Analyse | « Tout augmente ! » Même le prix des vélos ? Vojo mène l’enquête !
Par Olivier Béart -
« Ça n’arrête pas d’augmenter ! C’est de la folie, on nous prend pour des pigeons, les tarifs explosent ! Ça devient n’importe quoi ! » A chaque présentation d’un nouveau produit et très régulièrement dans les commentaires d’articles, c’est le genre d’affirmation qu’on peut lire. Mais au-delà des phrases à l’emporte-pièce, qu’en est-il de la réalité ? Les tarifs augmentent-ils vraiment ? Dans quelles proportions ? Vojo a mené l’enquête pour comprendre pourquoi les prix des vélos et des composants nous semblent toujours plus élevés… alors que la réalité est bien plus complexe que cela !
En guise de point de départ, il faut avoir à l’esprit un élément central : l’inflation. Comparer les prix d’il y a 20 ans avec ceux d’aujourd’hui sans tenir compte de ce paramètre relèverait à comparer des pommes et des poires. Pour cela, l’Insee (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) en France dispose d’un calculateur permettant de définir ce qu’on appelle le « prix constant », c’est à dire les prix en valeur réelle corrigés en fonction de l’inflation sur une période donnée.
Sur cette base, il ne reste plus qu’à se plonger dans ses archives et à sortir sa calculette. Ce que Vojo a fait pour vous, sur base d’une série d’exemples que nous considérons comme représentatifs. Si vous en avez d’autres, allant dans le même sens ou tout à fait à l’opposé, n’hésitez pas à nous le signaler.
Avec 100 balles, t’as plus rien !
C’est vrai qu’avec 100€, difficile d’avoir un bon VTT… mais c’est une image et nous sommes partis de ce proverbe pour démarrer notre enquête et regarder, il y a 20 ans, 10 ans et aujourd’hui, ce qu’on peut avoir pour 1000€ ou 3500€. Les prix dans ces catégories ont-ils réellement augmenté ? De la même façon dans ces différents budgets ?
Commençons par la catégorie à 1000€. Qu’avait-on en 1997 pour environ 7000 FF ou 40000 FB ? Un cadre en alu ou en acier, parfois encore une fourche rigide mais le plus souvent déjà une fourche suspendue d’entrée de gamme et une transmission mélangeant du Shimano LX et du STX-RC mais rarement du XT. Parmi les vélos de cette catégorie, nous avons retenu le Trek 6500 en guise d’exemple représentatif avec son cadre alu série 6000 monté en RockShox Indy C, ST-RC/LX et de V-Brakes Dia-Compe. Celui-ci était facturé 6990 FF, soit l’équivalent de 1065€ en France, alors qu’il était à 38695 FB, soit un peu moins de 1000€ en Belgique. A « Euro constant », sur base du prix France, cela équivaut à 1255€ en 2007 et 1400€ en 2017. Voyons l’évolution du prix du modèle et de ses équivalents :
- 1997 – Trek 6500 (Cadre alu 6000, RockShox Indy C, STX-RC/LX, V-Brakes Dia Compe) : 1065€
- 2007 – Trek 6500 (Cadre alu Alpha SLR, Manitou Slate, Deore/XT, disques Deore) : 999€
- 2017 (a) – Trek X-Caliber 9 (Cadre alu Alpha Gold, RockShox Recon Silver, Deore/X7, disques Shimano) : 999€
- 2017 (b) – Trek Superfly 5 (Cadre alu Alpha Platinium, RockShox Recon Silver, Deore/XT, disques Deore) : 1299€
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On le voit, pour cette somme symbolique de 1000€, on pouvait toujours s’offrir en 2007 le même vélo avec en prime des freins à disques. En 2017 aussi, on peut toujours avoir un vélo équivalent même s’il a changé de nom… alors que la même somme correspond aujourd’hui en fait à près de 1400€ ! On peut donc s’offrir sans mal le Superfly 5 un peu plus haut de gamme sur papier, pour 100€ de moins. Et c’est objectivement un bien meilleur vélo au niveau suspensions, cadre et freinage (sans parler du fait qu’il est en 29 pouces).
Et pour 3500, c’est mieux ?
Remettons le couvert en entrant dans le haut de gamme et en regardant ce qu’il en est pour 3500€ ; une somme qui, déjà en 1997, permettait d’avoir un très bon tout-suspendu. Si la plupart étaient en aluminium, on commençait à voir apparaître les premiers modèles en carbone, comme le Trek Y, ou encore le mythique Cannondale Raven dont la première version (2000 SL) était affichée 23900 FF/139000 FB à sa sortie, soit entre 3445 et 3650€ selon le pays. Comptons donc 3500€ en moyenne. Avec l’inflation, en 2007, cela correspondrait à 4100€ et en 2017 à pas moins de 4600€. Voyons l’évolution du modèle et de ses remplaçants :
- 1997 – Cannondale Raven 2000 SL (Cadre carbone/alu, Fourche Headshock P-Bone D, montage Shimano XT, V-Brakes XT) : 3500€
- 2007 – Cannondale Rush Carbon Si 3 (Cadre carbone/alu, Lefty Speed DLR2, Sram X-9, disques Avid Juicy 7) : 3549€
- 2017 – Cannondale Habit Carbon 3 (Cadre carbone/alu, Lefty OPI Alu, Shimano SLX/XT, disques Deore) : 3499€
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On le voit une nouvelle fois : les prix affichés sont restés particulièrement stables… alors qu’ils auraient augmenté assez drastiquement s’ils avaient simplement suivi l’inflation. Ce qui signifie que si on tient compte de ce paramètre, le Cannondale Habit équivalent au Raven 2000 SL de l’époque entame moins votre pouvoir d’achat. Si on fait le calcul inverse, les 3499€ demandés pour le Habit Carbon 3 correspondraient à environ 2700€ en 1997 ! Aujourd’hui, pour l’équivalent à « Euro constant » de la valeur du Raven à l’époque, on peut regarder du côté de machines à 4600€ (par exemple un Habit SE monté en Sram X1 pour 4199€).
20 ans d’évolution… ou de stagnation des prix ?
Prenons encore les choses sous un autre angle en regardant l’évolution des prix de quelques modèles mythiques. Commençons par une discipline très en vogue, l’enduro, dont on retrouve l’appellation pour la première fois chez Specialized en 1999. A cette époque, un FSR Enduro Comp offrant 80mm de débattement (contre 63 au modèle XC) et des freins v-brakes coûte quelque 12000 FF, soit un peu plus de 1750€. Cela représente 2050€ en 2017.
- 1997 – Specialized Enduro Expert (cadre alu A1, fourche Judy 80mm de débattement, V-Brakes, montage LX) : 1750€
- 2007 – Specialized Enduro Comp (cadre alu M5, fourche Future Shock 150mm de débattement, Sram X-9, disques Avid Juicy 5) : 2599€
- 2017 – Specialized Enduro Comp (cadre alu M5, fourche RockShox Yari 160mm, roues de 29’’, montage Sram GX, disques Avid Guide R) : 2799€
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Ici, on constate que de 1997 à 2007, il y a bien eu une grosse augmentation de prix. Mais si la dénomination du modèle est bien restée la même, peut-on encore vraiment dire qu’il s’agit du même vélo ? La discipline Enduro commençait à se former en 2007 et l’Enduro Comp de cette époque était une toute autre machine que celle de 1997, avec un débattement de vélo de DH des années 90 mais toujours la capacité de pédaler et de grimper. On peut donc comprendre cette augmentation tarifaire. Et quand on regarde les 2599€ de 2007, ils correspondent à 2949€ en 2017. Or, l’Enduro Comp 2017 est affiché à 2799€ pour quelque chose d’équivalent mais actualisé.
Prenons maintenant un autre vélo iconique, le Scott Spark, et voyons l’évolution de son prix sur 10 ans. En 2007, lorsqu’il venait d’arriver au catalogue, le Scott Spark 20 était le premier prix pour ce modèle tout en carbone ultra-léger et polyvalent. Il coûtait 4200€ en montage Shimano XT/XTR et fourche Fox F32. Voici l’évolution du tarif :
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Que constate-t-on ? Qu’en fait, en tenant compte de l’inflation, l’équivalent du prix du Spark 920 de 2007 serait aujourd’hui de 4861€. Or, le prix du Spark 920 aujourd’hui est de 3999€ (4199€ pour le modèle 2018). Son montage est effectivement un peu moins haut de gamme et l’arrière du cadre est en alu, alors qu’il était en carbone en 2007 (l’arrière alu apparaît sur le 920 à partir de 2010, où il subit une baisse de prix pour compenser). C’est pour cela que nous avons aussi intégré le Spark 910 plus haut de gamme depuis 2013, car il est parfois, selon les millésimes, plus comparable au premier Spark 920 de 2007 que le 920 actuel. Mais même en prenant ce point de comparaison, le tarif du 910 ne fait que rattraper la courbe du 920 « à prix constant ». On le voit encore une fois, le prix de ce vélo emblématique a plutôt eu tendance rester stable et à nécessiter moins de pouvoir d’achat pour être acquis..
Quid des composants ?
Les composants ont-il aussi suivi la même tendance à la stabilité ? Ou les prix se sont-ils enflammés ? Voyons un premier cas avec le prix d’une transmission Shimano XT. En 1997, un groupe XT valait quelque 4600 FF/27600 FB, soit environ 700€ prix catalogue avec les freins… et aujourd’hui c’est toujours le même tarif ! Certes, on parle de la version mono-plateau et on a donc un dérailleur avant et un shifter en moins, mais la fonctionnalité est intacte et on gagne des freins à disque. N’oublions pas qu’avec notre fameux calcul à prix constant, les 700€ de 1997 en représenteraient 921 aujourd’hui.
Tout cela ne tient pas compte de l’avènement de la vente par Internet, qui représente aujourd’hui une grande part des ventes de composants en deuxième monte. Si, auparavant, la plupart des ventes se faisaient au prix annoncé par le constructeur, ce dernier est aujourd’hui très théorique dans beaucoup de cas et la recherche de la dernière promotion en ligne est presque devenue une partie de notre sport. Ainsi, il est aujourd’hui possible d’avoir un groupe XT complet avec ses disques pour 500€. Plus bas dans la gamme, c’est la même chose pour le SLX, anciennement LX, qui coûtait l’équivalent de 385€ en 1997 (506€ à prix constant) et qu’on trouve en version disque autour de 370€ sur le Net, ou encore du XTR qui était en 1997 à quelque 1350€ en faisant la conversion (1775€ à prix constant) et qu’on trouve encore aujourd’hui autour de 1350€ en ligne.
Quelques autres exemples ? Converti en Euros, le prix de la SID Dual Air était de 880€ à sa sortie fin 1997 (1150€ en équivalent 2017). Il a grimpé à 1400€ en 2001 à la sortie de la SID BlackBox avec son ensemble té/pivot en carbone (1750€ en équivalent 2017) et il est aujourd’hui de 1335€ pour la dernière World Cup… au catalogue, puisqu’on la trouve autour de 900€ en cherchant un peu sur la toile.
Du côté des freins ? Des Magura HS33 coûtaient 250€ en 1997 (prix converti – 322€ en équivalent 2017). L’arrivée des disques dans les années 2000 a fait grimper l’addition, puisqu’une paire de Magura Louise coûtait 500€ à sa sortie (prix converti en Euros). Aujourd’hui, les MT8 ont un prix catalogue de 560€ la paire, mais on les trouve désormais facilement à moins de 400€ et des MT6 situés juste en dessous (plus comparables aux Louise) se trouvent dès 250€. Soit moins, à prix constant, que les bons vieux HS33 de l’époque.
Enfin, on termine par les roues. En 1997, le fin du fin était représenté par les Mavic Crossmax avec piste de freinage recouverte de céramique. Elles valaient à l’époque quelque 650€, soit l’équivalent de 855€ aujourd’hui. Les Mavic CrossMax Pro de 2017 valent aujourd’hui 949€, soit 11% d’augmentation nette (en tenant compte de l’inflation depuis 1997). D’autres marques de roues ont suivi la même voie et les prix dans le très haut de gamme se sont envolés avec l’arrivée des roues carbone pour lesquelles il faut compter entre 1200 et plus de 2000€. En entrée de gamme, les tarifs moyens ont aussi augmenté de l’ordre de 10% pour du matériel équivalent. Nous avons donc trouvé un domaine où les prix ont bel et bien réellement augmenté. Ce n’est sans doute pas le seul mais nos « coups de sonde » montrent que ce n’est pas une généralité.
Le cas particulier du tout haut de gamme
Une des explications qu’on peut trouver au filtre déformant qui nous pousse à penser que les tarifs sont toujours plus élevés est peut-être à chercher dans l’arrivée de vélos « vitrine », très haut de gamme, dont les tarifs atteignent aujourd’hui de nouveaux sommets. Il s’agit d’une part infime des ventes (quelques centaines, voire quelques dizaines d’exemplaires vendus dans le monde entier dans certaines marques, même très connues) mais ces vélos étant le reflet de ce qui se fait de mieux, les marques aiment les mettre en avant comme faire-valoir.
Au début des années 90’, rares étaient les vélos très haut de gamme qui dépassaient les 25000FF/150000 FB, soit un peu plus de 3500€. Il s’agissait alors le plus souvent de vélos en titane venus des USA (type Merlin, etc) et, à prix constant, cela représente un peu plus de 5400€ en 2017.
L’émergence de vélos de DH de plus en plus perfectionnés et spécifiques à partir de la moitié des années 90’ a tiré les prix vers le haut, avec des tarifs dépassant les 50000FF/300000FB (un GT STS Lobo DH avec son cadre carbone par exemple), mais dans d’autres disciplines et pour la plupart des grandes marques, le haut de gamme s’arrêtait toujours autour des 35000FF/200000 FB (soit 5000€ à l’époque et l’équivalent de 6700€ aujourd’hui).
Dans les années 2000, la généralisation des fulls-suspendus et des technologies plus poussées à l’ensemble des pratiques, et notamment au XC qui raflait le gros des ventes, a entraîné l’apparition d’un plus grand nombre de modèles aux tarifs élevés. Comme nous l’avons vu plus haut dans notre analyse de l’évolution des prix, cela n’a pas tiré vers le haut les tarifs des versions phares en milieu de gamme, mais cela a par contre contribué à faire exploser l’offre dans le haut et le très haut de gamme avec des tarifs qui se sont mis à dépasser allègrement les 7000€ et à flirter avec la fameuse barre psychologique des 10000€ (on pense notamment au Cannondale Scalpel Ultimate qui, en 2008, est affiché au prix record de 9999€ – mais il est à ce moment le seul).
Aujourd’hui cette catégorie du très haut de gamme a grossi
Aujourd’hui cette catégorie du très haut de gamme a grossi et on compte plus d’une bonne dizaine de vélos de grandes marques dont les prix approchent ou dépassent les 10000€. Il s’agit principalement de vélos de XC/Marathon (catégorie où le pouvoir d’achat des clients est reconnu comme le plus élevé), dont les prix sont tirés vers le haut par l’arrivée de transmissions électroniques et autres roues carbone. Le développement du segment e-bike n’a pas entraîné, pour l’instant, de surenchère, mais si sa progression se poursuit, il est très probable qu’on verra arriver des machines encore plus chères qui feront rêver autant qu’elles alimenteront les discussions d’après ride.
Et dans d’autres domaines ? L’exemple de l’automobile
Jeter un oeil dans d’autres secteurs n’est pas inintéressant pour mettre cela en perspective. Prenons l’exemple de l’automobile, que nous connaissons tous et qui peut aussi bien être un moyen de déplacement qu’un outil de loisirs.
Pour le premier exemple, prenons une citadine : la Renault Clio. Nous n’en avons pas retrouvé le prix en 1997 (si un lecteur peut nous aider, nous ferons le changement), mais en 2000, la version 1.9 dTi RT (finition intermédiaire) de 80ch était vendue 12 270€, soit 15 768€ à prix constant. Quand on regarde aujourd’hui la version intermédiaire de la Clio 1.5 dCi 90 Intens, elle est facturée 20 375€. Soit… près de 30% d’augmentation. Alors, certes, le véhicule a évolué et ses équipements aussi. Mais c’est pareil dans le vélo.
Au niveau des véhicules milieu de gamme, comme la BMW 320d Touring, elle était à 25 300€, soit 32 512€ à prix constant. Le même modèle est aujourd’hui facturé 40 200€ et la 318d 36 600€, soit 23 et 12,5% d’augmentation. Prenons maintenant plus des voitures haut de gamme, orientées vers le plaisir de conduite et, toutes proportions gardées, comparables aux vélos prestigieux dont nous rêvons tous. Une Porsche 911 Carrera 2 Coupé de base coûtait, en 2000, 74 500€, soit 95 750€ à prix constant. Et elle est aujourd’hui à 101 000€, soit une augmentation « raisonnable » de 5,5%, mais pas de « diminution relative » comme on en a connu dans le milieu du vélo.
Comme un miroir de notre société
Une autre interprétation qu’on peut donner à ce sentiment que les vélos (et d’autres biens de consommation) sont toujours plus chers est sans doute aussi à chercher dans l’appauvrissement d’une partie des couches de la population. Le VTT est un sport de classe moyenne par excellence. Oui, s’acheter un vélo est un bel investissement et cela représente souvent une somme coquette, mais cela reste un des sports mécaniques les plus accessibles et beaucoup de personnes, moyennant quelques sacrifices, peuvent s’offrir un très, très beau VTT, alors qu’ils ne pourraient jamais s’offrir une Ferrari neuve par exemple.
Si nous avons l’impression que « les prix explosent », c’est peut-être aussi parce qu’une part de plus en plus grande d’entre-nous voit ses revenus stagner, voire baisser
Or, plusieurs analyses montrent qu’il y a actuellement un appauvrissement très net de la classe moyenne, lié à une augmentation du chômage et à une moins bonne redistribution des richesses (dans le même temps, les couches les plus riches de la population voient leurs revenus augmenter et les ultra-riches battent chaque année des records). Cela laisse donc à penser que si nous avons sans cesse l’impression que « les prix explosent » et que « les vélos sont de plus en plus chers », ce n’est pas tant parce qu’ils augmentent réellement : nous venons de montrer que cela ne résiste pas à l’analyse de chiffres. Mais par contre, une part de plus en plus grande d’entre nous voit ses revenus stagner voire baisser, perd son emploi et est parfois forcé de se tourner vers d’autres jobs moins bien payés, ou connaît un parcours de vie plus chaotique.
Bref, si les prix n’augmentent pas, c’est plutôt notre pouvoir d’achat qui a tendance à se réduire à cause de mécanismes de redistribution des richesses en panne. Sans oublier l’émergence de toute une série de « besoins » nouveaux (pensons aux smartphones et aux abonnements qui vont avec) qui ont fait leur apparition ces dernières années et qui viennent, insidieusement parfois, réduire les moyens dont on dispose pour sa passion du VTT.
Face à cette situation et aux frustrations qu’elle peut créer, au-delà des actions que nous pouvons chacun mener à notre petite échelle pour essayer de faire changer la société, il est important de se rappeler que le VTT est et doit rester un loisir, un moyen de s’évader, de s’aérer l’esprit. Les causes de frustrations dans la vie sont bien assez nombreuses pour éviter que notre loisir en devienne une supplémentaire. A budget égal, les machines sur lesquelles nous pouvons rouler aujourd’hui sont dotées de meilleures suspensions, de freins bien plus puissants et sécurisants ou encore d’accessoires bien agréables comme une tige de selle télescopique, qui permettent de profiter encore plus de ses sorties.
Notre message n’a pas non plus du tout pour but de dire aux constructeurs et revendeurs qu’ils peuvent augmenter les prix sans sourciller ! Nous aspirons tous à pouvoir profiter de vélos proposés au prix juste, permettant que les acteurs du milieu puissent en vivre correctement mais sans pour autant dégoûter la masse des bikers qui connaît le sens des fins de moins un peu difficiles. Mais il faut néanmoins savoir regarder en face la réalité des chiffres.
Au final, n’oublions surtout pas non plus que, bien plus que ce sur quoi nous roulons, c’est avec qui et où nous roulons qui compte le plus. La nature, les chemins, les potes de sortie : voilà l’important. Vojo ne veut d’ailleurs pas dire « matos », « carbone » ou quoi que ce soit du genre. Cela veut tout simplement dire « le chemin, la voie, le sentier » en Esperanto. Alors, bon ride !
Si vous avez d’autres exemples à nous fournir, allant dans le même sens ou complètement opposés, n’hésitez pas à nous en faire part via Facebook ou par mail