Mondraker Enduro Team Race : vivez-la comme si vous y étiez !

Par Adrien Protano -

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Mondraker Enduro Team Race : vivez-la comme si vous y étiez !

Du vélo de montagne, vous dites ? C’est exactement ce que nous avons fait dans les Alpes suisses lors de la Mondraker Enduro Team Race à Davos. Cette fois, il ne s’agit pas d’un récit de course ou d’un portfolio de voyage, mais d’un reportage vous plongeant au coeur de cette course d’enduro, comme si vous l’aviez vécue vous-même. Immersion :

La Mondraker Enduro Team Race est une course enduro de trois jours qui prend ses quartiers à Davos, en Suisse. Celle-ci présente la particularité de se courir soit en duo, soit en équipe de trois à six coureurs pour le plaisir. Qui dit épreuve d’enduro, dit évidemment spéciales, et seules ces descentes majoritairement techniques sont chronométrées afin de couronner l’équipe la plus rapide du week-end. Si certaines des ascensions se font (au plus grand plaisir de la majorité des pilotes) via les différentes remontées mécaniques de la station, le reste doit être effectué à la pédale.

Comme l’année dernière, nous avons une fois du plus été époustouflés par la beauté des paysages, les sentiers sublimes et les échanges passionnants que l’on a pu avoir en vivant cette expérience en duo. Nous avons longuement réfléchi à la manière de transmettre cette expérience autrement que par le biais du reportage de Kristien Achten et Laura Turpijn (que vous avez pu découvrir sur la version néerlandaise de Vojo).

Et cette fois, c’est grâce à des vidéos complètes de chaque spéciale, accompagnées des coulisses de la course, que vous pouvez prendre place aux premières loges afin de vivre la course comme si vous la parcouriez avec nous. Let’s go !

Jour 1 : la coalition franco-belge en Suisse

Evidemment, on ne fait pas une course en duo tout seul ! Malheureusement, mon partenaire de la précédente édition s’étant blessé durant le début de l’été, j’ai dû me mettre en recherche d’un nouvel acolyte. Durant les dernières éditions de la TransVésubienne et de la TransRiviera, j’avais systématiquement croisé Laurie Renoton. Et à chaque événement, force était de constater que l’ambassadrice française de Scott avait un coup de guidon exceptionnel et une forme physique que je ne pourrais certainement jamais égaler. Après s’être échangé quelques messages, nous étions inscrits en duo à cet Mondraker Enduro Team Race 2022. L’accent n’était pas mis sur le classement, mais plutôt sur ce que nous aimons tant tous les deux … le vélo en montagne !

 

 

Cette première journée vient à peine de commencer et nous voilà déjà dans cette ascension technique. Il nous reste encore une belle partie de dénivelé à gravir pour atteindre le départ de la première spéciale mais je n’arrive pas à me mettre dans le coup. Laurie, en revanche, vole là où presque tout le monde met pied à terre, et cela sans faire transparaitre le moindre effort.

Une fois arrivés au départ de cette première spéciale, le fracas des suspensions et le dérapage des pneus des pilotes qui s’élancent devant nous fait monter en moi un certain stress. La première section de cette spéciale est composée d’un singletrack de montagne assez naturel avec quelques montées occasionnelles, tandis que la seconde partie devient progressivement de plus en plus typée « bikepark ». Je prends la tête du duo, avec comme consigne de rester attentif à ne pas glisser au vu de l’humidité. Parti avec un peu trop d’enthousiasme, Laurie finit par perdre ma roue durant une partie de cette spéciale. Nous n’avions pas prévu de nous séparer ou de pousser notre acolyte à la faute, il va falloir arriver à trouver le bon rythme pour rouler en duo. Quoi qu’il en soit, Laurie me rattrape déjà et nous filons vers l’arrivée.

 

 

Si la première spéciale m’était totalement inconnue, cette seconde et dernière descente de la journée me dis quelque chose ! Cette fois, c’est Laurie qui ouvre le bal et à en juger par ma respiration, j’ai du mal à suivre le rythme effréné qu’elle impose. Cette deuxième spéciale est très physique, nécessitant de constamment pédaler tout en faisant attention aux racines d’arbres, glissantes et en dévers. C’est finalement à 500 mètres de l’arrivée que je me rends compte de pourquoi j’ai tant l’impression de connaitre cette trace : c’est juste ici que j’ai chuté l’an dernier…

Jour 2 : le soleil est au rendez-vous !

 

Si le premier jour était resté sous la bruine et si le soleil avait eu beaucoup de mal à percer, la météo pour ce deuxième jour semble fantastique. Et encore heureux car le départ de cette troisième spéciale se fait à plus de 2 500 mètres d’altitude. Le départ est similaire à celui de l’édition 2021 mais cette fois le parcours tourne à droite à mi-chemin pour commencer à monter abruptement. Tout en gardant à l’esprit les capacités d’ascension de Laurie, je m’élance en tête dans cette première section chronométrée de la journée. Arrivé dans la seconde partie de cette spéciale, et après avoir vaincu cette fameuse ascension, Laurie n’était plus qu’à quelques mètres de moi. À peine le temps de reprendre ma respiration que nous nous dirigeons ensemble vers le reste de cette spéciale. Un moment magique !

 

 

Voilà ma spéciale préférée de la Mondraker Enduro Team Race. Le départ est donné dans un paysage époustouflant, le reste de la spéciale se compose d’une corniche où le rythme est très rapide avant de plonger dans un singletrack jonché de pierres. Ici, il faut être particulièrement solide et tenir fermement le guidon. Sur la fin de cette spéciale courte mais intense, Laurie rencontre quelques difficultés mais finit par passer la ligne d’arrivée sur le vélo !

 

 

La cinquième spéciale, dénommée « Signal », est connue pour être la plus difficile de la course, mais pourtant pas la plus longue. Dans l’optique de donner le rythme et d’évaluer plus facilement les obstacles, Laurie prends la tête dans cette spéciale. Connaissant les singletracks empruntés, je tente de guider ma comparse dans les différentes sections, mais en fin de compte c’est moi qui suis à la traîne… Il semblerait qu’un ange soit resté au-dessus de notre duo durant cette spéciale  : aucun problème mécanique ou chute à déplorer, contrairement à beaucoup d’autres duo ici !

 

 

L’étape 6 est la dernière spéciale de la journée mais aussi la plus longue de ces trois jours de course. Cependant, avant de pouvoir découvrir cette ultime spéciale du jour, nous avons dû franchir un mur de 600m de d+ avec une pente moyenne à plus de 20%. La raison ? La remontée mécanique du Jakobshorn était fermée pour cause de maintenance… J’ai pu apercevoir de nombreux regards remplis de pitié se poser sur moi durant cette montée.

Une fois en haut, je respire encore très fort, et Laurie ouvre donc la voie pour cette 6ème spéciale. La première section est si dure que je finis par m’arrêter afin de vérifier si ma suspension arrière est ouverte. Après cela, j’ai eu beaucoup de mal à suivre…. Pendant la seconde section de la descente, j’avais constamment l’impression que nous étions arrivés à la fin de la spéciale. La fatigue devait être facile à lire dans mon langage corporel. Quoi qu’il en soit, nous nous sommes régalés côté paysages avec les magnifiques vues que la spéciale offrait.

Jour 3 : tout repose sur le mental

 

Contrairement aux deux premières journées où le temps était resté sec, la météo de ce dernier jour est complètement différente. Humides, froides et glissantes seraient les qualificatifs parfaits pour ces cinq dernières spéciales. Si je roule habituellement bien dans ces conditions si particulières, Laurie est une « fille du Sud » et elle a un peu plus de mal à s’adapter à cette météo. La spéciale 7 peut se résumer à : éclaboussures, éclaboussures et encore éclaboussures.

 

 

Directement après la 7ème spéciale, nous empruntons la remontée mécanique afin de retourner au sommet de la station, là où se trouvait le départ de la spéciale 3 le jour précédent. Cette fois-ci, le ciel bleu a été remplacé par une couverture de nuages gris et maussades. Au lieu du virage droite à mi-parcours que prévoyait la 3ème spéciale, nous virons à gauche vers une prairie détrempée, où nous naviguons à travers les flaques de boues. Étant plus à l’aise dans ces conditions, nous avons décidé que je partirais en tête afin d’essayer de définir les bonnes trajectoires à suivre.

 

 

Le départ de cette 9ème spéciale est situé plus bas sur la montagne, synonyme d’une boue encore plus présente sur les singletracks. Si la pluie n’est pas des plus réjouissantes, la boue qu’elle a apporté avec elle permet toutes sortes de dérapages et de glissades tout au long de la spéciale. Et si vous êtes en mesure de composer avec ces éléments, cela devient alors la spéciale la plus amusante de la journée ! Laurie reste positive malgré ces conditions qui la sortent totalement de sa zone de confort, elle fait de son mieux tout en évitant de prendre des risques inutiles et passe la ligne d’arrivée.

 

 

Une fois n’est pas coutume, la spéciale n°10 est annoncée comme technique, longue et difficile. Aucun de nous deux n’est réellement en forme, ni même techniquement à l’aise avec cette météo, et nous décidons donc de rouler chacun à notre propre rythme, de façon plus naturelle, à l’inverse des 9 autres spéciales où nous sommes restés ensemble. Nous savions pertinemment que nous avions chacun assez d’expérience pour arriver au bout de cette spéciale sans bobo ni frustration. Et dans ces conditions météorologiques, il est toujours primordial de continuer à s’amuser !

 

 

La pluie redouble d’intensité, mais il ne reste plus que la dernière « fun-stage » prévue sur les pistes du Bike-park de Davos. Ne devrions-nous pas y aller doucement ? Non, plein gaz sur celle-ci ! Ma roue avant glisse plusieurs fois, mais cela ne fait qu’augmenter encore plus mon niveau d’adrénaline. Avec Laurie, nous allons de plus en vite… et enfin, nous atteignons la ligne d’arrivée !

Les singles de Davos sont vraiment magnifiques ! Nous ne pouvons que vous conseiller d’aller y poser vos roues à l’occasion. En plus de cela, la course à deux en format enduro est également unique et incroyablement amusante.

Il faut le répéter : les environs et les sentiers de Davos sont vraiment magnifiques ! Nous ne pouvons que vous conseiller d’aller y poser vos roues à l’occasion. En plus de cela, la course à deux en format enduro est également unique et tout simplement incroyablement amusante. Il doit y avoir une adéquation, tant en termes de compétences que de personnalité, mais si vous aimez tous les deux le vélo, cela se passera sans aucun doute très bien !

Nous n’avons pas encore mentionné l’excellente qualité de l’organisation tant il n’y a rien à redire (et qui plus est pas aussi chère que ce que l’on pourrait attendre de la Suisse). La prochaine édition de la Mondraker Enduro Team Race à Davos aura lieu du 7 au 9 septembre 2023. En ce qui concerne les inscriptions, celles-ci seront ouvertes le 21 décembre à midi. Restez attentifs car l’année dernière, l’événement a affiché complet en à peine 3 heures !

Pour plus d’informations : enduro-team.ch

Photos ©: Mondraker Enduro Team Race / Andographie

ParAdrien Protano