Jura Sick Race | Ventriglisse avec Thomas Lapeyrie
Par Paul Humbert -
Après trois annulations successives, la Jura Sick Race aurait pu ne jamais avoir lieu. C’était sans compter sur la détermination des équipes de l’enduro du Ghetto, de l’enduro Jura et de Jura Sick Guide qui ont uni leurs forces pour produire un enduro/mass-start que Thomas Lapeyrie est parti découvrir pour Vojo. Un peu de neige de printemps, ça vous dit ?
La course se déroule sur les pistes de l’enduro du Ghetto, qui s’est déjà fait un nom avec l’évènement du même nom, et on passe d’ailleurs sur certaines pistes qu’ils ont officialisées dans la station des Monts Jura. De l’autre côté de la montagne, côté Jura, on retrouve François Bailly-Maître, l’association de l’enduro Jura et la boîte de guides Jura Sick Guide. Quand on mélange le tout ça donne la Jura Sick Race avec deux spéciales chronométrées le samedi qui nous positionnent en grille pour une mass-start sur la neige le dimanche matin. De mon côté, j’ai évidemment un long passif de compétiteur en enduro et j’avais envie de me prouver que j’étais capable de remettre un dossard après une blessure au dos l’année dernière. Mais quand Paul de la rédac de Vojo m’a appelé pour me proposer de vous raconter l’évènement, des trombes d’eau étaient attendues dans le Jura avec un temps bien hivernal. La perspectives de passer deux jours dans la boue n’était pas ma première envie de week-end, mais pour vous faire vivre ça de l’intérieur, j’ai attrapé mon tout nouveau vélo, un Focus Jam Carbon qui avait encore zéro kilomètre, et je suis parti goûter à la boue du Jura !
La météo du samedi était juste exécrable en arrivant, mais il n’a pas fallu longtemps pour retrouver un peu de chaleur sous cette pluie. Dès l’arrivée sur le parking, on retrouve des têtes connues, des copains, un beau pack d’inscription et sans traîner plus longtemps, je me glisse dans la file du télécabine avec Jérôme Clementz, Max Chapuis et Emeric Ienzer.
En arrivant en haut, on est directement dans la neige. François voulait une mass-start dans la neige, on ne sera pas déçu, et j’ai pensé à monter des mud ! À ma grande surprise, les premières reco se passent bien et on s’amuse à rouler à plusieurs. Les pistes sont officielles et bien roulables dans la boue liquide.
En fin d’après-midi, ça se complique : un rayon de soleil vient faire coller la boue et ça devient vraiment technique pour continuer d’avancer dans ces bonnes conditions. Mon vélo a dû le sentir et le premier rodage se termine avec les deux manivelles au même niveau, une cassette qui s’emballe et une chape de dérailleur cassée. Je zappe les chronos du samedi pour partir réparer tout ça, et filmer au bord des spéciales !
Le rythme est assez tranquille et chacun se lance sur son chrono au moment où il le souhaite. À l’issue de la journée, pas de classement, mais une mise en grille par ligne de 15 personnes pour le départ du dimanche matin.
De mon côté, c’est la mécanique qui a rythmé mon samedi soir, avant de reprendre la direction des montagnes du Jura dimanche matin. Devant les nuages et la météo annoncée, le départ est décalé et le tracé bascule après le départ dans la neige sur une des pistes du samedi pour éviter le tracé original devenu trop dangereux dans la boue.
Pas de cohue au départ, toutes les lignes montent les unes après les autres, on reste au chaud à mi-hauteur et les vélos sont installés dans la neige par l’organisation : on ne choisit pas si on part à droite ou à gauche de la ligne !
Pas de chrono samedi, pas de départ à l’avant du groupe pour moi. Je me glisse à l’arrière du troupeau et dès le départ dans la neige signalé par un coup de fusil (oui, de fusil), je tente une remontée par la droite. Au début de la piste enneigée, travaillée par les dameuses, on conserve du grip en pédalant, mais sur la partie basse, la neige est trop molle et je m’enfonce. Je dois courir à côté du vélo. Autour de moi, ça double, ça glisse, ça tombe, une vrai mass-start !
À l’avant de la course, c’est Olivier Bruwière qui est en tête, avec Jérôme Clementz et Romain Paulhan à ses trousses. On avance plus loin sur le tracé et pendant une remontée sur une piste 4×4, Emeric Ienzer prend l’avantage, emmenant avec lui Patrick Lüthi.
De mon côté, je double du monde, mais je reste tranquillement dans les roues dans les singles où il est difficile de doubler. C’est probablement le seul point dommageable sur le tracé : difficile de trouver beaucoup de lignes pour faire la différence passé le départ et les quelques pistes 4×4. J’enlève mon masque au milieu de la course, on y voit plus rien !
Une chose est certaine, au-delà d’une orga au top, les pistes sont vraiment agréables à rouler. Il y a du flow, des bons virages, on ne freine pas trop et on se laisse aller sur les petits sauts.
Il y a un peu de monde en bas de la piste, et on flirte même avec les participants d’une course de trail de 24h ! Après une grosse dizaine de minutes de descente, je termine au pied des remontées et je n’ai plus qu’une envie : remettre le couvert. J’ai adoré rouler sans jouer la gagne, mais les sensations sur le devant de la course sont encore différentes, je reviendrai !
Arrivés en bas, certains courageux repartent pour une nouvelle descente en profitant des télécabines. D’autres, comme moi, hésitent entre un burger, des fallafels ou une morbiflette (est-ce qu’on a besoin de vous expliquer ?) et on applaudit les podiums.
Chez les dames, c’est Sidonie Jolidon qui l’emporte devant Géraldine Meyrat et Caroline Lefevre. Chez les hommes, c’est Emeric Ienzer qui finit en tête, devant Romain Paulhan et Jérôme Clementz.«
T-Lap.
Les autres vidéos de Thomas Lapeyrie : www.youtube.com/@ride404stories
Les résultats complets : my.raceresult.com/238563/live#0_A33FB1
Photos : Ben Becker / Thomas Lapeyrie