Clementz et Chausson remportent l’EWS #1 ! (Portfolio)
Par Olivier Béart -
Cela s’est passé cette nuit à l’heure européenne : Jérôme Clementz et Anne-Caroline Chausson ont remporté la première manche de la saison Enduro World Series 2015 qui s’est déroulée aux Crankworx de Rotorua en Nouvelle-Zélande. Voici le reportage complet de notre correspondant sur place, toutes les infos, les résultats et le replay vidéo des dernières spéciales. Prêt pour un voyage à l’autre bout de la terre ? C’est parti !
NB : Cet article a été mis à jour suite à la publication de classements modifiés par l’organisation. Plusieurs soucis de chronométrage ont en effet émaillé cette manche et des corrections ont été effectuées par la suite.
Sur l’aire de départ, ce sont les retrouvailles. Sam Blenkinsop (Norco), 2e de la Dh la veille, se plie au jeu de l’interview avec mister Enrico Guala, Sam Hill (ChainReaction – Nukeproof) se prépare pour son premier Enduro World Series, alors qu’Anne-Caroline Chausson (Ibis) et Ines Thoma (Canyon) prennent quelques nouvelles du local Jamie Nicoll et de son doigt cassé… qui ne l’a pas empêché de rouler et de finir 26e ! L’homme du jour, le voilà ! Jérôme Clementz (Cannondale) a dominé ce premier round EWS 2015, en allant vite, mais aussi et surtout en gérant à merveille son avance. Auteur de trois meilleurs temps en début de journée, dont celui la première spéciale, le Vosgien a ensuite gardé une légère marge de sécurité avec des chronos entre la 5e et la 8e place sur les trois dernières spéciales. A l’arrivée, le pilote Cannondale a déclaré : « J’ai vraiment eu une excellente journée. J’adore le terrain. Il correspond bien à mon style de pilotage. J’ai essayé de rouler intelligemment, sans trop pousser et dans l’optique de rester sur mon vélo tout en gardant de la vitesse. Cette victoire est une surprise. Mais une très belle surprise ! » Autre très grand champion, Fabien Barel (Canyon) a aussi brillé par sa régularité. Si on excepte un 11e chrono dans la SP 2, il a toujours été dans le top 10 et il a signé le scratch dans la SP5. Après sa victoire « surprise » sur la dernière manche à Finale Ligure en 2014, Fabien Barel confirme son retour au plus haut niveau après sa blessure au dos qui avait failli le laisser paralysé après l’EWS du Chili l’an dernier ! Des locaux qui voulaient briller sur cet Enduro World Series, il y en avait plus d’un. Mais le « Kiwi » qui a le mieux réussi à tirer son épingle du jeu est certainement le descendeur Wyn Master (Bulls), parti avec le dossard 126 (!) et qui a signé des chronos de métronome à défaut de meilleur temps. Le résultat : un podium ! Wyn Masters s’est permis de devancer son compatriote Justin Leov (Trek), pourtant spécialiste de la discipline et auteur du meilleur temps dans la SP2. Il échoue à une seconde du podium… mais il se console en réalisant une bonne opération dans l’optique du classement général EWS qui reste sa priorité ! Enfant du Sud et de la rocaille, Florian Nicolai (Rocky Mountain-Urge) a montré qu’il savait aussi y faire quand c’est gras et glissant. Meilleur performer dans la spéciale 6, jamais au-delà du top 5, il aurait très bien pu gagner ou, au moins, figurer sur le podium. Mais une crevaison dans la dernière spéciale a coupé son élan. Il termine néanmoins à une très solide 5e place. Juste derrière lui, on retrouve un autre Français, mister Nicolas Vouilloz, alias E.T, qui prouve également qu’il est de retour après ses ennuis de santé à répétition. Un bon week-end pour le team Lapierre, puisque le poulain de Vouilloz, Adrien Dailly, l’emporte dans la nouvelle catégorie des moins de 21 ans avec un chrono (37’16 ») qui le placerait aux portes du top 20, non loin d’un certain… Martin Maes. Encore un Français dans le top 10 ? Oui, avec Damien Oton (DeVinci-Alltricks), le vice-champion du Monde 2014, qui termine à la Si Wyn Masters a signé le coup d’éclat du jour, d’autres descendeurs ont brillé ! C’est le cas de Sam Hill (ChainReaction-Nukeproof, image de gauche), Preuve que l’enduro est devenu un véritable phénomène, il a attiré un public très nombreux sur les bords de la piste, comme ici dans la dernière spéciale, mais aussi en plein milieu de la jungle… Le Crankworx étant un grand festival mêlant de très nombreuses disciplines, on y croise pas mal de stars venues en spectateurs, comme ici Brendan Fairclough, ou encore Rob Roskopp, le boss de Santa Cruz Bicycles, qui ont enfourché leurs montures pour aller voir leurs potes et pilotes. Visiblement, être sous le regard de son patron et manger un morceau n’empêche pas Cédric Gracia de faire le clown. Sur le vélo par contre, il n’a pu faire mieux qu’une 40e place lors de cette première manche. Retour à la course : au rayon des « petits jeunes performants », on soulignera les belles prestations de Richie Rude (Yeti, en haut à gauche) et Greg Callaghan, la nouvelle recrue du team Cube. Ils terminent respectivement Autre jeune très prometteur, le Belge Martin Maes (GT). Lors de la longue interview qu’il nous avait accordée avant de partir pour Rotorua, il nous avait dit que le terrain de ce premier EWS pourrait bien lui convenir. Mais, sur place, il n’a hélas pas réussi à concrétiser, mis à part un joli coup d’éclat dans la spéciale 6, où il signe le 2e temps juste derrière Nicolai. Il termine Côté chutes et malchance, voici un beau trio: Dan Atherton (GT, image de gauche) était en pleine forme dans les quatre premières spéciales (11e, 5e, 8e et 7e) mais une grosse cabriole l’a ensuite contraint à l’abandon. Heureusement sans conséquence pour le reste de sa saison. Ce qui est heureux, puisqu’il a déjà manqué toute la saison 2014 pour cause de blessure ! Un petit mot du reste de la troupe belge, avec le team Yeti-Urge Benelux présent en Nouvelle-Zélande avec trois pilotes : Johnny Magis termine à une belle Quelques images d’ambiance au ravitaillement où on aperçoit Nicolas Lau, 12e, l’Italien Alex Lupato en train d’ajuster l’axe arrière de son MDE, ou encore Anne-Caroline Chausson qui a été dépannée par un rider local après la casse de la vis de son collier de selle. Bon esprit., car l’absence de ce petit bout de métal aurait pu changer beaucoup de choses, comme on va le voir en s’intéressant à la course des Dames… Légende du vtt, Anne-Caroline Chausson (Ibis) a encore soif de victoires. Après avoir régné sans partage sur la DH et gagné un titre olympique en BMX, elle parvient à nouveau au sommet de la dernière discipline sur laquelle elle a jeté son dévolu, l’enduro. Battue à la régulière par Tracy Moseley en 2014, Chausson a cette fois pris l’ascendant de façon autoritaire sur sa rivale britannique en s’emparant de cinq des sept meilleurs temps de la journée. Cécile Ravanel a un moment été annoncée comme gagnante de cette manche lors du direct TV sur la dernière spéciale. Hélas, si elle s’est déjà imposée au Crankworx de Whistler, ce n’est pas cette fois-ci qu’elle l’emportera en Nouvelle-Zélande. Elle termine néanmoins à une superbe 3e place sous ses nouvelles couleurs Commençal. Tracy Moseley (Trek, image de droite), a signé deux meilleurs temps et elle est tout le temps restée au contact d’Anne-Caroline Chausson, à l’affût de la moindre erreur. Mais la très expérimentée Française n’a pas craqué. Moseley termine 2e à moins de 15 secondes. Au niveau des Françaises, Isabeau Courdurier termine 12e, peu avant Pauline Dieffenthaler, 14e, et Mary Moncorge (ici en image à l’arrivée de la dernière spéciale), 24e. [field name=iframe3] Rendez-vous le 24 mai en Irlande, à County Wicklow, pour la prochaine manche EWS. Et VojoMag sera bien évidemment de la partie ! Images : Simone Lanciotti (www.MTBCult.it) et Trevor Worsey (www.enduro-mtb.com) pour VojoMag
Il montre aussi son incroyable capacité à redresser la barre après sa blessure de 2014 et son début de saison en demi-teinte avec « seulement » une 9e place lors de l’enduro australien de Mont-Buller qui avait servi d’échauffement à beaucoup de top pilotes en février. Et qui, pour la petite histoire, avait été remporté par le grand absent de ce premier EWS, Jared Graves, blessé…8e 9e position (update suite à la correction du classement de Blenki – voir plus bas). Un résultat qu’il doit à sa persévérance, puisqu’à part les deux dernières spéciales où il a trouvé le rythme, il a passé le reste de la journée hors du top 10 sur un terrain qui est loin d’être son préféré. C’est ce qui s’appelle gérer et sauver les meubles de fort belle manière.
Damien Oton : « C‘était dur, technique, boueux mais super bon à rider. J’ai trop chuté pour être devant avec les meilleurs et je suis content d’être dans le top 10 malgré les mauvaises sensations sur le vélo ».9e 10e (update) au général pour son premier EWS ! Il s’est même offert de luxe de signer le scratch dans la dernière spéciale… disputée il est vrai sur la piste de descente de Rotorua.
Sam Blenkisop (Norco, image de droite), un temps crédité d’un chrono erroné dans la dernière spéciale et placé au-delà de la 40e place, réintègre finalement le classement… et pas n’importe où, puisqu’il est 7e après avoir notamment signé le 2e temps de la dernières spéciale derrière Hill (update). Après avoir terminé 3e de la DH la veille, voilà un fameux résultat sous ses nouvelles couleurs Norco.
On remarque aussi qu’il n’y a pas de trace de Greg Minnaar dans le classement : il s’est blessé au pouce lors des entraînements de la DH. On ne sait pas encore à ce stade quelle sera la durée de son indisponibilité, ni s’il sera présent à Lourdes pour l’ouverture de la Coupe du Monde de DH. Après l’opération au genou de Steve Peat, voilà le Syndicate bien déforcé en ce début de saison…11e 12e et 10e 11e (update).
Gros souci technique par contre pour François Bailly-Maître (BMC). Pas sur son vélo : sur sa puce de chronométrage ! Celle-ci n’a fonctionné que sur la dernière spéciale ! A l’heure d’écrire ces lignes, les officiels cherchaient toujours une solution pour le ré-intégrer au classement. On croise les doigts pour lui… Finalement, dénouement heureux pour FBM, puisque ses temps ont été « retrouvés ». Il se classe 16e d’une course dans laquelle il a eu du mal à rentrer même s’il dit y avoir « pris du plaisir ». Mais c’est toujours mieux que pas de classement du tout…18e 20e au général.
« La pression était forte en début de course et le terrain très complexe. Je dois apprendre à gérer cela car ça m’a totalement cassé et je n’ai pas pu lâcher mon pilotage. C’était un jour sans. Mais je suis quand même content de terminer entier après ce carnage », nous a expliqué Martin lorsque nous l’avons contacté.
Remy Absalon (Scott) a aussi goûté au plancher des moutons (plus fréquents dans le secteur que les vaches !). Il est 30e 32e. Ce qui est toujours mieux que Curtis Keene (Specialized), contraint à l’abandon.58e 59e place, alors que Robin Matot est 10e dans la nouvelle catégorie des moins de 21 ans. Tom Maes est par contre noté comme disqualifié après la dernière spéciale. Update : il semblerait que Tom ait aussi été victime d’un souci de puce. Mais, contrairement à d’autres, il n’a pas été réintégré au classement.Dames
« Je suis évidemment très heureuse de démarrer la saison de la sorte, a expliqué Anne-Caro. C’était une longue journée. Le plan, c’était de rester sur le vélo, simplement. J’ai eu de bons runs, d’autres moins. J’ai fait des erreurs, mais je n’ai pas eu de gros crash, ce qui est le principal ».
Victorieuse en Dual quelques jours avant Anneke Beerten (Specialized) termine 4e de cet enduro, à plus de 3 minutes du duo Chausson/Moseley.Les classements complets (mis à jour) :