Eurobike 2024 | ZF Bike Eco System : une assistance pleine de promesses

Par Adrien Protano -

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Eurobike 2024 | ZF Bike Eco System : une assistance pleine de promesses

C’est à l’occasion du salon Eurobike 2024 venant tout juste d’ouvrir ses portes que l’équipementier automobile allemand ZF dévoile sa toute nouvelle assistance. Avec non pas un, mais bien deux moteurs, diverses options de batteries et de commandes ainsi qu’une application smartphone, l’écosystème ZF Bike est plein de promesses. Premières informations : 

Si le nom de ZF ne vous dit rien, sachez qu’il s’agit simplement d’un des plus grands fournisseurs de pièces détachées du secteur automobile… et que l’entreprise allemande dispose également d’un département e-bike appelé « ZF Micro Mobility ». Si le fabricant s’était déjà essayé à l’exercice d’un moteur pour VTTAE par le passé avec plus ou moins de succès (à savoir le moteur Sach RS, développé en collaboration avec Magura, BFO et BMZ, et utilisé par peu de fabricants de vélo), c’est ici un tout nouveau projet que ZF dévoile sur son stand à l’occasion du salon Eurobike 2024.

L'objectif est de proposer un système d'assistance complet et provenant d'une seule et même source
Daniel Haerter, responsable du pôle Micro Mobility

« L’objectif est de proposer un système d’assistance complet et provenant d’une seule et même source», explique Daniel Haerter, responsable du pôle Micro Mobility au sein du groupe ZF. En plus de deux options de moteurs, ZF propose ainsi deux batteries et plusieurs possibilités en termes de commandes et d’écran. La marque allemande a également développé sa propre application smartphone permettant de personnaliser son assistance.

Moteur : deux vaut mieux qu’un

Au cœur du nouveau ZF Eco System se trouve le moteur ZF CentriX, qui s’avère très compact au premier coup d’œil, avec un format similaire à une canette de soda (en un peu plus grand, et évidemment plus lourd). Et cette construction est d’autant plus impressionnante à la lecture des chiffres avancés par le motoriste allemand : un couple de 90 Nm, une puissance de 600 W et un poids annoncé à 2,5 kg. À titre de comparaison, le Bosch Performance Line CX et la Shimano EP801 offrent tous deux un couple de 85 Nm et une puissance maximale de 600 watts, pour un poids respectif de 2,9 kg et 2,7 kg.

ZF a également développé une version allégée, offrant un couple de 75 Nm et une puissance de 450 W.

En plus de cette puissante version, ZF a également développé une version allégée, offrant un couple de 75 Nm et une puissance de 450 W, davantage destinée à un usage gravel/urbain.

« Pour atteindre ce format cylindrique si compact, nos ingénieurs ont opté pour une conception concentrique », explique ZF. Comprenez par là que le ZF CentriX affiche un assemblage où les différents “niveaux” du système (moteur électrique, réducteur, transmission au pédalier) sont concentriques, à la manière de TQ, plutôt que sur différents axes comme on peut le voir sur un Bosch Performance CX ou un Shimano EP801.

ZF met particulièrement en avant son système de limiteur de couple : un mécanisme qui doit se débrayer pour préserver le moteur en cas de charge trop importante, ce qui arrive parfois lors d’un changement de vitesse en force en montée ou lorsque la roue arrière se bloque brièvement en rencontrant un obstacle, tirant ainsi sur la chaîne donc sur les éléments à l’intérieur du moteur

En plus d’être compact, le ZF CentriX fait fi des points de fixation pour permettre une plus grande intégration du moteur sur les cadres des différents fabricants. Au lieu d’être boulonné au niveau du boîtier de pédalier comme on a l’habitude de le voir chez la concurrence, le ZF CentriX est maintenu par un support englobant le moteur dans son emplacement au sein du cadre, à la façon d’une plaque avant de potence fixant le cintre. Le moteur en lui-même ne dispose donc pas de points de fixation, pour permettre une plus grande flexibilité de conception aux fabricants de vélos. Second avantage, cela devrait sensiblement faciliter et accélérer la dépose du moteur pour l’entretien.

La motorisation en provenance de chez ZF propose quatre modes d’assistances : Eco, Active, Sport et Boost. « Sport est un mode dynamique qui adapte l’assistance en temps réel et, contrairement aux autres modes, offre une assistance prolongée après que les pédales aient cessé de tourner », explique Daniel Haerter

Batterie : petite ou grande ?

Pour alimenter ce moteur ZF, deux tailles de batteries sont prévues : 504 Wh et 756 Wh. La batterie de 504 Wh est annoncée à 3,2 kg par la marque, tandis que celle de 756 Wh affiche 4,2 kg. Ces batteries sont installées dans le tube diagonal via un système de rails spécialement conçu. « Ce système évite les défaillances et les bruits de cliquetis gênants souvent causés par des installations répétées ou incorrectes chez d’autres fabricants. De plus, la batterie est sécurisée au cadre par une serrure à clé, empêchant ainsi les vols », détaille la marque. Notons que le motoriste allemand a toutefois laissé la liberté d’utiliser d’autres composants (batteries, écrans, commandes) provenant de fournisseurs tiers.

Écran et commande : à chacun son poste de pilotage

Véritable cerveau du système, le ZF Core Controller est indispensable au système. Il permet la mise en marche/arrêt de l’assistance, mais également de switcher entre les différents modes d’assistance. On notera que celui-ci est équipé d’une prise USB-C magnétique permettant de recharger son smartphone ou autre appareil.

S’il est envisageable de rouler uniquement avec ce Core Controller, force est de constater que l’affichage est réduit à sa plus simple expression : niveau de batterie et mode d’assistance sélectionné sous forme de couleur. À tort ou à raison, certaines marques décident d’utiliser cet écran obligatoire pour y fournir davantage d’informations, à l’image de Specialized et son MasterMind.

ZF propose également un (très joli) écran tactile (qui n’est pas sans rappeler le Kiox 500 de Bosch) et une télécommande pour ceux qui le souhaitent. L’écran couleur de 2,8 pouces se fixe sur le guidon au moyen d’un support et affiche l’état de la batterie, la vitesse et le mode d’assistance. Il est possible de personnaliser les différents champs de données de cet écran, à l’image d’un GPS.

La commande dispose de quatre boutons permettant la mise en marche/arrêt, d’osciller entre les modes, mais également de naviguer entre les pages de l’écran de contrôle. On notera l’effort effectué par la marque sur la texture des boutons, qui semblent agréables à l’usage et facilement distinctifs.

ZF Ride App : l’application smartphone

Comme d’accoutumée désormais, une application smartphone est prévue par le fabricant permettant la personnalisation des différents modes d’assistances de son moteur. Au-delà, l’application ZF Ride embarque une fonction de navigation. Une fois le téléphone connecté à l’écran, ce dernier peut afficher la navigation, sous forme de flèches et de directions. « Nous prévoyons également de publier des mises à jour en direct dans un avenir proche afin d’ajouter de nouvelles fonctionnalités au Bike Eco System », conclut la marque.

Nous avons hâte de découvrir les marques qui emboîteront le pas à ZF, et nous ne manquerons pas de sauter sur un vélo équipé de cette motorisation à l’occasion pour vous proposer un compte rendu !

ParAdrien Protano