Ce jeudi avait lieu à Finale Ligure l’ultime manche de la saison 2022 des EWS-E, la série des Enduro World Series dédiée aux vélos électriques. Et la liste de départ était particulièrement prestigieuse avec, au milieu des spécialistes de la discipline, de grands noms du XC, de l’enduro et de la descente !

En trois années d’existence, les EWS-E ont su se faire une place aux côtés des Enduro World Series traditionnels, avec notamment un format adapté qui permet d’exploiter les spécificités de l’e-bike. On pense bien sûr au nombre de spéciales généralement important, au timing serré pour les liaisons, mais aussi aux Power Stages, ces spéciales tracées en montée et généralement bien techniques.

Pour cette manche finale à Finale Ligure, il y avait donc 3 boucles de 4 spéciales chacune (les 2e et 3e boucle étaient identiques) à parcourir, avec une Power Stage dans chaque boucle, pour un total de 65 kilomètres et 2540 mètres de dénivelé positif.

Mais la grande particularité de l’épreuve, c’était la présence d’un plateau de pilotes tout simplement exceptionnel… Un double champion olympique de cross-country et accessoirement multiple champion du monde, une double vainqueur en coupe du monde de XC, de nombreux vainqueurs de manches EWS et même du classement général, des médaillés ou champions du monde en descente, etc : rarement on avait vu un plateau aussi prestigieux et hétéroclite sur une seule et même épreuve !

L’attrait de la Dolce Vita, du climat généralement clément sur la Riviera italienne, de la beauté des collines ? Ou simplement le fait que les échéances importantes de la saison sont désormais passées ? Sans doute un peu tout ça à la fois !

Femmes

Après quatre 2e places sur les 5 premières manches de 2022, Flo Espineira abordait cette finale avec une belle avance au classement général. Elle a bouclé sa saison de la plus belle des manières, par une première victoire ! La Chilienne, auteur de quatre scratches, s’impose avec pratiquement 20 secondes d’avance et est sans surprise sacrée championne EWS-E 2022.

Harriet Harnden a impressionné pour sa première expérience en compétition sur un e-bike puisque la crosseuse reconvertie avec succès dans l’enduro décroche une superbe 2e place. La Britannique a également signé le scratch dans pas moins de 5 des 12 spéciales du jour…

Pour compléter le podium, on retrouve Tracy Moseley qui, à 43 ans, n’a rien perdu de son coup de guidon qui lui avait permis d’être sacrée championne du monde tant en DH qu’en EWS.

Victorieuse à Crans-Montana il y a deux semaines, Sofia Wiedenroth termine cette fois au pied du podium, non sans avoir au passage signé un scratch dans la 3e et dernière Power Stage du jour. L’Allemande termine 2e du classement général final des EWS-E.

Tout comme Harriet Harnden, l’enduriste Katy Winton venait faire une petite pige en EWS-E, avec à la clé une plus que respectable 5e place !

Kathrin Stirnemann, que l’on connaît avant tout pour sa carrière en XC et en Eliminator, termine 6e.

Championne du monde d’e-bike en 2021 et 2022, Nicole Goeldi montre qu’elle est également capable de performer dans un format enduro et prend la 7e place.

Caroline Bohe et Anne Terpstra (photo) toutes deux co-équipières en coupe du monde de XC au sein du team Ghost, terminent respectivement 8e et 9e… et dans la même seconde, après près de 37 minutes de spéciales !

C’est l’Italienne Alia Marcellini qui complète le top 10 et monte sur la 3e marche du podium final des EWS-E 2022.

Hommes

La bataille a été superbe entre deux purs enduristes, Richie Rude et Adrien Dailly ! Après une 18e place dans la Power Stage qui lançait la journée et une 6e place dans la SP2, l’Américain a pris les commandes de la course grâce à deux scratches consécutifs dans les SP3 et SP4.

La 2e Power Stage (SP6) a ensuite brièvement rebattu les cartes en permettant à Adrien Dailly de prendre la tête le temps d’une spéciale, avant que Rude ne la récupère. Pour de bon ? Eh bien non, car au terme de la même Power Stage, qui faisait office de SP10 cette fois, le scénario se répète,… sauf qu’Adrien Dailly va parvenir à conserver cette 1ère place jusqu’au bout pour décrocher une super victoire ! Richie Rude, lui, va même glisser à la 3e place finale après une décevante dernière spéciale où il prend la 35e place à 16 secondes du scratch.

La Portugais Tiago Ladeira monte sur la 2e marche du podium aux côtés de Dailly et Rude grâce à une belle régularité et une seule spéciale où il termine en dehors du top 10. Mais les écarts sont importants puisque Dailly a été 19 secondes plus rapide que lui.

Un autre enduriste s’est illustré : Kevin Miquel, 4e aujourd’hui, qui a au passage réalisé le scratch dans la SP2.

Très impressionnant dans les Power Stages avec un style bien à lui, l’Italien Andrea Garibbo termine à la 5e place (et est vice-champion des EWS-E 2022), juste devant l’Espagnol Edgar Carballo Gonzalez (6e de la course et 3e du classement général final) et un autre Italien, Matteo Raimondi, 7e.

Entre le Britannique Leigh Johnson, 8e, et l’Australien Josh Carlson, 10e, le Français Yannick Pontal prend la 9e place de la course… et remporte le classement général des EWS-E 2022 !

Un peu plus loin dans le classement, on notera également la 12e place de l’enduriste Zakarias Johansen qui roulait visiblement au guidon d’un e-bike Ibis qui n’a pas encore été présenté officiellement, et la 13e place du Français Cecce Camoin.

Le spécialiste de la Power Stage, c’est lui ! Levi Baptista a été très performant sur les 3 spéciales tracées en montée, avec le meilleur temps sur la première et une 2e place sur les deux autres, mais à un dixième de seconde du scratch sur la 2e et égalité de temps sur la 3e… Il termine 14e de la course.

Reconverti à l’e-bike après sa carrière de descendeur, Mick Hannah prend la 17e place.

19e position pour Florian Nicolai.

Dur dur les Power Stage, n’est-ce pas Greg Callaghan ? C’est une 24e place pour l’Irlandais plusieurs fois victorieux en EWS.

Une belle brochette d’enduristes français à la retraite, moins actifs ou de retour de convalescence était également présente ! Jérôme Clementz termine 27e, Remy Absalon 32e, Damien Oton 39e et Thomas Lapeyrie 50e.

Julien Absalon, dont on ne présente plus le palmarès en XC, était quant à lui à nouveau venu se faire plaisir à Finale Ligure après une première participation l’année dernière. Il termine à la 45e place.

« L’endroit est top, la météo est sympa à cette période, j’étais dispo : tout était réuni, et puis c’est toujours sympa de faire 2-3 évènements e-bike par an et de pouvoir rouler avec mon frère !« , expliquait Julien après la course. « Le résultat, c’est secondaire. Le niveau et la densité ont tellement augmenté, pour rentrer dans le top 50 c’est un truc de fou ! Ça roule vraiment fort. Quand tu perds 3 secondes dans une spéciale tu perds 15 places… »

Résultats complets :

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