Le challenge des chefs à VTT : attention, toques en vadrouille !
Par Olivier Béart -
Créé par Patrick Bertron, chef du restaurant Bernard Loiseau à Saulieu, le challenge des chefs n’avait jusque là jamais quitté le Morvan. Mais, le succès faisant sans cesse venir de nouveaux chefs amateurs de vtt, des opportunités se sont créées dans d’autres régions. C’est ainsi que, pour cette édition 2018, c’est Serge Viera qui a proposé d’accueillir la joyeuse petite troupe à deux pas de son restaurant situé à Chaudes Aigues, dans le Cantal. Vojo y était.
Le Cantal : je ne sais pas pour vous, mais de notre côté, cela nous fait immédiatement penser à de grands espaces et à une nature préservée. A part Clermont-Ferrand, il n’y a pas d’autre grande ville à moins de 150km à la ronde.
A l’échelle de la région, Chaudes Aigues prend des airs de centre important alors qu’il garde le charme d’un gros village. On connaît le nom de la bourgade pour ses sources chaudes et son activité thermale, mais depuis quelques années, Serge Viera l’a inscrit sur la carte de la gastronomie internationale en décrochant deux étoiles dans le prestigieux guide rouge. Comme beaucoup de grands chefs, l’homme est très attaché à son terroir et c’est sur le haut d’une colline qu’il a choisi d’établir ses quartiers, dans un ancien donjon auquel est venu se greffer une annexe très contemporaine.
Tiens, mais en zoomant un peu dans cette image, que voit-on ? Mais oui, ce sont bien des vttistes ! Eh oui, nous avons déjà eu l’occasion de vous en parler il y a deux ans lors de notre première participation au « Challenge des Chefs », mais le virus des pneus à crampons est aussi très présent parmi les meilleurs cuisiniers de l’Hexagone !
C’est désormais devenu une tradition : chaque année, ils quittent leurs cuisines pendant 48h afin de s’adonner ensemble à leur passion commune. Si le Challenge des Chefs est né et a grandi jusqu’ici dans le Morvan, la terre d’adoption de Patrick Bertron (photo ci-dessus), chef du restaurant Bernard Loiseau à Saulieu, l’événement est devenu pour la première fois itinérant cette année !
C’était un des rêves de Patrick : que « son » challenge voyage dans toute la France et qu’il puisse passer le témoin à ses pairs pour que, à tour de rôle, ils fassent découvrir à la fois leur région, leur terroir et surtout les plus beaux sentiers sur lesquels ils prennent plaisir à rouler et à se vider l’esprit entre deux services toujours très intenses.
Le premier à avoir sauté sur la balle, on l’a dit, c’est Serge Viera, qui a accueilli le Challenge cette année, et l’organisateur de l’édition 2019 est déjà connu : il s’agira de Bernard Leray qui emmènera ses amis toqués non loin de son restaurant (la Nouvelle Auberge 1* à Wihr au Val), au pied du Petit Ballon d’Alsace !
Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos chefs qui attendent avec impatience d’en découdre ! Chaque année, ils sont sans cesse plus nombreux et le groupe comptait cette année une petite quarantaine de bikers et quasiment une centaine de participants en tout avec les accompagnants.
Fidèle au format « rallye » retenu dès la première édition, Serge Viera a concocté un parcours d’une trentaine de bornes, agrémenté de 4 spéciales, tantôt en montée, tantôt en descente et tantôt mixtes. Les liaisons se faisant quant à elles, bien entendu, à allure libre et en groupe pour profiter de la convivialité du moment.
Dès la première section chronométrée, le ton est donné : s’il n’y a pas de difficulté technique majeure, les qualités physiques des participants vont-être mises à rude épreuve. Serge Viera est un adepte du VAE, et il s’est dit que ses collègues qui roulent sans assistance avaient bien le physique pour venir à bout de quelques monts du Cantal !
Un des grands charmes du Challenge des Chefs, c’est sa mixité. Mixité d’âges, de pratiques (électrifiée ou non), de niveaux et aussi de sexe : rares sont les épreuves à présenter autant de diversité dans un si petit groupe.
Quelques grands noms font aussi le charme et la réputation de l’épreuve. Cette année, outre Patrick Bertron (**), Serge Viera (**) et Bernard Leray (*) dont nous avons déjà parlé, on notait aussi la présence de William Frachot (**), en action ci-dessus.
Jean Sulpice était une nouvelle fois présent lui aussi, et il a une nouvelle fois dominé les chronos ! Malgré la reprise récente de l’Auberge du Père Bise sur les bords du lac d’Annecy, ce grand sportif n’a rien perdu de son coup de guidon !
Il y avait aussi Sébastien Bras et son père Michel, cuisiniers emblématiques de Laguiole, dans l’Aubrac voisin, qui ont fait le choix radical et audacieux de rendre leurs trois étoiles pour que Sébastien, qui a repris les rènes du restaurant puisse laisser pleinement cours à sa créativité sans qu’elle risque d’être formatée, même inconsciemment, par les jugements d’un guide et de ses inspecteurs.
Comme il y a deux ans, nous avons redécouvert avec grand plaisir toutes ces personnalités simples et attachantes, qui ont beau graviter dans les hautes sphères de la gastronomie et du grand luxe, mais qui n’en gardent pas moins les pieds sur terre. Encore plus lorsqu’ils grimpent sur leur VTT et qu’ils redeviennent de simples vttistes, comme vous et nous.
Il n’y a pas non plus que des chefs dans le Challenge, puisque leurs collaborateurs (pâtissiers, directeurs d’hôtel, etc) sont aussi plus que les bienvenus, ainsi que les partenaires du challenge qui sont pour la plupart aussi issues du milieu de la gastronomie (vigneron, chocolatier, fournisseur de vaisselle, etc)… mais aussi du VTT, puisque le Challenge peut compter sur le supports de médias spécialisés comme Velo Vert et Vojo, mais aussi de la marque de vélos électriques NeoMouv (que nous remercions pour le prêt de leur premier vrai vtt full suspendu, qui nous a permis de suivre les traces du Challenge et de faire ce reportage photo dans les meilleures conditions) ou de Michelin qui a équipé tous les participants de nouveaux pneus.
A l’issue de cette journée, le chrono rend son verdict et, comme des gamins que nous sommes tous une fois qu’il est question de VTT, tout le monde se rue sur le classement pour voir qui a été le plus rapide. On décerne aussi les prix pour les plus belles gamelles. Ca rigole, ça se chambre,…
…et ça rigole encore et toujours sur les podiums qui clôturent ces deux belles journées de détente.
Maintenant, il est temps pour chacun de retourner à ses fourneaux et le rendez-vous est déjà pris dans les Vosges l’an prochain !