Bikecheck | L’Orbea Alma de Victor Koretzky

Par Olivier Béart -

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Bikecheck | L’Orbea Alma de Victor Koretzky

Victor Koretzky a décroché sa première victoire en coupe du monde à l’occasion de l’ouverture de la saison 2021 à Albstadt en Allemagne. Cette victoire, c’est aussi la première pour l’équipe KMC-Orbea, et c’est au guidon du nouvel Alma que le Français s’est imposé. Voilà un beau prétexte pour jeter un œil sur ce semi-rigide, dont il s’agissait de la première apparition au plus haut niveau mondial.

Victor Koretzky y a signé une victoire historique puisque, même si les coureurs bleu-blanc-rouge sont souvent très bien classés, il s’agissait de la première d’un Français en coupe du monde depuis la retraite de Julien Absalon !

S’il roule habituellement sur un Orbea Oiz, il avait cette fois choisi l’Alma, le semi-rigide de la marque espagnole, qui a été entièrement renouvelé l’an dernier (voir notre test complet ici). Ce nouvel Orbea Alma faisait d’ailleurs ses débuts en coupe du monde, et on peut dire que cela a été une entrée remarquée ! Néanmoins, les plus anciens se souviendront qu’il ne s’agit pas de la première victoire d’un Orbea Alma au plus haut niveau, puisque Julien Absalon a construit une part de son palmarès au guidon de l’ancêtre de ce modèle, encore en roues de 26 pouces, lorsqu’il roulait pour l’équipe Orbea de 2007 à 2012. Il a aussi décroché un titre olympique, en 2008, au guidon d’un Alma. Mais assez parlé du passé, intéressons-nous au présent et au montage de cette version utilisée par Victor Koretzky.

Ici, il s’agit bien de la toute dernière version, qui est bien évidemment en roues de 29 pouces, comme tous les vélos du gratin mondial en XC. Les roues sont des Mavic CrossMax SL Ultimate 25, dont les jantes en carbone sont fabriquées en France comme nous avons pu le voir lors de notre visite dans les locaux de la marque. Comme nos journalistes, Victor Koretzky a même pu s’essayer à la fabrication de ses propres roues aux côtés des techniciens de la marque.

Les pneus proviennent aussi d’un grand nom bien connu en France : Michelin. Sur le tracé d’Albstadt, il a fait le choix du Jet S, une dénomination historique des pneus les plus roulants de la marque. Non, il n’y a pas d’erreur : Koretzky n’a pas roulé avec le Force présent sur les photos statiques officielles ! Et si nous n’avons aucune photo de détail du Jet, c’est pour une raison bien simple : Victor Koretzky roulait avec un prototype qui n’est pas encore commercialisé. On le devine sur cette photo prise de face pendant la course : la bande de roulement est composée de petits crampons en forme de « triangle », disposés en « V ». Dur d’en dire plus pour l’instant, mais ce pneu devrait probablement se retrouver dans la gamme prochainement.

Malgré l’arrivée d’une nouvelle fourche Fox F34 SC plus rigide, Koretzky est resté fidèle à la très légère F32 Step Cast en 100mm de débattement, qui semble bien convenir à son pilotage incisif mais très fin. Au niveau du freinage, il est confié à des étriers Shimano XTR, mais couplés à des disques et plaquettes Galfer, sponsor de l’équipe. On note d’ailleurs la présence de nouveaux disques, prototypes eux aussi.

Concernant la transmission, l’ensemble dérailleur/shifter/cassette provient aussi de chez Shimano, avec du XTR. Mais le pédalier est quant à lui un FSA KFX qui n’est pas en carbone, mais bien en aluminium. Il est composé de deux coques d’aluminium usinées qui sont ensuite assemblées pour former chaque manivelle. Il est annoncé à seulement 520g, et il est ici monté avec un énorme plateau de 38 dents pour le short-track du vendredi soir et 36 dents pour la course du dimanche ! La chaîne provient de chez KMC, également partenaire de l’équipe. Et on remarque aussi que le pilote fait confiance au système narrow-wide des dents du plateau pour maintenir la chaîne en place, et se passe d’anti-déraillement additionnel.

Sur le poste de pilotage, cintre et potence viennent de chez FSA, et Koretzky utilise la potence SL-K dans sa version ultra plate et plongeante pour abaisser fortement son poste de pilotage. On retrouve souvent ce genre de position beaucoup plus sur l’avant chez les pros que chez des bikers amateurs comme vous et nous, à la fois pour avoir le plus de puissance possible en côte, mais aussi pour charger plus l’avant et avoir un maximum de grip. Et les pilotes de haut niveau ont à la fois la souplesse et la technique pour assumer ce genre de posture. Les poignées sont des Prologo en mousse/silicone.

Par contre, le Français a choisi de se passer de tige de selle télescopique. Cette dernière permet pourtant d’aborder les descentes avec plus de confiance et de compenser la position fort sur l’avant dont nous venons de parler, mais Victor Koretzky a choisi de gratter chaque gramme possible, et a opté pour une tige fixe. C’est aussi un choix de fiabilité optimale car même si les tiges télescopiques sont aujourd’hui globalement très fiables et ne posent que rarement problème sur une épreuve courte comme une course de XC, on a vu avec Mathias Flückiger que ce n’est pas infaillible. Le Suisse, en tête avec Koretzky et Schurter jusque dans le dernier tour, a en effet dû rouler les derniers kilomètres avec une tige télescopique bloquée en position basse, ce qui l’a éloigné de la lutte pour la victoire. Une preuve supplémentaire que gagner se joue sur une somme de détails, de choix et d’optimisations…

Pour lire notre test de la version Team de série, disponible en vente libre : https://www.vojomag.com/test-orbea-alma-m-team-2021/

Photos : Kéno Derleyn – Orbea

ParOlivier Béart