Le tout premier ride de l’Orbea Enduro Team
Par Paul Humbert -
Comme tout nouvel arrivé dans une course, l’Orbea Enduro Team a eu droit à son galop d’essai. Autour de Thomas Lapeyrie, les quatre athlètes de l’effectif se sont réunis pour une semaine de stage, de tests, de réglages et surtout de vélo dans les Albères. Nous étions là pour assister à la toute première journée de l’équipe !
Sous cette dénomination aussi simple qu’efficace se cachent quatre pilotes : Thomas Lapeyrie, Becky Cook, Gabriel Torralba et Javier San Roman.
Caché encore un petit peu derrière, on retrouve un des piliers des différents succès d’Orbea en compétition, le mécano et team manager Julien Brugeas (il compte quelques podiums au championnat du Monde et aux jeux Olympiques…). C’est à l’invitation de ce dernier que nous rejoignons l’Orbea Enduro Team, en stage de préparation dans les Pyrénées Orientales.
Nous sommes loin d’être dépaysés car c’est chez Stephane Couderc, au Cap Néoulous, que nous retrouvons l’équipe et Simon André. Nous avions laissé les deux compères au Canada (www.vojomag.com/decouverte-couleurs-dautomne-au-quebec-1-st-raymond-et-shannahan/) et nous retrouvons le mas qui nous avait déjà accueillis en mai dernier (www.vojomag.com/au-coeur-des-alberes-rendez-vous-en-terrain-connu). C’est presque une coïncidence mais on retrouve nos marques et un accueil toujours aussi chaleureux.
Depuis, certaines de nos photos ont même rejoint les murs de l’atelier.
Petite surprise à notre arrivée, les pilotes et toute l’équipe Orbea posent seulement leurs valises. Alors qu’on s’attendait à les retrouver rodés et à la fin d’une grosse journée de vélo, ils débarquent à peine d’Espagne, d’Angleterre et de France pour seulement prendre leurs marques le lendemain.
Le garage déborde et Thomas, Becky, Gabriel et Javier passent tour à tour dans les mains des deux mécanos pour ajuster une première fois les vélos, effectuer un choix de pneu et donner leurs préférences s’ils en ont.
Il y a du monde au Cap Neoulous car autour de l’équipe s’est réuni un certain nombre de leurs sponsors venus faire connaissance et présenter leurs produits aux trois athlètes. Orbea est bien évidemment présent, mais on retrouve également trois personnes de chez Enve, deux techniciens de chez Fox et deux caméramen.
Choc des cultures, couscous royal, vin rouge et fromage, tout le monde part se coucher après avoir trouvé un terrain d’entente : une petite partie de baby-foot.
Direction Maçanet en Espagne pour la toute première journée de vélo en commun des quatre pilotes de l’Orbea Enduro Team. Si Thomas Lapeyrie a déjà une dizaine de journées de vélo dans les pattes, ses coéquipiers découvrent leurs montures et tous leurs équipements.
Avant de s’élancer, le réveil a un petit côté « Noël » puisque les athlètes déballent, découvrent et essayent les premières tenues fournies par Poc et leurs sponsors.
L’ambition première d’Orbea était de monter une équipe avec deux top pilotes. Pour différentes raisons, la forme initiale envisagée n’a pas été retenue et c’est autour de Thomas Lapeyrie que sont venus se greffer la 10ème du général de la coupe du Monde EWS et deux talentueux espoirs espagnols, la terre natale d’Orbea. Cette première année sera également une année de test pour cette structure.
Après plusieurs années d’existence de la coupe du Monde d’enduro, Orbea décide seulement de se lancer en 2018 alors que la marque espagnole dispose d’un vélo d’enduro depuis longtemps. C’est avec la dernière mouture du Rallon lancée l’été dernier (et on vous invite à retrouver notre compte rendu : www.vojomag.com/premier-essai-lorbea-rallon-r5-carbone-au-coeur-des-pyrenees) qu’Orbea a le sentiment de pouvoir proposer une machine prête à faire tomber les chronos. On passe sur les spécificités techniques, à l’exception d’une seule : le vélo est équipé de roues de 29 pouces et c’est une donnée à laquelle les riders doivent s’habituer.
A quelques kilomètres de la frontière française, Maçanet de Cabrenys est une petite commune espagnole qui développe des tracés VTT, et c’est une piste d’enduro dégagée pour l’occasion qui attend les riders. Orbea installe son camp de base à mi-parcours et les riders passent tour à tour entre les mains des techniciens de chez Fox.
Les indications sont timides et tout le monde cherche ses marques. Les pilotes avancent à taton et les techniciens cherchent à les aider. Il en va de même du côté de l’équipe d’Enve, avant d’être question de pressions de pneus, il faut déjà choisir la monte appropriée car tout changement de sponsors nécessite une bonne dose d’adaptation.
Tous n’ont pas la même aisance dans leurs réglages des vélos mais au fur et à mesure des passages, le tout s’affine pour arriver aux premiers résultats intéressants.
Après la pause de midi, Thomas Lapeyrie a changé d’amortisseur, des cartouches ont été modifiées et pas mal de choses ont évolué : « J’étais vraiment demandeur de véritables séances de testing. Je connaissais Julien (Brugeas, son nouveau team manager et mécano, ndlr) depuis mes années de coupe du Monde XC et on commence à discuter pour qu’il prenne connaissance de mes préférences. »
Du côté des mécanos justement, tout est soigneusement inscrit sur des carnets, la première course de l’équipe se déroulera au Chili pour l’Andes Pacifico et, s’ils ne seront pas encore 100% prêts, l’idée est que le gros du travail de préparation technique soit déjà effectué.
Pendant la journée, les runs s’enchaînent et les pilotes grimpent au sommet à l’arrière du camion de Stephane.
Les quatre pilotes roulent en groupe et il ne semble pas y avoir de disparité flagrante dans les portions techniques.
Becky est propre dans ses passages, les deux jeunes espagnols sont fougueux et Thomas Lapeyrie prend de la vitesse.
Ce dernier courra évidemment sur tout le circuit EWS en 2018 mais il a envie de se faire plaisir et de s’amuser. Après avoir remporté la Mégavalanche de la Réunion, celle de l’Alpe d’Huez lui fait vraiment envie, tout comme la Maxi-Avalanche d’Andorre.
Avant ces échéances estivales, il faudra d’abord passer par le Chili, le baptême du feu sur son nouvel Orbea Rallon : « L’Andes Pacifico va faire du bien, même si je ne suis pas encore prêt, 5 jours de courses seront vraiment très bénéfiques pour la préparation, on progresse vraiment plus vite. »
« Cette saison, on va découvrir pas mal de nouvelles destinations mais je sais déjà que j’ai hâte d’être à Whistler, à la Thuile et à Finale Ligure, même si avant tout, j’ai envie d’être régulier. »
Du côté de sa nouvelle monture, Thomas Lapeyrie est rassuré : « J’avais peur de rouler avec un 29 qui soit mou. Je suis vraiment super content, il descend vraiment bien et il y a un gros gain d’énergie, on se fatigue moins pour aller vite. »
Nous quittons les quatre pilotes, les caméramen et le staff qui entourent l’équipe pour les laisser se concentrer sur leurs derniers passages de la première des cinq journées. On imagine sans mal qu’après cette première expérience en groupe, l’Orbea Enduro Team aura véritablement pris forme. Il restera évidemment beaucoup de travail mais les bases seront là, le lien humain nécessaire à tout bon fonctionnement d’une équipe sera établi et les chronos pourront bientôt être déclenchés.
Rendez-vous très vite pour les premières manches des EWS !
Retrouvez notre présentation du Orbea Rallon (ici) et notre précédente visite au Cap Néoulous (ici).