Les coups de coeur de la rédaction en 2024
Par Léo Kervran -
En tant que média spécialisé, nous sommes amenés à tester et voir beaucoup de choses au cours d’une année. Parmi tous ces objets qui passent dans nos mains, toutes ces destinations que nous avons l’occasion d’explorer, tous ces évènements sur lesquels nous nous rendons et tous ces sujets que nous traitons, certain(e)s sortent du lot et nous marquent plus que d’autres. Voici les coups de coeur de chacun des membres de la rédaction édition 2024 :
Adrien
Les Jeux olympiques en France
Impossible d’évoquer cette année 2024 sans que les Jeux olympiques ne me revienne en mémoire. En plus d’être les premiers que je couvrais pour Vojo, le fait que ceux-ci soient organisés en France m’a permis de les vivre de l’intérieur, directement sur les bords du circuit, et entouré du public français.
Si vivre cet évènement sportif marquant en personne était une véritable chance, ma mission lors de ces deux journées de course VTT était aussi d’aller à la rencontre du public, des supporters français et étrangers… et parmi lesquels se cachaient parfois des lecteurs. Bref, un moment de partage et de passion absolument génial : Paris 2024 | Les Jeux olympiques en France : au-delà de toutes nos attentes !
La direction prise par certains e-bikes
« Plus avec moins », « le meilleur des deux mondes », « plus léger mais plus puissant »… Cette année, j’ai participé au lancement de plusieurs nouveaux modèles d’e-bikes, qui malgré bien des différences, affichent une philosophie similaire : celle de proposer une assistance musclée tout en conservant un châssis au poids contenu.
Orbea Rise, Cannondale Moterra SL, YT Decoy SN, Mondraker Crafty… Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ! Si le poids n’est pas le seul facteur en tant que tel, c’est plutôt le rapprochement général que l’on peut observer entre les « power e-bikes » et les « e-bikes light » qui me plaît beaucoup ! Avec mes 63 kg tout équipé, j’avais parfois du mal à réellement prendre plaisir sur ces machines qui faisaient (presque) la moitié de mon poids et sur lesquelles la répartition des masses était peu, voire pas optimisée. Une chose est sûr, la route va encore être parsemé de virages mais on ne gardera que le meilleur des deux mondes au bout du compte : le plaisir de pilotage.
La joie des sorties nocturnes
Rejoindre la rédaction de Vojo était un rêve et c’est avec un plaisir infini que je tente de partager ma passion au travers des articles et photos que vous pouvez découvrir chaque jour. Malgré tout, il n’y a que 24 h dans une journée et il est parfois difficile de combiner tous les impératifs afin de libérer du temps pour « simplement rouler »… Autrement dit, rouler pour décompresser, se vider l’esprit et profiter du moment, et non pour une séance photo ou pour tester du matériel, moment durant lesquels le cerveau est en ébullition.
J’en suis venu à rouler plus souvent en nocturne, particulièrement le matin avant de démarrer ma journée. C’est quelque chose que j’ai toujours apprécié, mais qui a pris encore davantage sens ces derniers mois : le calme des forêts, le côté poétique du seul sentier éclairé dans l’immensité sombre, les premiers rayons du soleil. J’y ai retrouvé mon moment d’évasion sur le vélo, spontané et avec pour seul objectif de profiter et de lâcher prise. Je recommande doublement cette thérapie !
Léo
Aider les autres à se sentir bien sur leur vélo
Au milieu du ballet incessant des nouveautés, on en oublie parfois l’essentiel. Nos vélos sont plus complexes qu’ils ne l’ont jamais été mais tout le monde ne prend pas le temps de les régler correctement. Question de temps, de connaissances, de curiosité, de confiance en soi… Cependant, blâmer ne sert à rien et appeler à l’action n’est guère plus utile si on n’apporte pas de solutions concrètes. A ce titre, les deux articles publiés en début d’année autour de cette thématique (Coupez votre cintre, vous nous remercierez ! et Dégonflez vos pneus (de gravel), vous nous remercierez !) sont quelque chose dont je suis particulièrement content.
Aider les autres à se sentir bien sur leur vélo, c’est une de mes principales motivations au quotidien et quand on a en plus l’occasion de vous impliquer directement dans le processus, comme ce fut pour le cas pour l’article sur les pneus de gravel, c’est encore plus sympa ! Et si le sujet vous intéresse aussi (j’espère que c’est le cas), sachez que nous avons déjà quelques pistes dans le domaine pour 2025.
La sacoche Ortlieb Seat-Pack QR
Une sacoche, ce n’est peut-être pas ce qu’il y a de plus excitant mais celle-ci m’a donné goût aux voyages en vélo. Polyvalente avec ses diverses sangles ou élastiques, complètement imperméable et facile à installer, l’Ortlieb Seat-Pack QR se distingue surtout de la concurrence par sa stabilité. Sa conception particulière fait que rien ne bouge, même en danseuse ou sur les pistes les plus chaotiques, et son volume de 13 L donne déjà une belle liberté. Pour ne rien gâcher, la finition est très flatteuse et depuis notre essai Ortlieb a même ajouté un nouveau coloris dans son catalogue.
Changer de rythme
Mettre le vélo de côté pour y reprendre goût ? A être toujours dans l’instant pour vous parler des dernières nouveautés en matériel ou pour couvrir l’actualité sportive, on tombe parfois dans une drôle de routine avec l’impression bien peu agréable de ne pas avoir de contrôle sur le programme ou le rythme. Comme Adrien un peu plus haut, je ne parvenais plus à rouler sans penser à autre chose, à simplement profiter du moment. Mais contrairement à lui, j’ai trouvé la solution ailleurs que sur le vélo.
Réalisée à la faveur d’excellentes conditions en montagne à la fin de l’automne, l’ascension avec Julien (l’homme derrière la caméra et les images de la moitié des vidéos Vojo, dont la série Trajectoires) des dômes de Miage d’une traite depuis la vallée et le retour en parapente m’ont rappelé qu’on pouvait aussi prendre le temps. Arrêter cette course effrénée vers l’avant et savourer le plaisir d’être dehors (en montagne tant qu’à faire), de l’aventure sur des chemins inconnus, de partager un moment sans penser au matériel qu’on a entre les mains ou à la qualité des sentiers. Le « simplement rouler » qu’évoquait Adrien, en somme. J’ai hâte de retourner vers ce genre de sortie en VTT en 2025… mais pas trop vite, laissez-nous profiter un peu de l’hiver et de la neige avant !
Olivier
Le Flight Attendant, prétexte pour l’aventure
Parfois, un test prend une tournure inattendue, et une ampleur qu’on ne soupçonnait pas. J’avais déjà eu l’occasion de tester les suspensions électroniques RockShox Flight Attendant XC sur le nouveau Specialized Epic en début d’année, mais la marque nous a proposé un test longue durée par la suite. Plutôt que de « bêtement » enquiller les bornes, je me suis mis en tête de me lancer dans une série de défis, façon « 12 travaux d’Asterix (ou d’Hercule, comme vous voulez) ». Au final, je me suis retrouvé à rouler en Toscane sur des trails dont je ne soupçonnait pas l’existence et à en oublier la tombée de la nuit (pourtant tardive, on était en plein mois d’août) ; à passer une de mes plus belles journées sur le vélo à Bormio entre 2 et 3000 m d’altitude ; ou encore à me remettre au XC et au marathon.
Au-delà du test, j’ai simplement vécu quelques-uns de mes plus beaux moments récents sur le vélo. Puis, après quasiment 20 ans d’errements (j’ai eu l’occasion de rouler avec les premières suspensions électroniques Noleen/Proflex, ou encore avec le Cannondale Simon… eh oui, je ne suis plus tout jeune !), je me suis dit que, enfin, ces petites puces semblaient au point. Et surtout qu’elles servaient à quelque chose d’important : s’occuper de gérer la technique pour le pilote pour qu’il puisse se concentrer sur ce qui compte vraiment… les trails, le paysage, ses sensations.
Le Moustache Game 2025, en version Trail
De bons vélos, on en essaie plein. Et c’est toujours la question piège quand on me demande « c’était quoi ton vélo préféré de l’année ». Pourtant, cette fois, il y en a un qui me vient clairement en tête : le nouveau Moustache Game dans sa version Trail (plus petit débattement). Quand j’ai vu le vélo, je ne l’ai pas vraiment trouvé beau : « C’est un vélo d’ingénieur », m’a dit très justement un confrère. Et, en effet, en le roulant, j’ai découvert un vélo d’un équilibre rare. Un de ces vélos sur lesquels je ne me suis pas senti juste bien, mais avec lesquels j’ai eu l’impression de faire corps. De me sentir invincible dans les montées impossibles, et agile comme un chat dans les descentes.
Puis, il y a aussi ce nouveau moteur Bosch Performance CX de 5e génération. Jusque-là, je n’avais jamais été un grand fan de Bosch, trop brutal à mon goût, trop démonstratif et pas assez dans la subtilité. Mais là, je rejoins Adrien dans ses constats : c’est réjouissant que les fabricants de moteurs n’aillent pas dans la surenchère, dans le toujours plus (plus de watts, plus de Nm, plus de batterie, etc.) mais privilégient la qualité et la symbiose entre le pilote et sa machine.
Les 40 ans du Roc d’Azur en mode vintage
Ce n’est plus un secret, je suis passionné par l’histoire du VTT et je souffre d’une forme de collectionnite assez aiguë. Alors, parfois, c’est rassurant de voir que je ne suis pas le seul et de pouvoir partager cela avec d’autres grands malades. Après la Forestière et sa désormais traditionnelle expo vintage, un autre événement vintage d’ampleur a débarqué au calendrier 2024 pour fêter les 40 ans du Roc. Né des cerveaux fertiles de Fred Glo et de la joyeuse bande de Génération Mountainbike (GMTB), cet événement a rassemblé une cinquantaine de participants, du simple passionné aux plus grands champions (olympique, du monde, de France… il y avait de tout !). Une première qui en appelle d’autres ? On l’espère ! Parce qu’on peut être complètement geek et reconnaître les qualités indéniables des VTT contemporains, et aussi apprécier le charme de rouler en ancêtre. Croyez-nous, ça remet bien les idées en place ! Puis, la sauce a pris pour nombre d’événements vintage dans la moto et l’auto… alors, pourquoi pas dans le vélo ?! Alors, Fred et les gars de GMTB, on se revoit en 2025 ! (Et promis, d’ici là j’aurai sorti mon reportage et mon grand portfolio de l’édition 2024… mea culpa).
Paul
Voir le vélo se développer un peu partout
Si l’industrie du cycle traverse une crise commerciale qui fragilise de nombreux acteurs, l’année qui vient de s’écouler nous a donné deux indicateurs nous permettant de rester optimistes. D’un côté, le nombre de lecteurs de Vojo qui augmente (bienvenue à vous), et le nombre de destinations qui se mettent en ordre de marche pour accueillir un public « vélo ». L’industrie est dans le dur, mais le public reste là. On peut se réjouir de voir de plus en plus de destinations développer des offres VTT et/ou gravel en fonction des particularités de leurs territoires. Longtemps cantonnés à la montagne, le vélo et ses spécialistes s’exportent et développent les arguments qu’on connaît pour se servir du vélo pour promouvoir un territoire. Au côté du VTT, le gravel est un véritable accélérateur. Cette année, j’ai posé mes roues à Bourg-Saint-Maurice, dans l’Ain, à Gérone, Munster, les 3 Vallées ou à Puy-Saint-Vincent (reportage à venir), et partout on s’imprègne des succès d’autres destinations pour construire une offre alliant parcours et services, à destination d’une manne de pratiquants toujours plus large.
Faire découvrir les coulisses de notre sport
C’est ce que je préfère dans mon métier et ça s’est encore révélé vrai cette année. Vous avez tous entendu parler des Jeux olympiques, vous connaissez les grands acteurs de notre sport et vous connaissez les vélos clés du marché. Mon petit plaisir, en plus de vous parler de tout ça, c’est d’aller gratter un peu plus loin, pour vous montrer ce que vous n’avez pas l’habitude de voir : les Jeux olympiques de l’intérieur, la vie de Vincent Tupin derrière ses belles vidéos, le récit de mois de galère de Myriam Nicole pour retrouver le haut niveau… Que ce soit en texte, en photo, en podcast ou en vidéo, tous les moyens sont bons pour vous permettre de comprendre ce qui se passe au-delà des apparences ou des feuilles de résultats.
Découvrir le gravel sous toutes ses formes
Cette année, j’ai pris le temps d’aller découvrir toutes les facettes du gravel qui m’intéressaient. Pour Vojo évidemment, mais aussi simplement pour moi parce que j’ai l’impression de découvrir une autre facette du vélo à chaque fois. Ça ne prend jamais la place sur une autre pratique du vélo, mais ça vient l’enrichir. En gravel, j’ai pris beaucoup de plaisir à sortir de ma zone de confort en me lançant sur la Santa Vall en Specialized Diverge, découvrant au passage 3 formats de course et toute une scène « race ». Quelques semaines plus tard, je posais mes VTT pour attraper un Orbea Terra et découvrir, en petite itinérance, le Pays-Basque, l’Aveyron, l’Auvergne… Le gravel est un excellent outil pour voir du pays, voyager, et changer de rythme tout simplement. En version vacances ou en version « course », j’ai découvert deux autres facettes de ma passion du vélo, et j’ai adoré ça !
Mon Scor 2030
En février, je faisais l’éloge du Santa Cruz Tallboy que j’avais adoré. C’est toujours le cas, mais j’avais envie de découvrir un autre vélo du segment. Léo de la rédaction avait eu un beau coup de coeur pour le Scor 2030, alors je me suis laissé tenter. Le 2030 ne m’a pas déçu dans son montage GX avec les bons composants pile là où il faut. J’ai simplement remplacé les pneus pour des carcasses un peu plus musclées et les disques pour des Sram HS2. Sur le terrain, il est devenu, comme le Tallboy, mon vélo à tout faire : les petites sorties du soir, les grandes balades à la journée, le vélo qu’on emporte quand on ne sait pas à quoi s’attendre. Il est le super complément à mon gros vélo d’enduro qui ne sort que quand le terrain est adapté. Ce petit vélo a du tempérament, il est vif mais offre toutefois une forme de sérénité avec sa géométrie et son héritage « enduro ».
Christophe
Le « sac sur les hanches » Thule Rail 0
Parfois, des petits accessoires tout simples viennent grandement faciliter notre pratique du vélo, et ce Thule Rail en fait partie. C’est à l’occasion d’un shooting avec mon collègue Jeffry que j’ai découvert ce « sac sur les hanches » (comme l’indique joliment Thule sur son site). Avec sa taille réduite, son look sympa et sa couleur passe-partout, il m’a tout de suite tapé dans l’oeil. Son volume de 0,5 L (il existe aussi en 2 L et 4 L) peut sembler rédhibitoire pour certains, mais pour moi c’est au contraire un atout qui oblige à embarquer l’essentiel et à garder le poids réduit, gage de stabilité même quand ça chahute sur terrain technique.
Un multi-outils, un gonfleur et sa cartouche, un manomètre, une patte de dérailleur de rechange et quelques barres énergétiques y prennent place sans problème, pour autant qu’on organise le tout correctement et qu’on se limite à des éléments plutôt « plats ». Mais son immense atout, celui qui fait que ce petit sac est celui que j’emmène par défaut sur quasi toutes mes sorties VTT, c’est sa poche zippée pour le téléphone située au-dessus du compartiment principal. Large et douce pour accueillir votre précieux smartphone en toute sécurité, elle est surtout très accessible, à une seule main et même en roulant. Ce qui est royal quand, comme moi, on utilise son téléphone très souvent pendant une sortie, que ce soit pour prendre des photos et pour consulter Trailforks ou Komoot !
Molini, au-delà de la hype
Si comme moi vous suivez sur Instagram ou YouTube des comptes liés de près ou de loin à l’enduro, vous n’avez sans doute pas pu échapper au « phénomène » Molini. La petite ville italienne a profité d’une hype certaine ces dernières années, notamment grâce à la visite de pilotes de renom comme Jack Moir. Le genre de hype qui, je dois l’avouer, m’inspire toujours un peu de méfiance… Et puis, suite à des pluies diluviennes durant un séjour à Finale Ligure qui ont entraîné une fermeture de l’ensemble du secteur pendant cinq journées consécutives en octobre dernier, la décision est prise : on prend la route vers l’ouest pour aller chercher du terrain plus sec et voir par nous-mêmes si cette hype est justifiée !
La route entre Finale et Molini est une aventure en soi : une heure de route le long de la côte, puis une demi-heure à remonter une petite vallée encaissée, à traverser des villages de plus en plus calmes, jusqu’à finalement aboutir à Molini di Triora. On ne voit pas grand monde et on se demande un peu où on est tombés. C’est sûr, on est loin de la ferveur de Finale Ligure ! On entame une liaison sur route à la pédale pour prendre la mesure du lieu : 17 km et près de 1200 m de dénivelé avalés d’une traite, oups. Mais nous voilà au départ d’une trace de 5,5 km, et une autre de 4,4 km nous attend dans la foulée ! Sapinières, dalles de roche, tapis de racines, petites doubles naturelles, virages dans la pente, paysages incroyables… On se régale, et même si on n’a fait qu’effleurer le potentiel du coin (il n’y aura pas de seconde liaison à la pédale ce jour-là), on comprend mieux la hype ! On reviendra, mais cette fois on réservera des shuttles…
Erase Components
On a tous ce pote qui nous fait doucement sourire avec ses grandes idées et ses grandes ambitions. Pour moi, ce pote c’est Maxime qui, il y a une dizaine d’années si je me souviens bien, m’avait lancé : « Un jour, j’aimerais créer ma propre marque de moyeux ! » C’est beau de rêver… Mais nous voilà fin 2024, et force est de constater que pour Max et son acolyte Thomas, et surtout pour leur marque de moyeux Erase Components fondée il y a quelques années maintenant, ça a été une sacrée année. Elle aura été marquée par des nouvelles machines, des nouveaux produits, des nouvelles couleurs, une présence à l’Eurobike et sur le salon du Roc d’Azur, et vu les idées et projets en cours, quelque chose me dit que ce n’est que le début de l’aventure…
A chaque fois que je vois un de leurs moyeux « made in Belgium » sur un vélo ou en photo sur les réseaux sociaux, je repense à cette phrase de Max que j’évoquais plus haut, aux premiers tests de produits auxquels j’ai eu la chance de participer, à leur premier petit atelier, et je reste sidéré par le chemin parcouru en quelques années. Voilà qui méritait bien une présence dans ces coups de coeur de l’année !