Evénement | Rwandan Epic : l’autre Epic africain a bien grandi

Par Olivier Béart -

  • Staff pick

  • Sport

Evénement | Rwandan Epic : l’autre Epic africain a bien grandi

Imaginé en 2020 par une poignée de passionnés, le Rwandan Epic a aujourd’hui bien grandi ! Nous avions participé à l’édition « zéro » et avions eu un véritable coup de cœur pour ce pays magnifique et cette course pleine d’âme. Nous avons donc eu envie de prendre des nouvelles de l’épreuve en passant un petit coup de fil aux « deux Simon », qui comptent parmi les principales chevilles ouvrières du Rwandan Epic. Le but avoué ? Leur donner un petit coup de pouce pour faire encore plus connaître cette course par étapes et donner envie à certains d’entre vous de s’inscrire !

Le Rwandan Epic « édition zéro » auquel nous avions participé en 2020, ce n’était qu’une seule journée, encore en période Covid, avec un petit peloton de coureurs majoritairement locaux. Et pourtant, cette expérience nous a marqués à jamais. La ferveur des spectateurs, le tracé court mais varié et intense, le décor grandiose,…
Pour vous replonger dans cette journée, voici notre article publié à l’époque : Découverte | Rwandan Epic : jour de course, jour de fête en Afrique de l’est !

Nous n’avions évidemment pas fait le déplacement seulement pour un jour. Nous en avons aussi profité pour découvrir ce pays aussi beau que sûr, et nous avons encore plus été émerveillés en roulant dans des coins et sur des trails qui sont aujourd’hui devenus l’épine dorsale du Rwandan Epic, dont la troisième « vraie » édition se tiendra du 21 au 25 octobre 2024. Ici aussi, nous avons un article (mieux, un portfolio !) pour vous emmener dans ces paysages magiques au pied des volcans du Rwanda : Découverte | Rwanda : du VTT au pays des 1000 collines

Puis, tant qu’on y est, voici encore deux autres articles que nous avons publiés sur le Rwanda, avec l’expérience de Maël Desrieux sur le 1er Rwandan Epic et le voyage de Dan Milner, Ludo May et Fred Horny.

Maintenant que le décor est planté, passons à l’édition 2024. Et pour cela, nous avons passé un petit appel à Simon Hupperetz (à droite) et Simon De Schutter (au centre), tous deux belges et co-fondateurs du Rwandan Epic avec Matthew Brokenshire (à gauche). Ils nous expliquent comment l’épreuve à évolué et ce qu’ils nous réservent pour 2024.

La philosophie

« En seulement quelques années, la course a beaucoup évolué, mais la philosophie n’a pas changé : nous voulons emmener les participants sur une course unique au pied des magnifiques volcans du Rwanda. Et nous voulons que ce soit non seulement une expérience intense sur le vélo, mais aussi en dehors. Nous voulons montrer le Rwanda, mais aussi le faire ressentir à chaque participant. Pour cela, nous impliquons beaucoup les communautés locales et nous proposons de plus en plus aux participants des activités en dehors de la course », nous explique Simon De Schutter.

« Après des débuts un peu plus lents que prévu, nous avons maintenant chaque année 50% de participants en plus. Nous étions à 100 en 2023, nous espérons 150 en 2024. Mais dans tous les cas, nous ne voulons jamais devenir une grosse machine. Nous voulons rester une épreuve authentique et privilégier la qualité à la quantité. »

Les parcours

Simon Hupperetz enchaîne : « Lors de la première édition, nous nous sommes beaucoup concentrés sur les parcours. Il y a un réseau de trails naturels incroyable au Rwanda, nous en avons parcouru des milliers de kilomètres pour essayer de trouver les plus beaux et les plus adaptés au VTT dans le nord du pays, où nous tournons pour les 5 jours du Rwandan Epic. Cela reste toujours notre focus et surtout, nous travaillons chaque année un peu plus avec les villages et leurs habitants pour les impliquer dans l’organisation et la préparation des trails. »

« Au fil du temps, nous avons noué de vrais liens avec les communautés locales, qui travaillent de manière rémunérée pour entretenir les chemins que nous empruntons pour le Rwandan Epic, pour le plus grand plaisir des vététistes, mais surtout au profit de tous car ces chemins sont utilisés toute l’année ! Nous travaillons avec les districts, les provinces et les villages via leurs chefs et cela fonctionne super bien. Nous leur apportons un peu de notre expérience au départ et nous leur faisons quelques recommandations, mais ensuite ils travaillent en totale autonomie et le résultat est magnifique. »

« Au-delà de l’impact positif sur la qualité des sentiers et de l’impact économique, cela donne une popularité assez énorme à l’épreuve dans le pays. Les gens viennent voir la course et mettent une ambiance de folie avec énormément de supporters partout, même dans des coins reculés. Notre défi aujourd’hui est de trouver de nouveaux trails dans certaines zones car de plus en plus de chemins sont asphaltés. C’est bien pour le développement du pays mais cela nous impose de revoir régulièrement nos parcours. Cela dit, il y a des réserves en matière de chemins ! »

« Dans tous les cas, nous voulons vraiment proposer énormément de variété. Nous avons beaucoup tenu compte des retours des participants des premières éditions. On cherche toujours le bon équilibre entre les chemins plus rapides et les singletracks, en essayant d’avoir un maximum de fun et de fluidité. On emprunte aussi certaines portions avant tout pour la beauté des paysages. Et on cherche à ce que chaque jour apporte une expérience différente : la première étape est plutôt urbaine à Kigali, puis on passe à une étape marathon en altitude, on enchaîne avec un XC sur un circuit de 5 km à 2200 m, puis on est en plein dans le « pays des 1000 collines » avant de plonger sur le lac Kivu pour la dernière étape. »

Les à-côtés

Simon De Schutter insiste également sur le fait que le Rwanda Epic n’est pas qu’une course et que le plaisir, la découverte, se font aussi quand on a rangé le vélo. « Nous voulons offrir aux participants l’opportunité de faire des visites, de découvrir le pays et d’être en contact avec ses habitants. Après les étapes, nous proposerons de visiter la fondation Diane Fossey pour la préservation des gorilles et de leur habitat, il y aura aussi des visites des villages étapes, une balade d’observation des oiseaux, une opportunité de déguster et de voir comment on fait la « banana beer » (boisson locale très populaire), etc. »

« Tous nos repas sont préparés par des locaux avec des produits qui le sont tout autant, et tous nos trophées et goodies sont aussi réalisés par des artistes, artisans et entreprises du cru. C’est très important pour nous qu’il y ait un maximum de retombées pour le pays et pour les régions qui nous accueillent. Et nous faisons aussi en sorte d’accueillir plusieurs équipes rwandaises afin de populariser le VTT à côté de la route qui connaît de plus en plus de succès dans le pays (qui accueillera d’ailleurs les championnats du monde sur route en 2025). »

L’édition 2024

Au menu :

  • 5 étapes du 21 au 25 octobre 2024
  • 300 km
  • 5000 m de D+
  • En duo
  • Tarifs à partir de 950 $/personne avec repas inclus ou 1850$ en pension complète avec hébergement (soit 2 à 4 fois moins cher que le Cape Epic par exemple…)

Et, avant de se quitter, nous avons aussi contacté un invité de marque qui a participé deux fois au Rwanda Epic, avec une victoire à la clé et une participation aux côtés de son papa en 2023. Il s’agit de Jens Schuermans, multiple champion de Belgique et coureur en coupe du monde XC pour le team Giant. Il nous explique pourquoi cette course est si particulière pour lui :

« J’aime bien l’aventure, découvrir de nouveaux pays, et pour moi c’est indispensable pour aimer le Rwandan Epic. Mais quand tu t’ouvres à la découverte, c’est un pays extraordinaire. Le pays est très propre et on sent un grand respect de l’environnement, les gens sont accueillants et partout pour encourager, les paysages sont variés et majestueux. Puis, les organisateurs ont réussi à créer un parcours d’une variété incroyable : la forêt au pied des volcans, les champs de thé, les rochers, le prologue urbain, etc. C’est rare de voir autant de choses différentes en si peu de jours. Et les trails sont aussi très différents, et très naturels. Ce sont les trails que les gens utilisent au quotidien, mais ils sont aussi géniaux pour le VTT. Physiquement c’est un challenge mais ce n’est pas une course par étapes où on finit complètement vide. Là aussi, ils ont trouvé un bel équilibre. Et puis, c’est une expérience de vie, et l’ambiance entre les participants est assez unique, comme les échanges qu’on peut avoir. J’ai rarement fait autant de belles rencontres. J’espère encore y retourner ! »

Plus d’infos et inscription : https://www.rwandanepic.com/

ParOlivier Béart