Jérôme Clementz, 1er champion d’Europe d’Enduro
Par Olivier Béart -
Jérôme Clementz est devenu ce week-end le premier champion d’Europe de l’histoire de l’Enduro. Lors de cette course d’un jour disputée en Autriche dans des conditions dantesques, il a devancé un autre Français : Rémy Absalon. Chez les Dames, Anneke Beerten s’est imposée facilement. Retour en image sur l’épreuve, avec les commentaires de Jérôme Clementz qui nous a livré ses impressions peu après la course.
En tout, 18 nations étaient représentées, mais beaucoup de ténors étaient absents, comme les Français Nicolas Vouilloz, Fabien Barel ou encore Florian Nicolai qui ont préféré s’aligner sur la Tribe 10000, remportée par Thomas Lapeyrie. Pas non plus de Martin Maes à l’horizon, celui-ci ayant préféré rouler sur un… marathon en Belgique !
Sans leurs petits camarades de jeu, Rémy Absalon et Jérôme Clementz se tirés la bourre entre eux… ou presque ! Car un troisième larron est venu les titiller : il s’agit de Vid Persak, jeune coureur Slovène qui a notamment terminé 2e Junior en 2014 à l’EWS de Finale Ligure. Très à l’aise dans les trois première spéciales très courtes, où il a presque fait jeu égal avec Clementz, il a perdu le contact dans la dernière longue spéciale de plus de 15 minutes. Il termine finalement 3e… à seulement une seconde de la 2e marche du podium ! « Il m’a vraiment impressionné. Il est en première année Senior, on entendra encore parler de lui, c’est sûr », souligne Jérôme Clementz que nous avons contacté ce lundi.
Sur cette deuxième marche, on retrouve donc de justesse Rémy Absalon, qui n’a pas réussi à réaliser son rêve de devenir le premier champion d’Europe de l’histoire de l’enduro. Très constant, il termine à 41 secondes de la victoire.
Pour la première place, Jérôme Clementz n’a guère laissé planer le doute. Auteur de tous les meilleurs temps de la catégorie, il a juste dû partager le leadership avec Persak dans la première spéciale. Jérôme Clementz nous explique : « Après avoir décroché la première coupe de France FFC en 2011, le premier titre de champion du monde d’enduro en 2013 , je m’étais mis en tête que ça pourrait être cool d’être aussi le premier champion d’Europe UEC d’enduro!
Je n’étais pas sûr de la légitimité de cette course et de l’intérêt soudain de l’UEC pour l’enduro. Mais plutôt que de bouder cette épreuve j’ai préféré tenter le coup et donner la chance à Trailsolution et l’UEC de faire un bel évènement.
« Après les trois premières spéciales nous avons eu droit au classement général. Là, j’ai vu que j’étais en tête devant le surprenant Vid Persak (5s) et James Shirley (12 s). Je savais que la dernière spéciale me convenait et je suis parti confiant, même si je sais que l’erreur n’est pas permise. J’ai chaussé deux Michelin WildMud car la neige avait fondu sur le haut et c’était boueux. »
J’ai failli tout perdre sur la dernière spéciale…
« Je suis parti dans le froid sans grande sensation sur le haut, un peu endormi par la remontée mécanique. Heureusement les deux montées du milieu ont fait mal au moteur mais elles m’ont aussi libéré et j’ai attaqué le bas avec les gaz en grand. Je suis revenu petit à petit sur le rider parti 30 secondes devant moi mais ce denier, ne m’entendant pas ou ne désirant pas me laisser passer, m’a bloqué sur la fin. J’ai vraiment perdu du temps j’étais furieux furieux en passant la ligne d’arrivée. Les commissaires n’auraient pas dû laisser partir ce coureur en retard devant moi sur la dernière spéciale. Mais finalement, c’est passé ! J’ai aussi été très content de voir que mon pote Rémy avait signé un super chrono, lui permettant de revenir 2e malgré un anti-déraillement desserré ! »
A mon grand plaisir, nous avons eu droit à un contrôle anti-dopage !
« Au Final je suis super content d’avoir participé à cet évènement. L’UEC à reussi son test, apportant le coté officiel à l’enduro mais respectant l’esprit de la discipline et la flexibilité nécessaire. Sur le podium nous avons eu le droit de venir avec notre tenue de team, d’amener les vélos, les riders n’ont pas été pénalisé car en retard au départ (dû à la queue au lavage a vélo) puis, nous avons eu droit à un contrôle anti-dopage et je trouve que c’est une bonne chose ! «
Les plus attentifs auront remarqué qu’un peu plus haut, nous avons dit que Jey a signé tous les meilleurs temps de sa catégorie… car pour les temps scratch absolus, deux spéciales ont échappé au maître Clementz !
L’auteur de ce forfait, le voilà : René Wildhaber ! Inscrit en catégorie papy Master à la dernière minute, le roi René s’est payé le luxe de signer le meilleur temps dans la première spéciale et dans la très longue dernière étape. Pour Jérôme Clementz, « c’est un peu dommage que René n’ait pas pu courir en Elite, à cause une histoire de licence. Il aurait peut etre fini 2eme mais avec des conditions changeantes il est difficile de vraiment comparer les temps car il partait presque 2h devant nous (a son avantage comme a son désavantage suivant les Spéciales) ».
Le pilote Trek l’emporte largement dans sa catégorie (avec le 2e meilleur temps final à 24 secondes de Clementz) devant Benedikt Purner (photo ci-dessus) et le Français Guillaume Heinrich tout juste de retour de blessure.
Chez les Dames, Anneke Beerten s’est imposée facilement au guidon de son Specialized Stumpjumper (qu’elle avait préféré cette fois à son Enduro), avec une avance de plus de 2 minutes sur la Suissesse Anita Gehrig et l’Allemande Raphaëla Richter.
Championnat d’Europe d’Enduro – Kirchberg : Résultats
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Photos : Manfred Stromberg & Antonio López Ordóñez – European Enduro Series