ne se soldera pas par un plan social. Le communiqué précise : « Ça fait longtemps que les salariés étaient inquiets, des années qu’on demandait à relever la tête et à avoir des investissements. Là, maintenant, il faudrait trouver un repreneur avec un vrai projet et qui veuille rester dans le bassin annécien. »