Lux Southern Tropical Challenge : une course 5 étoiles

Par Julien Delaet -

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Lux Southern Tropical Challenge : une course 5 étoiles

Lorsqu’on évoque une sortie VTT fin novembre, les premières choses qui nous viennent à l’esprit sont certainement le froid, la boue, l’humidité. Cependant, il est possible d’échapper à ces mauvaises conditions climatiques… le temps d’un séjour à l’Ile Maurice !C’est ce que nous propose l’organisation du Southern Tropical Challenge, qui se déroule chaque année fin novembre. Cette course à étapes, qui se court par équipes de deux, comprend un prologue et 3 jours de course. On vous conseille vivement de prolonger ce séjour par une semaine de vacances sur les magnifiques plages de sable blanc, à l’ombre des cocotiers !

Cette belle organisation qui existe depuis 2010 a vu évoluer son concept de course itinérante en 2014 avec l’arrivée d’un nouveau partenaire : la chaine hôtelière Lux Resort, très active dans l’organisation d’événements sportifs à Maurice. Celle-ci souhaitait proposer une course alliant défi sportif et convivialité au sein d’un endroit paradisiaque… Le complexe hôtelier Tamassa Resort, situé dans le sud de l’île à quelques encablures du parc national Black River, était dès lors tout désigné pour accueillir l’événement ! Maintenant que les présentations sont faites, venons-en à ce qui nous intéresse le plus ici, à savoir la course.

Prologue :

2217h01 : c’est parti pour notre binôme ! Une première partie de parcours, nez dans le guidon, permet de faire monter la température du moteur… Après 6 kilomètres, nous attaquons une rampe bien raide en sous-bois. Le dénivelé est presque entièrement concentré sur une seule ascension. Quelques racines et pierres bien glissantes rendent le tracé un rien technique mais dans l’ensemble tout passe correctement.

37Nous traversons de grandes pâtures et retrouvons une piste plus caillouteuse avec une superbe vue sur le rivage et ses plages de sable blanc. Le dernier raidard nous oblige à passer en force juste avant de basculer sur une descente peu technique. On file à toute allure à travers les arbustes et les broussailles, qui viennent nous fouetter les bras et les jambes ! La plage ainsi que la ligne d’arrivée sont en vue. L’effort fut bref et intense mais suffisant pour cette journée d’adaptation aux températures tropicales.

Etape 1 :

A nouveau, nous prenons la direction du Morne où a lieu le départ de cette première étape. Au programme du jour, 58km et 1200m de positif. Les 7 premiers km sont fictifs et donc neutralisés juste derrière les voitures de l’orga. L’ambiance est détendue et sympathique au sein de ce peloton de 130 coureurs, ça discute, ça rigole, bref ,personne ne se prend le chou !

16Trêve de plaisanteries, le balisage nous dirige à droite et la meute est lâchée. Nous pénétrons dans une réserve naturelle aux allures de savane africaine ! La première difficulté pourtant pas très longue s’occupe déjà de faire la sélection.

Notre organisme, pas encore habitué à cette chaleur, souffre déjà bien des températures. Le parcours continue à tournicoter sur une belle enfilade de singletracks, juste avant de retrouver une portion de route qui nous emmène à l’entrée du parc national Black River… Enfin, voici le premier waterpoint, ça tombe bien, nous sommes déjà totalement à sec ! Remplissage des deux bidons et c’est reparti pour l’ascension des Camphriers et ses 5km de grimpette comportant plusieurs passages à plus de 25%…

Dans cette forêt tropicale, la chaleur combinée à un taux d’humidité maximum ne fait qu’accroitre notre impression de rouler dans un sauna ! A peine le temps de boire une gorgée d’eau que j’ai déjà une énorme sensation de soif. Nous continuons à évoluer sur des chemins gras et jonchés de pierres, tantôt sur le vélo, tantôt à pied… Arrivés au sommet à près de 650m, nous avons droit à une vue panoramique sur les alentours.

38Place maintenant à une longue section toute plate sur piste, principalement en sous-bois où de gros bourbiers font leur apparition. Nous restons littéralement scotchés par endroit ! Un dernier arrêt pour remplir les bidons avant d’attaquer l’ultime section de cette étape, la descente de Watook. Dans l’ensemble peu technique mais comportant tout de même quelques pièges sous les feuilles mortes…

1La forêt tropicale laisse d’un coup place aux champs de cannes et à nouveau une piste rapide et cassante nous amenant directement devant notre hôtel. Place maintenant à un peu de détente…

Etape 2 :

36Dorénavant, plus de transfert puisque chaque départ et arrivée se fera depuis et vers notre QG du Tamassa. Cette deuxième étape, avec ses 45km et 1300m de D+, s’annonce compliquée à la vue du déluge qui s’abat dès notre réveil sur le Sud de l’île… mais cela ne dure pas très longtemps ! Laurent, le speaker, nous informe sur l’état du terrain qui s’annonce particulièrement glissant par endroit. En effet, les fortes pluies combinées à un terrain très dur et poussiéreux provoquent ce qu’ils appellent ici l’effet miroir. En résumé, vous avez la sensation de rouler sur une route verglacée. Bref, ça s’annonce tendu !

348h30, c’est parti pour 700m d’ascension avec toute la dernière partie descendante de l’étape d’hier. Cela commence par la piste à travers les champs de cannes, jusqu’au pied de Wattook, où Karl Platt n’hésite pas à imprimer un rythme bien costaud. La course s’accélère encore un peu dans les première rampes bétonnées et bien raides…

10Chacune des équipes prend son propre rythme jusqu’à atteindre le sommet. La route de Chamarel permet ensuite de s’alimenter et récupérer un peu avant d’attaquer la partie la plus critique. Du négatif bien pentu à travers une végétation luxuriante, où comme expliqué au briefing la moindre erreur se paie cash !

26Le tracé redevient beaucoup moins exigeant, ce qui nous permet de profiter des fabuleux paysages de cartes postales. Nous continuons à évoluer entre les lieux dits de Rivière Noire et Bois Chéri, où ce sont principalement des grands domaines privés que nous avons la chance de traverser. Les 5 derniers kilomètres sont identiques à la première étape, puisqu’à nouveau nous traversons les champs de cannes jusqu’aux portes de l’hôtel Tamassa où s’adjuge notre arrivée. Il est à peine 10h45, ce qui nous permet de profiter pleinement du reste de la journée.

Etape 3

40Nous voici déjà au départ de l’ultime étape de ce Southern Tropical Challenge, pour une dernière virée de 45km et 1200m de D+ ! Petit échauffement sur les 7 premiers kilomètres, qui sont neutralisés jusqu’à l’entrée du premier domaine privé.

49D’entrée, nous avons droit à une bosse hyper raide sur environ 3km, le peloton éclate littéralement et chacun prend son rythme de course ! Nous alternons donc plaques de bétons dans les passages les plus raides et pistes en terre sur le reste…

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Arrivés au sommet, nous basculons sur un sentier bien technique où le pilotage est de mise. Deux kilomètres plus loin nous retrouvons la sœur jumelle de cette première côte bien raide ! Nous payons quelque peu nos efforts, mais profitons à chaque instant du décor qui s’offre à nous, tantôt lorsqu’un troupeau de biches traverse juste devant nos roues ou bien encore lorsque nous apercevons l’océan en toile de fond.

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Après avoir passé ces deux bosses, le parcours devient plus roulant tout en restant très joueur. Petit arrêt express au ravito pour remplir les bidons et c’est reparti pour attaquer la dernière partie de l’étape. Nous pénétrons une fois de plus dans un domaine de chasse au sol rouge et aux allures de paysages sud-américains ! Un passage à gué et quelques raidards viennent ponctuer cette magnifique fin de parcours.

41
A 10 km du terme, nous lançons nos dernières forces dans une côte à la limite du franchissable. Ca pique dans les jambes ! Nous entamons ensuite notre ultime descente vers la mer en passant dans un sous-bois qui nous emmène jusqu’au pied de Wattook.

27La fin est archi connue avec cette piste toujours autant défoncée à travers les champs de cannes, nous menant jusqu’à l’arrivée.

La plupart des concurrents ne tardent pas à arriver pour profiter d’un énorme buffet et recevoir leur cadeau de finisher. Côté résultats, c’est la paire Bulls composée du quintuple vainqueur de la Cape Epic, Karl Platt, et du jeune retraité Thomas Dietsch, qui remporte cette 7ème édition du LSTC. Second, le team Rose Vaujany de Stefan Thum et Remi Laffont a quelque peu manqué de chance dès la première étape. Les réunionnais Gregory Maillot et Mathieu Desserpritt complètent le podium scratch.

23Un bilan 100% positif pour cette course exotique qui n’a rien à envier aux grandes organisations. Le concept «course vacances» est bien rodé, tant au niveau de la gestion des parcours que de la logistique mise en place tout autour de l’événement. Nous tenons à remercier Lux Sport et Tamassa Resort pour leur accueil et leur sympathie. Nous avons passé un séjour inoubliable sur cette île paradisiaque !

Si cet article vous a donné l’eau à la bouche, sachez que la prochaine édition du LSTC se tiendra du 2 au 5 novembre 2017.

ParJulien Delaet