Effeto Mariposa, Pembree & Bontrager : les nouveautés « vertes » de l’été
Par Léo Kervran -
En début d’année, nous émettions dans nos voeux de la rédaction le souhait de voir la communauté du VTT s’impliquer un peu plus dans la préservation de l’environnement, notamment au niveau des produits et des nouveautés. Il serait bien présomptueux de penser que notre appel a été entendu mais l’industrie commence à bouger doucement et plusieurs produits intéressants ont été lancés ces dernières semaines. Préventif tubeless, pédales, poignées, voici un petit récapitulatif :
Effetto Mariposa Végétalex
Comme tout liquide préventif, le Végétalex se compose de petites particules (la clé pour boucher les trous) baignant dans un liquide qui assure la cohésion de l’ensemble. On a déjà vu des marques faire appel à des chutes de pneu ou des plaquettes de celluloses pour ces particules, mais Effetto Mariposa fait ici dans l’originalité puisque la marque a choisi des… noyaux d’olives broyés, ainsi que des fibres de cellulose, pour colmater les crevaisons.
Pour maintenir le tout, pas de polymère capable de se solidifier comme les latex naturels ou synthétiques qu’on retrouve dans la plupart des préventif, mais un liquide à base de gomme xanthane. Egalement utilisée dans le domaine alimentaire en tant qu’épaississant, la gomme xanthane est un glucide complexe (au même titre que la cellulose ou l’amidon) naturellement produit par une bactérie, la Xanthomonas campestris. Produite sous forme de fibre, elle est ensuite réduite en poudre et selon le dosage eau / poudre de xanthane choisi, le mélange final peut être plus ou moins épais et visqueux.
Sans latex ni ammoniac ou tout autre produit potentiellement toxique, agressif ou allergène (il peut néanmoins contenir des traces de noix), le Végétalex est entièrement biodégradable et produit en Italie comme tous les préventifs de la marque. Selon la marque, sa durée de vie dans le pneu est supérieure à 6 mois.
Plus d’informations : effettomariposa.eu
Pembree R1V
Du côté de la toute nouvelle marque anglaise Pembree, ce n’est pas tant sur les matériaux qu’on s’est concentré mais plutôt sur le process de fabrication et le cycle de vie du produit, avec l’objectif de rendre la construction d’une pédale plate aussi neutre écologiquement que possible.
Le résultat, ce sont les R1V. Fabriquées dans une usine du sud de l’Angleterre uniquement alimentée par les énergies renouvelables (solaire et éolien), ces pédales utilisent des composants (aluminium, roulement…) issus de fournisseurs choisis avec soin.
Par ailleurs, la marque collabore avec Temwa, une entreprise qui travaille au Malawi pour planter des arbres, réduire la déforestation et développer une agriculture durable, pour « compenser » ce qu’elle n’a pu réduire sur son empreinte carbone (comme l’extraction et le transport des matériaux bruts vers l’usine ou l’envoi des pédales). On apprécie d’ailleurs la transparence dont fait preuve Pembree sur ce sujet puisque la marque détaille sur son site les modes de calculs utilisés pour mesurer l’empreinte carbone de chaque paire de pédale.
D’un point de vue technique, les Pembree R1V sont composées d’un corps en aluminium usiné de forme concave (la marque précise que tous les déchets de production sont récupérés et recyclés) sur lequel reposent de chaque côté 10 picots remplaçables en acier inoxydable. L’axe est lui aussi en acier inoxydable, tandis que les roulements (à aiguilles côté intérieur et à billes côté extérieur) sont fournis par SKF.
Les roulements à aiguilles sont fabriqués en Slovaquie tandis que ceux à billes viennent d’Italie. Les supports de picots extérieurs, en aluminium et personnalisables, sont eux aussi remplaçables. Au final, seul le petit joint qui protège l’axe et les roulements des projections de boue ou de poussière vient de Chine et n’est donc pas fabriqué en Europe. Par ailleurs, ces pédales sont garanties 5 ans.
Enfin, la marque a mis en place un programme Pedal4Pedal qui permet à chacun d’envoyer ses vieilles pédales de n’importe quelle marque à Pembree qui s’occupe ensuite de les recycler et d’obtenir en échange une remise de 10 % sur l’achat d’une paire de R1V. Un geste simple mais louable, pour éviter que ces pédales finissent à la poubelle et ne soient pas ou mal recyclées.
Plus d’informations : pembree.com
Bontrager XR Trail
On termine par une marque bien plus connue avec Bontrager, la marque d’accessoires de Trek, qui met à son tour un pied dans le domaine des poignées recyclées. Il y a quelques mois, nous vous parlions de Bjorn Bikes qui conçoit ses poignées à partir des chutes de la production d’Odi, un des leaders mondiaux du domaine, et on retrouve un peu le même esprit chez Bontrager.
Cependant, à l’inverse de Bjorn qui utilisait donc de la gomme recyclée mais toujours une âme en plastique et un collier en métal fabriqué de manière habituelle, c’est ici l’âme en plastique de la poignée qui est issue du recyclage d’autres matériaux.
Bontrager s’est associé à Plastix, une entreprise qui transforme et recycle le matériel de pêche (filets, cordages…) usagé et généralement voué à finir au fond des océans ou des décharges, pour la fourniture de matière première pour ses poignées. En revanche, rien n’est précisé sur la gomme de ces poignées et les colliers de serrages, on suppose donc que rien ne change à leur niveau. Prochaine étape, associer les efforts de Bjorn et de Bontrager pour une poignée entièrement issue de matériaux recyclés ?
Ce noyau en plastique recyclé se retrouve sur 3 poignées de la gamme Bontrager, les XR Trail Pro (deux colliers de serrage métalliques, ∅ 32 mm, noir), Elite (un collier de serrage métallique, ∅ 31 mm, cinq coloris) et Comp (un collier de serrage en Nylon, ∅ 31 mm, cinq coloris). A noter, le modèle Pro existe aussi en version courte 90 mm pour les blocages de suspension de type TwistLock.
Plus d’informations : trekbikes.com/fr