Flashback | Expo Forestière : 16 vélos qui ont marqué l’histoire du VTT XC

Par Olivier Béart -

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Flashback | Expo Forestière : 16 vélos qui ont marqué l’histoire du VTT XC

Depuis deux ans maintenant, la Forestière accueille une exposition de VTT vintage de grande qualité, mise sur pied par l’association Génération Mountainbike (GMTB). Lors de la dernière édition qui s’est tenue en septembre 2023, la sélection s’est orientée vers une vingtaine de vélos qui ont marqué l’histoire du cross-country en compétition. Les voici :

Depuis 2022, la Forestière accueille une exposition de VTT vintage de grande qualité, composée de vélos exceptionnels issus des collections de Génération Mountainbike et de ses membres passionnés qui ont à cœur de faire connaître l’histoire de notre sport.

Pour la première en 2022, le thème de l’exposition était centré sur les grandes lignes de l’histoire du VTT (voir ici : Flashback | 20 pépites de l’expo VTT vintage de la Forestière 2022). Cette fois, l’édition 2023, ce sont les vélos qui ont marqué l’histoire du VTT XC qui ont été mis à l’honneur, avec une sélection d’une vingtaine de vélos, dont nous vous présentons ici 16 « highlights ». Flashback !

Trek WTB Team, Paul Thomasberg – 1987

On commence avec un exemplaire exceptionnel : un Trek rarissime, datant de 1987. La célèbre marque américaine venait de développer une nouvelle technique d’assemblage des cadres… sans soudures. On est donc en présence d’un cadre fait de tubes en aluminium Easton 7178, présentés comme « impossibles à souder », assemblés par collage sur des raccords en aluminium moulés. Déjà rien que l’utilisation de l’alu était peu courante a cette époque où l’acier régnait en maître, et la communication officielle de l’époque mentionne que « ce type de construction élimine le stress de la soudure sur l’aluminium et permet d’utiliser des tube de section moyenne. L’idée est d’obtenir un vélo plus confortable que ceux constitués de tubes aluminium oversize (comme Klein et Cannondale en utilisaient, NDLR), tout en réduisant le poids d’environ 300g. » 

La marque commercialisera par le suite des cadres de ce type pendant des années, mais ici, on est plutôt en face d’un laboratoire roulant, que Paul Thomasberg a été chargé d’éprouver en course au cours de la saison 1987, comme pilote/testeur. Propriété d’un des membres de Génération Mountainbike, ce cadre fait partie d’une série qui a été retrouvée au début des années 2000 par Mark Slate, un des fondateurs de WTB. Cet exemplaire a été magnifiquement restauré et remonté !

La fourche et la potence sont faites par Steve Potts, et l’équipement provient largement de chez WTB, partenaire du team, avec notamment les moyeux à graisseurs et les freins, qui sont les mythiques WTB Roller Cam, connus pour leur puissance. Vous noterez aussi la présence d’un pédalier et de jantes/pneus Specialized. Cela peut surprendre aujourd’hui, mais à l’époque c’était courant car Specialized était un des premiers à développer des composants spécifiques VTT et fournissait aussi Cannondale en monte d’origine !

Schwinn Paramountain, Mary-Lee Atkins – 1987

On poursuit avec un deuxième vélo tout à fait unique, puisqu’il s’agit de la machine de la toute première championne du monde de VTT, Mary-Lee Atkins, couronnée à Villard-de-Lans en 1987 ! Même si le championnat n’était pas encore totalement reconnu, cette année-là marque la première grande confrontation des vététistes européens et américains (qui ont pris l’ascendant, puisque c’est un certain Ned Overend qui s’est imposé chez les hommes). Ce vélo a été offert à Génération Mountainbike par la championne elle-même, à l’occasion du « revival » qui a été organisé par l’association à l’occasion de l’anniversaire des 25 ans de cette course devenue mythique.

Schwinn est une marque qui a beaucoup compté dans l’histoire du VTT. Indirectement d’abord, puisque les premiers vélos qui ont servis à la Repack Race et aux premiers pratiquants du vélo tout-terrain aux USA étaient des « klunkers » Schwinn Cruiser modifiés. Leur premier VTT, le Sierra, a été présenté en 1984 et on est ici face au modèle haut de gamme de l’époque, le Paramountain, fait en tubes d’acier haut de gamme Tange double butted assemblés par raccords. Les bases font 433mm, ce qui est court pour l’époque.

Côté équipements, le XT M730 avec ses vitesses indexées venait d’être présenté pour remplacer le Deerhead, mais l’indexation du dérailleur imposait des butées de gaine différentes, que le Paramountain n’avait pas. Malgré tout, Mary-Lee Atkins a utilisé la nouvelle cassette 6 vitesses et le nouveau dérailleur, mais avec les anciennes commandes non indexées. Le freinage est confié aux Suntour Rollercam (produits sous licence WTB/Cunningham) et on note aussi la présence d’une pompe Zéfal Tornade à l’arrière du tube de selle. Eh oui, il n’y avait pas de zone technique à l’époque et les coureurs devaient réparer eux-mêmes en cas de crevaison !

Cannondale SM 1000, Michel Forestier – 1988

Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce vélo a vécu ! Et il est également rempli d’une charge émotionnelle bien particulière, puisqu’il s’agit du vélo de Michel Forestier, disparu un peu plus tôt dans l’année. Pour rappel, c’est à lui qu’on doit le nom de « la Forestière » et il a été le premier champion du monde français (en catégorie Vétérans, en 1987 à Villard-de-Lans). S’il a gagné ce premier titre au guidon d’un Diamondback en acier, Michel Forestier se voit proposer en 1988 un Cannondale SM1000 en aluminium par Chamonix Mountainbike.

Bien plus léger avec ses tubes en alu 6061 aux soudures polies, doté d’une géométrie sloping atypique pour l’époque, c’est une véritable arme à gagner que « Fofo » se voit confier. Il débute à son guidon à la Transvésubienne 1988, avant de reconduire son titre de champion du monde Vétérans en 1988 à Crans-Montana. Et ce fut le début d’une longue histoire d’amour entre Fofo et Cannondale ; marque dont il roulera par la suite bien d’autres modèles et qu’il vendra pendant des années dans son magasin.

Le montage est aux petits oignons, avec le groupe Shimano XT M730 qui venait de sortir et des roues custom, montées par Michel Forestier lui-même sur base de moyeux Mavic Paris-Gao-Dakar et équipées de pneus Ritchey. Remarquez aussi le « Hite Rite » au niveau de la tige de selle. Inventé par Joe Breeze, ce petit accessoire permettait de monter et descendre sa tige de selle facilement dans les zones techniques. L’ancêtre de la tige de selle télescopique !

Merlin/Kona, Joe Murray – 1989

 

Issu de la collection de Romuald Thillou, alias « monsieur titane », ce Merlin a été monté comme une réplique en hommage au vélo roulé par Joe Murray lors de la saison 1989. Joe Murray s’est fait connaître par ses nombreuses victoires aux USA aux débuts du VTT, principalement entre 1983 et 1990. Mais il est aussi connu pour ses talents de concepteur/designer, comme ici avec ce Kona Titanium, soudé par Merlin sur base de la géométrie conçue et testée en course par Murray.

Murray a été un des premiers à courir sur des vélos en titane, un matériau qu’il appréciait particulièrement. Après avoir mis fin à sa carrière d’athlète en 1990, il est resté dans l’industrie du vélo, où il a notamment travaillé pour Kona.

Klein Attitude, Tinker Juarez – 1990

Sorti en 1990, le Klein Attitude était un VTT exceptionnel, conçu pour la performance pure en compétition. Gary Klein a été un des premiers à utiliser l’aluminium pour fabriquer des VTT (avec Cannondale et Cunningham), avec en plus un design, des couleurs et une finition hors normes. Il a aussi marqué les esprits en proposant quelques-uns des premiers vélos de série à passer sous la barre mythique des 10kg, comme c’est le cas avec ce montage Superlight en Campagnolo qui était le plus haut de gamme proposé à l’époque.

Outre son cadre, peint ici dans les mythiques couleurs du team dans lequel on retrouvait notamment la légende Tinker Juarez, ce Klein Attitude est un des premiers vélos à pousser aussi loin l’intégration. Il dispose ainsi d’une des premières fourches en alu oversize du marché, couplée à un ensemble cintre-potence spécifique. Les roulements de direction sont intégrés au cadre, tout comme ceux du pédalier ! Tout cela donnait au vélo un rapport poids/rigidité incroyable pour l’époque, et l’Attitude était connu pour être un vélo très exigeant qu’il fallait savoir dompter. Les descendeurs lui préféraient d’ailleurs le Rascal et sa douille classique en 1″, plus facile à équiper d’une fourche suspendue. Par la suite, la marque présentera tout de même l’Adroit, doté de renforts en composite et de tubes plus gros pour… encore plus de rigidité !

Le montage présenté ici est équipé du groupe Campagnolo. Eh oui, on l’a oublié, mais la marque italienne a bien proposé des groupes VTT. La finesse et le raffinement du dérailleur et du pédalier tranchent avec le design très particulier des leviers de freins, pensés pour l’ergonomie et la puissance de freinage. En 1995, Klein a été racheté par le groupe Trek, qui a malheureusement aujourd’hui arrêté de produire des vélos sous ce nom. Quant à Gary Klein, il se passionne aujourd’hui pour les… télescopes ! En attendant, la cote de ses vélos des années 90 explose et c’est un « must have » pour tout collectionneur.

Specialized Epic, Ned Overend – 1990

Véritable légende des débuts du VTT en compétition, premier champion du monde Elite, Ned Overend a roulé la saison 1990 au guidon d’un VTT tout à fait exceptionnel, le Specialized Epic (premier du nom). Le concept était révolutionnaire : assembler des tubes en carbone sur des raccords en acier ou en titane. Eh oui, à cette époque, le carbone était disponible depuis très peu de temps pour des usages civils avec la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide. Et il était principalement disponible en tubes, dans certains diamètres.

Si la version de série a d’abord disposé de raccords en acier, Ned Overend a d’emblée disposé de la version Ultimate à raccords titane, qui a été commercialisée également par la suite, mais à un très faible nombre d’exemplaires en raison de son prix stratosphérique. Cela s’explique par le mode de fabrication : tout d’abord un vélo en titane complet était fabriqué par Merlin, puis envoyé chez Specialized à Morgan Hill où il était « tronçonné » pour ne garder que les raccords. Les tubes étaient quant à eux remplacés par des tubes en carbone.

 

Le montage, réalisé par Pierre Bonnafous, membre éminent de GMTB, fait ici la part belle au Shimano XT M730 et aux composants Specialized. On remarque notamment les pneus Specialized Ground Control, premiers pneus à disposer d’un dessin spécifiquement imaginé pour le VTT et pas juste « copiés » façon pneus de motocross miniaturisés. Notez aussi le prolongateur Profile qui crée presque un « double guidon ». Nous aurons l’occasion de vous reparler bientôt du Specialized Epic et de son incroyable histoire !

Yeti C26, Juli Furtado – 1990

Encore plus rare et encore plus mythique, le Yeti C26 n’a jamais été commercialisé et les seuls exemplaires existants ont été construits pour le team. L’exemplaire que vous avez sous les yeux est une réplique, mais pas n’importe laquelle, puisque le cadre a été construit sur base d’un véritable cadre Yeti FRO et d’un petit stock de tubes Easton C9 en carbone retrouvés en 2005 dans un entrepôt Yeti. Une occasion que Pierre Bonnafous n’a pas laissé passer, d’autant que ces recréations (terme plus exact que « réplique ») ont été réalisées par Chris Herting lui-même, comme les vélos originaux. D’ailleurs, c’est à lui qu’on doit le nom de « C26 », qui fait référence à Chris et à son âge, 26 ans, au moment où il a assemblé les vélos originaux.

 

Ces vélos expérimentaux, réputés hyper fragiles (les modèles originaux seraient presque tous cassés selon la légende), ont été roulés par John Tomac et Julia Furtado, qui les ont emmenés jusqu’au titre suprême de champion du monde. Ils ont tous les deux couru tant en XC qu’en descente avec ce vélo !

Le montage est aussi remarquable, avec notamment la toute première fourche Manitou suspendue, ou encore le pédalier et les moyeux Bullseye issus du BMX.

 

GT Xizang, Juli Furtado – 1992

Une athlète qui a droit à deux vélos dans l’expo : c’est dire si elle a marqué son époque. Après sa période Yeti, Juli Furtado est passée chez GT, où elle a continué à combiner XC et descente (elle a remporté le titre de championne du monde dans les deux disciplines), du moins au début, avant de se consacrer surtout au XC. Si elle utilisait déjà un tout-suspendu en DH (le GT RTS-1), elle chevauchait le mythique GT Xizang titane pour le cross-country.

Reconnaissable entre mille avec son cadre « triple triangle design », sur lequel les haubans croisent le tube de selle pour rejoindre le tube supérieur, le GT Xizang a été utilisé par le team jusqu’à la fin des années 90, avec des évolutions au final assez mineures, principalement au niveau de la géométrie. C’est dire si, au début des années 90, il représentait le summum.

Faisant partie de la collection de Romuald (logique, c’est un titane), il a été monté de manière quasi identique au vélo roulé par la championne américaine à son arrivée chez GT. Le groupe XTR n’étant pas encore sorti, c’est du XT qui équipe le vélo au niveau de la transmission, avec une RockShox Mag20 à l’avant, des cornes Onza titane et les mythiques pneus Onza Porcupine (très recherchés par les collectionneurs). Notez aussi la magnifique potence GT réversible.

 

Kona Hei Hei titane, Nathalie Fiat & Dany Bonnoront – 1993

Dessiné par Joe Murray, ce Kona HeiHei de 1993 n’est plus fabriqué par Merlin comme celui montré un peu plus haut, mais en titane Sandvik. Ce magnifique exemplaire, très rare, est un hommage aux vélos roulés par les Françaises Nathalie Fiat et Dany Bonnoront, qui ont signé de nombreux top 10 en championnat du monde et d’Europe et en coupe du monde au début des années 90.

 

Ce Kona Hei Hei compte également toute la panoplie d’accessoires Velocity en titane, conçus par Joe Murray, dont la mythique fourche « Type 2 », extrêmement rare dans sa version titane. Même les pneus sont dessinés par Joe Murray !

Ultracraft Pirana, Roel Paulissen – 1993

Fabriqué par Ultracraft, entreprise belge active dans le secteur de l’aviation, le Pirana n’a pas été le premier cadre carbone monocoque du marché. Kestrel l’a précédé, tout comme les vélos de l’américain Trimble, avec lesquels les ressemblances sont nombreuses. Mais qu’importe, on est là face à un vélo qui a marqué beaucoup d’esprits dans le Benelux. C’est notamment avec cette machine que Roel Paulissen a démarré sa carrière (durant laquelle il a été double champion du monde marathon et a remporté deux fois le Cape Epic en plus d’une coupe du monde Elite et de trois participations aux JO).

La construction de ce cadre est atypique et ingénieuse, puisqu’il est fait de deux « poutres » croisées ; une qui va de la douille de direction à la roue arrière et l’autre qui va du tube de selle au boîtier de pédalier. Ce process de fabrication permettait d’allier solidité, légèreté et rigidité, et aussi de rationnaliser la production puisque tous les vélos étaient produits dans la taille la plus grande avant d’être « retaillés » selon la demande ; avec juste la douille de direction et les pattes arrières à coller.

L’exemplaire que vous avez sous les yeux est le 5e et dernier prototype, qui a été roulé en course par Arne Broeckmans, coéquipier de Paulissen à l’époque. Mis à part la fourche Judy SL un peu plus récente, le vélo est très similaire à celui roulé par le team à l’époque. Nous vous reparlerons bientôt de ce vélo, qui fait partie de la collection Vojo.

Gitane titane proto, Thomas Dietsch – 1994

Fidèle parmi les fidèles de la Forestière, dont il est le recordman de victoires (7 titres), Thomas Dietsch continue de se rendre chaque année dans le Jura à l’occasion de l’événement. Il y vient aujourd’hui pour filmer la course au guidon de son e-bike Bulls, mais il en profite toujours pour amener quelques-uns de ses anciens vélos sur le stand de l’expo vintage. Cette année, c’est le Gitane titane prototype avec lequel il a démarré sa carrière qui a été mis à l’honneur !

Vous l’avez déjà vu au fil des vélos qui ont été présentés plus haut, du début au milieu des années 90, le titane était très populaire en compétition car il permettait de faire des vélos à la fois légers, nerveux et relativement confortables. La marque française Gitane a emboîté le pas en 1994 en proposant des cadres titane aux membres de son team, dont un petit jeune prometteur nommé Thomas Dietsch.

Son vélo est monté en Shimano XTR, sans fourche à suspension, que Thomas jugeait à l’époque trop peu rigide et manquant de maintien pour son gabarit. On remarque aussi les pneus Michelin Service course avec la première gomme verte (qui a bien séché aujourd’hui, mais on apprécie que Thomas ait gardé le vélo entièrement « dans son jus »), et la fameuse roue Sugino Tension Disc avec ses rayons kevlar qui faisait rêver tous les pilotes à l’époque. Elle était censée apporter plus de confort et de traction à la roue arrière, et on reconnaissait de loin le bruit caractéristique qu’elle faisait sur les chocs en descente avec ses larges flasques plastique qui protégeaient les rayons.

 

Ritchey Softail, Thomas Frischknecht – 1996

Déjà exposé en 2022 (voir notre article), ce Ritchey Softail est un incontournable de l’histoire du VTT et il était impensable de ne pas l’exposer à nouveau. Ok, c’était sur tapis vert, après que Jérôme Chiotti ait avoué s’être dopé et ait donné son titre à Frischi, et ok, il n’y a que 2cm de débattement à l’arrière, mais vous avez sous les yeux le premier tout-suspendu champion du monde de l’histoire, en 1996 !

A l’époque, Frischi avait choisi ce vélo pour dompter le parcours assez technique et cassant de Cairns, en Australie. Souvent en titane, les vélos « softail » sont aussi parfois en acier, matériau présentant assez de souplesse pour se déformer en offrir quelques centimètres de débattement avec un système d’amortissement basique situé entre les haubans et le tube de selle.

Le groupe XTR M950 venait de sortir avec ses freins v-brakes et Frischi utilise le nouveau dérailleur arrière ainsi que les moyeux, mais il est resté fidèle aux commandes M900 et aux freins cantilevers et à un pédalier Ritchey monté en double plateau (déjà). La fourche est une RockShox Judy SL, référence en XC à l’époque. Depuis l’expo 2022, le montage a été amélioré pour se rapprocher encore plus du vélo roulé par Frsichi en 1996, avec les pneus Ritchey Alpha et Omega Bite, la selle Vector WCS et la tige de selle Ricthey WCS, très difficile à trouver !

Gary Fischer Procaliber, Paola Pezzo – 1996

1996 marque l’arrivée du VTT aux Jeux Olympiques, à Atlanta. Le vélo que vous avez sous les yeux est un hommage à la toute première championne olympique, Paola Pezzo. Sur base d’un authentique cadre édition limitée sorti peu après les JO pour commémorer le titre, cette version a été remontée au plus proche du vélo roulé par la championne italienne à l’époque.

Nous avons eu l’occasion de mettre en présence ce vélo avec l’authentique Trek Supercaliber roulé par Jolanda Neff, titrée en 2021 à Tokyo. L’histoire de ces deux vélos et tous les détails du montage du Gary Fischer sont à lire dans cet article : Flashback | De Paola à Jolanda, 25 ans de VTT aux JO en deux vélos

Orbea Zeus Team, Patrick Trévisan – 1999

 

Aujourd’hui, tout le monde connaît Orbea, mais en 1999, ce n’était pas encore le cas ! Pour gagner en notoriété, quoi de mieux qu’un team ? En plus de coureurs espagnols, l’équipe comptait également deux Belges dans ses rangs : David Galle et Patrick Trévisan. Orbea a toujours été très fort en Belgique et ces deux gaillards gagnaient un paquet de courses dans le Benelux et en France, en plus de rouler en coupe du monde. Le vélo montré ici est une authentique machine roulée par Patrick Trévisan qui, s’il n’a pas fait carrière, était un des « gros moteurs » du peloton U23. Julien Absalon a d’ailleurs déclaré à l’époque qu’il était un des seuls coureurs qui lui faisaient vraiment peur… excusez du peu !

 

Le cadre en acier Columbus a été soudé sur mesure en Espagne, chez Orbea. Pour répondre aux demandes de Patrick qui aimait une position très portée sur l’avant, la douille de direction ne fait que… 6cm ! Une géométrie extrême, aux antipodes de ce qui se fait aujourd’hui, mais très représentative de ce qu’on retrouvait à la fin des années 90.

Outre le groupe XTR M952 en 9 vitesses et la fourche RockShox SID Race, incontournables à l’époque, le vélo est équipé des Mavic Crossmax de 2e génération. En plus de leurs rayons en aluminium très reconnaissables, elles étaient surtout les premières roues tubeless du marché. Sorties en 2000, elles équipaient déjà les vélos de quelques teams en 1999.

Litespeed Tsali, Scott Steward – 1999

Si ce vélo n’a pas vraiment brillé au niveau international, il a marqué les esprits aux USA et il était considéré comme un des plus beaux vélos du plateau à l’époque. Ce softail titane fabriqué par Litespeed équipait les coureurs du team Ralph Lauren Polo Sport.

Il a la particularité d’être peint au niveau du triangle avant, fait en titane 6/4  au niveau de la douille, du boîtier et du tube diagonal pour plus de rigidité, alors que l’arrière reste en 3/2.5 pour l’effet suspension. C’est rare car le titane 6/4 n’est pas produit en tubes, mais en feuilles. Le tube diagonal, à la forme très particulière, est donc fait d’une feuille de titane pliée et soudée sur toute sa longueur !

Le montage est un grand classique de l’époque, avec du XTR M952, des Mavic Crossmax chaussées de pneus Panaracer à gomme bicolore (très populaires aux USA à l’époque) et d’une RockShox SID Race à l’avant.

Cannondale CAAD6 proto, Cadel Evans – 2000

On termine avec un vélo tout à fait exceptionnel… puisqu’il n’a été produit qu’à deux exemplaires ! Ce cadre a été soudé à partir d’un mélange de tubes de vélos de route (triangle avant) et de VTT (arrière). Chez Cannondale, les générations de cadre alu sont nommées par l’acronyme CAAD, suivi d’un chiffre qui désigne chaque génération. Jusque-là, le team et les VTT haut de gamme de la marque en étaient au CAAD5, mais la route était déjà passée au CAAD6, avec des tubes plus légers. En prévision des Jeux Olympiques de 2000, Cannondale a voulu proposer un CAAD6 à ses coureurs, Alison Sydor et Cadel Evans. Si la représentante féminine a validé ce cadre et l’a couru à Sydney, le puissant Cadel Evans l’a jugé trop souple et a préféré rester sur son CAAD5 !

 

Le vélo que vous avez sous les yeux n’est autre que le prototype fabriqué pour Cadel Evans, qui ne l’a roulé qu’en séance d’essai, mais jamais en course. Au final, ce vélo n’est jamais entré en production et Cannondale est passé à un nouveau type d’alu baptisé Optimo.

 

Reçu la veille du début de l’expo Forestière, ce vélo a été monté rapidement avec des composants cohérents, proches de ceux roulés par Sydor et Evans à l’époque, mais pas parfaits. Au cours des prochains mois, ce montage sera raffiné et mis au niveau qu’impose la rareté et le pédigrée de ce vélo ayant appartenu à un coureur aussi mythique que Cadel Evans, qui n’a pas brillé qu’en VTT, mais qui a aussi remporté le Tour de France. Quand le montage sera terminé, nous vous reparlerons de ce vélo et de son histoire !

Mais aussi…

La Forestière a également été l’occasion de revenir sur l’histoire de la RockShox SID, qui a fêté ses 25 ans en 2023, avec une série d’exemplaires rares et marquants. Nous avons consacré un article spécifique à cette fourche mythique : Flashback | 1998 – 2023 : la RockShox SID a 25 ans !

La rando vintage a également permis aux anciens… vélos de se dégourdir les pignons sur un tracé d’un peu plus de 20km. Eh oui, parmi ces vélos, il y en a qui roulent toujours !

Enfin, la soirée a aussi permis à Génération Mountainbike d’introduire de nouveaux membres dans le MTB Hall of Fame français, et de passer du bon temps entre passionnés de l’histoire de notre sport. Vous pouvez retrouver plus d’infos sur le site de GMTB, comme sur beaucoup plus de vélos vintage.

Merci à toute l’équipe GMTB et rendez-vous en septembre pour l’édition 2024 !
Et, en attendant, vous pouvez poursuivre la visite en replongeant dans l’expo 2022 : Flashback | 20 pépites de l’expo VTT vintage de la Forestière 2022

ParOlivier Béart