Magura Vyron - La tige de selle électrique et sans fil ! ⋆ Vojo

Impossible de la rater lors de l’Eurobike, c’était une des stars du salon ! La tige de selle télescopique Vyron e-Lect développée par Magura vient d’arriver en production et nous avons pu mettre la main sur un des tout premiers modèles. Qu’a-t-elle de spécial ? Elle supprime tout simplement les câbles ou les Durits au profit d’une connexion ANT+ sans fil. L’électronique débarque sur nos vélos, avec ses avantages et ses inconvénients ! Magura n’en n’est pas à son coup d’essai puisque la marque commercialise depuis plusieurs saisons sa gamme e-Lect de fourches et amortisseurs contrôlés électroniquement. Ambassadrice Magura depuis peu, nous étions en compagnie de Morgane Such quand elle a découvert cette tige de selle télescopique. Développée et montée en Allemagne, elle débarque sur les sentiers marseillais !

Nous étions impatients à l’idée de découvrir cette tige de selle. L’idée de pouvoir débarrasser nos vélos d’un câble les traversant n’était pas sans nous séduire. Sur le papier, cette tige de selle ne nécessite qu’une petite commande placée au guidon pour être utilisée.
En pratique, c’est tout aussi simple. La tige de selle Magura Vyron s’installe « normalement » dans le tube de selle et est compatible aux diamètres 30,9 et 31,6mm. Et, comme on l’a dit plus haut, il n’y a aucun fil ou câble à passer.
Sur le guidon, nous retrouvons la commande e-Lect, qui est tout bonnement identique à celle proposée avec les fourches et les amortisseurs « connectés » de la marque. Elle s’installe rapidement à l’aide d’un simple élastique. Trois boutons sont présents sur la commande mais seul le bouton rond est nécessaire pour actionner la tige de selle. Les deux autres commandes ne sont utiles qu’à partir du moment où une fourche ou un amortisseur Magura e-Lect est connecté.
Le « lien » de connexion avec la tige de selle s’effectue simplement. Une fois à proximité, la technologie ANT+ ( déjà très présente sur nos appareils électroniques, comme nos téléphones) permet de les coupler en appuyant longuement sur un bouton de chaque élément.
Sur la tige de selle, on repère une interface micro-USB qui permet de la recharger ainsi qu’un interrupteur On-Off. La zone est protégée par une trappe en silicone. Cette « excroissance » à l’arrière de la tige de selle permet toutefois d’installer une sacoche (pour les amateurs…).
Une autonomie de 2 mois, soit 400 impulsions, est annoncée pour la tige de selle et la procédure de recharge (via le port micro-USB) dure 3 heures. Magura utilise une batterie NiMH pour la tige de selle et c’est une simple pile plate de grande diffusion (CR-2032) qui s’installe dans la commande par une petite trappe similaire à celle que l’on retrouve dans nos montres.
En cas de non utilisation, l’électronique de la tige de selle se met en veille au bout de 5 minutes. Une simple impulsion permet de réactiver le système. En cas de panne de batterie, il est possible de passer en mode « manuel » et d’activer la tige de selle une quinzaine de fois, soit de quoi rentrer chez soi dans de bonnes conditions.
Du côté des dimensions, la tige de selle télescopique Magura Vyron mesure 446mm de long et son débattement est porté à 150mm. Une pression de 12 bar est recommandée et Magura intègre son fluide « Royal Blood » pour la partie hydraulique. La selle s’installe au sommet de la Vyron par un système classique à 2 vis.
Sur la balance, elle affiche 595 grammes, ce à quoi il faut ajouter les 16 grammes de commande, soit un total de 611 grammes. Reine sur le marché, la Rockshox Reverb Sealth de 150mm de débattement est annoncée à 570 grammes.
Cette tige de selle télescopique se veut haut de gamme et sera commercialisée à 400 euros, un tarif que les développeurs n’ont pas souhaité dépasser. Conçue en Allemagne, elle est également montée dans le pays, chez BEFRA, le spécialiste de l’électronique choisi par Magura. La Vyron sera garantie 2 années pour tous ses acheteurs et devrait arriver en magasin au courant du mois de mars.
En pratique
L’idée du « sans fil » a de quoi séduire. Les mécanos, monteurs et tous les bricoleurs connaissent l’enfer que peuvent représenter les passages de câbles à l’intérieur des cadres.
Les possesseurs de plusieurs vélos apprécieront également la possibilité de n’avoir plus qu’une tige de selle très facile à faire passer de l’un à l’autre. Pour l’avoir fait nous même, l’installation de la commande et de la tige de selle ne prend pas plus de quelques secondes. La recharge est tout ce qu’il y a de plus aisé et le système d’attache de la commande est très, voire probablement trop, facile (nous en reparlerons plus loin).
L’idée d’accueillir un composant électrique sur un vélo peut rebuter certains d’entre nous. Echaudés par la façon dont l’électronique s’est invitée dans nos voitures, nous pouvons comprendre certaines réactions. Il est en revanche totalement contre-productif de lutter contre le progrès, il suffit d’être capable de prendre le recul nécessaire et de connaitre nos besoins. Après maintenant deux saisons, le dérailleur électrique Shimano Di2 semble trouver sa place sur de nombreux vélos hauts de gammes et démontre une excellente fiabilité pour sa partie électronique, l’amortisseur e:i Shock développé par Lapierre est un réel plus (retrouvez notre récent test ici: www.vojomag.com/lapierre-zesty-am-527-ei-shock-partout-tout-le-temps) et les produits de la gamme e-Lect de chez l’Allemand Magura ont un certain succès et nous pouvons souligner la fiabilité du système e-Lect pour fourche, que nous utilisons depuis près de 3 ans sans souci. L’électrique ouvre la porte à de nouvelles pannes, mais les apports des produits sont parfois non négligeables.
À l’entrée du parc naturel des calanques de Marseille, nous retrouvons Morgane Such. Pilote d’enduro pour la marque Rotwild, qui découvre en même temps que nous cette tige de selle qui équipera son vélo cette saison. Thibaud de chez Magura nous a donné rendez-vous pour découvrir le produit de la marque. Sur le vélo de Morgane, il nous aura fallu plus de temps pour démonter la précédente tige de selle que pour installer ce nouveau modèle.
Morgane découvre le produit et trouve assez rapidement ses marques. Les 446 mm de la tige de selle butent sur le coude du tube de selle, Morgane est un petit peu plus haute qu’habituellement mais elle part tout de même sur les sentiers. Un test sera donc préférable avant la monte d’une telle tige de selle sur un cadre de petite taille.
La commande s’installe entre le frein avant et la poignée sur le guidon de Morgane. Le contact avec la commande n’est pas des plus fermes mais son utilisation est simple, bien que le bouton principal pourrait être plus large.
On appuie sur le bouton de la commande, sans le maintenir, et dans les 0,2 seconde qui suivent, la tige de selle entame sa montée.
Ce petit temps de latence est surprenant quand on est habitué aux tiges de selles télescopiques concurrentes, mais il y a semble-t-il une petite habitude à prendre. Un test prolongé nous permettra de déterminer si ce paramètre est important ou non.
Pour la descente, la procédure est identique, on appuie sur le bouton et, sans avoir besoin de le maintenir enfoncé, on dispose de quelques instants pour faire descendre, grâce à notre poids, la tige de selle.
Pour baisser la tige de selle à une hauteur intermédiaire, où pour arrêter la montée, il est nécessaire de bloquer la selle pendant un petit instant. Sur nos vélos, il nous arrive fréquemment de faire grimper la tige de selle à mi-hauteur avant de nous asseoir, cette particularité de la Vyron nous intrigue donc.
Le temps de notre séance photo, Morgane prend ses marques avec cette nouvelle tige de selle qu’elle ne semble pas avoir de mal à la manipuler. Un petit bruit, presque imperceptible, accompagne le déclenchement du système e-Lect.
Amenée à monter des pentes en portant son vélo pour les besoins de notre séance photo, Morgane n’hésite pas à soulever son Rotwild par le bec de selle. La tige de selle reste en position basse et ne se déploie pas sous le poids du vélo, c’est un point positif pour la Vyron !
Notre avis:
À l’issue d’une demie-journée de prise en main et de manipulation, il est bien trop tôt pour formuler un réel verdict comme nous pourrions le faire après un test longue durée. Un certain nombre de questions sont tout de même soulevées. Avec un petit temps de latence au déclenchement, la rapidité de montée de la tige de selle est-elle suffisante ? Si oui, l’est-elle pour toute les utilisations ou est-ce qu’un pilote de compétition sera limité par ce manque de réactivité ? La même question se pose pour l’arrêt de la selle à mi-hauteur. La nécessité d’exercer une pression en s’asseyant constitue-t-elle un frein ? L’autonomie et le lien entre la commande et la tige de selle semblent maitrisés, et c’est une bonne chose, mais nous devrons vérifier sur la durée. Côté ergonomie, un test longue durée nous permettra aussi d’établir si la commande en plastique maintenue par un simple élastique est suffisante pour une utilisation soutenue. Il conviendra, de la même manière, de juger de la tenue de la trappe en silicone protégeant le port micro-USB. Pour 400 euros, la tige de selle télescopique Magura Vyron est une belle innovation et l’intérêt du public est au rendez-vous. Le « sans-fil » fera à coup sûr le bonheur des mécanos, mais comblera-t-il également les utilisateurs ? Cela reste à définir et il nous tarde de pouvoir tester la Magura Vyron sur une plus longue période !
Découvrez le petit clip que nous avons réalisé avec Morgane pendant cette journée de découverte de la Vyron:
[field name=iframe]
Retrouvez plus d’infos sur le site officiel de la marque: www.magura.com