Interview | Julien Absalon : J’adore passer d’un vélo et d’une discipline à l’autre ! - Bikecheck : le BMC Fourstroke 2018 Absolute Absalon
Par Paul Humbert -
Bikecheck : le BMC Fourstroke 2018 Absolute Absalon
En 2018, beaucoup de choses changent pour Julien Absalon. Le champion vosgien a enfilé pour la première fois une casquette de team manager, en plus de sa casquette d’athlète, en mettant sur pied l’équipe dans laquelle il accueille Neïlo Perrin-Ganier. Les deux athlètes évolueront en cross-country international avec un vélo BMC, que Julien Absalon nous présente :
Oui, c’est plus facile de lister ce qui reste que ce qui change côté partenaires. Il n’y a pas grand chose qui reste, à l’exception de mes pédales Time, de mes chaussures Sidi et d’Oakley pour les lunettes et maintenant le casque.
Avec une casquette de team manager partagé entre la recherche d’apports financiers nécessaires et la recherche du meilleur équipement, comment arbitre-t-on ça ?
C’était aussi ma motivation en créant ma structure : travailler avec les partenaires et les gens avec lesquels j’avais envie et me concevoir le vélo idéal. Quand on rentre dans une équipe, on ne choisit pas forcément tout.
Ça s’est fait facilement ?
Ce n’était pas évident parce que certains partenaires ne peuvent être associés à d’autres. Par exemple, le choix du partenaire transmission conditionne un certain nombre de choses. Là, j’ai trouvé un super compromis très cohérent, et si il y a bien un point sur lequel je n’en fais pas, c’est sur les performances. Je vais avoir un vélo qui marchera encore mieux que l’année dernière, même si c’est le même cadre pour le moment.
Au niveau des suspension, connaissais-tu les produits Suntour. Est-ce qu’un gros travail a été fait avec la marque ?
Je connaissais, oui, et les approcher était un choix de ma part. Je sais qu’ils ont de bons produits et eux étaient en recherche d’image. Ils avaient déjà investi dans le team BH. Ce partenariat va me permettre d’avoir de super suspensions ultra personnalisées. On a fait un gros travail. L’idée est que Suntour bénéficie de nombreux retours. J’ai la chance de travailler avec Christophe Chambard, mon préparateur en suspensions, et il va y avoir un véritable échange entre Suntour, Christophe et moi pour faire évoluer les produits.
Qu’as-tu envie d’apporter à ton cadre avec ces nouvelles suspensions ?
Ça va encore être plus facile pour nous de différencier les hautes et basses vitesses, ce qui n’est pas forcement évident sur des suspensions de cross. Sur certaines c’est même impossible. Le challenge est d’optimiser tout le débattement quand on en a peu. En cross, on n’a que 100 ou 110mm et si on en « perd » déjà 20, il y a 20% de moins. Il faut être très précis pour dissocier le tout pour être performant.
Ton mécano, Christophe Chambard, qui est-il ?
C’est quelqu’un avec qui je travaille depuis 2014 et mon titre de champion du Monde en Norvège. Ces dernières années, il m’accompagnait en tant que préparateur en suspensions. On a dû travailler un petit peu dans l’ombre au début. Il n’était pas du tout dans le staff BMC et je le rémunérais pour qu’il s’occupe de mes suspensions. Pour la petite histoire, avant 2014, j’étais un peu réfractaire au tout-suspendu et en arrivant en Norvège sur le site des championnats du Monde, je me suis rendu compte qu’avec mon hardtail, c’était mort, je ne pouvais pas gagner. C’était bien trop défoncé.
Quand je me suis mis au full, je me lançais dans un championnat du Monde avec un vélo sur lequel j’avais roulé 4 fois.
J’avais fait deux sorties d’entraînement avec le tout-suspendu avant la Norvège et il me restait deux entraînements sur place. Je me lançais donc dans un championnat du Monde avec un vélo sur lequel j’avais roulé 4 fois. J’ai dit à Christophe : « Je n’ai pas le temps de comprendre comment ça marche et de faire des réglages, prends mon vélo et fais comme si tu devais rouler. » On travaille ensemble depuis.
Tu passes de chez Shimano à chez Sram. Est-ce que tu as su trouver tes marques ?
C’était vraiment rapide, l’adaptation s’est bien faite. Je me suis assez rapidement rendu compte que ces dernières années, j’ai peut-être manqué un peu de braquet et j’ai souvent travaillé en force tout à gauche. Repasser sur du mécanique c’est vraiment très facile si l’Eagle est bien réglé.
Avec quelles dentures roules-tu ?
À l’entraînement je roule avec un plateau de 34 dents mais j’ajusterai en fonction des circuits.
Et au niveau des freins ?
Mon contrat avec Sram porte sur la transmission et les freins. Pour ces derniers, c’est vraiment le top. C’est très précis au niveau de la garde. Je suis super pointilleux au niveau des réglages de freins, sur la course, la garde et le touché du frein. Les années précédentes, mes freins étaient purgés tous les week-end.
Seul point de contact avec le sol, les pneus ! Tu es désormais équipé par Michelin…
C’est un peu un retour aux sources parce que j’ai commencé le VTT avec Michelin. La marque a été un de mes tout premiers partenaires quand j’étais cadet ou junior.
J’avais également envie de travailler au maximum avec des partenaires français : Michelin, Time, EaFit. Je les ai recontactés par choix du coeur mais aussi après m’être renseigné sur les produits. Ça faisait un certain temps que j’avais envie de retravailler avec eux.
Le team BH a effectué un gros travail sur la nouvelle gamme XC Michelin.
C’est vrai qu’il y a eu un gros travail déjà effectué par les autres équipes partenaires. Michelin a mis ce qu’il fallait pour être au top niveau et je suis vraiment content des pneus.
Avec quels pneus roules-tu dans le Sud, à l’entraînement ?
Je fais un mix avec un Force à l’avant et un Jet à l’arrière. Ça me paraît assez idéal. Je suis également pointilleux sur la pression et j’a pu descendre en pression avec ces pneus. Je peux descendre jusqu’à 1.10. Et même à cette pression, en virage relevé et en poussant très fort, le pneu reste en place, mais c’est un travail commun avec les roues.
Justement, tout se passe bien avec les Duke Lucky Jack ?
Ce sont des roues que je connais bien parce que je roulais déjà avec des cercles et là je roule avec les roues complètes. Chez BMC, nous avions eu l’autorisation de rouler avec les cercles de notre choix, mais destickés. Au tout début, ce n’était que pour moi mais toute l’équipe s’y est mise. Ça fait plaisir de pouvoir travailler officiellement avec JPRacing. Je suis fier de rouler avec les autocollants qui vont bien, avec en prime une déco personnalisée. L’ensemble roue-pneu est super important et ça marche bien.
Dans tes contrats, est-ce que tu intègre des missions de développement produit ?
Pour toutes ! C’était aussi l’idée du team et ma motivation : choisir les marques avec lesquelles j’avais des possibilités de développement dans l’immédiat et après ma carrière sportive.
J’ai signé des contrats de pilotes à 2 ans mais avec quasiment toutes les marques il y aura des possibilités de poursuite au-delà de ma carrière XC.
Comment s’est déroulée la phase de test ?
J’ai commencé par tester les pneus sur mon ancien vélo en fin de saison dernière. J’ai récupéré les roues complètes après le Roc et ensuite le reste du matériel est arrivé. Christophe le mécano et Neïlo sont venus et on a roulé avec tout directement. Il nous manque encore la potence FRM (j’ai déjà le cintre carbone par contre) mais tout le reste est là. Il y a beaucoup de changements pour moi et encore plus pour Neïlo qui ne connaît pas le cadre. Avec Suntour, on est partis avec des suspensions « stock » et d’entrée de jeu ça fonctionnait vraiment bien, même sans trop pousser les réglages. J’ai prévu un stage de test avec Suntour en Espagne à la Fenasosa. On va pouvoir faire les premiers essais de suspensions, les premiers relevés de télémétrie, on va pouvoir commencer à optimiser en discutant avec les ingénieurs. On va également pouvoir rencontrer les autres pilotes sponsorisés par la marque. Il va y avoir du coach technique au mètre carré avec tous les descendeurs et enduristes. Ça risque de rouler fort !
Retrouvez également l’interview que Julien Absalon nous avait accordé lors de l’annonce du lancement de sa structure au Roc d’Azur.
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