Interview | David List : « Je veux m’installer dans le top 10 en 2025 »
Par Adrien Protano -

Après 10 années passée au sein du Lexware Racing Team, l’Allemand David List est la nouvelle recrue du Decathlon Ford Racing Team. Encore peu connu du public francophone, nous avons pris un moment pour rencontrer le pilote de Fribourg et lui poser quelques questions :
En ce début de saison, nous nous sommes infiltrés au sein de l’équipe française Decathlon Ford Racing Team à l’occasion de son premier team camp de la saison (cf. XXX). Une occasion parfaite pour rencontrer le nouveau pilote de l’équipe, David List, travailler notre allemand (c’est faux) et lui poser quelques questions :
En France, le public ne te connaît peut-être pas encore. Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle David List, j’ai 25 ans et je viens de Fribourg. J’ai roulé pendant 10 ans pour le team Lexware Racing et pour 2025, j’ai rejoint le Decathlon Ford Racing team.
Tout mon parcours en compétition vient d’un e-mail reçu par hasard
Est-ce que tu te rappelles comment tu as commencé le vélo ? Comment tu en es arrivé à faire de la compétition de haut niveau ?
J’ai commencé le vélo principalement grâce à mon papa. Il faisait du VTT, mais juste pour le plaisir avec des amis, il ne faisait pas de compétition. Je me rappelle m’être demandé ce qu’il faisait en le voyant sur un VTT et je lui ai dit que je voulais essayer moi aussi. Il m’a retapé un vieux vélo qui était bien trop grand pour moi, mais je prenais beaucoup de plaisir à rouler avec mon père. Je devais avoir un peu moins de 12 ans à ce moment.
Un jour, on a reçu un e-mail par hasard. C’était une invitation pour une course en Suisse. Je me suis « pourquoi pas » et je me suis inscrit sans aucune idée de ce que c’était. J’ai fini 8e ce jour-là et je me suis dit « OK, ce n’est vraiment pas mal pour une première. Je me suis bien amusé, il faut recommencer ». C’était le début de toute l’histoire qui a suivi, tout mon parcours en compétition vient d’un e-mail reçu par hasard.
Quand tu as vu que tu appréciais les courses et que tu avais de bons résultats, tu t’es lancé à fond dans la compétition ou ça s’est fait petit à petit ?
Je jouais également au volley-ball à l’époque. Au début, je mixais les deux sports. Pendant l’été, je faisais davantage de course VTT, tandis que l’hiver je pratiquais plus le volley-ball. À partir d’un moment, j’ai dû décider ce que je voulais faire, car les entraînements pour les deux sports commençaient à se marcher dessus. J’ai décidé de favoriser le VTT et de faire encore plus de compétitions.
Tu intègres l’équipe Lexware et tu vas y rester pendant 10 ans, avant de décider de rejoindre le Decathlon Ford Racing team cette année. C’est un gros changement, non ?
J’ai commencé la compétition avec la structure Lexware et j’y ai appris énormément. Ça a été ma première équipe. Quand tu passes dix années dans la même équipe, c’est clair que ça fait bizarre de changer. Tout est nouveau, que ce soit le vélo, mais aussi les personnes qui t’entourent. Le projet m’a intéressé, j’y ai vu beaucoup de potentiel et je suis excité de voir la suite.
Ça ne t’a pas effrayé de changer d’équipe pour la première fois ?
Après autant de temps dans la même équipe, je pense que ça peut avoir du bon de changer, de tester quelque chose de nouveau, de différent.
Surtout quel le Decathlon Ford Racing Team n’était pas la seule équipe intéressée, n’est-ce pas ?
Oui, j’ai eu plusieurs propositions d’autres équipes. En voyant ces personnes potentiellement intéressées par moi, je me suis dit que je devais aussi aller vers certaines équipes par moi-même, afin d’avoir une meilleure vue d’ensemble des possibilités. Et c’est comme ça que j’ai été vers Stéphane et Samuel (NDRL. Tempier et Rocès, responsable performance et team manager. Ce dernier aborde justement le recrutement de David List dans notre dernier Lunch Ride).
Qu’est-ce qui t’a attiré dans cette équipe Decathlon Ford Racing ?
Je suis assez impressionné par le chemin parcouru par l’équipe en seulement trois ans. Parmi toutes les équipes, j’ai choisi celle-ci pour la philosophie du projet, qui me semblait idéale pour continuer à évoluer. Un environnement professionnel qui me permettrait d’être plus performant en ayant le support idéal, tout en conservant un vrai aspect humain.
À l’origine, Decathlon a une image assez accessible et populaire, notamment pour ses produits entrée de gamme. Est-ce que c’est quelque chose qui t’a traversé l’esprit par rapport au team ?
Oui, c’est clair que Decathlon a une réputation populaire en Allemagne aussi. Quand j’ai commencé à discuter avec Samuel et Stéphane, ils m’ont expliqué le projet de Decathlon d’être également présent sur le secteur haut de gamme et le chemin parcouru avec le vélo. J’ai aussi observé l’évolution du team durant ces dernières années, et la façon dont ils ont développé le vélo. J’ai vite compris qu’ils voulaient être compétitifs et qu’ils pouvaient l’être.
Dans la même idée, tu es passé d’un Scott Spark, un vélo extrêmement populaire, à un Rockrider. Est-ce que tu as pu avoir des a priori ou même des remarques extérieures ?
Je mentirais si je disais que ça ne m’est pas passé par la tête (rires). Dès le premier test du vélo l’année dernière, j’ai compris que c’était un vélo rapide, même s’il n’avait pas encore les équipements de cette année.
C’était aussi drôle, car les premières personnes à qui j’ai annoncé mon transfert m’ont répondu que je ne pouvais pas faire ça, que je ne pouvais pas échanger pour un vélo Decathlon. Je leur ai répondu que j’allais leur montrer de quoi était capable ce vélo ! Ça a été une vraie motivation !
Est-ce que c’est quelque chose qui t’intéresse, l’aspect matériel ?
Évidemment ! Je ne suis pas le plus geek, je ne change pas tous mes réglages tous les jours pour tester indéfiniment, je suis plutôt dans un juste milieu je dirais. J’aime bien trouver des réglages qui me plaisent, et les affiner quand c’est nécessaire, mais sans tomber dans l’excès en voulant modifier chaque millimètre.
Quelle est ta manche de coupe du monde favorite ?
Oh, c’est une question difficile ! J’aime le fait que les courses soient différentes, j’apprécie cette variété donc c’est dur d’en choisir une spécifiquement. Je dois dire que j’ai un faible pour Lake Placid, mais c’est uniquement car c’est mon meilleur résultat de la saison (rires). Pour le plaisir sur le vélo, je dirais Val di Sole et Nove Mesto, pour le public, c’est les Gets, il y a toujours une ambiance de fou. C’est OK un top 3 ? (Rires).
L’objectif pour cette année est de répéter cela et de parvenir à m’installer dans le top 10
Quels sont tes objectifs pour cette saison ?
J’ai été dans le top 10 à deux reprises lors de la saison dernière. L’objectif pour cette année est de répéter cela et de parvenir à m’installer dans le top 10. Bien sûr, j’ai envie de terminer sur le podium et c’est ma motivation première, mais je veux jouer la régularité, je pense que c’est le plus important.
Qui est ton pilote favori dans le peloton ?
Dans mes anciens coéquipiers, j’ai croisé beaucoup de pilotes chouettes, mais je dirais que Martin Vidaurre est un super gars et un athlète incroyable. Il roule avec son instinct et adore profiter de la vie à côté de sa vie d’athlète. C’est fou, on dirait qu’il a deux vies, il y en a peu comme lui !
Pendant la suite de ce team camp, on apprendra que David continue ses études d’ingénieur en marge de son programme d’athlète de haut niveau… un programme similaire à son ancien coéquipier Lucas Schwarzbauer. Voilà qui renforce un peu plus encore le caractère réfléchi et dévoué que l’on a pu découvrir pendant cette semaine en sa compagnie. On lui souhaite beaucoup de réussite pour la saison prochaine, et nous attendons avec impatience ses premières courses avec l’équipe française !