La route vers le Cape Epic passe par Lanzarote
Par Olivier Béart -
Difficile d’être au top et de se préparer de façon optimale pour le Cape Epic lorsque les conditions météo alternent pluie, froid et neige dans nos régions. Alors, une partie des effectifs de l’Epic Bikers Team 21 a pris la direction de Lanzarote pour s’entraîner pendant une semaine et participer à la 4 Stage MTB Race… où ils ont fait quelques belles rencontres. Récit par Laurent Gouverneur et Jérôme Graces que nous suivons dans leur préparation jusqu’à l’objectif Cape Epic.
Lanzarote est aussi la seconde destination de stage pour notre équipe “A”. Jérôme avait en effet eu l’occasion de partir à Malaga avec quelques routiers pro en décembre pour accumuler des kilomètres et renforcer son endurance. Pour ma part, j’avais du y renoncer pour des raisons professionnelles. Le but de ce voyage est double : prendre part à un stage officiel de préparation au Cape Epic et ensuite participer à une course vtt de 4 jours pour prendre du rythme et faire un test grandeur nature en mode “duo”. Notre lieu de villégiature est le célèbre Club La Santa. Connu pour accueillir de nombreuses équipes professionnelles (dont l’équipe olympique belge chaque année), ce club est entièrement dédié à la pratique sportive. Créé il y a 30 ans par des danois et fréquenté massivement par des …danois et anglais, il est en outre en cours de rénovation et a vu sa taille doubler par la construction d’une toute nouvelle partie (appartements très modernes, 2 nouvelles piscines , salles de sport,…) le long du lagon. Arrivés sur place le vendredi, nous manquons le briefing du stage. Au niveau des moniteurs, Sally Bigham, dont la préparation est décalée suite à une opération en hiver, a préféré renoncer pour se consacrer à de l’entraînement à Gran Canaria. Le stage sera donc mené par Karl Platt, qui a participé à toutes les éditions du Cape Epic (abandonnant juste l’année passée sur chute) et qui a remporté 4 éditions. Il aussi créé le team Bulls en 2007 après avoir roulé pour Rocky Mountain. Cette équipe est désormais incontournable sur les marathons et engagera pas moins de 3 équipes favorites au Cape Epic cette année. Avec notamment aussi Urs Huber (dernier vainqueur du grand raid), Tim Böhme ou Simon Stiebjahn. Après une petite reconnaissance de l’étape 1 du samedi, nous faisons assez vite la connaissance de Karl , qui, présent cette année sans le reste de l’équipe Bulls, nous rejoindra à plusieurs reprises pour les repas avec Tobias, son mécano. L’occasion de bénéficier de son expérience mais aussi d’apprendre de nombreuses anecdotes de course. Nous ne trahirons rien ici mais parmi les nombreuses anecdotes qu’il a pu nous livrer, nous pouvons juste révéler que le prix du coureur le plus sympa revient bien à Hermida ! Après le petit déjeuner, nous partons à 3 avec Karl pour nous échauffer. Celui-ci, nous apprendra d’ailleurs qu’il ne s‘échauffe pas avant les étapes du Cape Epic (pas plus qu’il ne s’étire après)… Globalement, son premier conseil pour nous est : “cela se passe beaucoup dans la tête, arrivez préparés mais ne vous posez pas trop de questions et faites ce que vous faites d’habitude”. L’étape 1 fait 38 km et démarre très fort. Le peloton est composé de 260 coureurs. Par rapport à ma première participation il y a 2 ans, il y moins de coureurs connus comme Sergio Mantecon,… (beaucoup de coureurs du top sont partis à la chasse aux points UCI à la Costa Bianca qui se déroule en même temps) mais le niveau global semble plus élevé. Ca démarre par une longue côte et ca va vite… A mi-course, nous sommes pointés aux alentours de la 50° place. Las, après quelques petites bosses bien raides à mi-parcours, je le payerai un peu plus loin, probablement victime d’un manque de sommeil et de problèmes gastriques juste avant de partir. Jérôme lève donc le pied sur la 2° partie pour m’attendre et nous perdons une vingtaine de place sur la partie sablonneuse du retour. Au final, nous sommes pointés vers la 80° place après cette première étape. La deuxième étape est plus longue est nous emmène vers de le parc national de Timanfaya (réserve biosphère de l’Unesco). Dans la première partie, je ressens à nouveau le manque de puissance de la fin de l’étape de la veille. Pas de “jus” ! J’en finis même par demander à Jérôme de ne plus m’attendre. A ce moment, je suis même proche de l’abandon… Assez paradoxalement, le long chemin éprouvant de pierres vers le volcan me permet de retrouver un peu de forces et j’aborde finalement les 20 derniers km à un bon rythme. Ceux-ci sont d’ailleurs constitués de parties assez ludiques et assez techniques. Plutôt amusant ! Jérôme a poursuivi sa remontée et finit dans le top 50 alors que je termine à 7 min. Nous démarrons avec Tom Kristensen, qui participe au stage, pour rejoindre le départ sur la plage de Famara, situé à une heure de route du club. On l’a rencontré au terme de la première étape et le courant est bien passé ! Tom Kristensen est véritablement une légende du sport automobile. Avec 9 victoires aux 24h du Mans à con compteur, celui qui a pris sa retraite depuis quelques mois est surnommé “Monsieur Le Mans”. Il a aussi été pilote d’essai en F1 après avoir remporté plusieurs championnats de monoplace au Japon. Un grand honneur de rouler avec lui, d’autant qu’il est très sympa et humble. L’étape CLM comporte 20 km et nous fait rallier la plage au sommet de lîle à près de 670 m. Le départ se fait un par un dans l’ordre inversé du classement, avec des départs donnés toutes les 30 secondes au rythme de … Tres, dos, uno… Salida ! Nous démarrons par une longue ascension, puis basculons sur une partie plus technique ponctuée par une descente avant de terminer par une longue côte vent de face (et avec ces fameux chemins en “tôle ondulée”) vers le sommet. Eprouvant ! Au final, je termine ces 21 km (900 m D+) dans un temps de 1h09, juste devant Tom Kristensen (qui roule sur le vélo de Karl Platt, reparti), alors que Jérôme nous colle 3 minutes. Définitivement un bon aperçu du prologue qui nous attend à Table Moutain ! Assurément l’étape reine avec 95 km et 2000 m de dénivellé positif. Après un départ plus calme mais néanmoins dificile à mon niveau, nous trouvons notre rythme de croisière. Au fil des portions techniques, cassantes et sablonneuses, nous revenons sur Tom Kristensen, qui roule vraiment dans un rythme proche du nôtre. A 3, nous revenons sur un groupe d’une dizaine de coureurs. Le rythme est bon et nous roulons bien. A la faveur d’un singletrack en flanc de colline et alors que je mène le groupe, nous revenons sur le groupe de Blaza Klemencic (photo ci-dessus). En bas de la descente, je me retourne mais il n’y a plus de Jérôme ! Les autres m’apprennent qu’il a crevé… Après 10 bonnes minutes, il me rejoint finalement après avoir effectué une réparation de fortune sur son pneu déchiré. Nous repartons de plus belle avant d’aborder la longue côte vers le sommet de l’île. Je l’avais déjà faite il y a 2 ans mais je ne me souvenais plus de sa longueur : 10 km ! A “froid” après cet arrêt et un peu à cours d’énergie, je peine à suivre Jérôme qui doit monter avec le frein à main. Nous apprendrons par la suite que le petit groupe que nous avons rejoint était en fait en train de s’alimenter en vue de cette asension. Ils ont en suite accéléré et Tom n’a d’ailleurs pu les suivre. C’était probablement la bonne tactique au niveau de la gestion de course. Leçon à retenir ! Au sommet, nous retrouvons un gros rythme et les terminons les 40 derniers km en mode “race”. Les belles portions s’enchaînent et nous reprenons une vingtaine de coureurs. Au passage, nous heurtons chacun le même cactus dans un virage rapide. A l’arrivée, je retirerai d’ailleurs 2 longues épines de 1,5 cm qui étaient complètement enfoncées dans mon tibia ! Malgré la crevaison, nous terminons l’étape et ses 95 km en 4h47. C’était vraiment une super étape et nous espérons retrouver ces sensations et ce plaisir de piloatge sur le Cape Epic ! Au classement général, c’est le danois Soren Nissen (ci-dessus) qui l’emporte après 3 succès d’étape. Il aura cependant dû “cravacher » dans la dernière étape après une crevaison dans les tous premiers km. Après un clm de 95 km, il termine finalement 4° de l’étape et conserve à peine 40 secondes d’avance sur l’allemand Kreuchler et le jeune espagnol Guerra (Scott). En discutant avec Soren, nous apprendrons qu’il habite en fait Diekirch (Luxembourg) à une vingtaine de km de chez nous ! Semi-professionnel, il bosse à mi-temps dans un magasin de vélo et écume les marathons européens. A son palmarès l’année passée : le roc d’Ardennes, le Houffamarathon ou encore une 2° place à la Sella Ronda ! Assurément du lourd… Avec son équipier norvégien (4° de la course), ils seront soutenus par Stevens au Cape Epic avec comme ambition un top 10. Chez les Dames, la victoire revient facilement à la slovène Blaza Klemencic, bien connue sur le circuit mondial XC. Blaza roulait globalement dans nos temps (un peu devant) et devra sûrement s’employer pour suivre sa co-équipière Sally Bigham qui ambitionne une nouvelle victoire sur le Cape Epic (et donc un top 50 au général). Désormais plus que 6 semaines et nous y serons ! Pour plus de détails sur les aventures de l’Epic Bikers team 21, rendez-vous sur le blog : www.epicbikersteam21.comEtape 1 : le sprint !
Etape 2 : l’étape XC
Etape 3 : le CLM
Etape 4 : le marathon
Nos conclusions