GRG Enduro 2015 : directement dans la cour des grands !
Par Olivier Béart -
Grande première cette année, le Grand Raid Godefroy ne rime plus uniquement avec marathon ! Un enduro venait compléter le programme le samedi et, pour une première, on peut dire que les équipes du GRG et de chez Endur’Ardennes ont réussi un coup de maître. Parcours 5 étoiles, liaisons magnifiques, paysages de rêve, ambiance de feu, organisation au poil et plus de 250 pilotes au départ: que demander de plus ? Retour en images sur cette épreuve qui rejoint d’emblée l’enduro de l’Amblève parmi les enduros d’exception en Belgique.
Pour une première, le Grand Raid Godefroy a réussi à attirer la grande foule : les 250 places disponibles se sont arrachées comme des petits pains. C’est au moment du briefing qu’on se rend le mieux compte de ce que ce chiffre signifie…
Sur le coup de 9h30, les premiers pilotes s’élancent un à un sur le podium, comme notre pilote/testeur Bruno Evrard. Direction une première liaison magnifique le long de la Semois via un petit singletrack de toute beauté.
Dès la première spéciale, que nous avions eu l’occasion de vous dévoiler en exclusivité, Bertrand Gilles fait parler la poudre. Avec un temps de 2’53 », il colle d’emblée 7 secondes à son plus proche poursuivant…
… Qui n’est autre que le Français Steve Pechet, avec lequel il se dispute la tête du challenge EREC dont l’enduro du Grand Raid Godefroy fait partie au même titre notamment que l’enduro de l’Amblève ou encore celui de la Semoy.
Le tracé de cette première spéciale entre Corbion et les Croisettes/Poupehan donne directement le ton. Aujourd’hui, au menu, ce sera…
Un bon paquet de racines (heureusement bien sèches)…
Plusieurs drops sur chaque spéciale pour pimenter le tout…
De looooongs virages rapides rendus glissants par une terre très sèche qui file sous les pneus…
Du serré bien technique qui se passe presque à l’arrêt (même quand on a de gros pneus « Plus » comme Jeffry Goethals de chez Scott, qui est actuellement le premier et le seul à tester cette solution en enduro chez nous)…
Et enfin du schiste, beaucoup de schiste et encore du schiste !
La spéciale 2 est annoncée comme une des plus longues et techniques. Au départ, on rencontre un concurrent qui a choisi de s’essayer à l’enduro avec son Specialized Epic de première génération. Chapeau à lui car vu la technicité de certains passages, il n’a pas dû rigoler !
Le clou du spectacle, ce sont plusieurs passages très raides… qui sont heureusement tous dotés de « chicken ways » permettant de les éviter en échange d’une poignée de secondes supplémentaires.
Parmi les points chauds, il y a cette chute quasi verticale sur une dalle d’un bon 4 mètres de haut. Impressionnant mais finalement pas si dur que cela…
… Même s’il y a de quoi faire très sérieusement talonner les suspensions dans le fond !
Une fois encore, Bertrand Gilles dicte sa loi et signe le scratch. Mais, coup de théâtre, Steve Pechet se perd dans la spéciale, emmenant avec lui quelques autres bikers…
C’est le cas notamment du n°4 Edouard L’Hote, qui parvient cependant à limiter la casse et à signer le 23e temps, ainsi qu’à décrocher la 5e place au général à l’issue de la journée. Par contre, Steve Pechet doit se contenter du 128e chrono et il voit toutes ses chances de victoire s’envoler, sur la course de Bouillon comme au général du challenge Erec.
« Je ne sais pas ce qui s’est passé. A un moment, j’ai tiré tout droit. Je ne jette pas la pierre à l’organisation car pour le reste c’était parfait, mais je pense que juste à cet endroit, il y avait un souci de balisage car je ne suis pas le seul à m’être trompé. C’est râlant, mais c’est comme ça », nous explique le Français à l’arrivée.
Histoire d’être bien en place et de pouvoir repérer la SP4 avant l’arrivée des coureurs, nous faisons l’impasse sur la spéciale 3, très courte et rapide, disputée au niveau du célèbre Tombeau du Géant.
Voilà qui nous donne aussi l’occasion de déguster quelques délicieuses mûres sauvages, présentes en grandes quantités sur les bords de la SP4, créée presque de toutes pièces pour l’enduro du GRG. Même si ça empêche de participer à la course, être photographe offre quelques avantages dont il ne faut pas se priver !
Ce quatrième tronçon est celui de tous les contrastes, avec des passages extrêmement secs, et d’autres très gras.
Bon, même si le début était franchement sec, on reste en Belgique…
… Et on ne vous cachera pas qu’il y avait plus de boue que de poussière. Ici en image, Pieterjan Kindermans qui termine à la 15e place.
Les conditions humides du lieu se comprennent quand on voit que la majorité de la spéciale se déroulait dans de magnifiques sous-bois et qu’il a plu assez généreusement la nuit précédente, mais aussi et surtout pendant la liaison. Déjà bien classé sur l’enduro ES1 de Dinant il y a quelques semaines, le pilote/développeur BTwin Robin Lechevallier (en action sur la photo ci-dessus) confirme qu’il a le niveau pour jouer avec les cadors de la discipline. Il termine 2e à Bouillon !
Petite originalité de la spéciale 4, les organisateurs laissaient le choix aux concurrents de partir seul ou en duo. Beaucoup de bikers ont choisi cette deuxième option pour se tirer la bourre avec un pote et la formule (rendue possible par la présence d’un chronométrage à puce) a beaucoup plu !
Allez, en route pour la SP5 !
Ici, le programme est simple : c’est épingles, épingles et encore épingles ! On n’en a d’ailleurs jamais vu autant sur un enduro belge. Woaw ! Si certains passent proprement, comme Geoffrey Henriot, qui termine 25e au guidon de son Spark de XC et qui remportera le lendemain le classement combiné enduro/GRG 40km devant Kris Henderieckx, d’autres se sortent par excès d’optimisme.
Et ça arrive surtout aux meilleurs ! C’est le cas notamment de Bertrand Gilles, même si ça ne l’empêchera pas de signer le scratch…
… Ou encore du champion de Belgique Pavel Van Oost qui nous gratifie d’une magnifique figure de style et qui a même réussi à éviter notre flash d’un cheveu !
Passage spectaculaire de Kris Hertsens, 21e au général et premier Master 2…
… Suivi comme son ombre par Olivier Bruwiere qui gagne de précieux dixièmes en passant à la corde et qui termine quant à lui 3e avant de partir vers la finale du Cannondale Enduro Tour où il terminera 14e !
Signalons aussi la magnifique performance des deux frères Cara, habitués des podiums sur les courses XC Junior et Espoir, mais pour qui il s’agissait d’une première en enduro. Le plus jeune, Rémi, termine 4e scratch à 17 ans !
Quant à son frère Boris, il termine 10e sur un vélo plutôt typé all-mountain et sans tige de selle télescopique !
La fin de cette spéciale mémorable arrive dans le centre de Bouillon, par un passage étroit, rapide et technique où plusieurs bikers se sont laissés surprendre. Vu le nombre de chutes à cet endroit, un petit filet de sécurité aurait été le bienvenu. Les organisateurs, qui n’avaient pas perçu le risque lors de leurs repérages, ont bien pris note et ce sera corrigé pour l’an prochain !
Ca sent déjà la fin ! Les gars de chez Endur’Ardennes et les bénévoles remontent profiter un peu du spectacle et encourager les pilotes sur la dernière trace. Ca va chauffer !
Au programme pour cette dernière dégringolade, encore de nouvelles sensations avec un début à flanc de colline…
Les inévitables dalles rocheuses…
Quelques petites remontées raides où des gars comme le jeune pilote XC Rob Van Den Haesevelde ont pu faire parler leur physique (il termine 6e au scratch !)…
Jusque dans les derniers mètres, il faut rester prudent pour négocier un passage étroit dans un goulet avant de rentrer dans les ruelles de Bouillon.
Notre spécialiste en suspensions, Maxime Ganhy, et le co-fondateur de Vojo, Christophe Bortels, en terminent sans encombres au guidon de vélos équipés de pièces de test. Quoi de mieux en effet pour éprouver le matériel !
Après l’effort, le réconfort, et c’est autour d’une délicieuse assiette de cochon farci qu’on termine la journée en attendant les podiums avec, dans l’ordre, les Elite (identique au scratch sur cette course), la Dame (Kristien Nelen était hélas la seule au départ. Elle termine à une belle 118e place scratch), les Juniors, le participant le plus âgé (Bernard Girard, 65 ans !), les Masters 2 et enfin les Masters 3.
Grand Raid Godefroy Enduro 2015 – Résultats :
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Rendez-vous dans les prochaines heures pour notre portfolio de l’épreuve marathon du dimanche !