EWS 2021 | Loudenvielle, épisode 1 : Moir reprend la main, Harnden surprend encore
Par Christophe Bortels -
Après une longue pause estivale de pratiquement 2 mois, les Enduro World Series sont enfin de retour ! Le gratin de l’enduro mondial se retrouve cette semaine en France, et plus précisément à Loudenvielle, dans les Hautes-Pyrénées, pour une double-manche donc le premier épisode a eu lieu ce jeudi. En voici les résultats :
Perturbée par la crise sanitaire, la saison 2021 des Enduro World Series avait débuté tardivement par deux doubles-manches en 3 semaines, à Canazei fin juin puis La Thuile début juillet. Septembre sonne donc l’heure de la reprise, avec une nouvelle double-manche mais surtout un bloc de cinq course en un mois seulement : deux à Loudenvielle cette semaine, une à Crans-Montana dès la semaine prochaine, une autre à Finale Ligure à la mi-septembre, et enfin, Tweed Love en Ecosse début octobre.
Si la journée d’entraînements de mercredi avait débuté sur le sec, les cieux se sont ouverts sur Loudenvielle dans l’après-midi et la poussière a laissé la place à la boue. Ce qui a rendu les spéciales bien glissantes mais, à en croire les retours des pilotes sur les réseaux sociaux, plutôt fun à rouler. L’organisation a malgré tout pris la décision d’annuler la longue et pentue SP3, initialement désignée comme Queen Stage, et ce pour des raisons de sécurité. Il restait donc 4 spéciales au programme pour désigner les vainqueurs du jour !
Hommes
Après quatre batailles homériques et une quasi égalité au classement à la pause estivale, on attendait avec impatience une nouvelle explication entre Richie Rude et Jack Moir !
C’est Jack Moir qui prend d’emblée les commandes de la course au terme de la première spéciale. Devant Richie Rude ? Eh non, devant son co-équipier chez Canyon, Jose Borges. Rude, lui, signe le 3e temps et concède déjà 6 secondes à son grand rival. Deux français complètent alors le top 5 provisoire : Theo Galy et Guillaume Larbeyou.
La plus courte spéciale de la journée, la SP2, est ensuite remportée par Youn Deniaud, juste devant… Jack Moir ! Richie Rude est seulement 6e, mais ce sont les écarts qui comptent, et sur une spéciale si courte, ils sont logiquement très réduits : les 7 pilotes les plus rapides se tiennent dans la même seconde, et Moir ne grappille que 0.55 s à Rude. Désormais séparés de 6.5 secondes, les deux hommes restent 1er et 3e, Deniaud se retrouvant 2e suite à son scratch.
Mais dès la spéciale suivante, Youn Deniaud perd peut-être toute chance de podium final. Auteur du 18e chrono, il recule à la 7e place du classement. Conséquence directe, Richie Rude remonte à la 2e place après avoir signé le 2e temps de cette SP3. Malheureusement pour lui, Jack Moir a une fois de plus été plus rapide et compte à présent 9 secondes d’avance ! Theo Galy est alors 3e, mais Jose Borges est dans la même seconde que lui, Martin Maes 3 secondes derrière… et lui-même dans la même seconde que Kevin Miquel et Youn Deniaud ! L’ultime spéciale pourrait rebattre les cartes et être décisive pour le podium…
Longue, la SP4 qui a hérité du statut de Queen Stage laissait en effet de la marge pour un rebondissement de dernière minute. Mais Jack Moir a déjà prouvé qu’il excelle dans ce format, même sous pression. Dernier à s’élancer, Richie Rude échoue à plus de 3 secondes de l’Australien, qui signe le scratch. C’est fait, Moir gagne la course ! Il n’a pas tremblé, a mené de bout en bout et s’impose finalement avec plus de 12 secondes d’avance sur Rude. Net et sans bavure…
Troisième de l’ultime spéciale derrière les deux furieux, Kevin Miquel en profite pour éjecter son compatriote Théo Galy de la 3e marche du podium
Toujours en quête d’une nouvelle victoire, Martin Maes prend tout de même une belle 4e place, alors que Theo Galy complète le top 5.
En plus de Moir, Canyon place deux autres pilotes dans le top 10 : Jose Borges (photo) est 6e et Dimitri Tordo 7e.
Résultat en demi-teinte pour Jesse Melamed, 8e ce jeudi.
Youn Deniaud et Robin Wallner (photo) complètent le top 10.
Pas vraiment dans le rythme, jamais dans le top 10 en spéciale, Adrien Dailly termine 13e, juste derrière Damien Oton.
Les courses se suivent et se ressemblent pour Sam Hill, qui termine à une décevante 24e place.
Femmes
Une absence à noter tout d’abord, et pas des moindres : celle d’Andréane Lanthier-Nadeau. La sympathique Canadienne, grande animatrice de la dernière course à La Thuile, était pourtant sur place et a même pris part aux entraînements. Mais une chute, des maux de tête et une suspicion de commotion l’ont incitée à renoncer à la course.
Et si les autres femmes en forme cette saison sont bien au départ, Noga Korem surprend tout le monde en s’adjugeant la première spéciale avec 3 secondes d’avance sur Mélanie Pugin et plus de 8 secondes sur Isabeau Courdurier. Mais ce 1er scratch n’était pas le fruit du hasard, l’Israëlienne le prouve en raflant également la SP2 pour… 0.16s ! A la mi-course, celle qui occupait la 5e place du classement général des EWS avant cette double manche de Loudenvielle devance toujours Pugin et Courdurier de respectivement 4 et 15 secondes.
La SP3 tombe dans l’escarcelle d’Isabeau Courdurier, qui signe le meilleur temps devant Harriet Harnden et Noga Korem. Pas de quoi bouleverser la hiérarchie pour autant : Korem reste en tête devant Pugin (+ 4 s), Courdurier (+ 9 s) et deux Britanniques, Harnden (+ 14 s) et Winton (+ 28 s). Noga Korem va-t-elle tenir jusqu’au bout et remporter sa toute première victoire en Enduro World Series ?
Eh bien non ! Dans un ultime rebondissement dont les EWS ont le secret, la longue SP4 qui faisait finalement office de Queen Stage fait tout voler en éclat : Mélanie Pugin comble son retard sur Noga Korem et passe devant elle. Mais surtout, Harriet Harnden atomise la concurrence en reléguant tout le monde à plus de 20 secondes. Même pas sur le podium provisoire avant cette dernière spéciale, elle remonte de la 4e à la 1ère place et remporte donc la course ! Il s’agit de sa 2e victoire consécutive après son succès (déjà) sur le fil à La Thuile début juillet. Incroyable…
Mélanie Pugin termine donc 2e , Noga Korem limite les dégâts en prenant tout de même la 3e place, tandis qu’Isabeau Courdurier échoue au pied du podium. Katy Winton complète le top 5.
Juste derrière, on retrouve deux autres Françaises : Morgane Charre (6e) et Estelle Charles (7e), suivies de Raphaela Richter (8e), Ella Conolly (9e) et Bex Baraona (10e).
Masters 35+
Une fois de plus, Karim Amour a régné sans partage sur sa catégorie : quatre spéciales, quatre scratches, et une avance finale de 1 minute et 13 secondes. Pour l’accompagner sur le podium, on retrouve l’Américain Michael Broderick et le Britannique Darren Scott. Ce trio est suivi de trois autres Français : Guillaume Bernard (4), Germain Boullier (5e) et Ludovic Corre (6e).
Invaincue cette saison (même si elle a dû faire l’impasse sur une manche suite à une commotion), Leonie Picton est cette fois tombée sur plus forte qu’elle : la Tchèque Fejola Stepanka Nestlerova. Picton a pourtant signé le meilleur chrono sur 3 des 4 spéciales, mais elle a concédé plus d’une minute à sa rivale du jour sur la SP1, ce qui lui a coûté la victoire. C’est l’Américaine Mary McConneloug qui complète le podium.
U21
Chez les U21, Francescu Camoin a coiffé tout le monde au poteau ! Troisième après 3 des 4 spéciales du jour à 10 secondes de la première place, le jeune Français a signé le scratch dans l’ultime spéciale mais, surtout, a repris 14 et 27 secondes aux deux pilotes qui le devançaient. Il remporte donc la victoire sur le fil, devant son compatriote Nans Arnaud et le malheureux Canadien Jack Menzies, qui menait la course depuis le début.
Chez les filles U21, c’est à nouveau l’Italienne Sophie Riva qui s’impose, raflant au passage 3 des 4 spéciales. La Britannique Polly Henderson termine 2e et la Chilienne Paz Gallo Fuentes 3e.
Rendez-vous samedi après-midi pour les résultats de la Pro Stage, préambule à la 2e course de la semaine à Loudenvielle.