EWS #4 Petzen/Jamnica : les entraînements racontés par Chloé Gallean
Par Bérengère Boës -
Les deux jours d’entraînement se sont terminés hier en Autriche/Slovénie pour la quatrième manche des Enduro World Series. Pour la première fois dans l’histoire des EWS, une manche s’effectue dans deux pays différents ! Côté terrain, entre la boue, les milliards de racines, les presque « infranchissables » dévers et une liaison souterraine de cinq kilomètres, les agitations ne manquent pas. On n’a pas pu s’y rendre pour filmer leurs témoignages, du coup, nous avons décidé de changer un peu la donne et d’appeler une pilote sur place et notre choix s’est penché sur Chloé Gallean ! Découvrez son ressenti ci-dessous et vous nous direz si comme nous, elle vous a donné envie de vous y rendre ! Pour situer un peu, il faut savoir que les départs et arrivées de la course se localisent dans le Bike Park de Petzen, en Autriche. Les pilotes passeront donc la frontière slovène sur les deux prochains jours de course pour parcourir les spéciales tracées aux alentours de Jamnica : « On a roulé aujourd’hui et hier avec le passeport dans le sac car c’était recommandé, mais on peut s’en passer pour la course. L’organisation a fait une copie des passeports de chacun et cela devrait passer comme ça « , s’amuse à raconter Choé Gallean. La pilote Lapierre venue sans son coéquipier Adrien Dailly blessé au coude (fracture de l’olécrane) se marrait bien de la situation de la course : « Il est difficile de décrire comment c’est ici, c’est tellement unique et beau ! Si je devais le comparer à un endroit, je dirais que cela ressemble aux Vosges avec toutes ces racines et cette terre que l’on n’a pas dans le sud. Cela change vraiment d’Olargues (manche 3), je dirais même que c’est l’opposé ! »
Pour ce qui est des paysages, elle rajoute : « On ne voit pas de différence entre les deux pays, on est clairement dans la même région. Après, c’est juste un peu plus cher en Autriche. C’est marrant car il n’y a pas vraiment de villages, il n’y a que des hameaux. On est bien paumé ! (rires) Aujourd’hui, quand on était en haut d’un portage, on apercevait une vieille maison vraiment loin de tout et on s’est dit, mais mince, comment font-ils pour vivre ici ? C’est tellement reculé ! Je pense que sur ce secteur, les gens vivent beaucoup de l’agriculture. D’ailleurs le propriétaire de notre logement est vraiment adorable. Il nous parle en anglais et est au petit soin. Il nous coupe une salade de son jardin tous les jours et nous propose le jet d’eau pour nettoyer les vélos dès que l’on sort de la voiture après les entraînements. L’accueil est fantastique et je conseille à tous d’y aller en vacances, pour faire du vélo, pour marcher ou juste pour vouloir déconnecter ! »
Originaire de l’arrière pays Niçois, Chloé a bien l’habitude de passer la frontière italienne pour aller s’entraîner et pour le coup, elle n’est pas déstabilisée : « Au lieu que ce soit l’Italie, là depuis mon logement, je vois l’Autriche. C’est tout vert ici et c’est un peu normal car il pleut tous les jours. D’ailleurs les prévisions météo changent tout le temps donc je pense qu’on aura le droit à un peu de pluie pour la course. Au sol, il y a un peu de pierres, quelques ‘rock garden’ mais dans l’ensemble c’est de la terre et des racines. Parfois c’est raide, parfois c’est tout plat, il y a de tout. Les tracés sont beaux mais également difficiles. Même Florian Nicolaï m’a avoué qu’il trouvait la dernière spéciale vraiment difficile, c’est pour dire ! »
En parlant un peu plus des spéciales et de ce qui les attend ces prochains jours, Chloé annonce : « Honnêtement, on en parlait avec Isabeau (Courdurier) et on se disait qu’Olargues était l’une des manches les plus dures mais que là, on arrivait certainement à un autre niveau ! Au-delà des spéciales, sur les deux jours d’entraînement on avait du portage ou bien des liaisons vraiment raides et longues. Rien qu’aujourd’hui pour aller à la spéciale 4 et 5 on a accumulé plus de deux heures de portage droit dans la forêt et c’est sans parler du pédalage. J’ai fini la journée avec des ampoules et les muscles bien tendus ! A la fin des deux journées on terminera sur le Bike Park de Petzen où l’on prendra une remontée mécanique pour effectuer les Spéciales 3 et 6 et je sais déjà qu’on les attendra avec impatience ! »
« Après, le dimanche on aura aussi cette liaison de cinq kilomètres dans une ancienne mine. Honnêtement, c’est assez long de rouler 30 minutes dans le noir et c’est un feeling assez drôle car tu ne sais pas trop ce qui va t’arriver ! »
Dès aujourd’hui, les pilotes s’élanceront pour trois spéciales avant de poursuivre avec trois autres le dimanche. Lorsqu’on demande à Chloé le mot d’ordre à suivre pour cette manche, elle répond : « C’est impossible de dire qu’il faudra faire le moins d’erreurs car même sur des parties plus plates, où il n’y a que de petites racines, on est vite à terre car ça glisse terriblement ! Je pense donc que celui qui s’en sortira le mieux sera celui qui tombera le moins. »
A ce jeu, personne n’est à l’abri, même pas les meilleurs : « Hier j’ai vu Jared Graves et tant d’autres top pilotes sortir des pieds de partout alors ça rassure car on se sent moins seul et c’est la même chose pour tous. »
Place maintenant à la Foire aux Questions ! Est-ce que ce type de terrain va favoriser les pilotes du Nord-Est plus habitués à ces conditions ? Est-ce que Sam Hill va vouloir retrouver la première marche du podium ? Est-ce que Richie Rude aura envie de laisser cette première place à quelqu’un d’autre maintenant qu’il a renoué avec la victoire à Olargues ?
Le très régulier Damien Oton, l’exemplaire Martin Maes ou l’outsider Dimitri Tordo vont-ils défier les pièges de l’est de l’Europe ? Qui saura nous épater et qui saura surmonter ces dures journées sans encombre ?
Est-ce que Cécile Ravanel va continuer sa suprématie ? Est-ce que Mélanie Pugin, très habituée à ces conditions depuis le Jura et quatrième à Olargues, saura rivaliser avec Cécile ou Isabeau Courdurier jusque-là abonnée à la deuxième place ? Qui des autres Dames va réussir à tirer son épingle du jeu ?
Tant de questions et nous avons hâte d’en avoir les réponses !