La Forestière 2016 Sur les terres d’une légende
Par Paul Humbert -
À Arbent, sur les terres de la Forestière, chaque sentier est chargé d’histoire. Depuis maintenant 26 années, la Forestière est un évènement incontournable du calendrier. Bien plus qu’un simple évènement, c’est un grand rendez-vous. Un rendez-vous pour tous les passionnés de notre sport, les meilleurs compétiteurs mais aussi et surtout pour la région et les communes environnantes. Nous nous sommes plongés pendant deux journées d’hiver dans l’univers de « La Forestière » avec ses créateurs, ses acteurs et ses soutiens. C’est en fatbike et bien accompagnés que nous avons découvert le coeur de cet évènement et sa région qu’il fait vibrer.
Vous nous connaissez, curieux comme nous sommes, nous n’avons pas résisté. Nous débarquons donc à Arbent, un petit village à la frontière entre le Jura et l’Ain. Sur place, nous retrouvons Manu qui est accompagné par une légende du VTT que nous connaissons bien, Thomas Dietsch. Ce jeune retraité est présent en qualité d’ambassadeur Bulls, la marque partenaire de l’évènement (et son interview complète est à retrouver ici). Autour de lui, nous retrouvons le jeune Lena Gérault du team Pro Fermetures, Sandrine Ponsard et René Vallée de l’équipe « la Forestière ».
Le programme est simple, nous allons découvrir l’histoire et l’avenir de la Forestière au travers d’un voyage sur les lieux emblématiques de la course.
Avant de plonger dans l’histoire et de partir à l’assaut des monts du Jura sur nos fatbike, nous découvrons les nouveautés de l’édition 2016. Redonner un coup de boost à la Forestière, voilà l’objectif des organisateurs !
L’épreuve reine de la Forestière, c’est bien évidemment le marathon. Celui qui en parle le mieux, c’est le recordman de l’épreuve et cela tombe bien, Thomas Dietsch (et ses 7 victoires) est avec nous : « J’ai participé à 14 Forestières et je reviens toujours avec plaisir sur cet évènement mythique en France. La région est accueillante et tout ce qui gravite autour est vraiment sympathique. L’organisation et les bénévoles ont créé une épreuve professionnelle en se donnant les moyens et c’est vraiment intéressant. »Thomas évoque avec le sourire les « grandes années » de la Forestière qui, comme en 2013, ont vu les participants batailler dans la boue et sous la neige. L’organisation reste toutefois très à l’écoute pour proposer une épreuve de qualité aux nombreux coureurs professionnels qui s’aligneront cette année encore sur la grille de départ. En 2016, le parcours comptera 25 nouveaux kilomètres avec deux nouvelles bosses. Les marathoniens feront une petite boucle dans Saint-Claude, ils grimperont à Cinquétral, à la « main morte » avant de se diriger vers le Bikepark de Longchaumois et de retrouver le parcours classique de la Forestière. La dernière descente sera belle et il faudra compter sur sa chance et ses qualités de guerrier pour traverser seul les 10 ou 15 kilomètres qu’on dit peuplés de lynx et de grizzlys….
Le départ des marathons sera toujours donné à Saint-Claude mais la zone de bourbiers ayant posé des problèmes par le passé est désormais supprimée et les coureurs grimperont jusqu’à Cinquétral par un grand chemin blanc.
La grosse nouveauté de l’année 2016, c’est la naissance d’une course XCO (XC au format Olympique). Estampillée « Junior Event » par l’UCI, elle aura lieu le dimanche 18 au matin et les 10 premiers coureurs marqueront des points UCI. Ce circuit de 5,5 kilomètres environ sera tracé autour d’Arbent et se terminera avant l’arrivée des marathonien.
« Le XCO est plus attirant pour les jeunes qui ont du mal à basculer tout de suite sur le marathon. Cela va nous permettre de dynamiser l’évènement et d’attirer des équipes nationales venues de Suisse et d’Allemagne. Le profil du terrain s’y prête et nous allons créer un parcours ludique et sympa. Nous commençons progressivement avec cette nouvelle épreuve. »
La Forestière, c’est également un enduro organisé sur deux jours dans les monts du Jura. La première journée verra les coureurs effectuer les liaisons en remontées mécaniques et ils s’élanceront sur trois spéciales. Le lendemain, c’est un format rallye, à la pédale, qui est prévu avec quatre sections chronométrées.
C’est un véritable chassé-croisé qui va s’organiser tout au long du week-end. Entre les coureurs, les randonneurs, les VTT et les cyclos, tout sera parfaitement orchestré pour faire vivre le village et faire vibrer les spectateurs.
Preuve que les temps changent, les 30 et 60 kilomètres sont ouverts aux VTT à assistance électrique et feront très probablement l’objet d’un départ spécifique. Peut-être seront-ils les premiers à attaquer les 9 tonnes de ravitaillements prévus pour l’évèement, Comté et Morbier sont au programme !
Sur le papier, toutes ces nouveautés sont fort alléchantes mais pour vivre au rythme de la Forestière, c’est dans la nature qu’il faut filer. Qu’à cela ne tienne, nous enfourchons nos vélos pour une découverte des points-clés du parcours. Nous grimpons sur un fatbike électrique Bulls et Thomas Dietsch se contente lui d’une paire de ski de fond. Sans préciser qui est le lièvre ni qui est la tortue, l’histoire raconte que ce n’est pas le plus rapide en apparence qui est arrivé premier au sommet.
À la borne au Lion, juste au-dessus de la station du village de La Pesse, Lena Geraud redécouvre le parcours sous un tout autre visage. Nous avons dépassé le Haut-Bugey et juste derrière les montagnes se cachent la Suisse et la ville de Genève.
Pour Sandrine et René, c’est avec des sourires d’enfants qu’ils s’élancent sur ces traces qu’ils connaissent bien par temps sec. Sur cette neige bien dure, les fatbikes n’ont jamais été aussi pertinents et nous nous amusons comme jamais.
Alors que le vent se met à souffler et que notre visibilité ne dépasse plus quelques mètres, nous dévalons une nouvelle fois les pentes enneigées en compagnie d’un des pisteurs de la station. À La Pesse, la station réfléchit sérieusement à la création d’itinéraires dédiés aux fatbikes en hiver.
Après une première journée sur les traces de la Forestière, Emmanuel, notre guide, nous guide jusqu’aux portes d’un magasin de vélo. Sur la devanture, nous y lisons « Cycles Forestier ». La coïncidence serait trop grosse…
Dans cet immense magasin, nous faisons la rencontre de Michel Forestier. Il est le créateur de la Forestière et le premier champion du Monde français de l’histoire du VTT (en 1987 à Villard de lans). Voilà 26 années, il voulait recréer le concept de la Grande Traversée du Jura pour les VTTistes. Après plusieurs décennies, l’évènement qui s’appelle aujourd’hui La Forestière a pris une ampleur impressionnante et Michel Forestier continue à garder un oeil sur ce bébé qu’il a vu naître.
Pendant de nombreuses années, Michel Forestier a été l’hôte des stages de préparation de l’équipe de France…auxquels participait Thomas Dietsch.
Pour l’Alsacien et tout notre petit groupe, ce moment passé dans le magasin de Michel Forestier est une plongée dans l’histoire du VTT. Une collection de vélos d’exception orne les murs du magasin et nous vous en présenterons les plus belles pièces dans un prochain article.
Nous terminons notre soirée en compagnie du noyau dur de l’équipe organisatrice de la Forestière. L’évènement fédère, rassemble et chacun est fier de sa contribution à LA Forestière.
Le lendemain matin, c’est le soleil qui nous accueille au moment de grimper sur nos vélos. C’est tant mieux car notre programme est chargé. Notre petite équipe prend la direction des sommets par le télécabines de la station de Lélex. Une fois en haut, ils nous reste quelques centaines de mètres à gravir pour arriver au sommet des Monts du Jura.
Alors que nous grimpons sur une motoneige et que Lena se glisse discrètement dans la benne de celle-ci, Thomas, René et Sandrine amorcent leur ascension. L’effort en vaut la chandelle car une fois au sommet, le soleil tape et nous disposons d’un point de vue privilégié sur les terres de la Forestière.
Remontée sur son vélo entre-temps, Lena ne se fait pas prier pour entamer la descente, au coude à coude avec Thomas Dietsch. La Forestière, c’est un peu ça également : une même épreuve qui réunit plusieurs générations de passionnés.
Arrivés dans le village, nous nous changeons, direction le printemps ! Nous quittons la neige et nos montures si pertinentes jusque là deviennent alors un peu étranges sur les feuilles mortes du bikepark de Longchaumois où la Forestière passera cette année.
La Forestière voyage dans le Jura, sur différents terrains et au travers de différentes disciplines. Conçu par le champion d’enduro local, François Bailly-Maître, le bikepark de Longchaumois propose des petits modules ludiques et accessibles à tous.
Il est ensuite temps pour nous de poser définitivement nos vélos et c’est avec une idée bien plus précise de ce qu’est la Forestière que nous retirons notre casque. Pendant notre court séjour sur les terres de l’évènement, nous avons rencontré des vététistes passionnés et de toutes générations. Nous avons aussi et surtout pu faire la connaissance d’organisateurs enthousiastes, dévoués et toujours en mouvement. La Forestière est une référence mais elle est loin d’être figée.
Le plus impressionnant dans tout ça, c’est peut-être l’implication de tout les acteurs régionaux réunis autour de cet évènement : les participants, les communes, les entreprises locales, les médias et les 1200 bénévoles qui peuplent les villages.
La Forestière est une date incontournable dans le Jura, et c’est probablement parce qu’elle réunit tout ce que la région fait de meilleur : une nature formidable au terrain de jeu particulièrement vaste, un accueil chaleureux, des meules de comté et des bonnes volontés à n’en plus compter.
C’est décidé, les 17 et 18 Septembre prochains, nous serons là et Vojo sera partenaire de l’évènement.
Pour plus d’informations sur l’évènement et pour vous inscrire : http://www.la-forestiere.com