Nouveauté | Mavic Deemax DH : une nouvelle jaunesse
Par Pierre-Jean Nicot -
Mavic offre à sa mythique Deemax une mise à jour. Les nouvelles Mavic Deemax DH se parent notamment de jantes de 28mm de largeur interne. L’occasion de rappeler que le fabricant français, basé à Annecy et qui maintient l’essentiel de la production en Europe, propose aussi une Deemax Pro destinée à l’enduro. Revue de détails :
La Mavic Deemax est un nom légendaire dans l’univers de la DH et du VTT en général. Il s’agit de la première roue complète spécifiquement destinée à cette pratique et c’est toujours aujourd’hui une des rares sur le marché.
Du premier prototype carbone de 1995 à la dernière version qui datait de 2011 en passant par le premier modèle de série de 1997, vous avez plus de 20 ans d’histoire du VTT sous les yeux. Pas étonnant que Mavic profite de l’annonce d’une mise à jour de ses roues de descente pour revenir sur son histoire et son organisation industrielle actuelle.
Manufacture d’Articles Vélocipédiques Idoux & Chanel : M.A.V.I.C. Oui oui ! Idoux et Chanel pour Charles Idoux et Lucien Chanel, qui créent l’entreprise en 1889 à Lyon. Difficile de ne pas ressentir un certain plaisir et de la curiosité lorsque l’on met en parallèle la haute technologie déployée aujourd’hui sur les composants VTT et l’histoire d’une affaire qui a traversé les âges.
Ne divaguons pas dans un récit historique mais il est intéressant de noter que Mavic a lancé ses premières jantes de VTT dès 1983. La Deemax trouve ses origines en 1995, donc : de là à dire que le constructeur d’Annecy en connaît un rayon en roues, il n’y a qu’un pas que nous venons de franchir.
Au fil des années, la Deemax connaîtra une carrière variée. C’est dans sa livrée jaune des débuts que Nicolas Vouilloz, à force de gagner, gagner et encore gagner, lui offrira une mise en avant de premier choix. Back to 2017 et voici que Troy Brosnan gagne la Coupe du Monde de DH d’Andorre avec… des roues jaunes ! Cela tombe plutôt bien : le jeune prodige a comme collègue et mentor, dans son team Canyon, un certain Fabien Barel.
Et comme les choses sont vraiment bien faites, Fabien Barel est lui aussi de la trempe d’un Nicolas Vouilloz : un grand champion français de descente… qui a participé au développement des nouvelles Deemax DH ! On espère que vous suivez mais c’est assez simple : la Deemax a le chic pour attirer des pilotes de choc (quand Mavic présente des roues, nous pouvons aussi croiser Anne-Caroline Chausson ou Sam Hill !).
« Il y avait un besoin d’apporter de nouvelles dimensions, surtout en largeur, pour répondre aux nouvelles tendances, aux nouveaux pneumatiques« , explique Fabien Barel, qui a passé un an et demi aux côté de Mavic pour développer la Deemax DH. La version DH arrive peu après la Deemax Pro destinée à l’enduro, elle aussi issue d’une longue phase de R&D.
« Nous avons demandé à beaucoup de pilotes de tester, et pas forcément que des pilotes de haut niveau. C’est un produit de haute performance mais accessible à tous aujourd’hui« , poursuit l’ex-Champion du Monde.
Alors, que nous réserve la Deemax DH 2018 ? Commençons par mettre fin à un suspense insoutenable : non, cette roue n’est pas vraiment jaune. Enfin si, mais grâce à des stickers. Car la jante, elle, est véritablement noire.
Mais le moyeu est bien jaune. Et il subit un très beau travail d’usinage avant de virer poussin !
Trêve de plaisanterie. La largeur interne des jantes constitue l’évolution la plus remarquable : 28mm en interne, à l’avant comme à l’arrière. « En DH, tu cherches une adhérence optimum sur les deux roues. Les appuis sont importants« , explique le pilote Canyon/Mavic. Et sur ce point, la largeur de jante joue un rôle crucial.
La rigidité et la solidité, entre autres du côté de « l’absorption frontale » des chocs, précise Fabien Barel, ont été retravaillées. Une réflexion globale, incluant le rayonnage, a été entreprise. La tolérance verticale a notamment été améliorée, selon Mavic.
Sur les Deemax Pro destinées à l’enduro et déjà disponibles, la philosophie est différente. Nous retrouvons du 28mm en interne à l’avant, mais du 25mm derrière : « En enduro, on fait davantage pivoter l’arrière. L’avant est plus directionnel, l’arrière plus joueur. On ne cherche pas le même rapport dynamisme/motricité entre l’avant et l’arrière« , complète celui qui n’est pas le dernier sur les traces d’enduro non plus. Et cela permet aussi de gagner quelques grammes sur la roue motrice. Il n’y a pas de petit profit. Les nouvelles Deemax font toujours confiance au système UST Tubeless de Mavic.
La Mavic Deemax DH est disponible en 12×150 ou 157 à l’arrière et 20mm à l’avant, convertible en 15mm. Ah, n’oublions pas : ce sont des roues de 27,5″ uniquement. La paire est annoncée à 1950g.
La Deemax Pro, elle, est proposée dans les formats classiques ou en Boost. Il s’agit là encore de roues en 27,5″ uniquement. Poids constructeur de la paire : 1700g.
On l’a vu au niveau des roues, le nom Deemax désigne désormais une famille destinée aux pratiques les plus engagées et plus un produit en particulier. Cette dénomination va d’ailleurs au-delà des roues et Mavic sort également plusieurs modèles de chaussures pour pédales auto dans la gamme Deemax.
A l’heure où l’on imagine que tout produit de VTT de grande série ou presque est fabriqué à Taïwan, Mavic apporte des précisions sur son organisation industrielle : sur la Deemax DH, les jantes sont fabriquées en France, dans la région Rhône-Alpes ; les moyeux viennent à la fois de France et de Roumanie, et certains composants arrivent d’Italie (pour les rayons) et du Japon (les roulements notamment).
Pour la Mavic Deemax Pro orientée enduro, même schéma, sauf les rayons qui sont fabriqués en partie en France et finalisés dans l’usine Mavic roumaine.
Les Deemax Pro sont affichées à 1000€ la paire (sans pneus).
Les Deemax DH actuelles sont vendues 900€ (sans pneus).
Pour plus de détails, rendez-vous sur le site Mavic
Crédits photos : Mavic SAS / Richard Bord