Innovations | Trek/Bontrager : bientôt une tige de selle télescopique à moteur ?
Par Léo Kervran -
Si aujourd’hui les tiges de selles télescopiques remontent toutes seules, elles ont encore besoin de l’aide du pilote (et surtout de son poids) pour descendre. Mais ce fonctionnement sera bientôt de l’histoire ancienne, si l’on en croit les derniers développements dans ce domaine…
Plus récemment, c’est Shimano qui s’était relancé sur le sujet, avec un brevet déposé en février dernier qui décrivait une tige de selle dotée d’un ensemble moteur – vis – écrou commandé électroniquement, après avoir déjà envisagé un tel système au début de la dernière décennie.
Aujourd’hui, c’est donc au tour de Trek (et Bontrager) d’avancer ses pions avec une demande de brevet publiée il y a quelques jours et qui reprend le principe de moteur – vis – écrou évoqué par Shimano dans son brevet.
On retrouve donc à la base de la tige de selle un moteur, directement relié à une tige filetée. Un écrou est quant à lui fixé à l’intérieur du plongeur, monté « flottant » entre plusieurs o-rings pour s’aligner parfaitement à la tige filetée, mais bloqué en rotation et en translation. Ainsi, lorsque la tige tourne, l’écrou (donc le plongeur) ne peut que monter ou descendre, selon le sens de rotation de la tige.
La base du système est donc très simple et facile à comprendre, mais pour fiabiliser l’ensemble, Trek y ajoute une petite subtilité : la tige filetée coulisse dans un fourreau (pièce 245) situé à l’intérieur du plongeur de la tige de selle. Ce fourreau doit permettre de rigidifier la structure et lorsqu’on parle de tige de selle télescopique, il n’y a pas de compromis à trouver : plus c’est rigide, plus ça coulisse droit et mieux ça fonctionne. Ce fourreau permet également de protéger la tige filetée en cas d’impact (un pilote qui retombe de tout son poids sur la selle par exemple) et l’empêche de plier.
La tige de selle comprendrait par ailleurs des éléments permettant d’amortir les vibrations et donc les bruits de fonctionnement du système, de manière à rendre l’ensemble plus agréable à utiliser. On les retrouve autour du moteur mais aussi entre le fourreau de la tige et le plongeur de la tige de selle. De la même façon, l’écrou intégré au plongeur de la tige de selle pourrait être fait dans un matériau non-métallique, tout comme le fourreau de la tige filetée.
L’introduction d’un moteur électrique dans une tige de selle télescopique pose une autre question, celle des butées du système. Comment s’assurer que le moteur ne continuera pas de fonctionner et ne forcera pas sur les autres structures lorsque la tige de selle est en butée haute ou basse ? Trek ne ferme aucune piste mais semble privilégier la piste du capteur à effet Hall, une technologie qui permet de mesurer des variations de champ magnétique ou de tension dans un courant électrique.
En revanche, aucune description précise n’est faite du système de commande et de transmission de l’information, mais comme toujours avec l’électrique, difficile de ne pas penser au sans fil.
Aujourd’hui, il est impossible de dire si cette demande de brevet aboutira car la solution technique présentée doit avoir un caractère inédit, quelque chose qui n’est pas évident au regard de l’existence du brevet Shimano qui décrivait déjà un tel système, sans le breveter toutefois. Cependant, au-delà des batailles d’experts au sein des offices des brevets, ce document montre que de plus en plus de marques s’intéressent à la tige de selle télescopique qui descend toute seule et on peut affirmer avec une certaine confiance qu’il ne s’agit plus que d’une question de temps avant de les voir arriver sur nos vélos.
Le brevet complet : Motorized dropper post assembly